Vous ne pouvez pas toujours obtenir ce pour quoi vous payez


Par Dmitry Orlov – Le 27 avril 2022 – Source Club Orlov

OrlovCette paraphrase de la phrase de Mick Jagger semble appropriée pour les temps modernes, car c’est le jeu essentiel auquel se livrent de multiples acteurs dans le monde aujourd’hui. Voir ce jeu pour ce qu’il est s’avère plus difficile qu’il ne devrait l’être pour des raisons émotionnelles : les gens sont en colère à l’idée même que l’argent qu’ils ont durement gagné ne peut pas leur procurer tout ce qu’ils désirent, car ils ont été convaincus que l’argent est plus réel que toute autre chose. Or, c’est exactement l’inverse : tout ce qui est réel, c’est la matière et l’énergie, et l’argent n’est ni l’un ni l’autre – c’est une simple promesse. Nous pourrions passer toute la journée à discuter de toute la partie immergée de l’iceberg de la violence officielle et objective qui soutient cette promesse, mais nous ne le ferons pas et nous nous contenterons d’affirmer que la fiction de l’argent comme richesse et la fiction du marché libre sont toutes deux érigées et maintenues dans l’intérêt de l’État, ou du gouvernement, comme la fiscalité, les dépenses sociales, les dépenses militaires et l’administration coloniale.

Mais tout cela repose sur une promesse : « Si vous avez l’argent, vous obtiendrez ce pour quoi vous payez ». Brisez cette promesse, et toute la structure éphémère disparaît tout simplement.

À ce stade, vous pourriez être tenté de penser que, puisque l’argent disparaît tout simplement, vous devriez en faire quelque chose en prévision de cet événement – manger, boire et vous amuser, peut-être ? Bien sûr, c’est une excellente idée, mais qu’en est-il du reste ? Achetez-vous des contrats à terme sur l’or, des bitcoins ou des yuans, ou les placez-vous sur une petite île de l’Atlantique Nord ? Acheter un livre intitulé « Russian Made Simple«  ou « Chinese Made Simple » (désolé, titre introuvable) serait-il un meilleur choix ? Il est assez difficile d’accumuler directement la matière et l’énergie, vous savez. On peut penser à investir dans la matière (un tas de briques) ou dans l’énergie (un puits de gaz), mais un investissement reste essentiellement une promesse. Vous pourriez, bien sûr, thésauriser un tas de choses coûteuses et monter la garde avec un fusil de chasse, mais qu’est-ce qu’il en adviendrait si vous deviez aller aux toilettes ?

J’ai l’impression d’avoir déjà tout dit. L’argent est un système gouvernemental. Un marché libre est un marché criminel. Un jour viendra où offrir à quelqu’un un million de dollars vous vaudra un coup de poing en pleine figure. Préparez-vous à vivre sans argent. Et en réponse, on m’a demandé quelque chose comme « Alors, que pensez-vous du bitcoin ? » ou « Ne pensez-vous pas que le rouble est un peu surévalué en ce moment ? ». Pourtant, je persiste…

Et donc, regardons un aspect de la monnaie qui devrait être très clair pour tout le monde parce que c’est là que tout s’écroule : la monnaie comme outil de l’administration coloniale. Le but de l’administration coloniale est de pomper la richesse des colonies, et ici la méthode la plus efficace est la finance. La violence directe est coûteuse et il est beaucoup plus efficace de soudoyer les élites locales pour qu’elles acceptent un arrangement économique injuste et de les maintenir dans le droit chemin par la simple menace de la violence. C’est ainsi que les choses se sont passées pendant un certain temps, mais cela est en train de s’effondrer.

Supposons que vous ayez deux pays qui commercent entre eux : les Perdants et les Fainéants. Les Perdants envoient toutes sortes de produits aux Fainéants qui les consomment. Ces derniers expédient également certains produits aux Perdants (perles de verre, alcool, iPhone, accès à PornHub, etc.), mais en quantité nettement inférieure en termes de valeur marchande. C’est ce qu’on appelle un « déficit commercial structurel » : les Fainéants obtiennent quelque chose pour rien. On pourrait s’attendre à ce que les Fainéants soient à court d’argent avant longtemps, ou qu’ils soient obligés de vendre leurs biens aux Perdants, mais cela n’arrive pas si A. les Fainéants ont une grande armée et B. les Fainéants impriment l’argent qui est utilisé dans le commerce. Les Fainéants peuvent alors faire disparaître le déficit commercial comme par magie.

La magie n’est pas exactement magique ; en fait, on est plus proche de la fraude. Les Fainéants absorbent l’argent supplémentaire généré par le déficit commercial en proposant de vendre un certain instrument financier : une obligation d’État, sur laquelle ils paient des intérêts. Ils rendent ensuite cet instrument financier plus attrayant en imposant un taux d’inflation plus élevé aux devises étrangères par rapport à la leur. Il existe de nombreuses façons de procéder, la plus simple étant peut-être de restreindre l’accès à la monnaie des Fainéants utilisée dans le commerce international. Mais comme toutes les monnaies sont sujettes à l’inflation, au fil du temps, l’inflation ronge cette réserve de richesse fictive, ce qui nous amène au résultat de base : les Fainéants obtiennent quelque chose pour rien. Et si les Perdants commencent à refuser d’être volés de cette manière, les Fainéants les détruisent militairement.

Cela peut durer (et a duré) pendant des décennies, mais finalement les Fainéants deviennent trop gourmands, trop corrompus et (comme cela arrive souvent avec les parasites) trop stupides. Ils émettent trop d’obligations, leur propre taux d’inflation devient incontrôlable, leur armée s’affaiblit et leurs armements deviennent obsolètes. Pendant ce temps, certains des Perdants se dotent d’une armée puissante et d’une économie interne importante. Puis ils se préparent à agir, en attendant que les Fainéants fassent une grosse erreur. La manœuvre peut être aussi bien franche que « Payez-nous avec notre propre argent ou gelez et mourez de faim ! » que sournoise que « Désolé, problème au port avec ses conteneurs, vous devez attendre le produit ! ».

Quittant maintenant le pays de l’allégorie pour entrer dans le temps réel, les pays légendaires dont nous parlions sont les États-Unis (et ses adjuvants européens), la Russie et la Chine. À un moment donné, il a été décidé qu’il ne serait plus possible de payer la Russie pour ses diverses exportations très importantes et qu’il serait préférable de détruire la Russie politiquement, de dénationaliser ses ressources et d’en confier le contrôle à des entreprises occidentales. À cette fin, l’Occident a militarisé l’Ukraine, la transformant en une dictature nazie (tous les partis d’opposition sont interdits ; le chef de l’opposition a été kidnappé et battu) avec un contrôle total des médias (tous les médias non gouvernementaux sont interdits, les journalistes indépendants sont assassinés), en la bourrant d’armes et de conseillers de l’OTAN et en lui ordonnant d’envahir le Donbass et la Russie au-delà.

La réponse russe a été une sorte de ballet militaire. Comme on pouvait s’y attendre, peu de gens ont été en mesure d’en apprécier la grâce et la beauté, mais peu de gens comprennent le ballet. Tout d’abord, les Russes ont lancé leur offensive, qu’ils ont appelée « Opération spéciale », quelques jours, voire quelques heures, avant que les Ukrainiens ne prévoient de lancer la leur. Cela a complètement brouillé les cartes de l’armée ukrainienne et a rendu tous ses plans inutiles : ils étaient prêts à partir vers l’est et tout d’un coup, les voilà cloués au sol sous un bombardement d’artillerie incessant. Les Russes ont ensuite immobilisé les éléments de l’armée ukrainienne qui n’étaient pas concentrés dans le Donbass – l’un près de Kiev, l’autre près d’Odessa – en les menaçant d’invasion sans les engager réellement. Et pendant ce temps, ils ont entrepris de démolir méthodiquement la moindre capacité militaire de l’Ukraine – un processus qui a maintenant largement suivi son cours. Le gouvernement ukrainien en est réduit à mettre en scène des provocations – essentiellement en tuant son propre peuple, puis en essayant (sans succès) de rejeter la faute sur les Russes, et en tentant de s’attribuer le mérite des accidents russes (comme les explosions de munitions à bord du Moskva). Pendant ce temps, une rivière d’Ukrainiens affluait vers l’ouest, comptant désormais des millions de personnes, laissant moins de bouches à nourrir pour les Russes.

La réponse de l’Occident a été d’envoyer des armes en Ukraine, pour remplacer certaines de celles que les Russes détruisent rapidement. Les Russes les détruisent avant qu’elles n’atteignent le champ de bataille ou les réclament comme trophées aux troupes ukrainiennes, dont beaucoup sont désireuses de se rendre rapidement en bons termes. Les Russes, pour qui la sécurité est le premier objectif, ne sont pas du tout pressés de terminer la mission, qui a trois buts : sécuriser le Donbass, démilitariser et dénazifier. Parmi ces objectifs, le premier est le seul pour lequel le temps est vraiment compté, puisque les bataillons nazis en retraite bombardent les quartiers résidentiels, essayant d’infliger le plus de dégâts possibles sur leur chemin, et il pourrait être accompli d’ici le jour de la Victoire 2022, le 9 mai.

