Par James Howard Kunstler – Le 22 août 2022 – Source kunstler.com
Pour la gauche politique américaine, qui sert ses maîtres de l’État profond en roue libre, la réalité elle-même doit être dépeinte comme « sans fondement », comme dans « rien à voir ici, les amis« . Il n’est donc pas étonnant que la moitié du pays soit devenue folle. La réalité qu’ils ne veulent pas que vous voyiez, c’est que les agences de renseignement et de surveillance de notre République mènent une vie de voyou en tant que « quatrième branche du gouvernement » dominante, et qu’il y a quelque temps, elles se sont lancées dans une série de crimes contre quiconque menaçait leurs opérations.
Cela inclut la cible numéro un : Donald Trump. Pour une explication magistrale de la façon dont cet incroyable bordel s’est développé, je vous recommande le site Web The Conservative Treehouse, où l’auteur qui se fait appeler « Sundance » a rédigé un rapport en quatre parties sur la façon dont le péché originel du RussiaGate s’est métastasé en un cancer de nécrose institutionnelle de stade quatre qui a culminé avec le raid de cette semaine à Mar-a-Lago.
En résumé, il s’avère que le président n’est pas le seul à avoir le pouvoir, dans la pratique, de déclassifier et de publier des documents gouvernementaux. Avec la montée en puissance de l’État sécuritaire, de nombreuses nouvelles procédures ont été mises en place dans cet immense labyrinthe pour l’empêcher ou le ralentir. La plus efficace a été de faire du président lui-même une cible ou un témoin matériel dans des enquêtes interminables. C’était le but exact de l’exercice Mueller. Tout document à décharge publié par M. Trump – par exemple, l’intégralité des échanges de texte non expurgés des employés du FBI Peter Strzok et Lisa Page – aurait pu être utilisé pour faire peser sur le président une accusation d’obstruction à la justice.
M. Trump a adroitement évité ce piège, ainsi que de nombreux autres pièges juridiques que l’État profond lui a tendus, et il aurait pu être réélu sans la fraude électorale bien organisée de 2020. Mais les gaffes épiques de « Joe Biden » donnent à M. Trump, et au mouvement qui le soutient, une bonne chance de mettre en déroute le régime en place. Le faire, d’abord lors des élections de mi-mandat de 2022, puis lors de l’élection présidentielle de 2024, laisse présager un effort désormais très visible pour démanteler cette « quatrième branche » du gouvernement, imprudente et non élue. Ainsi, les agences de renseignement et de surveillance se battent pour leur survie – et les véritables responsables humains doivent être parfaitement conscients de leurs responsabilités criminelles.
En dépit de toutes les tentatives visant à le mettre hors d’état de nuire, M. Trump, en tant que président, a pu voir un nombre impressionnant de documents classifiés, y compris toutes les preuves du canular de Hillary Clinton sur la collusion avec la Russie, avec l’aide du FBI, du DOJ, de la CIA et du DOD, ainsi que toutes les manigances illégales qui ont eu lieu au tribunal FISA. Une grande partie de ces documents ont été rassemblés lorsque, tard dans la partie, M. Trump a finalement pu nommer des directeurs du renseignement national en qui il pouvait avoir confiance – Ric Grenell puis John Ratcliffe – qui ont arraché de nombreux documents aux agences qui traînaient les pieds. D’autres manœuvres de l’astucieux procureur général William Barr – la nomination de John Durham comme conseiller spécial et ses enquêtes interminables – ont empêché M. Trump de publier tout document déclassifié du RussiaGate depuis lors. Le hic, c’est qu’il avait toujours en sa possession des ballots de ces preuves parmi les papiers personnels qu’il a emportés avec lui de la Maison-Blanche.
