Par Eric Zuesse – Le 13 avril 2016 – Source strategic-culture
Avertissement de l’auteur
Dans la mesure où cet article énonce tant de choses qui pourraient être susceptibles de contredire ce que la plupart des gens dans les pays occidentaux ont été amenés à croire, les lecteurs sont très fortement encouragés à cliquer sur toute allégation qui leur semblera douteuse, afin d’obtenir les sources derrière toute donnée contestable. Et partout où une source référencée se révèle être un autre article, le lecteur est encouragé de manière similaire à faire la même chose sur celui-ci, de sorte qu’il pourra, de cette façon, sonder jusqu’aux sources ultimes, qui sont les sources sur lesquelles cet article est finalement basé.
Après avoir élargi l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie et, pour l’essentiel, entouré celle-ci d’installations militaires américaines, les États-Unis utilisent maintenant le prétexte que la Russie a permis au peuple de Crimée de la rejoindre en 2014 – après que le dictateur soviétique Khrouchtchev a transféré la Crimée de la Russie vers l’Ukraine en 1954. Ceci étant une excuse pour armer et envoyer des troupes aux frontières nord-ouest de la Russie afin d’être suffisamment préparé pour lancer, dès 2017, une invasion terrestre de la Russie, qui serait alors soutenue par la puissance aérienne des États-Unis et les armes nucléaires.
Aux États-Unis et en Europe, la promotion de cette action présente le plan comme purement défensif contre l’agression russe, pour s’être emparée de la Crimée en 2014. Promptement, le président américain Barack Obama a imposé des sanctions économiques contre la Russie pour cette annexion. En fait, il ne s’agissait pas d’une annexion mais d’une protection des résidents là-bas, qui avaient voté à 75% pour l’homme qui a été renversé par un coup d’État violent à Kiev – qui a été présenté en Occident comme étant une révolution démocratique.
Cependant, les États-Unis ont pratiquement forcé la Russie à accepter la requête des habitants de la Crimée pour devenir à nouveau une partie de la Russie, après le coup d’État anti-russe en Ukraine – que le directeur du think tank US Stratfor, a qualifié de «coup d’État le plus flagrant dans l’histoire» – après que ce coup a terrifié les habitants de la Crimée et que même des sondages occidentaux en Crimée avaient montré que la population voulait rejoindre la Russie, avant même que les États-Unis aient pris le contrôle de l’Ukraine après son coup très sanglant. Il faut noter que, depuis ce coup d’État, aucune action du gouvernement ukrainien anti-russe ainsi installé n’a été condamnée par la Maison Blanche. Maintenant, au contraire, les condamnations du gouvernement ukrainien viennent de Moscou, qui se plaint d’avoir une nation dirigée par un gouvernement rageusement anti-russe le long de la plus longue frontière occidentale de la Russie. C’est comme si le Canada était dirigé aujourd’hui par des bigots anti-américains qui auraient été installés par la superpuissance mondiale dans un monde où les États-Unis ne seraient que la seconde. Les États-Unis seraient alors très perturbés par cette situation ; et les Russes aussi, naturellement.
Le Cato Institute, organisme russophobe, qualifie la Russie de «puissance nucléaire défensive et paranoïaque». Cato n’adresse pas aux États-Unis la phrase suivante qui lui correspond effectivement, mais certainement pas à la Russie post-soviétique : «la plus grande menace pour la paix dans le monde d’aujourd’hui». Ceci parce que l’aristocratie américaine veut voir le peuple américain, et les peuples des nations alliées qu’elle contrôle, considérer la Russie comme «une puissance nucléaire défensive et paranoïaque», plutôt que comme une nation intensément menacée – menacée par les États-Unis, ceux-ci étant généralement considérés comme, «la plus grande menace à la paix dans le monde d’aujourd’hui», et de loin.
Les États-Unis ont exprimé leur soutien complet à l’Ukraine qui veut adhérer à l’OTAN, mais d’autres nations membres de l’OTAN n’ont pas encore permis que cela se produise.
Le gouvernement des États-Unis, par l’intermédiaire de l’USAID, de l’OTAN, du Conseil Atlantique, du Brookings Institute, de l’American Enterprise Institute, et des fondations gérées par l’aristocratie américaine telles que Open Society, Cato Institute, et l’ensemble des organismes de bienfaisance à l’œuvre dans les affaires étrangères, font tous la promotion de cette préparation à la troisième guerre mondiale, en répétant la ligne de la Maison blanche, disant que le coup d’État en Ukraine n’en était pas un, mais seulement un renversement démocratique du président démocratiquement élu de l’Ukraine, Viktor Ianoukovitch, visant à éliminer un président corrompu – mais démocratiquement élu, ce que personne ne conteste – ignorant commodément que les présidents de l’Ukraine post-soviétique étaient tous corrompus, et qu’aucun d’entre eux n’aurait pu arriver à cette fonction sans corruption.
