Le Washington Post se plaint de la perte d’informations en provenance d’Iran qui ne viennent pas d’Iran


Par Moon of Alabama – Le 7 février 2025

Voici un incident amusant dans lequel le titre d’un média grand public est démenti par son sous-titre.

La réduction de l’aide américaine à l’étranger menace d’étouffer les informations en provenance d’Iran (archivé) – Washington Post

La baisse de financement des groupes iraniens, basés en grande partie hors d’Iran, affecte le travail des observateurs des droits de l’homme, des organes de presse et des militants civiques.

L’article déplore que certains groupes de propagande dirigés par des exilés iraniens aient, sous l’administration Trump, perdu les fonds dont ils ont besoin pour mener des campagnes de propagande contre l’Iran.

La suppression des fonds américains destinés à ces groupes n’affecte pas l’information en provenance d’Iran. Il y a beaucoup d’informations provenant du gouvernement iranien et de toutes sortes de personnes vivant en Iran. Ce qui est bloqué, c’est la distribution d’informations hautement sélectionnées (ou même inventées) par des groupes anti-iraniens à Londres ou à Los Angeles.

L’article lui-même l’admet :

Les organisations soutenues par les États-Unis sont en grande partie basées en dehors de l’Iran et relèvent de la « promotion de la démocratie ». Elles comprennent des organes de presse, des programmes de soutien à la société civile et des observateurs qui recueillent des informations sur les violations des droits de l’homme.

La majeure partie du soutien américain à ces groupes provient du Fonds pour la démocratie régionale au Proche-Orient du département d’État, connu sous l’acronyme NERD, qui a été mis en place à la suite des manifestations de 2009 organisées par les Iraniens contre leur gouvernement. En 2024, l’administration Biden a demandé 65 millions de dollars pour le NERD, dont au moins 16,75 millions de dollars pour la liberté sur Internet, selon le Congressional Research Service.

La plupart des organisations qui reçoivent le soutien des États-Unis opèrent entièrement en dehors de l’Iran. « L’essentiel de leur travail consiste à collecter des statistiques et des données auprès d’autres organisations. Elles n’ont pas leurs propres sources à l’intérieur de l’Iran », a déclaré Arsalan Yarahmadi, fondateur de l’Organisation Hengaw pour les droits de l’homme, l’une des plus importantes organisations iraniennes de défense des droits de l’homme, qui fonctionne avec un réseau de sources à l’intérieur du pays. Il a déclaré que son groupe ne recevait pas de financement américain.

Yarahmadi a déclaré que certains des groupes qui reçoivent des fonds américains font un travail important, mais que d’autres ne font pas grand-chose. « Certains n’ont qu’une page Instagram », a-t-il déclaré.

Arsalan Yarahmadi est un Iranien d’origine kurde qui a quitté l’Iran il y a huit ans et vit aujourd’hui à Erbil, dans la région kurde de l’Irak. Il semble ne pas apprécier la concurrence financée par les États-Unis pour son propre organe de propagande. Son organisation Hengaw est enregistrée en Norvège. Son site web ne donne aucune indication sur ses bailleurs de fonds.

Susannah George, rédactrice au WaPo, déplore également que le manque d’informations provenant de l’extérieur de l’Iran affecte le travail des « organes d’information » qui écrivent sur l’Iran.

Est-elle en train d’admettre qu’une partie de son travail de rédactrice du Washington Post au Moyen-Orient consiste à copier-coller les communiqués de presse des groupes anti-iraniens financés par le gouvernement américain ? Comment interpréter cela autrement ?

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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