Le coup d’état des « élites » étasuniennes de 2016


Moon of Alabama

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Le 15 décembre 2016 – Source Moon of Alabama

  • Il y a une tentative de coup d’État des « élites » en cours contre le président élu américain Trump.
  • Le coup est orchestré par le camp de Hillary Clinton en collaboration avec la CIA et les puissances néoconservatrices du Congrès.
  • Le projet est de retourner le Collège électoral contre Trump grâce à l’absurde accusation de la CIA selon laquelle « La Russie a fait gagner Trump ». L’affaire viendrait alors devant le Congrès. Les néo-conservateurs et les bellicistes républicains pourraient alors confier la présidence à Clinton ou, si cela échoue, mettre Mike Pence, le vice-président élu de Trump, sur le trône. Le business de la guerre que se partagent tour à tour les deux partis, et que la présidence d’un Trump menacerait d’interrompre, pourrait alors se poursuivre sans accroc.
  • Si le coup d’État réussissait, il s’en suivrait de violentes insurrections aux États-Unis, avec probablement des conséquences imprévisibles.

Voilà les grandes lignes du dispositif. Aucun plan précis n’a été publié mais le projet est cependant devenu assez clair. Je vais maintenant me livrer à quelques spéculations.

L’objectif prioritaire est d’empêcher Trump de devenir président. Il est trop indépendant, ce qui met en danger de nombreux centres de pouvoir au sein des milieux dirigeants étasuniens. Le choix de Tillerson comme nouveau secrétaire d’État ne fait qu’augmenter le danger (je prédis que Bolton n’obtiendra pas le poste de sous-secrétaire d’État.) Tillerson est pour une stabilité qui profite aux affaires, pas pour une politique aventureuse de changements de régime. Les ennemis institutionnels de Trump sont :

  • La CIA, qui est devenue l’Agence centrale d’assassinat sous les gouvernements Bush et Obama. Une partie importante de son budget dépend de la poursuite de la guerre contre la Syrie et des campagnes d’assassinat par drones en Afghanistan, au Pakistan et ailleurs. Les politiques plus isolationnistes de Trump mettraient vraisemblablement fin à ces campagnes et aux budgets correspondants.
  • L’industrie de l’armement qui pourrait perdre ses énormes ventes à ses principaux clients du golfe Persique si un président Trump réduisait les interventions étasuniennes au Moyen-Orient et ailleurs.
  • Les néoconservateurs et les Likoudniks 1 qui veulent que les États-Unis demeurent le bras armé d’Israël pour contrôler le Moyen-Orient au profit des sionistes.
  • Les faucons de guerre, les militaires et les « interventionnistes humanitaires » qui considèrent toute réduction du rôle de première puissance mondiale des États-Unis comme un sacrilège.

Le directeur actuel de la CIA, Brennan, figure de premier plan du programme de torture de la CIA et consigliere 2 d’Obama, fait partie du camp Clinton / anti-Trump. Les anciens chefs de la CIA Hayden et Panetta soutiennent ouvertement Clinton, tout comme l’ancien directeur adjoint de la CIA, Michael Morell, le roi de la torture.

Il n’est donc pas étonnant que la CIA mène la campagne anti-russe. Sa tâche est maintenant de persuader le public américain que l’intervention russe a faussé les élections américaines en faveur de Trump. Le but est de délégitimer la victoire Trump aux yeux des médias et du public, mais encore plus aux yeux des Électeurs du collège électoral.

La CIA est fortement soutenue par les mêmes médias encadrés qui ont soutenu Clinton lors de l’élection. (Ce sont aussi, évidemment, ces mêmes médias qui ont soutenu auparavant la campagne de la CIA sur les « armes de destruction massive de Saddam »).

Le partisan démocrate et professeur de droit, Harvard Lawrence Lessig, essaie d’influencer les Électeurs du collège électoral en leur offrant un soutien juridique personnel gratuit. Il dit que le vote du Collège électoral est maintenant scellé.

Si on parvenait à convaincre 37 Électeurs républicains, mis en place par les électeurs de leurs États pour voter pour Trump, de ne pas élire Trump, de s’abstenir ou de voter pour quelqu’un d’autre, Trump n’aurait pas les 270 votes requis. L’élection du président serait alors renvoyée à la Chambre des représentants.

Même si les Électeurs votaient pour Trump, les députés de la Chambre et du Sénat pourraient remettre officiellement en question ce vote et provoquer des retards, entamer des enquêtes au Congrès et des recours juridiques.

Voici le détail de la procédure générale et de la procédure spécifique pour le Collège électoral selon l’Administration nationale des Archives.

Bien que les néo-conservateurs n’aient aucun soutien réel dans le corps électoral des États-Unis, ils ont une forte influence sur des pans importants du Congrès et sur les journalistes de MSM (National News). Beaucoup de chefs de file néo-conservateurs et de fauteurs de guerre comme Robert Kagan, Max Boot et l’équipe éditoriale du Washington Post ont soutenu Clinton pendant la campagne électorale. Clinton a même fait des clips de campagne avec des personnalités du Congrès républicain comme Lindsay Graham, Sasse et Flake.

À force de pression, la Chambre et la majorité du Sénat pourraient bien finir dans le camp anti-Trump. Mais quel que soit le résultat, il y aurait sûrement d’intenses querelles juridiques et tout cela finira, à mon avis, devant la Cour suprême.

À la place des entourloupes juridiques, Obama pourrait donner l’ordre aux services secrets de lancer une enquête officielle sur l’ingérence russe dans les élections, ce qui pourrait retarder l’investiture de Trump. Il peut le faire avant le 20 janvier, la date de l’inauguration officielle. Voilà ce que cela signifierait exactement :

En ordonnant un « examen complet » des allégations sur l’ingérence de la Russie dans le processus électoral de 2016, le président Barack Obama demande essentiellement à la communauté du renseignement de porter un jugement sur la validité de l’élection qui doit placer Trump dans le bureau ovale.

