Les principales firmes russes de vêtements relocalisent la fabrication de leurs vêtements

 Le 14 mars 2015 – Source Fort Russ

Les firmes de vêtements russes préfèrent désormais passer des contrats avec des fabricants nationaux qu’avec des usines chinoises.

Plusieurs responsables de manufactures russes ont déclaré que le coût de la fabrication de vêtements en Chine a augmenté de 80% à 85% en raison de la hausse des principales monnaies mondiales. Le coût de la manufacture de vêtements a baissé de 15% à 20% en Russie, et donc les usines nationales ont la possibilité d’accroître leur part de marché dans le commerce de détail intérieur.

Certaines grandes firmes de vêtements ont déjà entamé des négociations avec les fabricants russes. Par exemple, l’entreprise Sela envisage de rediriger ses commandes vers des usines russes.

La chaîne de magasins de vêtements pour les jeunes Kira Plastinina a déjà commencé à faire coudre ses vêtements en Russie et elle a l’intention d’étendre l’opération. Actuellement la plus grande partie de sa production se fait en Chine mais elle envisage de la confier bientôt à des usines russes.

La société Je vais être maman a prévu d’augmenter la part de ses produits fabriqués en Russie de 60% à 85%.

Selon Andrey Razbordin, le président de l’Union de l’industrie légère, cette tendance est source d’optimisme. «Les fabriques de vêtements locales sont tout à fait concurrentielles. En ce moment, nous avons toutes les chances de relocaliser la fabrication de vêtements. Nous suivons les traces des sociétés européennes qui avaient délocalisé toute leur fabrication en Chine, mais qui trouvent plus pratique de relocaliser maintenant activement», souligne Razbordin.

Commentaire de J. Hawk (traducteur du russe à l’anglais)

Ce n’est pas tellement que c’est plus pratique, c’est surtout la dévaluation du rouble qui rend soudainement la fabrication russe de toutes sortes de choses beaucoup plus concurrentielle qu’elle ne l’était auparavant. Compte tenu de la structure de l’économie russe, la tendance générale est la suivante: lorsque les prix du pétrole sont élevés et que le rouble est fort, la Russie exporte du pétrole/gaz et importe tout le reste. Lorsque le prix du pétrole est bas et que le rouble est faible (à cause du bas prix du pétrole mais aussi des sanctions), la Russie exporte… de tout, y compris des produits manufacturés et n’importe… rien. Une des ironies de l’économie russe post-Maïdan, c’est que les sanctions occidentales pourraient bien avoir résolu l’un des problèmes majeurs auxquels était confronté le gouvernement russe, à savoir comment réduire la part des exportations de ressources naturelles dans l’économie et rétablir l’équilibre entre les ressources naturelles et la production de produits manufacturés.

Traduit de l’anglais par Dominique Muselet, relu par jj pour le Saker Francophone

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