Par Eva Bartlett – Le 14 aout 2016 – Source Sott.net
Alors que l’armée arabe syrienne et le gouvernement syrien progressent dans le rétablissement de la sécurité à Alep, dans le nord de la Syrie, les groupes de droits de l’homme se présentant comme neutres, alors qu’ils font de la propagande de guerre, et les médias occidentaux (et leurs homologues du Golfe comme Al Jazeera) ressortent leurs accusations et leurs déclarations faussaires.
Selon ces ONG financées par les gouvernements occidentaux, George Soros et la plupart des médias, il n’y a plus qu’un «dernier» pédiatre et un petit nombre de médecins restant à Alep. Ils se réfèrent, bien sûr, uniquement aux régions d’Alep occupées par les terroristes (l’Est et certains quartiers nord) et ignorent le fait que le gouvernement syrien continue de payer les salaires des médecins dans les zones occupées par les terroristes, y compris l’est d’Alep.
Cette affirmation de «dernier pédiatre» a été mise en avant au début de cette année dans le cadre d’une frénésie médiatique tentant de dénigrer la Syrie et la Russie comme «ciblant les civils» (alors qu’en fait, ils ciblent des terroristes soutenus par l’étranger). Ces hyènes médiatiques et des droits de l’homme ont ignoré les réalités suivantes sur Alep :
- La présence de terroristes (Jabhat al-Nusra, et ce que l’Occident appelle les «modérés» – Ahrar al-Sham, Jaysh al-Fateh, Nour al-Din al-Zenki, et les factions de la soi-disant Armée syrienne libre) dans l’est et dans le nord d’Alep.
- La présence de plus de 1,5 million de civils dans les régions ouest d’Alep sécurisées par le gouvernement, qui sont assassinés et mutilés chaque jour par des terroristes tirant des roquettes, des missiles, des mortiers et des munitions, ainsi que des balles explosives provenant d’Occident ou de Turquie, et des bidons et des mortiers farcis de bonbonnes de gaz, fabriqués localement.
- La présence, dans la partie d’Alep sécurisée par le gouvernement, de civils venant des zones occupées par les terroristes – dont beaucoup ont, dès 2012, fui l’afflux de terroristes dans leurs districts, d’autres qui, au fil des ans, ont depuis fui à l’ouest, et un petit nombre d’entre eux qui ont récemment été en mesure de fuir par les couloirs humanitaires reliant l’est et l’ouest d’Alep.
- La présence de non pas un seul, mais de plus de 4 100 médecins (source : Association médicale d’Alep) et de nombreux hôpitaux fonctionnant à Alep – en dépit des sanctions pénales occidentales contre la Syrie et en dépit des hôpitaux ayant été ciblés par les bombardements des terroristes.
- Le fait que les terroristes dans l’est d’Alep sont essentiellement non syriens (et certainement non «rebelles»), venant «de quatre-vingt-un pays différents avec des contingents importants venant de Turquie, des pays arabes du Golfe, d’Afrique du Nord, de Tchétchénie et de la région du Nord-Caucase russe». [Source: 10 Faits sur Alep]
- Et qu’au moins 80% des terroristes sont affiliés à al-Qaïda et que la majorité des autres suivent de toutes façons les mêmes idéologies déformées et impitoyables. [Source: 10 Faits sur Alep]
Les docteurs d’Alep réfutent les mensonges des médias
Début juillet 2016, je me suis rendue en voiture à Alep. En entrant dans le quartier sud de Ramouseh, la voiture a accéléré le long d’une route connue pour être la cible de snipers terroristes. Trois semaines plus tard, au même endroit, une femme a été visée par un terroriste et tuée.
A Alep, j’ai rencontré des médecins de l’Association médicale d’Alep (créée en 1959), y compris le Dr Zahar Buttal, le Dr Tony Sayegh, et le Dr Nabil Antaki.
Une question que j’ai posée aux médecins concernait le mensonge, maintes fois répété, du «dernier pédiatre» à Alep, une allégation surprenante conçue pour choquer les lecteurs occidentaux et les rallier contre le gouvernement syrien. Elle n’a pourtant aucun rapport avec la vérité.
Le Dr Zahar Buttal, président de l’Association médicale d’Alep, a réfuté ces allégations, soulignant qu’Alep dispose de 180 pédiatres travaillant encore dans la ville. Sur l’un des seuls pédiatres présumés d’Alep-Est, il a déclaré : «Les médias disent que le seul pédiatre d’Alep a été tué dans un hôpital appelé Quds. En réalité, c’était un hôpital de campagne, non enregistré.» En ce qui concerne le pédiatre, «nous avons vérifié le nom du médecin et n’avons pas trouvé d’inscription dans les registres de l’Association médicale d’Alep».
