Chine, Russie : le retour à l’étalon-or
par Peter Koenig – Le 21 avril 2016 – Source globalresearch
Le 19 avril 2016, la Chine sortait les nouveaux yuans soutenus par l’or. Ces deux dernières années, le rouble russe était pleinement soutenu par l’or. Personne dans les médias occidentaux n’en parle. Pourquoi le feraient-ils ? – Un lecteur occidental pourrait commencer à se demander pourquoi il est constamment stressé par un système monétaire fiduciaire basé sur le dollar étasunien et manipulé à volonté par une petite élite d’oligarques financiers pour leur avantage, au détriment des gens ordinaires.
Dans un récent article de Russia Insider, Serguei Glaziev, un des plus éminents économistes russes et conseiller auprès du président Poutine, avait affirmé : «Le rouble est la devise la mieux soutenue par l’or au monde.» Il a continué en expliquant que la quantité de roubles en circulation est couverte par environ deux fois la quantité d’or détenue par le Trésor russe.
En plus de leur alliance financière, la Russie et la Chine ont également développé, ces deux dernières années, leur propre système de transfert d’argent, le Système de paiement international chinois (CIPS) ou, autrement dit, le réseau CIPS remplace le système de transfert occidental SWIFT pour le commerce interne entre la Russie et la Chine. Le terme SWIFT signifie Société pour la télécommunication financière interbancaire mondiale, un réseau qui fonctionne dans 215 pays et territoires, utilisé par plus de 10 000 institutions financières.
Jusqu’à récemment, presque toutes les transactions monétaires internationales devaient passer par SWIFT, un établissement privé, basé en Belgique. «Privé» comme la Federal Reserve Bank (Fed), les banques de Wall Street et la Banque de règlements internationaux (BRI), toutes impliquées dans les transferts monétaires internationaux et fortement influencées par la famille Rothschild. Ce n’est pas étonnant que le SWIFT indépendant suive les sanctions de Washington, par exemple, en écartant l’Iran du système de transferts internationaux. De même, Washington a employé des pressions sur SWIFT pour qu’il vienne en aide aux fonds vautours new-yorkais de Paul Singer qui a extorqué plus de 4 milliards de dollars à l’Argentine. Cette extorsion a été faite en entravant les paiements réguliers de la dette argentine comme convenu avec 93% de ses créanciers. Par la suite, l’Argentine a trouvé d’autres moyens pour effectuer ses paiements et évité de s’enliser dans le discrédit et l’insolvabilité.
Tout ceci a changé pour l’Argentine quand Mauricio Macri, le nouveau président néo-libéral, mis en place par Washington, est apparu sur scène en décembre dernier. Il a rouvert les négociations et s’est dit prêt à payer une importante tranche de cette dette illégale, malgré une décision de l’ONU stipulant qu’un pays qui conclut un accord de règlement avec la majorité des créanciers ne devait pas être mis sous pression par les créanciers récalcitrants. Dans le cas de l’Argentine, le seigneur des vautours avait acheté la dette défaillante du pays pour une misère et maintenant que l’économie du pays s’est renforcée, veut se faire une fortune sur le dos de la population. Et voilà un exemple de la façon dont fonctionne notre système monétaire occidental frauduleux .
L’économie de la Chine a surpassé celle des États-Unis, et cette nouvelle alliance orientale est considérée comme une menace existentielle pour l’économie véreuse occidentale. Le CIPS, déjà utilisé pour le commerce et les échanges monétaires entre la Chine et la Russie, est également utilisé par les autres membres du BRICS, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud ; ainsi que par les membres de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) : l’Inde, le Pakistan et l’Iran, ainsi que l’Union économique eurasienne (EEU – Arménie, Belarus, Kazakhstan, Kirghizistan, Russie et Tadjikistan). On dit que le CIPS est prêt à être mis en œuvre dès septembre 2016. Ce serait une alternative formidable au système monétaire occidental frauduleux, à la Ponzi, basé sur le dollar.
Cette nouvelle souveraineté monétaire orientale est une des raisons principales pour lesquelles Washington essaie si durement de détruire les BRICS, principalement la Chine et la Russie – et récemment avec un effort particulier et sous de fausses accusations, le Brésil, dans une sorte de révolution latino-américaine de couleur.
