Par Hervé – Source le Saker Francophone
Si vous êtes de fidèles lecteurs du blog, vous connaissez déjà l’auteur qui publie quantité d’articles notamment sur New Eastern Outlook. C’est un auteur qui aborde la complexité du monde selon différents angles, passant de la géopolitique pure, à la monnaie, au commerce, à l’énergie. Il faut donc le lire avec l’idée que si sa pensée est focalisée à un instant « t » sur un élément précis de l’histoire du monde, son propos est habité de tous ces sujets qui occupent les pages de notre blog. C’est sans doute l’un des auteurs les plus éclectiques et son point de vue sur le djihadisme, à ce titre, est déjà le gage d’un grand intérêt que le contenu de ce livre n’a pas démenti.
Avec ce nouveau livre, Le charme discret du Djihad, F.Willam Engdhal propose de remonter le temps et de se replonger dans les racines de ce djihadisme dont la présentation par les médias confine au simplisme quand elle ne sert pas quasiment officiellement l’agenda de ce conflit de civilisation que semblent tellement vouloir certains dirigeants occidentaux.
L’auteur nous plonge directement dans le vif du sujet de cette Guerre contre la Terreur qui est bien plus une Guerre pour Favoriser la Terreur et l’utilisation massive de ces combattants islamistes importés que l’on retrouve dans tous les conflits depuis l’Afghanistan jusqu’à ce jour en Syrie.
Mais pour comprendre comment l’Empire aura réussi a amener une certaine jeunesse en colère et fanatisée sur les champs de bataille impériaux, il faut se replonger dans l’Histoire de ces deux cents dernières années.
Le livre commence donc par une longue introduction sur l’histoire des flux et des reflux des armées arabes, ottomanes, chrétiennes dont les graines de violence ont germé jusqu’à nos jours. De Bernard de Clervaux jusqu’à Hassan Al-Banna, tant de leaders auront usé et abusé des religions pour mettre des masses d’hommes en mouvement. L’histoire récente n’a bien sûr rien à envier en matière de manipulation, les outils modernes permettant même une plus grande finesse d’approche pour rentabiliser les investissements. La Guerre est un Business et le Djihad est aussi son épée.
William Engdhal, vivant en Allemagne, fait la part belle à la situation de l’islamisation dans ce pays. Cette histoire n’est pas du tout récente, tombant du ciel avec la dernière vague de migrants. Elle plonge ses racines dans les alliances géopolitiques entre une Allemagne contrainte géographiquement en Europe Centrale et un Empire Ottoman qui n’en finit pas de mourir. L’Allemagne nazie hitlérienne saura trouver des alliés au Moyen-Orient pour contrebalancer les effets des accords Sykes-Picot de la fameuse déclaration Balfour notamment les tristement célèbres Frères Musulmans, pendants des wahhabites, contrôlés eux par les anglo-saxons.
L’histoire retiendra que ceux qui ont misé sur le mauvais cheval auront perdu beaucoup dans cette guerre après une déjà longue période d’occupation. Mais l’Allemagne restera après la seconde guerre mondiale un bastion pour permettre aux radicalismes musulmans de tout poil de survivre, déjà financés par les services secrets occidentaux, pour aller porter le Djihad aux confins de l’Asie Centrale et faire saigner l’URSS. La guerre n’attend pas. L’auteur développe particulièrement la création et le développement d’un mouvement dont on a récemment entendu parler, celui de Fethullah Gülen. En autre récompense, ce livre vous donnera les clés pour comprendre les combats internes de l’Islam, entre Qatar, Turquie et Arabie Saoudite, une mine d’or.
Une fois bien posé le contexte historique, la suite du livre est une longue série de description des guerres menées sur le même schéma. Profiter de ces masses musulmanes en colère et inemployées pour les jeter sur tous les ennemis de l’Empire, le communisme d’abord, puis après 1990, les États ne se soumettant pas, ou pas assez vite, au nouvel imperium. Le grand fait d’arme des années 90 aura été d’utiliser l’Afghanistan pour créer cette armée de mercenaires, sacrifiables à merci, pour achever l’Empire Soviétique. Gagnées par l’hubris, les élites anglo-saxonnes aidées par les pétro-monarchies vont pousser leur avantage sans complexes et sans limites. La Bosnie sera la première guerre construite sur ce modèle avant le Kosovo, la Tchétchénie, la Libye et plus récemment la Syrie.