Pendant ce temps, la démilitarisation se déroule comme prévu, la plupart des chars, avions, systèmes d’artillerie et camions de l’armée ukrainienne étant détruits ou immobilisés par manque de carburant. La dénazification, en revanche, prendra au moins une génération, car les manuels scolaires ukrainiens, qui sont pleins d’absurdités, seront remplacés par des manuels russes. Les générations plus âgées devront également être déprogrammées, tandis que les personnes complices des nombreux crimes de guerre et des violations des droits de l’homme perpétrés par le régime nazi devront être jugées, condamnées à la prison à vie et jamais libérées sur parole ou réhabilitées (c’est une erreur que les Soviétiques avaient commise avec les nazis ukrainiens de la Seconde Guerre mondiale).

À la fin du mois d’avril 2022, il semble possible de déclarer que les efforts déployés par les États-Unis pour militariser l’Ukraine, laver le cerveau de sa population pour qu’elle accepte le nazisme et en faire profiter la Russie sont un échec cuisant. La Russie et l’Ukraine sont de grands exportateurs de céréales et d’engrais et les perturbations causées par le conflit militaire risquent de provoquer la famine dans une grande partie du monde dès l’année prochaine, suivie de la vague habituelle de crises politiques. La Russie est également un fournisseur indispensable d’énergie, de métaux et de matériaux stratégiques pour l’industrie mondiale (pratiquement aucune puce de microprocesseur ne peut être fabriquée sans une sous-couche de saphir de fabrication russe) et sa décision de transférer le paiement de toutes les exportations vers ses propres roubles (à commencer par le gaz naturel), qu’elle a été contrainte de prendre en réponse au gel de ses comptes en dollars et en euros (ce qu’elle considère comme un manquement de l’Occident à ses obligations) a provoqué des ravages sur les marchés mondiaux de l’énergie.

Bien qu’ils soient un grand producteur mais un petit exportateur d’énergie, les États-Unis ne sortiront pas indemnes de tout cela. En raison de leurs lois ineptes (la loi Jones en particulier), les États-Unis sont contraints d’être à la fois exportateurs et importateurs de gaz naturel liquéfié (selon la région) et, du fait de leur incapacité à comprendre la nature stratégique de l’industrie énergétique, une grande partie de leurs infrastructures de gaz liquéfié appartiennent à d’autres pays. Ainsi, les États-Unis sont également touchés par le chaos qui règne sur le marché du gaz naturel, ce qui fait grimper l’inflation du dollar.

Le pétrole est également un problème pour les États-Unis : ils produisent une grande quantité de pétrole à partir de la fracturation hydraulique, mais il s’agit d’un pétrole léger et inutile pour fabriquer du carburant pour avion ou du diesel, à moins qu’il ne soit mélangé à du pétrole brut russe plus lourd, que la Russie ne vendra plus pour des dollars. Alors que ces conditions continuent d’augmenter l’inflation pour le dollar américain, les États-Unis se retrouvent en échec : ils ne peuvent pas augmenter agressivement les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation car les paiements d’intérêts sur leur énorme dette videraient le trésor public et ils ne peuvent pas maintenir les taux bas car cela déclencherait une hyperinflation et un effondrement économique. La seule chose qui pourrait sauver les États-Unis est l’accès instantané à une énergie abondante et gratuite, rendue disponible par une capitulation rapide et inconditionnelle de la Russie. Par conséquent, n’étant pas très intelligents, les dirigeants américains se sont lancés sur une trajectoire de collision avec la Russie, mais, n’étant pas suicidaires, ils ont décidé d’éviter une véritable guerre avec elle.

Comme je l’ai mentionné, l’un des éléments clés de la gestion d’une administration coloniale est le maintien d’une supériorité militaire écrasante, sans laquelle une nation de Perdants pourrait être tentée de sortir du rang, et si elle n’est pas punie sévèrement et immédiatement, d’autres pourraient suivre son exemple, et la prochaine chose que vous savez, c’est qu’ils s’enfuiront tous et formeront leur propre club pendant que tous les Fainéants seront gelés et affamés parce que, ayant été des parasites pendant si longtemps, ils ont oublié comment prendre soin de leurs propres besoins.

Et voilà le problème : les États-Unis (et toute l’OTAN avec eux) n’ont plus aucune supériorité militaire sur la Russie et peut-être aussi sur la Chine. Dans la triade de dissuasion nucléaire, tout ce qui reste aux États-Unis et qui est encore utilisable, ce sont les missiles Trident lancés par sous-marin, mais les Russes savent comment les abattre. Entre-temps, la Russie a mis au point des missiles hypersoniques que les États-Unis ne peuvent espérer pouvoir intercepter, elle a récemment testé un nouveau missile intercontinental Sarmat qui peut suivre des trajectoires sub-balistiques arbitraires vers des points arbitraires de la planète et peut transporter des véhicules de rentrée hypersoniques, et elle a mis en production le système de défense aérienne S-500 qui peut abattre des objets en orbite et intercepter des missiles hypersoniques (que seule la Russie possède réellement, bien que la Corée du Nord soit également un concurrent).