En outre, en fin d’année dernière, le yuan a été accepté par le FMI pour faire partie du panier des SDR (Droits de tirage spéciaux) comme cinquième monnaie de réserve ; les quatre autres étant le dollar étasunien, la livre sterling britannique, l’euro et le yen japonais. Les SDR fonctionnent comme une devise virtuelle. Ils sont constitués de la moyenne pondérée des cinq devises et peuvent être prêtés à la demande des pays, comme moyen de prévention des risques liés à l’échange. Faisant partie des SDR, le yuan est devenu officiellement une monnaie de réserve. En fait, en Asie le yuan est déjà fortement utilisé par les Trésors de nombreux pays, une alternative au dollar étasunien de plus en plus volatil.
Ce n’est pas un secret, le système monétaire fiduciaire occidental basé sur le dollar est à bout de souffle, arrive en fin de course – c’est le destin réservé à tout schéma de Ponzi. Que veut dire monnaie fiduciaire 1? C’est de la monnaie créée ex nihilo, à partir de rien. Elle est appuyée sur du vent ; certainement pas sur l’or, ni même sur la production économique du pays ou des pays qui l’émettent, c’est-à-dire les États-Unis d’Amérique et l’Europe. Elle est simplement déclarée «avoir cours légal» par décret [en quelque sorte un assignat, inconvertible, sans gage – NdT].
Aucun plan pyramidal à la Ponzi ne peut être maintenu indéfiniment, inévitablement il s’effondrera. Ce système a été inventé et utilisé par une petite couche supérieure invisible de l’élite qui en a tiré des bénéfices immenses au détriment des 99% d’entre nous. Puisque ces élitistes sont au contrôle des média avec leur propagande mensongère, ainsi que leur machine de mort belliqueuse – les forces armées étasuniennes, l’OTAN, et l’ensemble de l’appareil de sécurité et d’espionnage international, CIA, MI6, MOSSAD, DGSE, BND, etc. – elles nous rendent impuissants – mais seulement pour autant que nous ignorons ce qui se passe vraiment dans les coulisses.
Notre système monétaire occidental est basé sur la dette. Il possède toutes les caractéristiques d’un monstrueux poulpe global. Le système bancaire étasunien a été dérégulé au cours des années 1990 par le président Clinton. Les vassaux européens ont suivi le mouvement au début des années 2000. Environ 97% de tout l’argent en circulation dans le monde occidental est créé par des banques privées avec un clic de souris sous forme de prêts ou de dettes. Chaque prêt octroyé par une banque privée représente une dette dans ses livres ; une dette qui rapporte des intérêts, la source principale des bénéfices des banquiers. Bénéfices ex nihilo ! Ils ne représentent aucun travail, aucune production, aucune valeur ajoutée réelle à l’économie.
Si, et quand, les banques, dans cette enchevêtrement de dettes, commencent à demander leurs passifs exigibles, elles peuvent déclencher une avalanche irrésistible – qui conduirait à une fin chaotique du système. Cette fin de course pourrait avoir juste commencé. Nous en avons vu une augmentation graduelle dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale, avec la farce de la course aux armements pendant la guerre froide, et un point culminant lors de la crise des crédits hypothécaires (subprimes) étasuniens de 2007-2009, conduisant à une crise économique globale artificielle interminable, qui pourrait bien venir à terme dans un grand fracas en 2016-2017.
Les dommages pourraient être impensables : le chaos, la pauvreté, la famine, la misère, la mort. Mais l’élite invisible au pouvoir tirerait son épingle du jeu, tout en restant en place pour recommencer à zéro – si nous les laissons faire. C’est toujours la même chose : un peuple mal informé peut être manœuvré à volonté et sera frappé d’épouvante devant des événements inattendus, comme des actes terroristes provoqués avec des bombes ou des faillites bancaires.
Soyons tout à fait clairs – nous serons tous mal informés tant que nous écouterons et croirons les média de masse contrôlés par six géants médiatiques anglo-sionistes qui alimentent le public occidental avec 90% de ses informations, que l’on appelle des actualités et que nous consommons avec enthousiasme chaque jour ; l’avalanche des mensonges – qui se répètent dans chaque pays occidental, heure après heure – devient ainsi la vérité. Point final.
Nous devons sortir de nos fauteuils douillets, et écouter cette étincelle intime du fond de notre cœur, nous disant, à contrecourant des avalanches de mensonges, qu’il y a quelque chose qui sonne faux, que nous sommes gavés de duperie. Nous devons creuser pour la vérité. Elle est là – sur internet, les media alternatifs, tels que Global Research, Information Clearing House, VNN, Le Saker, NEO, Russia Today, Sputnik News, Press TV, TeleSur et beaucoup d’autres sources crédibles pour les chercheurs de vérité.
