Les coups montés, on commence à en parler sans honte, mauvais signe?

Par Jefke – Le 20 août 2015

J’avoue qu’il est très frustrant de devoir expliquer à ses proches ce qui se passe dans des endroits comme l’Ukraine et le Donbass. Comme en septembre dernier, cet homme qui me répliquait : «Les Russes ont envahi la Crimée, j’ai vu les chars de mes propres yeux!» Pas la peine d’essayer d’expliquer qu’aucun char russe n’a bougé, que 16 000 hommes étaient légalement présents puisqu’ils se trouvaient dans leur base militaire, l’interlocuteur vous regarde avec de plus en plus d’incrédulité puisqu’il connaît déjà les réponses.

Mais la pire des choses que l’on peut faire actuellement c’est de parler d’actions sous faux drapeaux. Essayez seulement de mettre en question la vérité de l’avion Malaisien MH17 abattu par les Russes…

Pas de doute possible : «Jefke, tu est bien gentil, mais là, tu vas trop loin avec tes théories du complot, et puis, entre nous, ce Poutine que tu adores, il a une sale gueule non? Il vient du KGB, non non, arrêtons-nous là!»

C’est une reprise d’un article de Global Research, dont la première publication remonte à novembre 2013, qui m’a fasciné et qui détaille l’impensable : «Les Américains découvrent finalement la terreur des actions sous fausse bannière
Oui : ce sont bien nos propres gouvernements qui sont capables de telles horreurs!

Est-il si difficile de croire que nos gouvernements ont tous, à un moment ou un autre, commis délibérément des actes parfois horribles contre leurs propres peuples, pour pouvoir soit déclarer une guerre, soit promulguer des lois liberticides qui ne passeraient jamais dans d’autres situations?

Fausse bannière

2015-08-21_18h07_19Les opérations sous fausse bannière (ou sous faux pavillon, parfois désignées sous l’anglicisme false flag) sont des actions menées avec l’utilisation des marques de reconnaissance de l’ennemi.

Des gouvernements des quatre coins du monde admettent qu’ils sèment la terreur sous fausse bannière.

Cette tactique est si commune qu’on lui a donné un nom depuis des centaines d’années.

Un événement affreux organisé en accusant un ennemi politique et utilisé comme prétexte pour commencer une guerre ou imposer des lois draconiennes au nom de la sécurité nationale.

Le terme vient de l’époque de la marine à voile, quand un bateau hissait le drapeau de son ennemi avant l’attaque.

En effet, ce concept est si bien accepté que les règles d’engagement naval, aérien et la guerre au sol interdisent les attaques sous faux drapeaux.

Quelques exemples par pays 

Allemagne 

Contre la Pologne…

Un commandant SS Nazi à admis  durant le Procès de Nuremberg que – sous les ordres du chef de la Gestapo – lui et quelques autres agents secrets nazis ont simulé des attaques sur leurs propres peuples, qu’ils ont imputées aux polonais, justifiant l’invasion de la Pologne. Le général nazi Franz Halder a aussi témoigné durant le procès de Nuremberg que le leader nazi Hermann Goering a admis avoir mis le feu au parlement allemand [le Reichstag] pour pouvoir ensuite accuser les communistes pour l’incendie criminel.

L’URSS

Contre la Finlande…

Le leader soviétique Nikita Khrouchtchev a admis par écrit  que l’armée Rouge soviétique a bombardé le village russe de Mainila en 1939 et a déclaré que les coups de feu venaient de la Finlande. Ceci à servi comme prétexte pour lancer la Guerre d’hiver quatre jours plus tard.

Israël 

Contre l’Égypte

Israël admet qu’une cellule terroriste israélienne opérant en Égypte a posé des bombes dans plusieurs bâtiments, y compris des installations diplomatiques américaines, laissant des preuves impliquant les Arabes comme coupables (une des bombes avait explosé prématurément, permettant aux Égyptiens d’identifier les poseurs de bombes et plusieurs Israéliens l’ont avoué par la suite,  ici et .

Contre les Palestiniens

Les Services secrets israéliens ont admis en 2005 avoir lancé des pierres sur d’autres soldats israéliens pour pouvoir l’imputer aux Palestiniens, prétexte pour sévir contre des protestations palestiniennes pacifiques.