En effet, l’hôpital Quds en question était au cœur de la frénésie de mensonges médiatiques concernant Alep, le gouvernement syrien et ses alliés russes. Les revendications autour du bâtiment appelé l’hôpital al-Qods se contredisent les unes les autres.
Au centre des mensonges on trouve les propos biaisés et la propagande du très partial Médecins Sans Frontières, qui prend en charge les zones en Syrie contrôlées par des terroristes, en particulier Jabhat al-Nusra (dont la tentative de rebranding – Jabhat Fatha al-Sham – a échoué, car elle n’oblitère pas leur lien avec al-Qaïda, ni n’efface leurs crimes).
La prochaine question aux médecins fut : si la zone d’Alep sécurisée par le gouvernement dispose de 180 pédiatres, quel est le nombre total de médecins qui travaillent encore là-bas ? Les mensonges médiatiques ont affirmé, pendant des mois, que le nombre de médecins est en baisse, même un article de juillet de The Intercept qui affirmait que «le nombre de médecins à Alep a chuté jusqu’à une petite dizaine. Le nombre de médecins spécialistes restants est encore plus faible».
Pourtant, selon le Dr Zahar Buttal, il y a jusqu’à présent 4 160 médecins inscrits et actifs dans la ville d’Alep, dans la zone gouvernementale regroupant plus de 1,5 millions de personnes. Sur les 4 160 médecins, 200 nouveaux médecins ont été enregistrés depuis le début de cette année.
En ce qui concerne les affirmations médiatiques prétendant un manque de spécialistes à Alep, en plus des 180 pédiatres mentionnés, il y a bien sûr beaucoup d’autres spécialistes à Alep. Selon le Dr Zahar de l’Association médicale d’Alep, les spécialistes qui pratiquent encore dans la ville comprennent:
30 chirurgiens cardiovasculaires
214 chirurgiens généralistes
112 orthopédistes
11 pneumologues
12 neurologistes
8 neurochirurgiens
250 obstétriciens/gynécologues
15 gastroentérologues
Dr. Nabil Antaki, lui-même gastroentérologue, fait partie d’un groupe de 15 médecins spécialistes qui, depuis la fin de 2012, se sont portés volontaires et ont soigné dans les hôpitaux privés (avec l’équipement et les frais médicaux minimum) plus de 500 civils grièvement blessés par les bombardements terroristes, nécessitant des soins spécialisés. Les spécialistes de son seul groupe comprennent : trois chirurgiens généralistes, un chirurgien cardiaque, un neurochirurgien, deux chirurgiens orthopédistes et trois anesthésistes.
Le Dr Antaki a été direct au sujet des médias occidentaux se trouvant sur Alep. Lorsque la campagne créée par les médias occidentaux, «Alep brûle», a pris son envol fin avril – le moment exact où les terroristes soutenus par l’Occident ont intensifié leurs bombardements quotidiens sur Alep – le Dr Antaki, qui a pu voir le pire des victimes et des attentats, en a parlé.
Quand je l’ai rencontré en juillet 2016, le Dr Antaki a continué à se faire entendre au sujet des manipulations médiatiques flagrantes et au sujet de la réalité de terrain à Alep.
«Toutes les campagnes qui ont été lancées par les médias occidentaux concernent la partie est d’Alep, celle qui est contrôlée par les «rebelles». Tous les médias ont rapporté que les habitants y souffrent, les bâtiments sont détruits et que le gouvernement syrien y perpétue des «crimes de guerre». Mais, ce que nous endurons dans la partie contrôlée par le gouvernement syrien est bien pire que dans la partie est. Personne ne parle de ce qui se passe dans la partie ouest d’Alep. Il n’y a pas seulement des dizaines de mortiers chaque jour qui tombent sur la partie ouest d’Alep, mais des centaines, et chaque jour, nous avons des centaines de personnes tuées ou blessées et personne n’en parle. Quand les médias ont parlé d’un soit disant hôpital détruit dans la partie orientale, une semaine plus tard, la principale maternité d’Alep a été frappée par les bombes envoyées par les «rebelles», et des femmes ont été tuées, et personne [aucun média, NdT] n’en a parlé. »
Dr. Tony Sayegh d’Alep s’est également fait entendre au sujet de la flagrante partialité des médias à propos d’Alep. En juillet, au sujet de l’hôpital Qods et de la propagande autour de ce sujet, le Dr Sayegh m’a dit :
«Cet hôpital, dans le quartier Sukkari, ils en ont fait une grande propagande parlant du «dernier médecin dans cette zone», ce qui est absolument faux. Le gouvernement a des médecins qui travaillent dans cette zone et qui reçoivent leurs salaires du gouvernement, même si la zone est contrôlée par des terroristes. Pour le gouvernement, toutes les zones et leurs habitants sont Syriens. Les zones où il y a des terroristes, comme al-Manbij, comme al-Bab, dans toutes ces zones, il y a beaucoup de médecins qui travaillent avec le ministère de la Santé, et ils reçoivent leurs salaires du ministère de la Santé. »
Des dizaines de milliers de morts et de blessés d’Alep absents des grands titres des médias
Dr. Nabil Antaki a donné le résumé suivant de la vie quotidienne pour les civils de la partie d’Alep sécurisée par le gouvernement, de la mi-2012 jusqu’à notre réunion de juillet 2016.