Revenons à l’effondrement imminent. Les règles de base pour le plan monétaire pyramidal ont été mises en place en 1913 par la création de la Fed. Une fois encore, la Fed est entièrement privée, Rothschild a dominé l’institution bancaire qui sert de banque centrale aux États-Unis. C’est la machine omnipotente pour la fabrication de dollars. Elle a été frauduleusement et secrètement conçue en 1910 sur l’île de Jekyll en Géorgie, comme c’est écrit dans l’histoire de l’île de Jekyll, lors d’une «chasse au canard» qui «comprenait le sénateur Nelson Aldrich ; son secrétaire personnel Arthur Shelton ; le Dr A. Piatt Andrew, ancien professeur en économie à l’Université de Harvard ; Henry P. Davison, partenaire de J.P. Morgan & Co ; Frank A. Vanderlip, président de la National City Bank ; et Paul M. Warburg partenaire de Kuhn, Loeb, and Co. Dès le début, le groupe a procédé clandestinement. Ils ont commencé par éviter l’usage de leurs noms de famille et se rencontraient discrètement dans le wagon ferroviaire privé d’Aldrich dans le New Jersey.»
La concoction tramée par ces chasseurs de canard est devenue en 1913, grâce à une mystification, le système privé de la Federal Reserve Bank dominé par Rothschild, la banque centrale des États-Unis.
Après la signature de l’acte de promulgation de la Fed, le Président Woodrow Wilson a déclaré : «Je suis l’homme le plus malheureux. J’ai inconsciemment ruiné mon pays. Une grande nation industrielle est commandée par son système de crédit. Notre système de crédit est concentré. La croissance de la nation, et donc toutes nos activités, sont aux mains de quelques hommes. Nous sommes arrivés à être un des pays les plus mal gouvernés, un gouvernement des plus complétement contrôlés et dominés dans le monde civilisé, non plus un gouvernement de libre opinion, non plus un gouvernement par conviction et vote de la majorité, mais un gouvernement par l’opinion et la contrainte d’un petit groupe d’hommes dominants.»
Le système sioniste-anglo-saxon possédait déjà une banque centrale au Royaume Uni qui remonte à 1694. Elle était alors déjà contrôlée par les Rothschild, comme l’était tout le système bancaire. Le baron Nathan Mayer Rothschild avait une fois avoué : «Il m’importe peu de savoir quelle est la marionnette placée sur le trône d’Angleterre pour gouverner l’empire où le soleil ne se couche jamais. L’homme qui contrôle la masse monétaire britannique contrôle l’Empire britannique, et moi je contrôle la masse monétaire britannique.» La fortune de la famille Rothschild ne peut pas être valablement estimée, mais elle serait évaluée en milliers de milliards. Ce que le baron Nathan Mayer Rothschild avait dit y a 300 ans reste encore valable à ce jour.
Il n’est pas étonnant que vouloir se dégager de ce plan monétaire bidon soit la première priorité pour la plupart des pays qui aiment leur souveraineté, leur autonomie et leur liberté, bien qu’ils n’osent pas le dire si ouvertement de peur que l’empire ne se rue sur eux et les punisse avec toutes les véritables terreurs financières qu’ils veulent éviter. Et en se ruant contre les pays insoumis, l’empire, tel une bête mourante, essaye d’entraîner avec lui, dans la tombe qu’il s’est creusée, autant qu’il peut du monde vivant.
Est-ce donc une coïncidence ou plutôt une convergence délibérée de plusieurs événements si l’empire, dans un effort ultime, commence d’abord par ravager puis piller autant qu’il le peut avant son effondrement ?
Le 10 avril, Zero Hedge rapporte que «l’Autriche vient juste d’annoncer une décote de 54% contre les créanciers seniors dans le cadre du bail-in 2 en conformité avec les nouvelles règles européennes». La mauvaise banque autrichienne, la défaillante Hypo Alpe Adria, devenue Heta Asset Resolution AG après sa nationalisation, a découvert dans son bilan un trou de $8,5 milliards ; suffisamment pour déclencher un nouveau bail-in selon la récente réglementation européenne. Est-ce une coïncidence si ce fut également en Autriche, le 10 avril 1931, qu’une banque importante a fait faillite et déclenché la Grande Dépression ? C’était une première en Europe. Soyez prêts pour d’autres à venir, parce que la surexposition des banques européennes est estimée au-delà de mille milliards de dollars.
