Par James Howard Kunstler − Le 3 août 2020 − Source kunstler.com
En ces jours de canicule estivale, une immobilité anxieuse pèse sur les États-Unis : la pandémie traverse le pays en nouvelles vagues redoutables ; les revenus s’évanouissent ; les entreprises font des tonneaux ; les salaires impayés attendent au purgatoire la faillite ou l’inactivité ; les heures sans travail, sans argent, sans entreprises, et peut-être sans avenir pèsent cruellement sur les 99% de citoyens qui n’ont pas la bouée des portefeuilles d’actions des FAANG, les chouchous high-tech de la Bourse ; un effondrement de presque tout “en même temps” – économie, politique, culture, social – et des élections qui se profilent de manière encore plus inquiétante que la Covid-19.
Le New York Times et ses médias séditieux complices insistent sur le fait que le vote massif par correspondance ferait très bien l’affaire malgré de nombreuses preuves qu’il s’agit déjà d’un fiasco démontrable – par exemple lors de la récente primaire de New York où deux élections de district au Congrès restent indécises des mois plus tard du fait des irrégularités du scrutin. Les conseils électoraux «avaient des problèmes opérationnels», comme l’a dit le Gouverneur Cuomo, «et nous devons en tirer les leçons» – un autre moment pédagogique propice à l’enseignement dans la lutte courageuse du Parti Démocrate pour améliorer moralement l’Amérique, selon ses propres conditions.
Au Nevada, la législature de l’État a adopté un système de vote par correspondance qui enverra des bulletins de vote à tout le monde, et son parent un et deux, sans pièce d’identité requise, avec une option qui permet le remplissage du bulletin par quelqu’un d’autre que l’électeur concerné. Génial ! Un modèle de «moissonnage des bulletins de vote» pour d’autres États. En Californie, où toute personne détenant un permis de conduire est automatiquement inscrite pour voter, via le «New Motor Voter Act» de 2015, les bulletins de vote seront envoyés à 600 000 sans-papiers, non citoyens, qui ont obtenu des licences de conduire en vertu d’une loi distincte (AB-60) la même année. Pensez-vous qu’ils jetteront tous consciencieusement leurs bulletins de vote à la poubelle pendant que la puissante machine du Parti Démocrate californien les incitera à voter tôt, et souvent ?
Voilà le programme pour une élection de 2020 qui ne pourra jamais être mise en œuvre, et une recette pour une orgie de litiges, dans une guerrilla judiciaire à la Hieronymus Bosch qui cherchera délibérément à brouiller tous les efforts de la Commission électorale fédérale pour démêler le désordre – tout comme la guerrilla judiciaire se poursuit dans le chaos de l’affaire contre le général Flynn – et mettre fin efficacement à 232 ans de cycles électoraux continus et ordonnés tous les quatre ans. Est-ce que c’est ce que vous voulez ?
L’autre indice du désespoir du Parti Démocrate est la mascarade des nouveaux vêtements de l’empereur qui présente l’effigie de Joe Biden comme un candidat sérieux à un poste plutôt important au sein du gouvernement. Tout le monde sait qu’ils savent – et nous savons qu’ils savent que nous savons tous – que M. Biden navigue dans un banc de brouillard de sénilité, et de manière plus évidente chaque jour ! Chaque performance mise en scène est un embarras confus de phrases maladroites et de choses oubliées. Ils vont devoir trouver un remplaçant. Cela se résume vraiment à deux personnalités : Bernie Sanders ou Hillary Clinton. Quelle situation difficile !
M. Sanders, même s’il n’est pas dément, est tout simplement trop vieux et sa crise cardiaque au début de l’année ne peut pas rassurer – sans parler du fait qu’en tant que «socialiste» déclaré, il s’aliène automatiquement suffisamment d’électeurs cols bleus dans les vieux États en ballottage, pour faire de lui un perdant. De plus, la direction du Parti Démocrate le déteste, a comploté contre lui à chaque occasion au cours des deux dernières saisons de primaires présidentielles, et a très probablement truqué le vote du Super Tuesday cette année pour le rejeter, avec succès, en faveur de l’ectoplasme qui prétend maintenant diriger le parti.
Hillary est toujours propriétaire de la direction du Parti Démocrate – littéralement. Personne ne sait à quel point le pognon mal acquis de la Fondation Clinton soutient encore les opérations nationales du parti. L’arrestation de Ghislaine Maxwell, avec de nouvelles allégations sur les cabrioles de Bill Clinton dans l’île Pedo d’Epstein, est une étrange affaire aux implications mystérieuses – en particulier le moment et les motivations de ceux du District Sud du Département de la Justice qui l’ont gérée. Avec les Clinton, les intrigues ne manquent pas. Mais s’il y a jamais eu un “moment Lady Macbeth” pour que la méchanceté prévale, c’est bien maintenant. Pour l’instant, la vieille jument de bataille est allongée sur son tapis de yoga quelque part dans les bois de Chappaqua.
Qui d’autre rôde ? Andrew Cuomo, un coup foireux avec cette casserole qu’il traîne au sujet de l’envoi de milliers de connards à la mort avec la Covid-19 dans des maisons de retraite infectées, et Michelle Obama, une possibilité de conte de fées qui aurait tout l’air d’un coup d’État pur et simple.
Dans l’intervalle, les Démocratess ont réalisé un feuilleton au sujet du prétendu vice-président de M. Biden, mettant en vedette plusieurs personnes de couleur dotées de persuasion féminine, toutes des personnalités peu appétissantes, chacune d’une manière distincte, aucune d’entre elles n’étant qualifiée pour occuper le poste principal lorsque M. Biden recevra son licenciement par la voie du 25e amendement. Le parti a, sans enthousiasme, envoyé ses ballons d’essai pour une rotation prévisible, selon la consigne lamentable de la discrimination positive, juste une autre poussée d’acné juvénile dans la vie de Black Lives Matter, l’hallucination du jour dans une année de psychose de masse néo-médiévale.
James Howard Kunstler
Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone
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