Par Andrei Martyanov − Le 20 avril 2022 − Source Reminiscence of the future
Non, ce n’est pas la devise de Gazprom ou de Rosatom qui figure dans le titre. La devise du titre, bien qu’il s’agisse d’une blague et d’un mème, est la devise de la RVSN, c’est-à-dire des Forces russes de missiles stratégiques. Il s’agit d’une devise appropriée, car les divers missiles et MIRV exploités par la RVSN fournissent en effet beaucoup de chaleur et de lumière lors de leur livraison. Derrière le flot de nouvelles en provenance de la 404, nous avons tous, à juste titre, oublié que la vie en Russie ne s’est pas arrêtée. La RVSN a lancé aujourd’hui, avec succès, le nouveau ICBM RS-28 Sarmat, qui est sur le point d’entrer en phase d’exploitation.
Cet engin peut transporter à peu près n’importe quelle munition, y compris des Avangards hyper-soniques, ce qui nous amène à d’autres nouvelles connexes qui pourraient passer inaperçues dans la bacchanale informationnelle des médias occidentaux.
Comme le rapporte l’agence TASS, le chantier naval d’Amur a déjà posé les premières sections de la troisième corvette de série du Pr. 20385 (en russe). Quatre de ces lanceurs de 3M22 Zircon sont prévus pour la flotte du Pacifique et vont certainement changer tout le concept de la guerre navale dans le Pacifique occidental.
Ce sont de beaux navires et maintenant que nous connaissons le rayon d’action réel des Zircon (1 500 kilomètres), ainsi que celui des frégates de classe Gorshkov (également porteuses de Zircon), cela peut expliquer pourquoi Borisov s’est montré distant à l’égard des porte-avions dans son interview d’il y a quelques jours.
Quant aux porte-avions, ces questions sont souvent abordées lors des réunions de défense à Sotchi. D’une manière générale, le développement d’armes de haute précision et hypersoniques rend parfois les groupes de porte-avions inutiles, éclipsant leur potentiel. Et d’ailleurs, les États-Unis peuvent avoir besoin d’un puissant groupe de porte-avions, car ils sont éloignés et doivent traverser l’océan avant d’atteindre un quelconque théâtre d’opération sur ce continent. La Russie, au contraire, a toujours poursuivi une stratégie de défense, donc la nécessité de ce type de navires est discutable. Mais je pense qu’on ne peut pas arrêter complètement d’utiliser ce type d’équipement naval, il faut y penser en permanence. Mais cela coûte beaucoup d’argent.
Maintenant que Shoigu a confirmé hier une augmentation radicale de la vitesse d’échange d’informations de ciblage entre les ISR et les porte-missiles de haute précision, qui incluent les bateaux-lanceurs de Zircon (en russe), la question des porte-avions pour la Russie devient vraiment un point discutable, bien qu’il soit clair qu’avec la mise en service de grands navires d’assaut amphibies tels que le projet 23900, la Russie pourrait (ne me citez pas sur ce point) mettre à la mer une certaine version de l’aviation STOVL. Dans l’ensemble, la marine russe n’abandonne pas complètement les projets de porte-avions, mais dans une guerre réelle, l’utilité des porte-avions modernes est vraiment discutable, notamment en raison des dépenses astronomiques et de la grande importance psychologique attachée à ces navires magnifiques et puissants, mais qui deviennent rapidement obsolètes.
La Russie continue donc à construire ses armes et, bien que Mikhaïl Mishustin ait admis que l’économie russe a « quelque peu fléchi », ce fléchissement était attendu dans des circonstances bien connues et la croissance reprendra dès cette année. Mais voici mon argument massue : l’Occident combiné s’est grossièrement trompé sur la taille de l’économie russe. Non, il ne s’agit pas seulement de la question des exportations russes cruciales allant de l’énergie aux métaux en passant par l’alimentation, mais de la taille réelle de l’économie russe. Et par taille, j’entends, bien sûr, l’économie réelle, physique, qui fabrique des produits réels. Un seul regard sur l’industrie aérospatiale russe, tant commerciale que militaire, aurait dû donner un indice aux « économistes » occidentaux, mais ils ont échoué, naturellement.
Les actions de Netflix ont plongé à leur plus bas niveau depuis janvier 2018, les investisseurs réagissant à la première perte d’abonnés du diffuseur en plus d’une décennie – mettant un terme brutal à des années de croissance fulgurante. L’action se situait autour de 222 dollars par action en milieu de matinée mercredi, en baisse de 36% par rapport au cours de clôture précédent et s’enfonçant à un plus bas de plus de quatre ans (son plus bas depuis que les actions ont terminé à 220,46 dollars le 19 janvier 2018). La dernière dégringolade est survenue après que Netflix a affiché une perte de 200 000 abonnés au premier trimestre et a prévu qu’il perdrait encore 2 millions d’abonnés au deuxième trimestre, ce qui a provoqué une vague de dégradations d’analystes. Les actions Netflix ont perdu plus de 60 % de leur valeur au cours des six derniers mois.
Dans les nouvelles connexes : Netflix est plus « valorisé« que Gazprom. Je veux parler d’« actions ». Cela explique pourquoi la Russie ne se soucie plus de toutes ces « agences de notation » et « projections » du FMI et de la Banque mondiale, ces idiots vivent dans un monde virtuel d’argent virtuel. La nouvelle stratégie de la Russie pour la participation à l’OMC dans la sphère métallurgique devrait être prête le 1er juin, et Vladimir Poutine a été très clair aujourd’hui sur le fait que le comportement de l’Occident envers la Russie ne changera pas (en russe). Il sera très intéressant de voir cette stratégie et comment la défense des producteurs nationaux s’y reflétera. Attendez-vous à de nouveaux développements dans la sphère de l’extraction, car la Russie dispose de TOUTES les ressources critiques, de l’uranium au titane en passant par d’autres ressources, dans des volumes industriels, et la seule raison pour laquelle la Russie ne développait pas ces gisements était qu’il était un peu moins cher de les acheter à d’autres pays. Les circonstances ont radicalement changé, et la Russie a suffisamment de liquidités pour tout faire.
Dans l’actualité de l’Opération Spéciale, Patrick Lancaster obtient enfin la reconnaissance qu’il mérite, avec plus de 400 000 abonnés. Je crois que ce rapport date de deux jours.
Ce mec a des couilles d’acier et il est un vrai reporter de guerre, à l’ancienne, sur le terrain et sale, mais c’est ça la vraie guerre. Patrick doit rester en sécurité, avec son courageux caméraman. Selon certains rapports, les FAUs abandonnent tout simplement les villages et les villes et le flot de prisonniers de guerre continue. Beaucoup d’entre eux n’ont même plus l’air de militaires : complètement amaigris et brisés, beaucoup disent que le flot de soldats ukrainiens qui se rendent aurait été encore plus important si beaucoup de ceux qui tentent de se rendre n’avaient pas été abattus dans le dos par les nazis. Nous le savions dès le départ, n’est-ce pas ?
Andrei Martyanov
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
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