Le 15 avril, le New York Times a signalé que cinq des huit plus grandes banques de Wall Street étaient en violation de la régulation bancaire étasunienne. La Fed et la Federal Deposit Insurance Corporation [Agence fédérale de garantie des dépôts bancaires], la FDIC, ont indiqué que les banques «J.P. Morgan, Chasse, Bank of America, Wells Fargo, State Street and Bank of New York, manquaient toutes de plans crédibles pour faire face à l’éventualité d’une faillite en cas de crise financière». Ces banques ont jusqu’en octobre 2016 pour se conformer. Selon les nouvelles règles, un renflouement par les contribuables [bail-out] serait peu probable. Par conséquent, les bail-in pourraient affecter des millions de déposants et d’actionnaires ; leurs fonds seraient volés pour auto-secourir les banques trop grandes pour faire faillite. Après tout, leur non-conformité aux demandes du régulateur, ou leur insolvabilité, peuvent facilement être arrangées pour servir de fondement juridique au vol de l’épargne des gens ordinaires. Il n’y a pas à s’inquiéter, les banques trop grandes pour faire faillite ne disparaîtront pas, mais votre épargne oui.
Les Panama Papers divulgués par la CIA – pour ceux qui doutent toujours de la participation de la CIA à cette affaire voir ici – visent d’une manière tout à fait rudimentaire à diffamer les suspects habituels : les présidents Poutine et Assad, ainsi que l’Iran, le Venezuela, le Brésil naturellement – et d’autres. Étrangement aucune personnalité notable de l’UE ou des multinationales étasuniennes n’apparait sur la liste. Y aurait-il quelqu’un pour croire sérieusement que M. Poutine, ancien agent du KGB, serait assez simplet pour mettre sa fortune (s’il en avait une à cacher) au Panama, l’épitomé d’un État marionnette des États-Unis, où vous ne pouvez pas tirer la chasse sans que Washington le sache?
Quelques néoconservateurs symboliques apparaissent dans les listes, tels que le nouveau président de l’Argentine nommé par Washington, Mauricio Macri, qui fonce comme un fou pour ruiner son pays. En moins de quatre mois il a fait reculer l’économie de l’Argentine de dix ans ; le taux de pauvreté qui en novembre 2015 était inférieur à 10%, est passé à 34% vers la fin de mars 2016. L’empire a besoin de lui pour graduellement transformer l’Argentine en chaos, toutefois pas trop rapidement, de peur qu’il ne soit renversé et remplacé par un adversaire des États-Unis – qui ne serait pas du tout apprécié à Washington. Pour les types comme Macri, se retrouver dans les Panama Papers est un avertissement pour qu’ils se conduisent comme il faut.
La publication des Panama Papers pourrait également être une incitation pour que les citoyens et grandes sociétés étasuniennes fassent rentrer à la maison leurs participations – se comptant en milliards de dollars non déclarés – empilées dans des paradis fiscaux outre-mer, vers des abris financiers étasuniens comme ceux du Delaware, du Wyoming, du Dakota du Sud et du Nevada, aidant de ce fait à graduellement renforcer un dollar en décomposition.
Simultanément, certains pays européens et le Japon ont introduit des taux d’intérêt négatifs afin d’augmenter la liquidité monétaire, espérant stimuler ainsi leurs économies toujours stagnantes. C’est le prétexte. En réalité, les intérêts négatifs ne sont que le précurseur d’un système financier complètement contrôlé par les banques. Normalement les bail-in et les intérêts négatifs devraient donner lieu à une ruée de déposants pour retirer leur argent des banques. Cela ne s’est pas encore produit.
En Suisse, un des premiers pays à introduire des intérêts négatifs, la Banque nationale suisse a signalé que la demande de billets de banque de 1 000 CHF – une des coupures les plus élevées au monde (apparemment maintenue en dépit de l’appel de Draghi, le président de la BCE, à éliminer les grosses coupures) – a augmenté de 17% (4,7 milliards de CHF – $4,85 milliards) en décembre 2014, le mois qui a suivi l’introduction d’intérêts négatifs. Est-ce l’indication que les Suisses ont tranquillement commencé à amasser de l’argent liquide en grosses coupures ?
Les amas de billets de banque et les ruées sur les dépôts bancaires seront empêchés par l’introduction d’une société sans argent en espèces, c.-à-d. toutes les transactions monétaires deviendront graduellement électroniques. Le processus a déjà commencé. En Suède et dans d’autres parties de l’Europe, ainsi qu’au Japon, les supermarchés et les magasins sans argent ont un grand succès, particulièrement parmi les jeunes consommateurs, qui jouent allègrement en payant avec leurs téléphones portables aux caisses des supermarchés devant un œil électronique.
Si seulement les jeunes innocents savaient que les banquiers oligarques veulent contrôler leur argent et les asservir avec un gadget amusant, ils pourraient décider de résister. Mais ceux qui contrôlent le système savent bien que les jeunes sont l’avenir. Nous, les vieux résistants, nous nous éteindrons avec le temps. Problème résolu. Mais nous ne sommes pas encore morts. Les temps changent… The times are A-changing… (Bob Dylan, 1964).
Le trio néfaste – bail-in, intérêts négatifs, et société sans argent liquide – rendra l’existence dans le premier monde industrialisé tout à fait insupportable, telle une danse stressante sur la pointe des pieds, avec l’épée proverbiale de Damoclès suspendue, de manière intimidante, au-dessus de nos têtes, par l’empereur.
Washington pourrait avoir un joker dans sa manche – en réintroduisant l’étalon or ; le même étalon or que Nixon avait abandonné en 1971. Les États-Unis ont également accumulé au cours des 25 dernières années des quantités énormes d’or. Un nouvel étalon or du dollar, serait très probablement fixé avec un rapport qui éliminerait toute la dette étasunienne, y compris les futures obligations non-escomptées selon le GAO [General Accounting Office, l’équivalent de la Cour des comptes française – NdT] d’environ $125 milliards. Ils essaieraient de maintenir le monde occidental industrialisé dans l’orbite de Washington, mais pourraient perdre la plupart du monde en voie de développement et les ressources naturelles qu’il possède, et qui sont convoitées par l’Occident. Ces pays opprimés et colonisés depuis des siècles sont susceptibles de s’orienter vers la nouvelle alliance Chine-Russie – laissant l’Occident délocalisé et hors-jeu, sans main d’œuvre, avec une puissance militaire massive mais dépassée.
Pour contrer le développement de cette ultime imposture criminelle des tsars banquiers sionistes occidentaux, la Chine et la Russie ont préparé ces dernières années un système financier indépendant, décroché du dollar US et incorporant maintenant les BRICS, les nations de l’OSC, aussi bien que l’Union économique eurasienne. Cette association de pays et d’économies comprend environ la moitié de la population mondiale et au moins un tiers de la production économique du globe ; un fait qui, pour des raisons évidentes, est totalement ignoré par les média de masse. Le machiavélique bateau en perdition ne veut pas que ses passagers sautent pour se sauver.
L’annonce faite par la Chine, le 19 avril 2016, que ses yuans soutenus par l’or n’étaient plus convertibles en dollars pourrait bien déclencher un ajustement économique vers le camp oriental. Beaucoup de pays sont attentifs et fatigués de l’exploitation occidentale, de l’asservissement, des menaces de sanctions, de l’oppression et du danger toujours présent d’invasion par sa machine à massacrer. Pour une économie du tiers monde, le décrochage du dollar peut en effet ouvrir de nouveaux horizons, créant de nouvelles alliances, de nouveaux espoirs pour un monde plus égal et plus juste.
Peter Koenig est un économiste et un analyste géopolitique. Il est également un ancien membre du personnel de la Banque mondiale et a travaillé intensivement dans les domaines de l’environnement et des ressources en eau. Il écrit régulièrement pour Global Research, ICH, RT, Sputnik, PressTV, Counterunch, TeleSur, le blog du Saker, et d’autres sites internet. Il est l’auteur d’une fiction basée sur des faits, The Implosion – un thriller économique au sujet de la guerre, de la destruction environnementale et de la cupidité des grandes entreprises, basée sur des faits et sur 30 ans d’expérience de la Banque mondiale partout dans le monde. Il est également un des co-auteurs de The World Order and Revolution! – Essays from the Resistance [L’Ordre mondial et la révolution! – Essais de la résistance].
Traduit par Alex Moumbaris, relu par Marie-José Moumbaris pour le Saker Francophone.
Notes
- La monnaie fiduciaire est la monnaie comprenant les pièces et les billets de banque qui se caractérise par le fait que sa valeur est déterminée par la confiance que lui accordent ses utilisateurs plutôt que par son coût de production, source droit-finance ↩
- Le bail-in est une pratique financière qui impose à certains créanciers d’une banque en difficulté (y compris parfois de simples clients épargnants) une diminution du montant des créances qu’ils possèdent sur l’établissement de crédit ou une conversion de celles-ci en actions de capital. Le bail-in permet ainsi aux banques de se recapitaliser en cas de crise. On distingue le bail-in du bail-out, qui désigne le renflouement d’une banque par un État (comme lors de la crise de 2008) – source droit-finance ↩
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