Toute forme de confrontation nucléaire étant exclue, il ne reste plus que la guerre conventionnelle et la guerre économique. Les États-Unis n’ont aucune chance dans une bataille terrestre contre la Russie sur son propre territoire, avec ou sans le reste de l’OTAN, en raison d’un problème assez simple de logistique : La Russie peut se réapprovisionner par voie terrestre tandis que les États-Unis doivent utiliser des voies aériennes et maritimes qui peuvent être fermées par des attaques russes. La fin du jeu est prévisible : les États-Unis et l’OTAN sont à court de munitions et se rendent ou battent en retraite. Il ne reste donc plus aux États-Unis et à l’OTAN qu’à tenter de gêner légèrement les Russes en envoyant des armes aux Ukrainiens. Ils ont envoyé toutes sortes de vieilleries qu’ils avaient à portée de main, mais sans effet significatif. Les avions militaires russes peuvent facilement se débarrasser des vieux missiles antiaériens Stinger, datant de la guerre soviétique en Afghanistan, en déclenchant des pièges thermiques, et les missiles antichars Javelin ont des effets purement cosmétiques sur les chars russes, qui ne ralentissent même pas lorsqu’ils sont touchés. Entre-temps, les plans des États-Unis et de l’OTAN visant à livrer de l’artillerie et des blindés à la partie ukrainienne ont été neutralisés par quelques attaques à la roquette russes sur des nœuds ferroviaires bien choisis. Malgré le rythme effréné de l’activité diplomatique, l’activité militaire réelle raconte une autre histoire : la bataille des petits désagréments est également en train d’être perdue.

Un moment est venu où les Fainéants ne peuvent plus continuer à être des Fainéants parce que A. leur grande armée n’est plus une menace suffisante pour maintenir les Perdants dans la peur et B. les Fainéants ne peuvent plus imprimer l’argent qui est utilisé dans le commerce. C’est alors que les Perdants passent à l’action, qui peut aller du franc-parler « Payez-nous avec notre propre argent ou gelez et mourrez de faim ! » au sournois « Désolé, problème au port à conteneurs, il faut attendre le produit ! ». La Russie a choisi la première solution, la Chine la seconde.

Avez-vous remarqué la fermeture Covid à Shanghai ? La raison en est la souche Omicron du Coronavirus, qui est, selon toutes les indications, une souche domestiquée et apprivoisée qui fait éternuer les gens périodiquement (comme mon chat) et qui ne peut être arrêtée. Elle a causé quelques dizaines de décès en Chine parmi des personnes déjà gravement malades. Et pourtant, le gouvernement chinois a imposé des conditions très dures à Shanghai, les gens étant pratiquement emprisonnés chez eux ou sur leur lieu de travail, soumis à des tests PCR quotidiens et à bien d’autres inepties et indignités. Que se passe-t-il ?

Il est bon de rappeler que Shanghai est la ville la plus internationale de Chine, qu’elle abrite son plus grand port et qu’elle est la porte d’entrée du reste du monde. Jusqu’à très récemment, elle était pleine d’expatriés, dont beaucoup travaillaient dans la gestion du commerce extérieur. Et voilà que le gouvernement chinois la ferme pour une raison apparemment fallacieuse. Peut-on s’interroger sur la véritable raison de ce comportement étrange ? Je pense que cela fait partie d’un effort visant à réduire certains aspects du commerce extérieur chinois tout en maintenant un déni plausible. Pourquoi expédier des produits aux États-Unis alors que l’inflation y est galopante ? Pourquoi ne pas attendre que les prix augmentent encore ? La Chine a déjà trop de dollars américains ; pourquoi en voudrait-elle davantage ?

Que se passera-t-il lorsque les « Fainéants » ne pourront plus glander ? Une fois que le vent tourne, les Perdants se regroupent et deviennent les pillards, et la richesse physique et matérielle que les Fainéants ont réussi à accumuler est mise en caisse et emportée en échange de quelque chose à manger et d’un moyen de se réchauffer. J’ai décrit ce phénomène en détail dans mes livres, sous la rubrique « dépouillement des actifs ». Et que se passe-t-il si ce dépouillement viole les sanctions ? Eh bien, il se fera par le vol et la contrebande, c’est tout ! Je garderai une description détaillée de la façon dont cela pourrait se dérouler pour un prochain article. Mais cela devra attendre que j’explique les racines de l’actuelle crise de russophobie enragée qui s’empare de l’Occident.

Dmitry Orlov

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Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.

Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

 

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