Par Andrew Korybko – Le 1er septembre 2018 – Source orientalreview.org
Le monde entier a réagi après le décès du sénateur le week-end dernier, la plupart des commentateurs des médias alternatifs célébrant sa mort en opposition des médias traditionnels pleurant la perte de celui qu’ils décrivent comme un « héros américain ».
Le point commun de ces deux visions, c’est que son décès a représenté un événement très significatif, positif pour les uns et négatif pour les autres. En réalité, ce décès ne change rien du tout. McCain avait volontairement prêté son visage à la faction libérale-mondialiste de l’« État profond » américain, et est donc facilement remplaçable, même si sa rhétorique va-t-en-guerre de niveau Picsou magazine restera inimitable. Son décès n’a rien changé à l’état du monde, pour la simple et bonne raison que le réseau qu’il représentait reste en place après le changement du messager, et il en sera exactement de même quand Soros et les autres figures iconiques auront rejoint McCain dans la tombe.
La haine pathologique de McCain pour la Russie l’avait fait se distinguer de ses pairs de l’« État profond », mais de manière intéressante, le zèle qu’il avait mis à faire avancer les intérêts de son pays tels qu’il les percevait avec sa subjectivité lui avait gagné le respect du président Poutine. Lors d’une conversation avec Oliver Stone en juin dernier, le dirigeant russe avait révélé que « honnêtement, j’apprécie le sénateur McCain dans une certaine mesure. Et je ne plaisante pas. J’apprécie en lui son patriotisme, et j’apprécie sa cohérence dans la manière dont il défend les intérêts de son pays ». Mais il avait promptement ajouté : « Les gens avec ce genre de conviction, comme le sénateur que vous avez mentionné, sont des gens qui vivent encore dans l’ancien monde. Et ils n’ont pas envie de regarder l’avenir. Ils ne veulent pas constater à quelle vitesse le monde est en train de changer », ce qui indique que le président Poutine estimait que les vues propres à McCain étaient désuètes.
En fin de compte, le passage à trépas de McCain reste symbolique, pour la figure colossale qu’il représentait sur la scène politique américaine et celle de l’« État profond », même s’il n’était qu’un représentant d’une faction idéologique particulière, sans présenter une telle importance en soi.
Le présent article constitue une retranscription partielle de l’émission radiophonique context countdown, diffusée sur Radio Sputnik le 31 août 2018.
Andrew Korybko est le commentateur politique américain qui travaille actuellement pour l’agence Sputnik. Il est en troisième cycle de l’Université MGIMO et auteur de la monographie Guerres hybrides : l’approche adaptative indirecte pour un changement de régime (2015). Le livre est disponible en PDF gratuitement et à télécharger ici.
Traduit par Vincent, relu par Cat pour le Saker Francophone
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