Depuis Juillet 2012, la zone principale d’Alep est quotidiennement bombardée par des mortiers, des bombes et des bonbonnes de gaz, envoyés par les «rebelles» sur les civils vivant à Alep. Ici nous avons des dégâts humains plus importants que là bas, mais une destruction physique moindre, parce qu’ici nous recevons des mortiers et des bombes à cartouche de gaz. Si un mortier frappe un bâtiment, il peut faire un trou de la taille d’une fenêtre, mais aussi tuer cinq personnes à la fois. Dans la partie d’Alep sous le contrôle du gouvernement, chaque jour, nous avons des dizaines de blessés et tués.
À la fin avril 2016, les terroristes des quartiers occupés de l’est d’Alep, ainsi que des districts de Beni Zaid et des quartiers voisins aussi occupés, ont augmenté leurs campagnes de bombardement quotidiens de mortiers, d’explosifs à bonbonne de gaz (bonbonnes domestiques jusqu’à industrielles, bourrées de verre, de roulements à bille, d’éclats de métal), de balles explosives et de puissantes fusées fournis par l’étranger, de plusieurs dizaines jusqu’à plus d’une centaine par jour sur les zones fortement peuplées d’Alep garanties par l’État syrien.
Sur le bombardement accru, le Dr Nabil Antaki m’a dit :
«Habituellement, vous n’avez pas juste un mortier, vous avez une pluie de mortiers : dix, vingt, trente, et plus en quelques heures. Beaucoup de gens sont blessés en même temps. Lorsque les ambulances amènent les gens à l’hôpital public, peut-être vingt ou trente personnes arrivent en même temps. Les hôpitaux publics manquent de suffisamment de personnel et de matériel médical. Donc, si vous avez dix personnes gravement blessés qui arrivent en même temps à l’hôpital public, le temps que les soins arrivent, une victime a le temps de mourir.»
Dans son bureau de l’Association médicale d’Alep, le Dr Zaher Buttal lit ses statistiques journalières sur la campagne de bombardements terroristes de la fin avril / début mai :
23 avril: 81 martyrs (morts), 30 blessés.
28 et 29 avril : jours les plus sanglants. 31 martyrs, 75 blessés ** chiffres initiaux seulement.
23 au 30 avril : 120 martyrs, plus de 800 blessés.
3 mai : 25 martyrs, 100 blessés (dont 3 femmes tuées dans l’explosion de la maternité al-Dabeet).
Bien que l’Association médicale d’Alep ait documenté le nombre quotidien de tués et blessés par cette campagne de bombardement intensifié, et bien que les zones attaquées comprennent un certain nombre d’hôpitaux enregistrés à Alep, les médias soutenus par les «groupes de droits de l’homme» et basés en Turquie, ou encore plus loin, ont préféré citer des «activistes anonymes» et les acteurs Casques blancs d’al-Qaïda, dans leurs reportages sur Alep.
Comme beaucoup (sinon la plupart) des résidents d’Alep, le Dr Zaher Buttal n’a jamais entendu parler des Casques blancs. Le fait que le chef de l’Association médicale n’ait pas connaissance de ce groupe, qui se présente comme les sauveurs des civils à Alep, souligne le fait qu’ils travaillent uniquement dans les zones occupées par les terroristes et pour les terroristes eux-mêmes. Pour plus d’informations sur le groupe terroriste de propagande qui est connu sous le nom de «Casques blancs», voir cette vidéo et cet article.
Eva Bartlett
Article original publie dans Sott.net
Traduit par Wayan, relu par nadine pour le Saker Francophone
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