Une histoire de deal


Par James Howard Kunstler – Le 21 janvier 2022 – Source kunstler.com

Organisation mondiale du commerce - Fin de la guerre de la banane | Le Devoir

Ils nous détestent tous de toute façon…
… alors laissons tout tomber maintenant.
– Randy Newman

Le monde attend de savoir : est-ce que “Joe Biden” va bombarder le Guatemala et le renvoyer à l’âge de pierre pour avoir envoyé des incursions de son (très bon) peuple à travers la frontière sud de l’Amérique ? Tout à coup, les frontières redeviennent sacrées. Bien sûr, il y a ce vieux problème que Colin Powell avait l’habitude de soulever à l’époque de la guerre en Irak, à savoir que si vous les brisez, elles vous appartiennent. Mais, dites, le Guatemala ne nous appartient-il pas déjà ? Et n’est-il pas déjà en quelque sorte cassé ?

Eh bien, vous pouvez posséder un chien, disons, un vieux chien pitoyable, cassé, à demi-malade, perclus, aux yeux pleins de rhumatismes, mais cela n’empêchera pas le chien de chier sur la propriété du voisin d’en face. Quoi qu’il en soit, la seule chose que le Guatemala déverse au Texas et en Arizona, ce sont de nouveaux électeurs, et cela signifie simplement plus de démocratie pour nous – un deal “gagnant-gagnant” comme on dit dans la salle du conseil des ministres ! (Toutefois, Yamiche Alcindor pourrait demander à “JB”, lors de la prochaine conférence de presse, s’il est prêt à risquer l’approvisionnement des États-Unis en bananes. Nous avons déjà assez de problèmes pour obtenir des pièces automobiles, bon sang). Tels sont les dilemmes de la politique étrangère américaine.

Ensuite, il y a ce Shangri-La appelé Ukraine. Quelqu’un peut-il la trouver sur la carte ? Ce n’est nulle part par ici. Regardons les choses en face : L’Ukraine ne nous envoie pas de nouveaux électeurs ni de bananes. A quoi servent-ils ? On pourrait dire qu’ils ont exporté les jumeaux Vindman en Amérique (encore un deal gagnant-gagnant), qu’ils ont financé la consommation de cocaïne de Hunter Biden pendant six ou sept ans et qu’ils ont payé l’hypothèque de la maison de plage du Grand. Donc, peut-être que nous leur devons quelque chose.

Mais alors, on dit que la Russie est tapie à la frontière de l’Ukraine comme un ours affamé au bord d’un pâturage de moutons, se léchant les babines, fourchette et couteau dans ses pattes, serviette attachée autour de sa gorge, des visions de pérogies remplis de mouton dansant dans sa tête. Tout l’establishment de la politique étrangère de Washington dit que nous devrions tirer quelques coups sur cet ours, lui donner une leçon. Moi, je dis qu’il suffit de jeter le Guatemala par-dessus la barrière, de laisser l’ours le mâcher, avec quelques bananes en dessert. Et voilà : le problème est résolu.

Une autre possibilité, que l’administration “Joe Biden” semble favoriser un peu, est la troisième guerre mondiale. Nous ne pouvons pas la perdre, n’est-ce pas ? Eh bien, au pire, ce serait un deal “perdant-perdant”, donc au moins personne d’autre ne gagnerait. Les États-Unis seraient-ils plus mal lotis sans New York, Los Angeles, Chicago et quelques autres centres de population grouillant de junkies sans-abri (qui se présentent rarement aux urnes pour voter, d’ailleurs… et si vous leur demandiez, pourraient-ils même vous dire qui se présente à la présidence ?) La troisième guerre mondiale commence à ressembler à notre livre d’aventures. Londres, Paris et Berlin ne sont pas notre problème, pour être franc. Au moment même où vous lisez ces lignes, “Joe Biden” s’efforce d’expliquer ce qu’il pense de ces questions contrariantes, mais il parle tellement à tort et à travers qu’il est difficile de dire s’il présente une politique réelle ou s’il ne fait que brasser du vent.

N’est-ce pas rafraîchissant de ne pas avoir à titrer avec avec la Covid-19 ? On dirait que l’effort de “Joe Biden” pour changer de chaîne fonctionne. Malgré tout, il y a quelques nouvelles intéressantes autour de la Covid-19, comme : l’épisode interminable, déchirant et démoralisant prend fin. Whoa ! C’est un choc ! Que fera la société occidentale sans elle ? Au Royaume-Uni, Boris Johnson a mis un terme à toutes les restrictions, aux masques obligatoires et aux passeports vaccinal, comme ça (en un clin d’œil) mercredi. Puis la France a annoncé qu’elle lèverait la plupart des restrictions Covid-19 en février, soit dans un peu plus d’une semaine, pour ceux d’entre vous qui ne maîtrisent pas les nouvelles maffs [Mathématiques en argo américain, NdT]. Puis, jeudi, le parlement autrichien a voté en faveur de la vaccination obligatoire de tous les habitants du pays – disons, quoi ? – ce qui amène l’observateur occasionnel à se demander si la moitié des habitants de ce pays n’est pas super énervée contre son gouvernement, vu que la France et le Royaume-Uni font le chemin inverse.

Soyons honnêtes : il devient risible de préconiser sérieusement la vaccination d’une population entière alors qu’il est parfaitement évident que les vaccins ne fonctionnent pas et qu’ils rendent beaucoup de gens malades avec tout ce qui peut mal tourner dans un corps humain, plus la Covid-19. Des nations telles que l’Autriche et l’Allemagne ne paraissent-elles pas aujourd’hui complètement folles ? L’Union européenne peut-elle supporter des politiques aussi contradictoires entre ses États membres, sans se rendre ridicule ? Disons simplement que la situation en Europe est en pleine mutation et que les événements évoluent rapidement.

Ici, dans notre nation exceptionnelle, on a découvert récemment – au grand dam de l’élite des classes dirigeantes – que la science incarnée par le Dr Anthony Fauci n’est pas une science médicale après tout, mais plutôt une science politique. Ah ! je comprends maintenant pourquoi tant de confusion a été semée sur la gestion de la pandémie de Covid-19 par le Dr Fauci. S’il représentait réellement la science médicale, il n’aurait peut-être pas tué plusieurs centaines de milliers de personnes dans ce pays en retenant et en supprimant des traitements efficaces et en promouvant des vaccins mortels. Il n’aurait peut-être pas déshonoré l’ensemble du corps médical et à moitié détruit le système dans lequel il travaille. Mais, pour paraphraser un autre éminent politologue de jadis, Josef Staline, si une mort est une tragédie, un demi-million est une simple statistique. Voilà une science que tout le monde peut comprendre !

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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