On passera ici sous silence, l’Afrique, la Caucase, les révolutions colorées, jusqu’à l’Ukraine où on retrouve les mêmes ONG ; les mêmes ambassadeurs américains ; les mêmes armées privées ; le trafic de drogue, d’armes, d’êtres humains et d’organes, à grande échelle ; les contrats d’armements sur un fond politico-religieux bien au delà de l’Islam, avec les chrétiens évangélistes aux USA, le sionisme international avec sa filiale Israélienne et ses envies d’expansion, le pan-ottoman qui étend son influence jusqu’aux portes de la Chine, au Xinjiang.
Il est aussi à noter que Bruno Guigne est l’auteur d’une lumineuse préface et que la traduction est non seulement excellente mais que le traducteur et l’éditeur ont enrichi le livre de nombreuses notes en complément de celles de l’auteur déjà fort riches. Ce livre va vous armer pour suivre une actualité tumultueuse dont nos publications ne donnent qu’un modeste aperçu. Il peut aussi être une source pour chercher plus loin, pour développer vos connaissances grâce à la nombreuse bibliographie. Une partie existe en Français aux mêmes éditions demi-lune et sa collection Résistance. J’avais pu vous faire découvrir Daniele Ganser et Les guerres illégales de l’OTAN mais d’autres auteurs sont aussi publiés comme Peter Dale Scott et Thierry Meyssan.
Interview de William F. Engdhal
SF : Merci pour cette interview. Votre livre est un voyage étonnant au cours de ces cent dernières années et même plus. Je vais laisser les lecteurs français le découvrir mais nous sommes maintenant impatients de découvrir le futur. L’histoire se termine juste avant la guerre de Syrie et l’élection de Donald Trump. Comment analysez-vous les événements les plus récents autour de MBS par exemple, la guerre commerciale avec la Chine et le petroyuan ?
WE : Eh bien, ce sont là trois questions extrêmement complexes. Je vais essayer de répondre du mieux que je peux en si peu de mots. Ma propre opinion après avoir suivi les événements d’aussi près que n’importe quel profane le peut, c’est que quelque chose ne colle pas avec toute cette affaire Khashoggi. Ce qui est remarquable, c’est le rôle central que le président turc Erdogan a joué. Il prétend détenir des cassettes accablantes, mais il ne les publie pas, ou il dit les avoir montrées, ou partiellement, nous ne savons pas vraiment, à la directrice de la CIA, Haspel.
D’après leurs récits, les médias de l’establishment mondial considèrent MBS comme un tueur effroyable dans cette affaire. La CIA cible MBS. Le président américain, Donald Trump, le critique aussi mais refuse d’exiger sa démission ou de le déclarer coupable. Il cite les gros contrats d’armement et les emplois américains. La vraie raison, à mon avis, va beaucoup plus loin. Se peut-il que ce cas bizarre, avec tant de questions sans réponse, soit une tentative de la part d’agences secrètes de renseignement, y compris de la CIA, de rompre les relations entre l’Administration Trump et MBS ? Ce qui est remarquable, c’est que la principale source médiatique d’une grande partie des accusations macabres était un site en ligne financé par le gouvernement du Qatar et qui serait proche des Frères musulmans (FM) ou associé à eux, une organisation que MBS et la monarchie saoudienne ont interdite en Arabie saoudite comme menace à la sécurité nationale, et que Erdogan est signalé comme ayant des liens étroits avec ces mêmes Frères et avec le Qatar.
Cela d’autant plus que les mêmes médias grand public qui ont hurlé si fort, sous la houlette de Jeff Bezos, propriétaire du Washington Post et d’Amazon, lié à la CIA, à propos du traitement présumé de Khashoggi par les Saoudiens, ont été silencieux quelques semaines après que le régime saoudien ait tué un autre journaliste. J’estime qu’il y a une énorme bataille entre factions au sein de la famille royale saoudienne et que des personnalités comme Al Waleed, avec ses liens étroits avec Obama et des personnalités politiques américaines clés, ainsi qu’avec Al Qaeda, sont liées au camp opposé.
