Massacre de 1965 en Indonésie : le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Australie jugés complices


Le Tribunal populaire international de La Haye juge que le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Australie sont complices du massacre anti-communiste de 1965 en Indonésie.


Par Sputnik News – Le 21 juillet 2016

Au cours de cette période, quelque 500 000 à un million de personnes sont mortes dans l’un des massacres les plus sanglants du XXe siècle. Ce qui a commencé comme une purge des communistes après une tentative de coup d’État manqué, a continué avec les Chinois et les gauchistes présumés, ce qui a conduit à un massacre nommé politicide.

Selon la décision rendue par le Tribunal populaire international (TPI) à La Haye, le gouvernement indonésien de 1965 [dirigé par Suharto, dont la dictature durera jusqu’en 1998] a commis des crimes contre l’humanité, mais la sentence, comme pour celle prononcée contre la Chine en faveur des Philippines la semaine dernière, en ce qui concerne les territoires contestés en mer de Chine méridionale, est non contraignante et sans conséquences punitives.

Les juges ont conclu que les allégations de « meurtres cruels et innommables » et « l’emprisonnement injustifié de centaines de milliers de personnes sans procès » étaient bien fondées.

« Il a également été démontré que la violence sexuelle, en particulier contre les femmes, était systématique et régulière, en particulier pendant la période de 1965 à 1967 » indique le rapport du Tribunal.

Le Tribunal a exigé des excuses du gouvernement indonésien actuel et a exigé des enquêtes et des poursuites contre les accusés encore en vie. Le Tribunal a également exigé une ouverture au public des archives et un dévoilement de la vérité concernant ces événements.

En outre, trois pays – le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Australie – ont été déclarés complices d’avoir facilité le massacre, en utilisant la propagande pour manipuler l’opinion internationale en faveur de l’armée indonésienne.

Selon le rapport, l’Australie et le Royaume-Uni, «… ont partagé l’objectif des États-Unis de chercher à provoquer le renversement du président Sukarno ».

« Ils ont continué cette politique, même après qu’il fut devenu très clair que les meurtres avaient lieu à grande échelle et sans discernement. Dans l’ensemble, cela semble justifier l’accusation de complicité » dit le rapport.

Les détails des crimes commis par l’armée indonésienne, qui comprennent des assassinats brutaux, l’emprisonnement dans des conditions inhumaines, l’esclavage, la torture, les disparitions forcées et la violence sexuelle, peuvent être trouvés dans le texte intégral du rapport.

Le gouvernement indonésien a récemment refusé de présenter des excuses, et a réaffirmé sa position en ce qui concerne les victimes et les survivants des atrocités de 1965.

« Notre pays est une grande nation. Nous reconnaissons et nous allons résoudre ce problème [le massacre de 1965] à notre manière, tout en respectant les valeurs universelles » a déclaré Luhut Pandjaitan, le ministre des Affaires juridiques et sécuritaire indonésien, aux journalistes réunis au palais présidentiel, mercredi dernier [20 juillet].

Traduit par Wayan, relu par Catherine pour le Saker Francophone.

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