Il se trouve également qu’en mars de cette année, M. Trump a intenté un procès en Floride contre Hillary Clinton et de nombreuses entités et personnes qui ont participé à la construction du RussiaGate. La personne désignée pour présider l’affaire était le juge d’instance Bruce Reinhart, un ancien avocat du DOJ qui avait été impliqué dans la poursuite pour trafic sexuel de Jeffrey Epstein en 2007, et qui a ensuite mystérieusement changé de camp au milieu du litige et est devenu l’avocat d’Epstein. Epstein a rapidement été libéré des charges graves qui pesaient sur lui, avec une tape sur le poignet, alors qu’on le soupçonnait d’être un agent d’une agence de renseignement qui avait besoin de protection. Et, bien sûr, maintenant M. Epstein est mort, tué dans des circonstances très mystérieuses alors qu’il était en détention fédérale.
Bruce Reinhart a participé en 2013 à la défense gouvernementale de Lois Lerner, agent de l’IRS, qui n’a jamais répondu pour avoir ciblé des organisations conservatrices pour les punir fiscalement et avoir « perdu » des milliers d’emails relatifs à ces affaires. Bruce Reinhart a également laissé un long registre de messages sur les médias sociaux dénonçant M. Trump pour une chose ou une autre. Pourtant, il est resté en tant que juge présidant le procès de Trump contre Hillary et cie, en Floride depuis mars, puis s’est soudainement récusé le 22 juin de cette année. Naturellement, un grand nombre des documents non classifiés susmentionnés en possession de M. Trump seraient présentés comme preuves dans le but de prouver qu’Hillary Clinton a cherché à le diffamer et à l’escroquer à propos de l’histoire inventée de la collusion avec la Russie.
Il se trouve que Bruce Reinhart était la personne idéale pour que le FBI demande un mandat, même si ce choix semble ridicule aujourd’hui. D’où le raid désespéré à Mar-a-Lago pour obtenir ce trésor de preuves, surtout à l’approche d’une élection qui pourrait transformer le Congrès et conduire l’année prochaine à une série d’enquêtes sur l’État profond corrompu du renseignement et de la surveillance. Bien sûr, il est ridicule d’imaginer qu’il n’y a pas de copies de tous ces documents dans d’autres endroits, donc ce n’est pas comme si le FBI pouvait faire disparaître les preuves. Mais l’objectif apparent de cette démarche est de condamner à la hâte M. Trump devant un tribunal fédéral de district de Washington pour toute accusation de type Mickey Mouse concernant son différend avec les Archives nationales, ce qui l’empêcherait, en théorie, de se représenter en 2024.
On peut se demander si M. Trump n’a pas attrapé le FBI (et le DOJ) dans une opération « rope-a-dope« ou Aikido de son propre chef. Il sortait tout juste d’une saison de primaires réussie au cours de laquelle plus de 90 % de ses partisans ont remporté leurs courses. Les élections de mi-mandat s’annoncent de plus en plus désastreuses pour les Démocrates, le parti du chaos, dirigé par le transcendantal et incompétent « Joe Biden ». En juin, M. Trump avait rencontré à Mar-a-Lago des agents du FBI et produit de nombreux documents demandés dans le cadre d’une assignation à comparaître. Le FBI et le DOJ ont-ils été alarmés par ce que M. Trump a remis à ce moment-là, et cela suggère-t-il qu’il y avait beaucoup d’autres documents, peut-être plus préjudiciables, dans la collection de l’ancien président qui se dirige vers le tribunal ? L’important procès contre Hillary – qui n’est pas couvert par les médias de gauche – n’est pas terminé.
Quoi qu’il en soit, le FBI et le DOJ ont fini par s’embarrasser eux-mêmes avec le raid du 8 août à Mar-a-Lago, un acte aussi maladroit et lourd que n’importe quel autre dans les annales nauséabondes du sinistre régime de « Joe Biden ». Ils se sont révélés être une Gestapo américaine, dont la mission principale est de persécuter les ennemis politiques du régime en place, et ils ont probablement réussi à galvaniser une opposition encore plus forte qui s’exprimera dans les bureaux de vote en novembre prochain, au péril des agents des agences, et peut-être même de leur existence.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone