Par le bureau éditorial – Le 1 mars 2024 – Source The Cradle
L’Armée libre syrienne (SFA), un groupe militant soutenu par les États-Unis et entraîné dans la base de Washington à Al-Tanf, dans l’est de la Syrie, a nommé un ancien chef d’ISIS comme commandant, le 29 février dernier.
“Aujourd’hui, l’Armée syrienne libre a procédé à un changement de commandement et a accueilli un nouveau commandant de la SFA. Nous remercions le colonel Farid al-Qasim pour ses 16 mois de service dévoué à la SFA, à la communauté locale et à la zone des 55 kilomètres“, a déclaré la SFA jeudi sur sa page Facebook.
“Nous nous réjouissons des nouvelles opportunités que [le colonel Salem Turki al-Antari] apportera à la SFA et du leadership qu’il fournira. Cette étape poursuit la mission de la SFA dans la région pour sécuriser et stabiliser les 55 et vaincre Da’esh (ISIS)“, a ajouté le communiqué.
Un porte-parole de la SFA a déclaré au média syrien Enab Baladi que le changement de direction était une opération de routine et ne résultait pas d’un différend ou d’un problème.
Il a ajouté que Washington n’avait pas interféré dans la nomination, puisqu’il s’agissait d’une décision interne à la faction. Pourtant, Muhammad al-Khalidi, chef d’un conseil local dans la zone d’Al-Rukban occupée par les États-Unis dans l’est de la Syrie, a déclaré à l’hebdomadaire que Qasim avait “provoqué des divisions tribales dans la région“.
Le remplaçant de Qasim, Salem Turki al-Antari, est originaire de l’ancienne ville syrienne de Palmyre. Selon ASO Network, il a rejoint ISIS en 2014, sous le surnom d’Abu Saddam al-Ansari. Le groupe extrémiste l’a nommé émir de la région désertique de Badia à Homs.
Entre 2015 et 2017, Antari a participé à la prise de contrôle de Palmyre par ISIS et aux batailles contre l’armée syrienne officielle qui s’en sont suivies. L’assaut d’ISIS sur Palmyre a détruit une partie du patrimoine culturel le plus précieux de la Syrie.
Il a ensuite rejoint la faction Ahrar al-Sharqiyah de la coalition militante de l’Armée nationale syrienne (ANS) soutenue par la Turquie en 2017.
Après la chute de Raqqa aux mains des Kurdes soutenus par les États-Unis en 2017, l’ANS a aidé de nombreux combattants et commandants d’ISIS à s’échapper vers le territoire de l’ANS et à s’incorporer dans leurs factions.
Antari a participé à l’assaut turco-sunnite sur la ville de Ras al-Ayn, dans le nord-est du pays, en 2019, qui reste toujours assiégée à ce jour.
Antari a ensuite rejoint le groupe armé Maghawir al-Thawra, qui est devenu en 2019 une partie de l’Armée syrienne libre (ASL) soutenue par les États-Unis et qui est maintenant basée dans la base d’occupation américaine d’Al-Tanf.
L’armée américaine a formé ces militants à l’intérieur d’Al-Tanf sous le prétexte d’affronter ISIS.
Cependant, les cellules d’ISIS ont été très actives dans le désert syrien, qui est géographiquement lié à la zone de 55 kilomètres entourant la base d’Al-Tanf. Les responsables syriens et russes ont accusé à plusieurs reprises Washington de fournir un soutien logistique à ISIS dans ces régions.
La Russie a lancé des frappes aériennes sur la base d’Al-Tanf et les militants situés dans son voisinage par le passé.
Le bureau éditorial de The Cradle
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.