Le monstre à trois têtes

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James Howard KunstlerPar James Howard Kunstler – Le 17 août 2018 – Source kunstler.com

La faction qu’était autrefois le Parti démocrate peut être décrite avec une certaine précision ces jours-ci comme un monstre à trois têtes conduisant la nation vers le danger, l’obscurité et l’incohérence. Toute personne intéressée par la défense de ce qui reste sain au centre de la politique américaine devrait faire attention.

La première tête du monstre est celle infectée par le choc toxique qui a suivi la perte des élections de 2016. La maladie s’est installée au cours de la campagne lorsque la bureaucratie du président Obama a envoyé ses lymphocytes et ses microphages dans la « communauté du renseignement » – en particulier les dirigeants du FBI – pour s’attaquer à la maladie imaginaire ayant entraîné l’élection de Donald Trump. Les « médecins » de cet État profond ont diagnostiqué la maladie comme étant « une collusion russe ». Un second avis tardif de médecins – hors de l’État profond – a plus tard avancé le fait que la maladie était en réalité une maladie auto-immune.

Les agents qui menacent réellement la santé de l’État venaient de la communauté du renseignement elle-même : M. Brennan ; M. Clapper ; M. Comey ; M. Strzok ; M. McCabe ; M. Ohr ; Mme Yates. Mme Page, et autres, qui se sont entendus avec les agents pathogènes de la DNC (Comité national démocrate), l’organisation de campagne d’Hillary et le service de renseignements britannique pour mâcher et recracher M. Trump aussi rapidement que possible. Les causes de maladie étant maintenant révélées par des preuves tangibles, le chirurgien en chef s’occupant du cas, Robert Mueller, est ridiculisé – et peut être accusé de faute professionnelle – pour avoir tenté de retirer un organe de type appendice appelé le Manifort du corps politique au lieu de s’occuper du désordre cancéreux tout autour de lui.

Pendant ce temps, l’État Profond ne peut s’empêcher de continuer à rameuter ses porte-voix – Le New York Times, CNN, WashPo, etc. – dans une réaction toujours plus hystérique à propos de la vérité : l’État profond lui-même a collaboré avec la Russie – et peut-être sa haine de soi est-elle une recette assurée pour la maladie mentale.

La seconde tête de ce monstre est une trame d’intérêts sinistres cherchant à provoquer le conflit avec la Russie pour soutenir les fabricants d’armes, la boîte noire des entreprises de « sécurité », les membres du Congrès et une armée de lobbyistes de Washington en concert avec les militaires et un groupe enragé de think tanks néocons souhaitant rejouer la guerre froide et peut-être même faire monter la température jusqu’au feu nucléaire. Ils sont apparemment en fusion étroite avec la première tête du monstre et son scénario de collusion avec la Russie. Notez tous les discours actuels sur l’ingérence de la Russie dans l’élection à venir de mi-mandat en 2018, une hallucination pathogène à part entière.

Cette seconde tête fonctionne au moyen d’une dynamique de projection 1. Nous organisons des jeux de guerre à la frontière russe et accusons ceux-ci d’agression. Nous fabriquons et finançons un coup d’État contre le gouvernement élu d’Ukraine et accusons la Russie d’agression. Au Moyen-Orient, nous bousillons une nation après l’autre et nous nous plaignons avec indignation lorsque la Russie s’engage pour empêcher la Syrie de devenir le prochain État failli. Nous perturbons l’économie russe par des sanctions et le système bancaire russe par une interdiction d’accès au système SWIFT de compensation des devises internationales, et les accusons d’agression. Ce mode de comportement est connu sous l’expression « titiller l’ours », une entreprise stupide et dangereuse. Le centre sain n’aurait jamais osé cette imprudence téméraire. Mais la communauté mondiale n’est pas dupe. Elle reconnaît de plus en plus que les États-Unis ont un trouble de la personnalité nationale « limite » [borderline] qui les rend capables d’actes monstrueux.

La troisième tête de ce monstre est celle qui s’enflamme pour la politique identitaire. Elle résulte d’un rêve crypto-gnostique de changer la nature humaine pour échapper aux malheurs et aux peines de sa condition – par exemple, les terribles tensions de la sexualité. D’où la multiplication de nouvelles catégories sexuelles pour contourner la terreur fondamentale de la reproduction humaine, représentée par les différences entre hommes et femmes. Ces différences doivent être abolies et remplacées par des chimères qui permettent un jeu puérile, les hommes se faisant passer pour des femmes et vice-versa, d’une manière ou d’une autre : LBGTQetc. Être n’importe où, mais surtout pas dans le redoutable purgatoire « cis-hétéro » 2 où les hommes et les femmes agissent comme des hommes et des femmes. L’horreur absolue…

Son compagnon de route est l’arnaque au sujet des races et son système d’exploitation multiculturel. L’objectif est devenu transparent au cours de l’année écoulée, avec des appels croissants à punir les Blancs du prétendu « privilège » d’être caucasien [blanc] et à faire payer des « réparations » d’une manière ou d’une autre aux « personnes de couleur » défavorisées. Cela vient, en partie, du refus de comprendre que la vie est difficile pour tout le monde, et que les malheurs et les peines d’être au monde exigent de la force et de l’intelligence pour s’en sortir – la récompense finale étant absolument la même pour tout le monde.

James Howard Kunstler

Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone

 

  1. Opération par laquelle le sujet expulse de soi, vers l’autre, des désirs qu’il méconnaît ou dénie en lui
  2. Dans les études de genre, cisgenre décrit un type d’identité de genre où le genre ressenti d’une personne correspond à son sexe de naissance. Le mot est construit par opposition à celui de transgenre, pour une personne qui remet en question son genre de naissance. De même, dans le domaine corporel, cissexuel est l’opposé de transsexuel. Wikipédia
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