Par Tim Kirby – Le 26 septembre 2019 – Source Strategic Culture
Les médias grand public et sociaux ont été dithyrambiques après le discours passionné de Greta Thunberg à l’ONU. Les paroles de Greta ont été considérées soit graves et audacieuses, soit celles, hystériques, d’un enfant gâté, selon votre point de vue et, en tant que personne vivant en Russie, il faut dire que sa diatribe est apparue comme profondément offensante d’un point de vue culturel et très irrationnelle d’un point de vue écologiste, car un développement révolutionnaire vers un avenir écologiquement sûr est en cours de développement en Russie.
Certaines des affirmations de Thunberg (en tant que fille de parents riches et prospères d’Europe occidentale, et après avoir navigué à bord d’un navire lourdement sponsorisé pour prononcer ce discours) sont choquantes pour une solide majorité de gens de l’ancienne Union soviétique.
Peut-être qu’un jour des gens « souffriront » et « mourront » des problèmes climatiques, mais à l’heure actuelle, cette affirmation qui ne repose sur rien revient à donner une gifle à quiconque souffre véritablement. Comment une souffrance imaginaire qui serait due à l’environnement tourmentant un esprit adolescent vivant dans une tour d’ivoire peut-elle se comparer à la perte d’innocence subie par toute une génération de russophones qui ont dû se battre contre la pauvreté, la famine et, dans certains cas, un conflit militaire pendant la chute de l’URSS ? La naïveté et l’eurocentrisme nécessaires pour croire vraiment en cette vision du monde sont stupéfiants.
Son autre affirmation selon laquelle l’inaction des politiciens en matière de climat a « volé » son enfance pourrait au mieux être considérée comme un humour noir quand des enfants perdent chaque jour leur enfance à cause d’obus d’artillerie tirés sur le Donbass. Il va sans dire qu’au cours de notre vie, des enfants sur toute la planète ont perdu leur innocence dans des endroits comme le Rwanda, l’Irak, l’Afghanistan, la Serbie, etc. et je suis sûr que les survivants seraient ravis d’avoir comme seul problème dans leur vie un « changement climatique ».
Le fait que l’Occident dicte avec suffisance le comportement correct aux milliards d’êtres humains vivant au-delà n’a rien de nouveau et il n’est pas surprenant que l’histoire russe (ou toute autre non européenne) ne soit jamais prise en compte, mais il y a au moins deux développements en Russie dont les environnementalistes devraient prendre note même s’ils détestent ce pays pour « avoir donné l’Amérique à Trump ».
Lorsqu’il s’agit de produire de l’énergie (une des principales causes de pollution et d’émissions de carbone), l’énergie nucléaire est reine et son trône est en Russie. Le ratio de rendement énergétique de l’énergie nucléaire est de loin le meilleur de tout ce que nous avons à offrir aujourd’hui. Non seulement elle produit une quantité massive d’électricité à partir de matériaux combustibles, mais elle le fait de façon propre. Si nous devions tous acheter des voitures électriques à la mode, ne serait-il pas utile d’avoir les moyens de faire en sorte que l’électricité soit bon marché et propre ? La combustion du charbon va à l’encontre de l’objectif d’avoir une voiture électrique et d’autres sources comme l’éthanol et l’énergie solaire sont une plaisanterie, surtout si l’on considère le nouveau développement de l’énergie nucléaire venant de Russie.
Rosatom a mis au point un moyen d’éliminer complètement les déchets toxiques en transférant (recyclant) les matières nucléaires entre différents types de réacteurs dans ce qu’ils appellent un système nucléaire à deux composants. Essentiellement, l’uranium est utilisé par un réacteur, puis, après utilisation, peut être mis dans un deuxième réacteur, puis remis dans le premier pour recommencer le processus.
Pour être clair, disons le autrement… les Russes ont trouvé un moyen de réutiliser le combustible nucléaire ! L’électricité y est abondante et bon marché aujourd’hui et continuera de l’être grâce à l’utilisation perfectionnée de l’uranium par le « Dual-Component System ». Si le recyclage peut nous garantir la possibilité de réutiliser les matériaux à bon marché et efficacement (ce qui est déjà le cas en Russie, avec la coopération allemande), alors l’humanité a un avenir prometteur et confortable devant elle.
On pourrait penser que les militants écologistes/climatiques comme Greta Thunberg seraient absolument ravis de cette nouvelle et pourtant elle ne provoque qu’un silence assourdissant parce que soit A) ils se fichent de ce que les untermenschen font dans leur pays de m**de ou B) leurs émotions les empêchent irrationnellement de choisir un avenir nucléaire car l’énergie nucléaire fait peur. Après tout, elle est à l’origine des Ghouls dans Fallout.
On ne dira jamais assez que les humains sont très irrationnels et émotifs. Une grande partie de nos convictions politiques fondamentales sont fondées sur des sentiments plutôt que sur la raison, et tant la Russie que l’énergie nucléaire ont mauvaise presse dans l’équipe médiatique chargée du Changement Climatique. Même si cela semble être la solution évidente, la fusion nucléaire ne correspond tout simplement pas à leur vision idéologique de ce à quoi doit ressembler l’écologie. Ils la voient remplie de minuscules maisons, de bicyclettes, de végétaliens et de panneaux solaires, et non pas une vie comme celle d’aujourd’hui avec de nouvelles centrales nucléaires. Surtout quand cette technologie vient, selon eux, des Slaves troglodytiques avec leurs croyances politiques arriérées.
De plus, reconnaître qu’une vraie réponse aux questions écologiques de l’avenir pourrait déjà être là est très mauvais pour la carrière d’un militant. Il est bien mieux pour eux d’avoir toujours ce croque-mitaine d’une apocalypse écologique à l’horizon, que ce soit le réchauffement planétaire, le refroidissement planétaire, tout simplement un changement climatique.
Tim Kirby
Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone
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