Loi de 1973 : réponse d’Étienne Chouard


Par Étienne Chouard – Le 7 mai 2016
Suite à la publication récente sur notre site d’un article d’Alain Beitone de 2012, Idées fausses et faux débats à propos de la monnaie : réflexion à partir de la « loi de 1973 », nous avons reçu diverses réactions peu enthousiastes de lecteurs. Nous avons donc contacté Étienne Chouard pour lui proposer un droit de réponse, puisque ses analyses sont directement mises en cause dans l’article sus-nommé.
 

Étienne Chouard avait déjà répondu sur la forme et sur le fond au texte d’Alain Beitone, dans un article paru sur son blog que je vous conseille d’aller lire directement, car il est mis en forme sur deux colonnes côté à côte pour bien mettre en valeur sa réponse.

Pour prolonger l’analyse de cette loi de 1973, Étienne Chouard propose de prolonger la réflexion et de réfléchir sur la réelle portée de la loi de 1973 dans cet autre article:

Les aveux de Rocard et deux nouvelles pistes pour comprendre l’effet véritable de la loi

«Mais le livre (très récent) de Benjamin Lemoine – c’est Etienne Chouard qui parle – fait le point le plus utile et concis sur l’état de cette importante controverse : ce n’est effectivement pas la loi de 1973 qui est l’outil principal du sabordage monétaire (honteuse trahison de l’intérêt général perpétrée par nos prétendus représentants), mais la destruction volontaire du CIRCUIT DU TRÉSOR qui a eu lieu autour de 1967 plutôt (fin des années 1970) par l’équipe Pompidou-Giscard, c’est-à-dire clairement, de mon point de vue, par la grande banque d’affaires ayant pris le contrôle contrôle de l’État au nom du prétendu libéralisme.»

L’ORDRE DE LA DETTE. Enquête sur les infortunes de l’État et la prospérité du marché, un LIVRE MAJEUR, de Benjamin Lemoine dont Étienne Chouard propose une analyse sur son site.

Étienne Chouard poursuit :

“Je pense qu’Alain Beitone est (qu’il le sache ou non ; que ce soit volontaire ou pas) un chien de garde du système de domination bancaire : il traitera d’antisémite tout contestataire du pouvoir bancaire…
C’est à pleurer mais on en est là.

Je crois que nous devrons être courageux et encaisser cette calomnie sans fuir cette controverse : il faut arriver à critiquer la domination économique, politique et sociale de la banque, sans craindre ces honteuses diffamations.
 
En un mot, de la même façon qu’en 2005 le TCE (Traité pour une Constitution pour l’Europe), sans rien apporter de vraiment nouveau sur l’essentiel, nous a mis la puce à l’oreille (et nous a mobilisé pour lutter) sur une vieille trahison qui datait du traité de Rome en 1957 (!), de la même façon, la loi de 1973 , sans rien apporter de vraiment nouveau sur l’essentiel, nous a mis la puce à l’oreille (et nous a mobilisés pour lutter) sur une vieille trahison qui datait de la fin des années 1970. Dans les deux cas, nous avons bien fait de nous mettre en état de résistance, en pointant les bons responsables et une vraie trahison du bien commun, même si nous nous trompions (momentanément) de cible. Ces deux combats n’ont rien d’extrême-droite, évidemment.”

Étienne Chouard

Note du Saker Francophone

Puisque notre blog est actuellement très impliqué autour des sujets de Guerre Hybride, dont l'une des caractéristiques est de prendre le contrôle d'acteurs politiques, économiques ou intellectuels locaux pour les retourner contre leur propre population au profit d'intérêts extérieurs, tout en diabolisant certains acteurs sincères dans leurs combats comme peut l'être Étienne Chouard, il faut noter que si les arguments et les inquiétudes d'Alain Beitone sont légitimes – et l'histoire est là pour en témoigner – on peut vite basculer dans la manipulation, celle-là même que l'on prétend combattre.

En ce moment même, la vraie/fausse révolution Nuit Debout ressemble tellement aux révolutions colorées de Soros qu'il est difficile de ne pas faire le parallèle.

Sur le fond de cette fameuse loi de 1973, on vous laisse lire les arguments des uns et des autres ici et ailleurs, puisque d'autres personnes sont citées dans l'article d'Alain Betoine, notamment Nicolas Dupont-Aignan et Voldemore. Cette polémique ancienne, datant de 2011, reste un sujet d'actualité, et le contrôle de la monnaie un outil de puissance qui explique la guerre des monnaies actuelle autour du pétro-dollar et du yuan.
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