Le cave se rebiffe : du rififi dans la secte des vertueux eurocrétins©


Le ministre polonais de la Justice rejette la critique allemande «stupide» d’une loi sur les médias évoquant la supervision nazie pendant la Seconde Guerre Mondiale

Note du Saker Francophone

Il s'agit du second acte de rébellion du nouveau gouvernement polonais en quelques semaines contre les institutions supranationales de l'UE et de l'Otan.

Oui, vous avez bien lu, les autorités polonaises ont mené un raid dans un établissement lié à l’Otan sur leur propre territoire.

Russia Today

Le 10 janvier 2016 – Russia Today

Le ministre de la justice polonais a rejeté la critique allemande d’une nouvelle loi sur les médias, en comparant les appels de Berlin pour mettre sous surveillance la situation dans le pays avec l’agression nazie.

Protestations en Pologne contre les nouvelles lois sur les médias © Ruptly

L’ambassadeur d’Allemagne a également été convoqué au sujet des remarques anti-polonaises faites par les politiciens.

La semaine précédente, Gunther Oettinger, commissaire européen à l’Économie numérique et de la Société, a déclaré que la Pologne doit être placée sous surveillance en raison de ses tentatives pour établir le contrôle de l’État sur les médias publics, ainsi que ses plans de réforme de la Cour constitutionnelle. Les remarques n’ont pas plu au ministre polonais de la Justice, Zbigniew Ziobro.

«Je n’ai pas l’habitude de répondre aux commentaires stupides sur la Pologne faits par des politiciens étrangers», a écrit Ziobro dans une lettre ouverte à M. Oettinger, selon l’agence PAP.

«De tels mots, prononcés par un homme politique allemand, provoquent la pire des connotations parmi les Polonais. Et chez moi aussi. Je suis le petit-fils d’un officier polonais qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, a combattu dans l’Armée nationale clandestine contre la «supervision allemande», a ajouté Ziobro.

L’Armée nationale était le principal mouvement de résistance lorsque la Pologne a été occupée par les forces nazies pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le ministre a également accusé l’Allemagne de museler les médias dans sa couverture des agressions sexuelles du Nouvel An à Cologne.

«[Ces événements] ont été étouffés pendant plusieurs jours par les médias allemands… J’en suis venu à la conclusion douloureuse qu’il est plus facile pour vous d’évoquer des menaces fictives à la liberté des médias dans d’autres pays que de condamner la censure dans votre propre pays», écrit Ziobro.

Dimanche, le ministre polonais des Affaires étrangères Witold Waszczykowski a convoqué l’ambassadeur allemand Rolf Nikel en raison de «commentaires anti-polonais des politiciens allemands».

La décision fait suite à un certain nombre de déclarations faites par les politiciens allemands éminents appelant à l’imposition de sanctions contre la Pologne.

«Si des attaques sur les valeurs européennes sont révélées, les États membres de l’UE doivent prendre leur courage à deux mains pour imposer des sanctions [contre la Pologne]», a déclaré samedi à Der Spiegel Volker Kauder, chef du groupe parlementaire du parti au pouvoir en Allemagne, la CDU / CSU.

«Le gouvernement polonais doit savoir qu’on ne peut pas porter atteinte à certaines valeurs fondamentales de l’UE», a-t-il ajouté.

La même initiative a été proposée par un autre éminent politicien de l’Union chrétienne-démocrate d’Angela Merkel (CDU), Herbert Reul, le chef de groupe du parti dans le parlement de l’UE.

«Nous aurons besoin de sanctions économiques si les moyens politiques de dialogue ne fonctionnent pas», a déclaré Reul cité par Der Spiegel.

La Pologne est venue sous le feu après que le parti Droit et Justice (PiS), arrivé au pouvoir en 2015, a adopté une loi instaurant un contrôle renforcé de l’État sur les médias.

Le projet de loi permet au gouvernement de mettre fin aux contrats des cadres qui gèrent les réseaux de radio et de télévision publiques, TVP1 et Polskie Radio, et habilite le ministère du Trésor à nommer de nouveaux directeurs. La loi limite le nombre de membres des organes de supervision et de gestion dans l’administration des radiodiffuseurs étatiques.

La loi sur les médias, ainsi que la réforme de la Cour constitutionnelle, ont provoqué des protestations massives à travers le pays ainsi que la démission de plusieurs personnalités des médias clés. Les adversaires du PiS accusent le parti de saper les principes démocratiques.

Traduit et édité par jj, relu par Literato pour le Saker francophone

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