Par James Howard Kunstler – Le 7 octobre 2019 – Source kunstler.com
Beaucoup de lecteurs (dont certains sont d’anciens lecteurs aujourd’hui) m’ont violemment tancé par courriel pour avoir écrit au sujet de l’effort triennal de la « Résistance » pour défaire les élections de 2016. Je n’ai pas voté pour M. Trump (ou Mme Clinton), mais je n’apprécie pas le coup d’État monté pour le renverser. Je m’oppose à la mauvaise foi et à la malhonnêteté de la « Résistance ». Je m’oppose à l’inconduite criminelle au sein de la bureaucratie fédérale, aux mensonges de ses partenaires dans les médias et à l’hystérie qu’ils continuent de susciter – au détriment d’autres questions qui concernent notre avenir.
Le désordre politique qui s’installe est l’expression politique de la longue urgence à laquelle la nation est confrontée alors qu’elle rencontre enfin les limites de la croissance dont on nous avait averti il y a des décennies. La phase techno-industrielle de l’histoire touche à sa fin, et il ne nous reste plus que des fantasmes inadéquats pour y faire face et aller de l’avant. La relation dynamique entre les approvisionnements énergétiques abordables et le fonctionnement de l’argent est au cœur de cette situation difficile. Ils se défont les uns les autres et le résultat sera une contraction de l’activité humaine. La grande question à laquelle nous refusons d’être confrontés est de savoir comment faire face à la contraction.
Au-delà du coup d’État orchestré, en cours, se trouve une gauche politique pour qui la réalité est optionnelle, consumée par des hystéries à répétition, désintéressée par la vérité, imprégnée de despotisme social et apparemment prête à tout pour prendre le pouvoir. Nous devrions être très préoccupés par ce qu’ils ont l’intention de faire avec ce pouvoir. Alors qu’ils vont tenter de redistribuer la richesse, ils vont malheureusement découvrir que la richesse elle-même est sujette à la contraction générale en cours. Les « actifs » surévalués, représentant « l’argent » thésaurisé par les « riches », s’avéreront être le fruit d’une crise d’endettement galopante. Nous avons déjà dénigré les opérations bancaires, et les jetons que les banques émettent – devises et titres – lévitent au-dessus d’un abîme.
Nous avons déjà de nombreuses preuves de ce que la gauche fera au principe de la liberté politique. Leurs schibboleths de « diversité » et d’« inclusion » signifient vraiment mettre fin à la liberté d’expression et dire à tout le monde comment penser. Ils s’intéressent moins à la « justice sociale » qu’à la coercition pure et simple, au plaisir qu’ils prennent à bousculer les gens. Le pire, c’est qu’ils veulent utiliser le gouvernement comme instrument pour faire respecter leur volonté. Je m’oppose à cela non seulement par principe, mais aussi parce que le gouvernement lui-même sera soumis à la même contraction qui affectera tout le reste. Il ne sera tout simplement pas en mesure de compenser toutes les autres pertes. Pouvons-nous réduire ses activités de façon cohérente, ou allons-nous faire cet ajustement de manière violente, dans une sorte de guerre civile ?
La gauche semble opter pour la guerre civile. C’est sûrement en cours parmi les branches du gouvernement et la bureaucratie administrative que j’appelle l’État Profond. Barack Obama, John Brennan et d’autres opposent l’appareil de renseignement et de police à M. Trump, et la guerre se poursuit avec la dernière campagne insouciante de « lanceurs d’alerte » qui n’en sont pas, mais qui sont plutôt des agents provocateurs de la Central Intelligence Agency.
Les Démocrates au Congrès jouent un jeu dangereux avec ce sujet, alors qu’ils tentent d’obtenir une destitution sans destitution – c’est-à-dire sans un vote de l’ensemble de l’Assemblée. Autoriser ce vote serait une mesure permettant à l’opposition de participer à l’émission d’assignations à comparaître et à l’examen des preuves, et les Démocrates sont déterminés à empêcher cela. Ce stratagème poussera la Maison-Blanche à ignorer leurs assignations et leurs demandes de documents sur le principe que ce mode de « destitution » n’est pas légitime.
Les agissements de la Présidente Nancy Pelosi et du représentant Adam Schiff dans cette dernière affaire de « lanceurs d’alerte » sentent la machination flagrante. Doit-on supposer qu’ils vont sortir de leur manche un « lanceur d’alerte » après l’autre dont l’identité – ou la réalité même – restera secrète tout au long de ces procédures ? C’est le genre de choses qu’on obtient dans les inquisitions espagnoles et les procès-spectacles soviétiques. Jusqu’à tout récemment, tous les Américains s’opposaient fermement aux tribunaux publics et aux chambres étoilées où les garanties d’une procédure régulière en common law sont jetées par la fenêtre. Si l’impasse aboutit à la Cour suprême, nous aurons sûrement une autre croisade pour disqualifier le juge Kavanaugh.
Le Parti Démocrate fait tout son possible pour détruire la légitimité de ces institutions – en commençant par les élections elles-mêmes. Les origines du canular du RussiaGate démontreront que le parti lui-même était à l’origine de « l’ingérence » dans les élections de 2016, et qu’il a sollicité l’aide de plusieurs gouvernements étrangers pour ce faire. C’est pourquoi ils sont si désespérés de maintenir le niveau d’hystérie au maximum. Le jour n’est peut-être pas loin qu’un grand et glacial silence tombe sur cette mafia alors qu’ils regardent le ciel et voient les actes d’accusation pleuvoir à l’horizon.
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par San pour le Saker Francophone