La Malaisie sera-t-elle le prochain vilain petit canard dans la mer de Chine du Sud ?

Malaysian Prime Minister Najib Razak speaks at the opening ceremony of the Association of Southeast Asian Nations (ASEAN) summit in Kuala Lumpur, Malaysia


Sputnik_logoLe 3 1 octobre 2016 – Source sputniknews

La longue visite du Premier ministre malaisien Najib Razak en Chine va commencer le 31 octobre. Marquera-t-elle un tournant dans la politique étrangère malaisienne, similaire à celui fait récemment par le Président des Philippines Rodrigo Duterte ?

La politique américaine dans la mer de Chine du Sud a reçu un coup violent lors de la visite mémorable de Duterte à Pékin, quand il a annoncé officiellement la séparation de son pays et des États-Unis et son réalignement sur le flux idéologique de la Chine. Cette déclaration impétueuse a été complétée par treize accords commerciaux d’une valeur de $13,5 milliards, qui englobaient une grande variété de domaines de coopération. Demain, Pékin recevra un autre visiteur important : le Premier ministre malaisien Najib Razak, qui va rester dans la capitale de l’Empire du Milieu pendant toute une semaine, avec une douzaine de dirigeants du gouvernement et des hommes d’affaires.

«Nous allons signer de nombreux accords et arrangements nouveaux qui rehausseront la relation entre nos deux pays à des sommets jamais atteints», selon les médias citant le premier ministre au début de cette semaine.

On croit que l’un des points de discussion sera un important accord d’acquisition de moyens de navigation côtiers entre les deux pays. Plus tôt cette semaine, l’information suivante a été publiée sur le compte Facebook officiel du ministère de la Défense de Malaisie :

«Le 5 novembre, 2016, le ministère de la Défense va signer un contrat pour l’acquisition de navires à Mission Littoral (LMS) avec SASTIND (l’administration d’État pour la science, la technologie et  l’industrie de défense nationale), qui est une partie importante du programme lors de la visite officielle du Premier ministre en Chine.»

Le message sur Facebook a été supprimé lorsque les journalistes de Reuters ont tenté de communiquer avec le ministère pour obtenir des commentaires. Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a répondu à la fuite en disant que la Chine et la Malaisie continuent de «coopérer et communiquer régulièrement dans tous les domaines», mais n’a pas fourni d’autres détails, selon Reuters.

Selon Lam Choong Wah, chercheur principal à l’institut de recherche pour la promotion sociale en Malaisie (REFSA), la Malaisie pourrait acheter dix navires de mission littorale, chacun coûtant environ $7 millions, selon le South China Morning Post :

«La vérité est que nous aurions pu les acheter dans un certain nombre de pays», a noté Lam, expliquant que la Chine a été choisie en raison de son ancien soutien à la Malaisie lors du soi-disant scandale financier de 1MDB qui menaçait la monnaie nationale.

Il y a un mois seulement, la Malaisie faisait partie des pays repoussant les prétentions de Pékin sur les zones contestées de la mer de Chine méridionale. L’achat de navires à Mission Littoral à la Chine en ce moment, «envoie un […] signal de recul par rapport aux États-Unis et une sensibilisation à la Chine», dit Euan Graham, directeur du programme de sécurité internationale à l’Institut Lowy basé à Sydney, selon les médias d’actualité chinois. Tant les Philippines que la Malaisie sont membres de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), qui ont essayé de créer un front commun pour contrer les revendications chinoises en mer de Chine du Sud. Un autre membre de cette association est le Vietnam, qui s’oppose également à la Chine dans le conflit de la mer, mais a permis à une flotte navale chinoise d’entrer dans son port de Cam Rahn pour une visite au cours de laquelle le personnel militaire des deux pays a participé à diverses activités. Ainsi, même si Najib Razak ne sera pas aussi féroce que Duterte dans sa rhétorique, l’impression d’ensemble des derniers développements suggère que l’influence américaine dans la région se détériore.

Sputniknews

Traduit et édité par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone

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