Par James Howard Kunstler – Le 26 septembre 2016 – Source kunstler.com
Alors que la nation attend le spectacle horrible du soi-disant débat entre Trump et Clinton dans une campagne électorale moins digne qu’une fosse d’aisance du Tiers-Monde, nous sommes une fois de plus témoins, sous nos yeux, de luttes raciales fabriquées de toutes pièces menées par le New York Times, délibérément équivoque. Si on lit l’histoire d’aujourd’hui en première page, Ce que nous savons des détails de la fusillade de la police à Charlotte, elle insinue que la police a agi par imprudence dans l’incident.
Les faits à Charlotte, en Caroline du Nord, ayant entraîné la mort par balle de Keith Scott Lamont sont ceux-ci : il a été abattu après avoir refusé les ordres répétés à haute voix de laisser tomber une arme à feu. Une arme à feu a été trouvée sur la scène avec ses empreintes digitales dessus et avec un étui de cheville. Les enregistrements vidéo fournissent une capture sonore claire de ces ordres. Pourtant, l’histoire du NY Times dit : «Les images du corps prises par la camera du tableau de bord publiées samedi n’ont fourni aucune preuve claire que M. Scott avait une arme. Dans la vidéo, les bras de M. Scott pendaient le long de son corps et il s’écartait de son véhicule quand il a été abattu.»
Il est arrivé que les différents véhicules stationnés sur la scène interfèrent avec la séquence vidéo au moment critique : la camera du tableau de bord, la camera portée par l’officier et la camera du téléphone cellulaire de la femme de M. Scott. Mais l’insinuation semble être que parce que la vidéo ne montre pas une arme à feu, peut-être qu’il n’y en avait pas.
La police insiste pour dire que M. Scott tenait une arme à feu. Pourquoi est-ce que le New York Times reste ambigu sur cette histoire? L’officier qui a tiré sur M. Scott était noir. Le chef de la police de Charlotte est noir. Est-ce que le NY Times insinue qu’ils sont incompétents, malhonnêtes et imprudents? Est-ce que le NY Times cherche à renforcer un sentiment populaire que la police en général, y compris la police noire et ses superviseurs, sont déterminés à opprimer les Noirs américains en général? Est-ce que le NY Times souhaite semer encore plus la méfiance et l’animosité entre l’Amérique noire et la police?
Cela semble être le cas. Et quel est l’intérêt du New York Times de glisser une ambiguïté supposée sur l’affaire Scott? Je vais vous dire pourquoi : parce que céder à la vérité évidente en la matière ne soutiendrait pas le mème de la campagne électorale, que l’Amérique noire a besoin de la protection du Parti démocrate contre les forces de police génocidaire à travers le pays.
Le résultat est à ce jour de plusieurs nuits de «marches de protestation» à Charlotte qui ont conduit à la mort par balle d’un autre personne, un homme noir, par un autre homme noir dans la foule, pour des raisons encore inconnues, ainsi que beaucoup de dégâts matériels dus au pillage et à la destruction de la part de la foule.
Pourquoi est-il si important pour les progressistes politiques de continuer à alimenter l’histoire qu’un grand nombre de personnes noires sont injustement assassinées par la police? Les faits, bien sûr, suggèrent que c’est faux. Plus tôt cet été, le Washington Post ne pouvait pas ignorer l’étude publiée par l’économiste noir de Harvard, Roland Fryer Jr., Comment une étude controversée a révélé que la police est plus susceptible de tirer sur des Blancs que sur des Noirs. Et pourquoi, autour de ce problème récurrent, une si faible priorité est mise pour poser la question vraiment importante dans l’ensemble de ces affrontements mortels : comment les suspects se comportent-ils effectivement lors des incidents en question?
Comme écrivain-blogueur, je corresponds avec des gens intéressants. L’un d’eux est un homme noir d’âge moyen qui a travaillé pendant longtemps dans le ghetto noir de Baltimore. Il est l’un des rares Américains, par les temps qui courent, à n’être pas influencé par des idées préconçues sur ce qui se passe réellement dans ce pays. Il préfère garder l’anonymat pour des raisons qui devraient être évidentes, mais je veux que vous écoutiez sa théorie intéressante sur ce qui se passe dans la communauté noire, vis-à-vis de ce mème sur les tirs de la police. Le titre de son courriel était «la programmation des traumatismes».
C’est un type de narcissisme conçu pour compenser [le] fait que personne (d’une certaine valeur) ne veut vraiment traiter / interagir avec eux; par conséquent, ils adoptent volontiers cette fausse narration que «quelqu’un en est après nous et veut nous tuer…»
Voyez comment cela augmente leur valeur en prétendant que quelqu’un «nous en veut»?
On a le même comportement avec des filles obèses se plaignant de viol ou d’agression sexuelle.
À vrai dire, parce que beaucoup de gens noirs ne sont pas utiles à l’autre et / ou à d’autres personnes… ils finissent par ne plus se comporter de manière responsable. Par conséquent, la plupart des gens passent beaucoup de temps à essayer de les esquiver. (Mais la police ne peut pas le faire.)
Cela augmente leur sentiment d’inutilité, ce qui les oblige à s’accrocher d’autant plus à ce faux récit de «la police est après nous et veut nous tuer…»
(Personne ne veut de vous et nous souhaitons vous voir simplement disparaître.)
Mais attendez, ça a empiré.
À ce stade, certaines personnes noires décident : «Quoi que tu fasses, je ne vais PAS te permettre de m’ignorer, parce que je vais agir comme un foutu belligérant jusqu’à ce que je te force à traiter / interagir avec moi…»
Maintenant ils appellent la police.
Et quand la police apparaît, la personne noire dit:
«Regarde, voici venir la police; ils sont toujours après nous parce qu’ils veulent nous tuer…»
Mais à la fin, l’idée maître reste; The Long Emergency génère un nombre croissant de personnes superflues; les Noirs ne sont que l’élément vocal le plus visible de ce phénomène.
James Howard Kunstler
Note du Saker Francophone Témoignage très dur sur le multiculturalisme aux États-Unis. Kunstler y ajoute le matraquage médiatique pour valider cette idée de violence systémique de la police, pour créer toujours et encore cette tension qui va être utilisée politiquement. Au fur et à mesure de la traduction, cette vision finale m'est aussi venue à l'esprit. Après les Noirs, non pas comme Noirs mais comme pauvres, à qui le tour? Ils sont sans doute les plus mal adaptés comme communauté au monde du technologisme si exacerbé aux États-Unis, du moins dans les grandes villes. Le jazz ou la soul créés par des esclaves ou leurs descendants sonnait déjà comme un cri, un cri pour ceux qui savent écouter – et nous ferions mieux de l'écouter, même si l'autisme de tous les acteurs publics laissent présager le pire.
Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par nadine pour le Saker Francophone
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