Les États-Unis

Contre le Vietnam…

Incident du golfe du Tonkin : (incident de l’USS Maddow)
Le ministre de la défense américaine Robert McNamara admet le 6 août 1964, que l’incident n’a pas eu lieu. Celui-ci a eu comme conséquence le passage par le congrès américain de la Résolution du Golfe du Tonkin, donnant l’autorité au président Lyndon B. Johnson d’assister n’importe quel pays de l’Asie du sud-est qui était mis en danger par l’agression communiste . La résolution à servi comme excuse légale à Johnson pour déployer des forces conventionnelles et commencer une guerre ouverte contre le Vietnam du Nord.

«Quatre ans plus tard, McNamara admettait au Congrès que les navires américains avaient en fait coopéré avec les Sud-vietnamiens contre le Nord. Le 30 novembre 2005, la National Security Agency a rendu publiques des centaines de pages de documents secrets sur l’incident du Golfe du Tonkin de 1964. Les information obtenues par la suite indiquent qu’il n’y a pas eu d’attaque nord-vietnamienne, or les autorités américaines et tout l’équipage ont affirmé à l’époque qu’une attaque avait eu lieu. En conséquence, les chasseurs des porte-avions Ticonderoga et Constellation ont été envoyés pour frapper des bases de torpilleurs et des installations de carburant.»

Contre l’Iran

La C.I.A. admet qu’elle a recruté des Iraniens dans les années 1950 se faisant passer pour des communistes pour mettre en scène des attentats à la bombe en Iran afin de retourner le pays contre son premier ministre démocratiquement élu.

Contre Cuba

Comme admis par le gouvernement américain, des documents récemment déclassés montrent que dans les années 1960, les chefs d’état-major américains avaient préparé un plan pour détruire des avions américains et commettre des actes de terrorisme sur le sol américain pour l’imputer ensuite aux Cubains pour justifier une invasion de Cuba.

Voir le bulletin d’informations d’ABC ; les documents officiels ; et regardez cet entretien avec l’ancien producteur de recherche pour l’ABC-World-News Tonight avec Peter Jennings.

Deux ans auparavant, le Sénateur américain George Smathers avait suggéré que les États-Unis réalisent «une fausse attaque sur la base américaine de Guantánamo qui donnerait le prétexte pour entrer et renverser Castro».

Contre la République dominicaine

Des documents officiels du Département d’État montrent que le chef d’état-major et d’autres fonctionnaires de haut niveau envisageaient un attentat contre le consulat US en République dominicaine pour justifier une invasion de ce pays. Les plans n’ont pas été mis en œuvre, mais ils ont tous été discutés comme des propositions sérieuses.

Contre l’Irak

Bien que le FBI admette maintenant que les attaques à l’anthrax en 2001 ont été l’œuvre d’un ou plusieurs scientifiques travaillant pour le gouvernement américain, un ancien fonctionnaire du FBI dit que des fonctionnaires de la Maison Blanche ont en réalité imposé au FBI d’imputer les attaques d’anthrax à al-Qaïda (rappelez-vous à quoi ressemblaient ces lettres d’anthrax). Les représentants du gouvernement confirment aussi que la Maison Blanche a essayé de lier l’anthrax à l’Irak pour justifier le changement de régime dans ce pays.

En Irak, contre des civils 

Des soldats américains ont admis que s’ils tuaient des civils irakiens et des Afghans, ils devaient «mettre des armes automatiques près de leur corpsÉ pour pouvoir justifier leur assassinat.

En Italie

L’ancien Premier ministre italien, un juge italien et l’ancien responsable du contre-espionnage italien ont admis que l’Otan, avec l’aide du Pentagone et de la CIA, à organisé des attentats terroristes à la bombe en Italie et dans d’autres pays européens dans les années 1950 et accusé les communistes, pour gagner le support des populations à leurs gouvernements dans leur combat contre le communisme. Ainsi un participant à ce programme, auparavant secret, à déclaré : «Vous avez dû attaquer des civils, le peuple, des femmes, des enfants, des gens innocents, des inconnus très loin de l’action politique(Chapter Six : The secret war in Italy)

La raison était tout à fait simple. Ils étaient censés inciter le public italien à se tourner vers l’État pour demander plus de sécurité, et à se détacher du Parti communiste très puissant électoralement à cette époque en Italie. Voir ici et ici.