Un « compromis » pourrait être trouvé au Congrès ; il s’agirait d’attendre l’analyse de la communauté du renseignement pour en discuter avant d’investir Trump. Cela ne donnerait rien de concret car les éléments du Renseignement national sont très vagues. Mais pendant ce temps, le vice-président élu serait le président en exercice :

Si le président élu ne parvient pas à se qualifier pour l’investiture avant l’inauguration, le vice-président élu exerce les fonctions de président jusqu’à ce qu’un président soit qualifié, selon la Section 3 du 20e Amendement.

Si le processus législatif ou congressiste de l’élection de Trump est retardé, cela pourrait durer longtemps. Les Blob et les Borg qui détiennent le pouvoir à Washington ne verraient aucun inconvénient à avoir Pence comme président par intérim, pendant que Trump n’aurait aucun pouvoir officiel au gouvernement. (Clinton pourrait-elle alors devenir vice-présidente par intérim ou se qualifier comme nouvelle présidente ?).

L’intervention des médias en faveur du camp anti-Trump est incroyable.

Mais souvenons-nous qu’il n’y a aucune preuve, ZÉRO preuve, que la Russie ait quoi que ce soit à voir avec la DNC ou Podesta ou d’autres fuites, ni avec la publication de mails par des organisations comme Wikileaks.

Craig Murray affirme qu’il sait de source sûre qu’il n’y a pas eu de piratage mais des fuites organisées et qu’il connaît le(s) fuiteur(s). Il dit même maintenant que les mails lui ont été communiqués lors d’une visite à Washington. D’anciens responsables du renseignement, comme William Binney, un ancien officiel de la NSA dont les compétences techniques sont reconnues, disent aussi que l’histoire du piratage est un mensonge.

Tout ce que nous avons entendu ou vu jusqu’ici, ce sont des rumeurs, des ouï-dire, et des allégations. Pour moi qui suis un professionnel de l’informatique, tout cela est ridicule, exactement comme Murray l’explique ici. Si les piratages en question se sont vraiment produits alors les méthodes prétendument utilisées sont si ordinaires que n’importe qui aurait pu le faire. Au plan technique, rien ne prouve, ni de près, ni de loin, que « c’est la Russie qui l’a fait ».

Mais cela n’empêche pas le NYT de publier des quantités d’articles qui nous disent que « c’est la Russie qui l’a fait », basés sur les rumeurs sans fondement de la CIA et les allégations informatiques peu professionnelles de Crowdstrike, la compagnie de sécurité informatique que la DNC a engagée. Avant cela, le Washington Post avait publié des affirmations catégoriques de l’ingérence de la Russie par des fonctionnaires anonymes. NBC News coiffe tout le monde au poteau en disant que « des responsables du renseignement » affirment que Poutine lui-même a dirigé la campagne de piratage. Bill Arkin et Ken Dilanian, les auteurs de cette histoire sont des sous-marins de la CIA dont on sait qu’ils lui font vérifier leurs articles avant de publier. La prochaine fois, NBC News nous dira que Vladimir Vladimirovich lui-même était au clavier.

Beaucoup d’organes de presse et d’éditoriaux suivent ces « meneurs ».

Une partie du plan élaboré par le camp Clinton a été expliquée au Conseil national démocratique par une ancienne consultante de l’opposition, l’Ukrainienne-Américaine Alexandra (alias Andrea) Chalupa, dans ce fil de discussion :

Andrea Chalupa @AndreaChalupa, 11 déc.

  •  « Le Collège électoral se réunit le 19 décembre. Si les Électeurs ignorent #l’état d’urgence dans lequel nous sommes, et que Trump est élu, nous pouvons encore le stopper le 6 janvier au Congrès.

  • S’il y a des objections à l’élection du Collège électoral, elles doivent être soumises par écrit, signées par au moins 1 député de la Chambre et 1 sénateur.
  • Si des objections sont présentées, la Chambre et le Sénat se retirent en session pour examiner leur validité au regard des procédures stipulées dans la loi fédérale. »

[…]

Les éditoriaux et les articles d’opinion des principaux journaux soutiennent la conspiration de leur mieux. Voilà par exemple (un exemple parmi beaucoup d’autres) ce qu’écrit A.J. Dionne dans le Washington Post :

« La conclusion de la CIA selon laquelle la Russie a activement participé à notre élection pour faire élire le président Trump est une excellente raison pour que les Électeurs se demandent s’ils doivent exercer leur indépendance. À tout le moins, on doit leur dire ce que sait la CIA, et surtout s’il existe des preuves que Trump ou ses lieutenants se sont compromis activement avec la Russie pendant la campagne.

L’éditorial du New York Times déplore que Trump ridiculise les contes de fées que raconte la CIA.

Beaucoup de gens qui ont voté pour Trump seraient dégoûtés et indignés si (ou quand) on refuse à Trump l’accès à la Maison Blanche. Beaucoup d’entre eux sont armés et protesteront. C’est sûr qu’il y aura de la violence si le coup d’État réussit.

Trump a choisi quatre anciens généraux pour faire partie de son cabinet et de son équipe. En cas d’escalade, ou pourrait se retrouver dans un scénario comme celui de ce document militaire de 1992 : Les origines du coup militaire américain de 2012 (pdf) de Charles J. Dunlap.

Traduction : Marie Staels

Notes

 

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  1. Membres du parti israélien de droite, le Likoud
  2.  Conseiller
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