La guerre est-elle ce que vous avez demandé ?


Attention : L’offensive ukrainienne de Kharkov n’est probablement pas ce que les médias américains prétendent qu’elle est….


Par James Howard Kunstler – Le 12 septembre 2022 – Source kunstler.com

Magdalena Andersson

Ce n’est pas pour rien que les Russes ont qualifié leur entrée en Ukraine en février dernier d’« opération militaire spéciale ». La description était précise. Il ne s’agissait pas d’une « guerre » menée contre le peuple ukrainien. La Russie aurait pu mettre complètement hors d’état de nuire le régime de Zelensky en un après-midi avec sa puissance aérienne, mais elle ne voulait pas détruire l’infrastructure vitale du pays et hypothéquer l’avenir du peuple.

L’opération visait à expulser les forces militaires ukrainiennes de leurs positions retranchées avancées le long de la frontière du Donbass, où elles bombardaient, harcelaient et tuaient la population russophone depuis huit ans – depuis que la « révolution de couleur » Maidan de 2014, soutenue par la CIA, a placé l’Ukraine sous contrôle américain.

L’événement qui a précipité l’opération commencée l’hiver dernier a été la menace renouvelée de faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN, dans le but d’installer des bases à la frontière de la Russie. La Russie ne tolérerait pas cela, pas plus que l’Amérique ne tolérerait que des bases russes soient installées à notre frontière avec le Mexique. L’opération spéciale a été montée pour rétablir des frontières solides, tant sur le plan géographique que sur le plan de la psychologie géopolitique, pour un adversaire, l’Occident, qui manifeste une volonté de plus en plus psychotique de détruire toutes les frontières qui rendent possible une vie civilisée, même dans son propre pays.

Depuis lors, les États-Unis ont déversé de l’argent en Ukraine au rythme d’environ 10 milliards de dollars par mois dans le but de prolonger la lutte en Ukraine. Nous faisons cela à un moment de l’histoire où les États-Unis sont confrontés à une grave crise financière, tout comme les pays de l’Union européenne et le Royaume-Uni. Rien dans notre implication en Ukraine n’est dans l’intérêt du peuple américain. Les responsables de notre politique étrangère ont fait preuve d’une animosité aveugle envers la Russie, sans raison apparente.

À ce stade, des personnes raisonnables pourraient conclure que c’est pour une mauvaise raison. Cela ressemble de plus en plus à une diversion désespérée du coup d’État technocrate perpétré par une cabale supranationale émanant de Davos, dirigée par les mégalomanes du Forum économique mondial (FEM). Les putschistes se trouvent également être des intrigants derrière le Parti démocrate américain et le régime de la Maison Blanche de la marionnette, « Joe Biden ».

Pour nous éloigner un instant de l’Ukraine, considérons la condition périlleuse du régime de « Joe Biden » en ce moment. Tous les « récits » – le miasme de mensonges que le régime a généré dans sa campagne pour détruire notre pays – s’effondrent. Une grande partie de cela est centrée sur l’inconduite criminelle du FBI, l’équipe de nettoyage du régime, qui a perdu le contrôle du nettoyage. Si l’opposition conservatrice prend le contrôle majoritaire de la Chambre des représentants des États-Unis le 8 novembre, tous les acteurs américains de ce coup d’État seront appelés à témoigner.

Cela inclut les auteurs du RussiaGate (dont le désordre ukrainien est une continuation) ; les auteurs de l’opération d’arme biologique Covid-19 qui finira par tuer plus d’Américains à cause des « vaccins » et du contrecoup économique des confinements que du virus lui-même ; les acteurs en coulisses de l’initiative de censure et d’annulation des informations et des médias sociaux ; ceux qui ont organisé les manigances des bulletins de vote lors des élections de 2020 ; ceux qui ont soutenu les émeutes d’Antifa et de BLM la même année ; ceux qui sont derrière le raid de Mar-a-Lago ; et, le plus menaçant de tous pour le régime, ceux qui ont dissimulé l’ordinateur portable de Hunter Biden, preuve de la corruption et de la trahison internationales commises par l’actuel président des États-Unis. Il le sait, il sent le danger, comme le font les voyous et les dégénérés derrière lui. D’où ses récentes fulminations mensongères contre les « Républicains MAGA [qui sont] une menace pour notre démocratie » et son intensification des singeries policières du FBI contre Donald Trump et ses associés. « Joe Biden » doit sentir qu’il est en train de sombrer.

Le New York Times fait aujourd’hui l’éloge de l’« avancée éclair » de l’armée ukrainienne à l’est de Kharkov. Je dirais que ce que le Times veut vous montrer n’est pas exactement ce qui se passe. Il semble plutôt que les Russes aient effectué une retraite tactique et ordonnée de la périphérie de Kharkov, incitant les forces ukrainiennes entraînées par l’OTAN à traverser la rivière Siverskyi Donets vers l’est et à s’enfoncer dans le pays plat et ouvert où elles seront coupées de leurs arrières, enfermées et massacrées. Tout ce que l’OTAN et les États-Unis ont fait dans ce conflit a été une action stupide. Pourquoi celle-ci devrait-elle être une exception ?

Dans le même temps, la Russie a frappé un certain nombre de centrales électriques en Ukraine, privant de nombreux Ukrainiens de lumière, d’eau chaude, de communications – bref, de tout ce qui est nécessaire pour rester civilisé. C’est exactement ce que la Russie avait espéré éviter au cours des huit derniers mois, mais l’idiotie pathologique et obstinée des dirigeants de notre pays l’a obligée à envoyer un message plus dur pour susciter une réflexion rationnelle sur la fin de ce conflit. On entend même sur le web que la Russie est sur le point de déclarer que l’opération militaire spéciale est désormais une guerre, avec tout ce que cela implique comme objectifs.

Les États-Unis sont peut-être fous à lier, mais les populations des pays membres de l’OTAN ont peut-être eu une expérience éclairante ces derniers temps en voyant leurs gouvernements troquer le gaz naturel dont ils ont désespérément besoin pour faire tourner leur industrie et chauffer leurs maisons cet hiver – dans le geste insensé de prendre le train des sanctions américaines. L’Allemagne, la France, l’Italie et les autres pays vont-ils maintenant se lancer dans une guerre contre la Russie dans les plaines de l’Ukraine en hiver ? Je pense qu’ils vont plutôt renverser leurs propres gouvernements dirigés par le FEM. C’est ce qui semble s’être passé lors des élections de dimanche en Suède, où un bloc de partis de centre-droit a évincé le gouvernement de gauche dirigé par la première ministre Magdalena Andersson.

La question qui se pose maintenant est la suivante : Les États-Unis vont-ils se lancer bêtement dans une troisième guerre mondiale à cause de l’Ukraine ? Si ce n’est pas le cas, dans quelle mesure la Russie doit-elle perturber la vie dans le reste de l’Ukraine, en dehors du Donbass, pour pousser les États-Unis et l’OTAN à entamer de sérieuses négociations de paix ? Il vaudrait mieux que cela se produise rapidement, car sinon l’Occident sera complètement préoccupé par l’effondrement de ses marchés financiers, de ses monnaies et de ses économies – et probablement avant les élections de novembre.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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