Les apparentements inattendus face à l’État islamique soutenu par la Turquie

Le 7 mai 2015 – Source elespiadigital

L’Égypte, la Grèce et Chypre forment un front uni contre la Turquie d’Erdogan

Pour la deuxième fois en l’espace de six mois, les dirigeants de l’Égypte, de la Grèce et de Chypre (sa composante grecque) se sont réunis la semaine passée à Nicosie, la capitale chypriote, afin de constituer une coalition anti-turque au Moyen-Orient et à l’est de la Méditerranée. Ils ont également discuté de la situation palestinienne, de l’exploitation des réserves de gaz et de la lutte contre le terrorisme.

Le sommet tripartite – auquel ont participé le président égyptien Abdel Fattah al Sissi, celui de Chypre, Nicos Anastasiades, et le premier ministre grec Alexis Tsipras – a traité de thèmes d’ordre économique, politique et de sécurité ; il s’est tenu dans le cadre de la constitution d’un front d’unité contre la Turquie au moment où celle-ci fait montre d’expansionnisme et d’agression envers ses voisins.

En ce qui concerne le terrorisme, les trois autorités ont discuté des sujets régionaux, en particulier le développement du groupe EI et de ses activités dans la région de la méditerranée, depuis le nord du Sinaï jusqu’au côtes libyennes. Sissi a affirmé que l’EI constituait une menace potentielle pour l’Égypte ; la Grèce et Chypre ont fait part de leurs égales préoccupations quant aux activités du groupe terroriste en Méditerranée.

La Grèce a signalé que la Turquie permet à l’EI de traverser son territoire, sans aucun obstacle, lors de ses déplacements vers la Syrie et l’Irak.

Quant à la question palestinienne, les participants en ont appelé à renouer les négociations de paix avec l’objectif de l’établissement d’un État palestinien, avec Jérusalem-est pour capitale. La déclaration finale du sommet a aussi souligné que «l’Égypte s’efforcera d’obtenir un accord de cessez le feu durable, dans la bande de Gaza».

Coopération contre la Turquie

Les trois dirigeants se sont mis d’accord pour exercer un contre-poids face à l’impact négatif des choix politiques turcs dans la région, et surtout en ce qui concerne son soutien au terrorisme. Ils ont réaffirmé la nécessité de collaborer en ce sens, afin d’établir la stabilité dans la région, et d’ainsi promouvoir les intérêts économiques des trois pays.

Il convient de rappeler la querelle historique, vieille de 40 ans, concernant l’occupation du nord de Chypre par la Turquie. La Grèce reste préoccupée par les aspirations expansionnistes du président turc, Recep Tayyip Erdogan, et de son soutien à des organisations terroristes.

L’Égypte, pour sa part, voit la Turquie comme une menace pour sa stabilité, mettant en cause son soutien au groupe des Frères Musulmans.

La Grèce et Chypre sont considérés comme les meilleurs soutiens de Sissi au sein de l’Union européenne, et ont œuvré à empêcher l’imposition de sanctions contre l’Égypte de Sissi, après la mise à bas de Mohammed Morsi et des Frères musulmans.

Traduit par Geoffrey, relu par Diane pour le Saker Francophone

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