En outre, le régime installé par les États-Unis est encore plus corrompu que n’était celui qu’ils ont renversé. Pourtant, ils ne condamnent toujours pas son nouveau client vassal. La corruption était un prétexte pour le coup d’État, et non la cause réelle de la Révolution Maidan – et maintenant les Ukrainiens le regrettent, même ceux qui étaient pour le renversement du régime – et comment ! L’organisme de sondage Gallup n’est pas honnête car il compare le président issu du coup d’État, Porochenko, à celui qui l’a précédé, Ianoukovitch, alors qu’il gouverne un pays qui ne comprend plus le Donbass, ni la Crimée qui avaient voté respectivement à 90% et 75% pour l’homme que Obama a renversé, même si Gallup reconnaît que la popularité de Ianoukovitch «n’a jamais été aussi basse que celle de Porochenko maintenant». Porochenko a bombardé le Donbass, et il veut toujours aller en guerre contre la Crimée ; ainsi, sa cote dans ces deux anciennes régions de l’Ukraine, serait proche de zéro – ce qui réduirait son taux d’approbation dans tous les anciennes parties de l’Ukraine si le sondage les avait prises en compte.
Vous pouvez voir ici et là ce que le régime Obama a effectivement sponsorisé dans le Donbass : le bombardement des villes et villages, en qualifiant tous les habitants de la région de terroristes et la campagne de bombardement comme une Opération anti terroriste ou ATO. Vous pouvez trouver ici les lois internationales que violait le régime ukrainien imposé par Obama. Le but de ces bombardements était de tuer le plus grand nombre possible de civils et d’obliger le reste à se réfugier en Russie, de manière à laisser le champ libre au Donbass pour l’extraction du gaz de schiste par des entreprises américaines – et probablement aussi la mise en place de missiles nucléaires américains là-bas. Le plan a échoué, même s’il a produit beaucoup de cadavres et de réfugiés.
Le président américain Barack Obama est une personne brillante, qui a ainsi été en mesure de tromper non seulement beaucoup de ses compatriotes américains, mais des majorités solides aussi dans les nations alliées que les États-Unis contrôlent, en faisant croire au mensonge que l’agresseur est à Moscou et non à Washington. Mais arriver à tromper les gens par un mensonge ne fait pas de celui-ci une vérité. De même que cela n’a pas pris avec le mensonge de George W Bush sur les armes de destruction massive de Saddam en Irak, cela ne prend pas non plus en ce qui concerne le mensonge de la révolution démocratique en Ukraine – où la démocratie a effectivement pris fin avec le coup d’État des États-Unis.
Le 6 février 2016, je signalais :
«Le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a annoncé le 2 février qu’il approuvait la proposition de Ash Carter, secrétaire d’État américain US à la Defense, de quadrupler les armements et des troupes en Europe, contre l’agression russe.
Le secrétaire Carter a dit plus tôt le même jour, dans son annonce de l’armement de l’Amérique pour la guerre contre la Russie :
«Nous renforçons notre position en Europe pour soutenir nos alliés de l’OTAN face à l’agression de la Russie. Ce qu’on appelle dans le jargon du Pentagone l’Initiative européenne de réassurance et après avoir demandé environ $800 millions pour l’année dernière, cette année, nous avons plus que quadruplé le montant pour un total de $3,4 milliards en 2017.
Cela va financer beaucoup de choses : plus de forces de rotation des États-Unis en Europe, plus de formation et d’exercices avec nos alliés, plus de pré-positionnement de matériel de guerre et l’amélioration des infrastructures pour soutenir tout cela.
En combinant avec les forces américaines déjà en place ou affectées à l’Europe – qui sont aussi importantes – tout cela ensemble d’ici la fin de 2017, nous permettra de former rapidement sur le terrain un groupe interarmes très capable pouvant répondre sur ce théâtre, si nécessaire».
Cependant, la vérité est que si la Russie ne se développe pas aux frontières de l’OTAN, cette dernière est en pleine expansion aux frontières de la Russie. La nullité du mensonge occidental prétendant le contraire est une insulte à l’intelligence des Occidentaux.
Les États-Unis se prépare à une invasion de la Russie.»
Toutefois, il est avéré que cela n’a pas été une insulte à l’intelligence pour un certain lecteur sur un autre site, où j’ai publié un article à propos de l’échec des médias d’actualité à informer de ces réalités, article auquel un troll a répondu en disant que «la raison la plus probable pour laquelle d’autres médias ne relatent pas les récits est […] parce que ces récits sont faux ou de mauvaise qualité». Il m’a alors insulté personnellement, et a allégué que j’avais «prédit que les États-Unis allaient attaquer les Russes avec des armes nucléaires à cause de l’Ukraine».
