Ajoutez de l’engrais et les rendements vont augmenter, jusqu’à un plateau ; ignorez la qualité des semences et les rendements vont diminuer lentement.
Par James Thompson – Le 11 février 2017 – Source Unz
Tout le monde connaît l’effet Flynn, mais très peu l’effet Woodley. Quand Woodley travaillait sur son papier en 2013 « Les Victoriens étaient-ils plus intelligents que nous ? Le déclin de l’intelligence générale estimé à partir d’une méta-analyse du ralentissement du temps d’une simple réaction », j’ai écrit à Charles Murray au sujet de ses conclusions, et dans sa réponse il a demandé : « Quand allons-nous obtenir une réconciliation de l’effet Flynn et de l’effet Woodley ? » Ainsi, Murray a nommé à la fois la hausse apparente environnementale de l’intelligence et la baisse possible de l’intelligence génétique sous-jacente.
Par analogie avec l’agriculture, on pourrait dire que l’effet Flynn consiste à ajouter de l’engrais au sol, alors que l’effet Woodley consiste à noter la qualité génétique des plantes. Dans mon dernier article, j’ai décrit ainsi la situation actuelle : l’effet Flynn coexiste avec l’effet Woodley. Depuis environ 1870, l’effet Flynn a été plus fort, à un rythme apparent de 3 points par décennie. L’effet Woodley est plus faible, environ 1 point par décennie. Pensez à Flynn comme à l’effet fertilisant du sol et à Woodley comme à l’effet génétique des plantes. L’effet fertilisant semble s’estomper dans les pays riches, tout en continuant dans les pays pauvres, mais pas aussi vite qu’on le souhaiterait. L’effet génétique semble indiquer une baisse progressive et persistante de la capacité sous-jacente.
L’affirmation de Woodley est basée sur un ensemble de documents écrits depuis 2013, qui ont été récemment examinés par Sarraf.
L’examen est inhabituel, c’est le moins qu’on puisse dire. Il est rare de lire un jugement aussi positif sur le travail d’un jeune chercheur, et il est extraordinaire qu’un chercheur ait changé le débat sur les niveaux de compétence d’une génération à l’autre, et tout cela en quelques années depuis qu’il a commencé à publier dans le domaine de la psychologie.
Le tableau ci-dessous résume les principales conclusions de cet examen. Comme vous pouvez le constater, l’éventail des effets est très variable, de sorte que mon estimation approximative de 1 point par décennie est une tentative de calculer une médiane. C’est certainement moins que l’effet Flynn au XXe siècle, bien qu’il puisse maintenant faire partie de la raison de la chute de cet effet, maintenant souvent désigné sous le nom d’« Effet Flynn négatif ».
Vous pouvez maintenant constater qu’il est quelque peu difficile de calculer le taux de déclin. Peut-être qu’une médiane serait « moins de 1 par décennie ». Les durées varient, les mesures aussi, bien que cette dernière variance soit un avantage, en ce sens qu’elle suggère une cause sous-jacente générale. Cependant, la fourchette de baisse estimée est très large, de 0 à 4,8 par décennie.
Voici les résultats que j’ai classés par génération de déclin (25 ans).
- Acuité sur les couleurs, sur 20 ans (0,8 génération) 3,5 points de baisse par décennie.
- Capacité de rotation 3D, sur 37 ans (1,5 générations) 4,8 points de baisse par décennie.
- Temps de réaction, femmes seulement, plus de 40 ans (1,6 générations) 1,8 points de baisse par décennie.
- Mémoire de travail, sur 85 ans (3,4 générations) 0,16 points de baisse par décennie.
- Temps de réaction, sur 120 ans (4,8 générations) 0,57-1,21 points de baisse par décennie.
- Asymétrie fluctuante, sur 160 ans (6,4 générations) 0,16 points de baisse par décennie.
Soit les mesures sont considérablement différentes et n’exploitent pas la même perte sous-jacente de capacité mentale, soit la baisse est peu susceptible d’être causée par des diminutions dysgéniques d’une génération à l’autre. Si l’on exclut la mort massive des populations, les changements ne se produisent pas aussi rapidement d’une génération à l’autre. Les baisses de capacité sont réelles, mais leur raison est moins claire. La collecte d’un plus grand nombre d’ensembles de données permettrait probablement de clarifier la situation, et il y a certainement lieu de soutenir que sur diverses mesures réelles, il y a eu des baisses de capacité. Je ne sais pas encore si c’est une dysgénésie ou une autre cause insidieuse.
Sarraf termine sur une note incandescente :
« En fin de compte, je ne peux pas donner une recommandation plus élevée à la ‘variabilité historique de l’intelligence générale héréditaire’. Depuis The Bell Curve (Herrnstein & Murray, 1994) , rien n’a offert, en une seule œuvre, des révélations psychométriques aussi immenses sur les sociétés humaines avancées, leur passé et leur avenir. »
Selon moi, alors qu’auparavant, le débat ne portait que sur l’augmentation apparente des capacités, les discussions portent maintenant sur la co-occurrence de deux tendances : le ralentissement des gains environnementaux et la perte apparente de la qualité génétique. De la même manière que James Flynn a identifié un effet environnemental/culturel, Michael Woodley a identifié un effet génétique possible, et a certainement montré que sur certaines mesures, nous faisons moins bien que nos ancêtres.
Comment seront-ils réconciliés ? Le temps nous le dira, mais voici une prédiction. Je pense que l’effet Flynn s’estompera dans les pays riches, persistera dans les pays pauvres et que l’effet Woodley se poursuivra, bien que je n’en connaisse pas la cause.
Note du Saker Francophone Cet article est une introduction a plusieurs autres textes sur le sujet sensible de la dysgénésie. Vous pouvez compléter sa lecture avec cet article de Wikipédia qui expose les arguments des deux grandes tendances, Controverse sur les rapports entre race et intelligence. L'enjeu n'est bien sûr pas de classer les personnes individuellement ou en groupe mais de mesurer notre capacité collective à maintenir, développer ou adapter notre infrastructure technologique, responsabilité qui va aussi incomber aux générations nées ou à naître.
Traduit par Hervé, relu par Cat pour le Saker Francophone
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