L’Afrique du Sud

Contre l’ANC

Le South African Truth and Reconciliation Council (Conseil de vérité et de réconciliation de l’Afrique du Sud) a constaté  qu’en 1989, le Bureau de coopération civil (une branche secrète de la Force de défense sud-africaine) s’est approché d’un expert en explosifs et lui a demandé de «participer à une opération visant à discréditer l’ANC [le Congrès national africain] en piégeant à la bombe un véhicule de police», impliquant ainsi l’ANC dans un attentat à la bombe.

La Russie

D’anciens militaires russes et d’anciens officiers du renseignement admettent que le KGB a fait sauter des immeubles d’habitation russes et l’a faussement imputé aux Tchétchènes, pour justifier une invasion de la Tchétchénie.

L’Indonésie

Selon le Washington Post, la police indonésienne admet que les militaires indonésiens ont tué des professeurs américains en Papouasie en 2002 et ont imputé les meurtres à un groupe séparatiste papou pour faire inscrire ce groupe comme organisation terroriste.

Un ancien président indonésien très respecté admet aussi que le gouvernement avait probablement un rôle dans les attentats à la bombe à Bali.

La Macédoine

Comme rapporté par la BBC, le New York Times  et Associated Press, les fonctionnaires macédoniens admettent que le gouvernement a assassiné de sang froid sept immigrants innocents et a fait croire qu’ils étaient des soldats de al-Qaïda essayant d’attaquer la police macédonienne, pour rejoindre «la guerre contre le terrorisme».

Le Canada 

La police du Québec a admis que, en 2007, les voyous portant des cailloux à une protestation pacifique étaient en réalité des policiers du Québec.

Le Royaume-Uni

Lors des protestations contre la tenue du G20 à Londres en 2009, un député britannique a vu que des policiers en uniforme essayaient d’inciter la foule à la violence.

La Colombie 

Un colonel de l’armée colombienne a admis que son unité a assassiné 57 civils, les a ensuite revêtus d’uniformes et prétendu qu’ils étaient des rebelles tués dans le combat.

Et pour clore ce fastidieux florilège, les aveux d’un spécialiste en coups tordus et atrocités diverses, Hermann Goering, le leader nazi, le 18 avril 1946 dans sa cellule à Nüremberg :

«Oui, d'accord, bien sûr que le peuple ne veut pas la guerre.
Pourquoi un pauvre travailleur agricole aurait-il envie de mettre sa vie en danger? Bien sûr que les peuples ne veulent pas la guerre, ni en Russie, ni en Angleterre, ni aux États-Unis et pas plus en Allemagne. C'est très clair… Mais après tout ce sont les leaders du pays qui déterminent la politique et c'est toujours facile d'entraîner les gens, peu importe s'il s'agit d'une démocratie, d'une dictature fasciste, d'un Parlement ou d'une dictature communiste… Le peuple peut, avec ou sans droit de vote, toujours être amené à obéir aux directives du dirigeant. C'est très facile. Tout ce que vous devez faire c'est leur dire qu'ils sont attaqués et dénoncer les pacifistes pour leur absence de patriotisme en affirmant qu'ils mettent le pays en danger. Cette méthode fonctionne dans n'importe quel pays.»

Les gens prennent lentement conscience de ces manipulations par les gouvernements qui veulent justifier la guerre.

L’expression «sous fausse bannière» est utilisée comme jamais auparavant.

Et la France dans tout cela ? Wikipedia donne bien timidement l’exemple douteux de «La Main Rouge».

Mais nous avons pu constater que notre président était au plus bas dans les sondages en janvier 2015, quand soudain un événement sinistre s’est produit dans les locaux de Charlie Hebdo. Sans faire d’amalgame facile entre l’un et l’autre, mais l’occasion faisant le larron, il s’en est suivi une série de lois draconiennes, pour la sécurité du pays, bien sûr. Et une remontée assez nette, bien qu’éphémère de la popularité du président.

Jefke pour le Saker Francophone

 

 

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