Toutefois – à part le fait que ce lecteur n’avait apparemment pas cliqué sur les liens de l’article qui documentaient les allégations – si j’ai dit que «les États-Unis préparent une invasion de la Russie», ce n’est pas la même chose que de dire: «Les États-Unis vont attaquer les Russes avec des armes nucléaires à cause de l’Ukraine.» Il y a une distinction importante entre ces deux déclarations, et je vais éclairer cette distinction ici, afin que les lecteurs puissent comprendre plus précisément ce qu’est la politique américaine sur ce sujet très important.
Un bon exemple de cette distinction est lorsque le dictateur soviétique, Nikita Khrouchtchev, a essayé d’installer des missiles nucléaires à 90 miles des États-Unis, à Cuba en 1962, ce qui aurait pu être vu par Khrouchtchev comme une mesure défensive contre une éventuelle attaque nucléaire sur l’URSS, comme il le disait lui-même. Mais le président américain, John Fitzgerald Kennedy, a considéré, avec raison, qu’il s’agissait au contraire d’un mouvement agressif contre les États-Unis – et il était prêt à lancer une attaque nucléaire contre l’URSS si Khrouchtchev n’avait pas retiré son projet d’installations de missiles – qui n’était encore qu’un projet. Le monde entier – sauf Fidel Castro, qui avait demandé les missiles afin d’empêcher une autre invasion comme la Baie des Cochons – était d’accord avec l’attitude de JFK. Donc, et pour les mêmes motifs, et encore plus dans ce cas, le monde entier devrait maintenant soutenir la Russie après qu’une succession de présidents américains a élargi l’OTAN jusqu’à ses frontières mêmes, et annonce maintenant l’intention de placer des milliers de soldats américains, des avions et des chars dernier modèle exactement aux frontières de la Russie. Si ce n’est pas obscène, alors qu’est-ce que c’est ?
La Russie n’est pas confrontée ici en un lieu seulement, mais en de nombreux endroits, exactement sur ses frontières, qui pourraient bientôt être hérissées de missiles nucléaires américains dirigés contre elle. Et, de toute évidence, l’Amérique a essentiellement monté le coup sur l’ensemble de l’affaire Ukraine-Crimée de manière à pouvoir maintenant placer encore plus d’armes nucléaires le long de la frontière russe avec l’Ukraine. Cette attitude est extrêmement agressive et serait vue comme telle par tout dirigeant rationnel de la Russie – et doit être vue de cette façon par une personne rationnelle, dans tous les pays.
En plus de cela, Jens Stoltenberg a récemment déclaré que l’OTAN va maintenant se coordonner plus étroitement avec l’alliance des nations arabes qui sont détenues par des familles royales fondamentalistes sunnites : l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, les Émirats arabes unis, Bahreïn et Oman. Ces familles royales et leurs serviteurs (États sous-traitants), ont fourni la quasi-totalité du financement d’al-Qaïda avant le 9/11 et – selon leur amie Hillary Clinton, Secrétaire d’État en 2009 – continuaient de le faire. Elle leur a demandé de cesser – et elle a également noté qu’ils étaient les principaux bailleurs de fonds des autres groupes djihadistes anti-américains, espérant qu’ils allaient aussi arrêter le financement. Cependant, ils sont tous contre la Russie ; et donc l’OTAN fera encore plus activement équipe avec eux. Il se trouve que l’Arabie saoudite est, de loin, la nation qui achète le plus d’armes aux États-Unis et à l’UE – comme celles de Lockheed Martin.
La Russie est cernée. Dans de telles circonstances, si elle frappe en premier, ses ennemis seront les plus à blâmer. On ne peut qu’espérer voir l’Occident – les États-Unis et leurs aristocraties marionnettes – reculer, et enfin mettre un terme à cette tentative incroyablement dangereuse de conquérir la Russie – avant que le monde entier ne soit conquis par les décombres nucléaires.
Eric Zuesse
Traduit et édité par jj, relu par Diane pour le Saker francophone
Ping : SERGE - atomik500-contact@yahoo.fr (atomiq_49) | Pearltrees
Ping : Killary Clinton flinguée par un tir ami? | Réseau International
Ping : Maintenant, les États-Unis prépar...
Ping : Les États-Unis préparent la troisième guerre mondiale - LE POUVOIR MONDIAL
Ping : Appelez-moi Killary | jbl1960blog
Ping : Maintenant, les États-Unis préparent la troisième guerre mondiale | Arrêt sur Info
Ping : Lunaison du 7 avril au 5 mai 2016 - Astropopote