Par Moon of Alabama − Le 7 novembre 2020
Il semble que les pouvoirs en place parviennent enfin à se débarrasser du président américain Donald Trump.
Alors que la politique intérieure de Trump a été autant en faveur des très riches que celle de ses prédécesseurs, sa politique étrangère était remarquablement différentes. Un régime Harris (Biden) reviendra au «statu quo ante» et sera plus agressif. C’est la raison pour laquelle Trump me manquera, pour ma part.
La destruction sans cérémonie de Trump aura également des conséquences nationales. Ses électeurs l’appelleront inévitablement une fraude. Il est peu probable qu’une administration Harris (Biden) dispose des fonds nécessaires pour lutter contre la pandémie et ses conséquences économiques désastreuses. Tout cela pourrait donner naissance à un challenger qui marie le populisme de droite de Trump avec la compétence politique. C’est une perspective que tout le monde devrait craindre.
Depuis que Donald Trump est entré sur la scène politique, il a été combattu par l’establishment militaro-médiatique et les services de renseignement avec des campagnes impitoyables conçues pour changer le régime :
Les graines de ce stratagème ont été plantées plusieurs mois avant les élections de 2016, lorsque Hillary Clinton a autorisé une campagne de dénigrement contre Trump, alléguant qu'il était secrètement un «agent russe». On espérait que cela discréditerait la tête de file de la compétition et aboutirait ainsi à lui confier la présidence en novembre. Cela s'est finalement transformé en «dossier Steele» discrédité et en théorie du complot du Russiagate qui a suivi. Le but de ces provocations à la guerre de l'information était de délégitimer l'élection de Trump, de présenter de manière hypocrite les Démocrates comme les gardiens de l'intégrité électorale américaine, et donc de façonner puissamment la perception du public avant les élections de 2020. Pendant ce temps, un récit parallèle a été dégainé, affirmant que Trump est un dictateur corrompu en herbe qui va s'accrocher au pouvoir à tout prix.
Maintenant, comme il semble que Joe Biden pourrait remporter la présidence, il n’est plus nécessaire de promouvoir les fausses histoires du Russiagate.
Bryan MacDonald @ 27khv - 10h37 UTC · 7 novembre 2020 Étonnant à quelle vitesse le récit de «l'ingérence russe» est mort, aux États-Unis, une fois qu'il est devenu clair que le «bon» candidat allait gagner les élections, n'est-ce pas ? Après tout, les gens qui ont propagé le récit ne veulent pas délégitimer la prochaine présidence de Joe Biden.
Juste à temps pour l’élection, trois piliers majeurs du Russiagate ont été complètement démystifiés et discrètement enterrés.
Michael Tracey @mtracey - 14:51 UTC · 3 novembre 2020 Incroyable. Quelques heures avant le jour du scrutin, vient la nouvelle que Mueller a agressivement tenté de poursuivre Assange et Roger Stone pour un complot lié aux e-mails DNC / Podesta 2016, mais s'est heurté à des "obstacles factuels" qui n'ont pu établir aucun complot. Moment idéal pour le trou de mémoire --- Intelligence brute - Meduza s'est entretenu avec toutes les sources probables derrière le «dossier Steele». Le rapport qui a transformé à jamais Donald Trump en «agent russe» semble de moins en moins convaincant. --- Le dénonciateur autoproclamé, Christopher Wylie, et la journaliste du Guardian, Carole Cadwalladr, ont remporté des contrats de cinéma et des récompenses flashy en accusant le Brexit et Trump d'un complot de grande envergure avec la société de données Cambridge Analytica et la Russie. Une enquête du gouvernement britannique brise leurs prétentions à la célébrité.
Il n’est donc pas étonnant que les partisans de Trump doutent maintenant de tous les décomptes de votes qui le défavorisent.
Max Abrahms @MaxAbrahms - 12h50 UTC · 6 novembre 2020 Les médias traditionnels ont joué un rôle énorme dans l'érosion de la confiance américaine dans nos élections. Ils ont passé quatre ans à dire que la victoire de Trump en 2016 n'était qu'un cadeau de Poutine. Maintenant, les médias sont incrédules que tant d'Américains ne font pas confiance au système électoral qu'ils ont réussi à discréditer.
Compte tenu de la façon dont Trump a été combattu au cours des quatre dernières années et demie, il est difficile de croire que la partie actuelle du processus, en particulier le décompte des votes par procuration et des votes par correspondance, est gérée sans que des manigances similaires n’aient lieu.
Considérez ce qu’un article du New York Times de 2012 sur les bulletins de vote par correspondance avait à dire :
Les administrateurs électoraux ont un nom abrégé pour désigner la faiblesse du vote central par correspondance. Ils appellent cela la moisson chez les grand-mères. "Le problème", a déclaré Murray A. Greenberg, un ancien procureur du comté de Miami, "est vraiment avec la collecte des procurations dans les centres pour personnes âgées." En Floride, les personnes affiliées à des campagnes politiques «aident les gens à voter par procuration», a-t-il dit. "Et l'aide est entre guillemets." Les électeurs des maisons de soins infirmiers peuvent faire l'objet de pressions subtiles, d'intimidation pure et simple ou de fraude. Le secret de leur vote est facilement compromis. Et leurs bulletins de vote peuvent être interceptés à la fois à l'aller et à destination. Le problème ne se limite pas aux personnes âgées, bien sûr. Les votes par correspondance facilitent également l'achat et la vente de votes. Ces dernières années, les tribunaux ont invalidé les élections des maires de l'Illinois et de l'Indiana en raison de bulletins de vote par procuration frauduleux.
Et quoi penser de ça ? Pourquoi les entreprises de médias privées sont-elles autorisées à censurer sélectivement le président ?
Michael Tracey @mtracey - 15:14 UTC · 6 novembre 2020 La majorité des tweets récents de Trump sont actuellement censurés. Peu m'importe à quel point ils sont trompeurs ou même faux. Ce n'est pas à Twitter d'arbitrer. Les gens qui applaudissent cette prise de pouvoir par des responsables technologiques non élus sont des dupes autoritaires
Prétendre que «Trump est mauvais» ou qu’il ment, comme tous les politiciens, ne justifie pas une telle censure.
D’un point de vue international, Trump n’est certainement pas le pire président de tous les temps :
Sans Trump, la scène mondiale sera plus pauvre. Trump était bon pour la paix mondiale. Il n’a pas commencé de guerre, ce qui n’est pas le cas de la plupart de ses prédécesseurs. Trump était un maître de la ruse - une tentative de coup d'État farfelue au Venezuela, un assassinat politique horrible en Irak - mais il savait en effet où s'arrêter lorsque l'Iran a fait pleuvoir une centaine de missiles sur les bases américaines en Irak. Trump a prétendu être toujours prêt à se battre mais ne l'a jamais fait. Il a juré de déclencher «le feu et la fureur» sur la Corée du Nord, mais a fini par dire : «Nous sommes tombés amoureux», après la rencontre historique [d'alors] en 2018 avec Kim Jong Un. En réalité, Trump a involontairement accéléré les processus favorisant la multipolarité.
Bien sûr, Mike-le-pompeux ne nous ne manquera pas , le secrétaire d’État le plus menteur de tous les temps, ni Matthew Pottinger qui a fait de son mieux pour contrarier la Chine. Nous ne manquerons pas non plus le maréchal Bellingslea, qui avait l’intention de détruire tous les accords de contrôle des armements qui ont maintenu cette planète en vie.
Mais c’étaient des personnalités secondaires et beaucoup moins efficaces qu’elles ne l’auraient été avec le plein soutien d’un président compétent. Ce ne sont que de simples rats qui quittent déjà le navire.
Ragıp Soylu @ragipsoylu - 10h13 UTC · 7 novembre 2020 James Jeffrey, l'envoyé spécial américain pour la Syrie, quitte son poste après une apparente victoire de Biden - Asharq Al-Awsat
Ce que nous devons craindre maintenant, c’est le «business as usual» qui suit :
Trump n'a pas été vaincu par un Bernie Sanders; il a été vaincu par un piratage politique corrompu soutenu jusqu'au bout par la grande majorité des médias appartenant à des milliardaires, financés par Wall Street et sans aucune intention de poursuivre autre chose que des politiques économiques néolibérales. C'est aussi le ferme rétablissement du régime de l'État sécuritaire et du complexe militaro-industriel. L’isolationnisme instinctif de Trump a fait de lui un ennemi de l’intérêt de l’État sécuritaire qui a passé beaucoup de temps à essayer de saper son président. Avec Biden, nous retournerons aux affaires habituelles, ce qui signifie la guerre et les invasions. Sous Trump, aucune nouvelle guerre n'a éclaté, même s'il a continué les anciennes avec peu d'enthousiasme. Sans Trump, je n'ai pas le moindre doute que la Syrie aurait été bombardée jusqu'à retourner à l'âge de pierre, exactement comme la Libye, et que des millions de personnes supplémentaires auraient été tuées. Indépendamment des dommages incontestables que Trump a causés aux États-Unis sur de nombreux fronts, Hillary aurait tué beaucoup plus de personnes. Mais pas des Américains.
La politique étrangère de Harris (Biden) sera beaucoup plus agressive que celle de Trump ne l’a jamais été :
La campagne Biden a travaillé sans relâche au cours de l'année écoulée pour canaliser l'image de Joe Biden en tant que «personne sérieuse», en particulier sur les questions de politique étrangère. Biden, selon ce récit, est un homme d'État chevronné qui saisit les subtilités de la politique internationale. Trump, en revanche, est présenté comme un taureau inepte dans un magasin de porcelaine qui ne parle que le langage du «feu et de la fureur». Seul Biden, nous dit-on, peut ramener la stabilité dans le monde entier. N'en croyez pas un mot. Cette image soigneusement peaufinée de la perspicacité stratégique et de la prévoyance géopolitique de Joe Biden est en contradiction avec les opinions et les antécédents politiques de l'ancien vice-président. Ses déclarations sur divers pays suggèrent qu'elles reposent moins sur une vision stratégique des affaires mondiales que sur des préjugés.
Le régime Harris (Biden) est susceptible de se concentrer sur la politique étrangère car il aura, faute d’argent, du mal à être efficace sur les questions domestiques.
Le Sénat restera probablement sous contrôle républicain. Après des milliers de milliards de déficits accumulés sous Trump, les Républicains vont maintenant, sous un président Démocrate, retrouver leurs instincts de faucons du déficit domestique :
Chris Cioffi @ReporterCioffi - 16:00 UTC · 6 novembre 2020 Le discours du comité sénatorial de Graham : "Si nous gardons le Sénat, et je pense que ce sera le cas, je deviendrai président du budget. J'aimerais créer un dialogue sur la façon dont nous pouvons enfin commencer à régler le problème de la dette."
Alors qu’une pandémie galopante provoque des conséquences économiques dévastatrices, la nouvelle position d’austérité Républicaine est susceptible d’avoir des effets catastrophiques.
Au cours des quatre prochaines années, Trump et ses partisans affirmeront inévitablement que la fraude doit avoir joué un rôle dans son échec.
James Melville @JamesMelville 23:33 UTC · 4 novembre 2020 Dans le film «Citizen Kane», un magnat se présente aux élections. Avant le résultat des élections, son journal prépare deux gros titres après l'élection. Un titre dit: "Kane Elected" et l'autre dit: "Fraud At Polls". Cela semble terriblement prophétique aujourd'hui.
Nous avons des raisons de craindre ce qui est susceptible d’en découler.
chinahand @chinahand - 15:12 UTC · 4 nov.2020 Voir les trumpistes trouver un bouc émissaire est un bon support pour ma thèse "l'énergie noire du fascisme tirera son pouvoir de la défaite de Trump et non de sa victoire"
Les élections contestées, le gigantesque ralentissement économique et une politique étrangère agressive ouvriront la voie à un populisme plus efficace :
Ne vous y trompez pas : la tentative d'exploiter le Trumpisme - sans Trump, mais avec un talent politique calculé, raffiné et plus intelligent - est à venir. Et il ne sera pas facile de faire du prochain Trumpiste un président pour un mandat. Il ne sera pas si maladroit ou vulnérable. Il entrera en fonction moins par chance que par compétence. ... Pour le moment, le Parti Démocrate risque de célébrer la défaite de Trump et de passer à autre chose - un vrai danger, en particulier parce que nombre de ses circonscriptions, celles qui ont entraîné la perte de Trump, sont naturellement fatiguées. Une sieste politique pendant quelques années semble probablement attrayante pour beaucoup de ceux qui se sont opposés à Trump, mais le vrai message de cette élection n'est pas que Trump a perdu et que les Démocrates ont triomphé. C'est qu'un politicien faible et sans talent a perdu, tandis que le reste de son parti a complètement ancré son pouvoir dans toutes les autres branches du gouvernement : la configuration parfaite pour qu'un populiste de droite talentueux arrive au pouvoir en 2024. Et ne vous y trompez pas: ils y réfléchissent tous.
Alors que je n’aurais pas voté pour Trump, je regrette ce qui va suivre.
Moon of Alabama
Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophone
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