Nous avons maintenant la décision du président Trump de retirer enfin les troupes de Syrie et les critiques libéraux de Trump protestent. Curieux, n’est-ce pas ? Je soupçonne qu’il y a eu un accord silencieux entre Trump et Poutine à ce sujet en Syrie qui a surpris la faction pro-guerre.
Comme je le documente dans mon livre, les liens entre les Frères musulmans et la CIA remontent à l’immédiate après-guerre à Munich où le chef de la station locale de la CIA a « découvert » un groupe de cadres de la confrérie musulmane qui avait travaillé pour les nazis contre l’Union soviétique pendant la guerre. La CIA a commencé à utiliser ces gens pour ses opérations secrètes. Puis, dans les années 1950, après l’échec de la tentative d’assassinat de Nasser par les FM en Égypte, la CIA a introduit clandestinement les dirigeants des FM en Arabie saoudite où ils ont organisé une fusion de l’idéologie primitive de l’islam sunnite wahhabite avec le programme politique des Frères musulmans, en utilisant les fonds pétroliers saoudiens pour financer la propagation mondiale de l’idéologie militante. Depuis lors, la CIA a joué un rôle secret dans le pilotage de l’agenda de la confrérie musulmane jusqu’à et y compris l’administration Obama où la secrétaire d’État Hillary Clinton a été conseillée par Huma Abedin dont la famille est à un haut niveau des FM en Arabie saoudite et aux États-Unis.
Pour ce qui est de la guerre commerciale avec la Chine et le petroyuan, je préférerais que nous en parlions dans une autre entrevue, car j’aurais besoin de plus d’espace, pour me concentrer sur les questions que vous me posez qui sortent du cadre de mon livre.
SF : Plus précisément, beaucoup de soldats de Daesh sont de retour en Europe, dans le flot des migrants. De nombreuses mosquées sont encore contrôlées par l’Arabie Saoudite ou la Turquie. Doit-on craindre une guerre religieuse en Europe ? Une sorte de scénario algérien.
WE : Je considère plutôt qu’il s’agirait d’une sorte de guerre sociale qui aurait des conséquences désastreuses pour la stabilité en Europe si l’on permettait qu’elle se poursuive. Il y a des ONG politiques, comme celles de Soros, qui poussent délibérément à l’ouverture des frontières. L’essence de la souveraineté pour les nations comme pour les êtres humains est la définition des frontières. Certains milieux politiques, comme autour de l’actuelle chancelière allemande, semblent vouloir supprimer ces frontières. Comme nous le constatons depuis mars 2015, cela a d’horribles conséquences sociales. Comme le voient les citoyens ordinaires, le gouvernement allemand réduit les prestations sociales, l’argent pour les écoles maternelles, les écoles ou les pensions tout en dépensant des dizaines de milliards d’euros de l’argent des contribuables pour nourrir et loger les réfugiés, la plupart étant des jeunes hommes seuls, environ 65%, et la plupart d’entre eux sans compétences ni éducation. En 2017, officiellement, les coûts pour le contribuable s’élevaient à plus de 21 milliards d’euros. On me dit que les coûts cachés amènent l’addition au delà des 30 milliards. Cette perception est, je pense, la principale raison pour laquelle les conservateurs et les sociaux-démocrates du SPD ont tant perdu. Les gens ont perdu confiance en leurs représentants élus.
En Allemagne, on m’a dit que la police avait reçu l’ordre de minimiser la violence des immigrants à l’encontre des citoyens, mais qu’un nombre incalculable de terroristes radicaux de Daesh ou d’Al-Qaïda sont entrés dans l’UE au cours de cette récente vague. J’ai même entendu dire que les membres de Daesh organisent – pour beaucoup d’argent – le trafic maritime en Italie, en Espagne ou ailleurs. Tirez-en vos propres conclusions.
J’ai connaissance d’informations selon lesquelles le gouvernement turc finance de nombreuses mosquées en Allemagne, où la population d’origine turque est le groupe musulman le plus important. Les données sont difficiles à obtenir parce que les mosquées ne sont pas enregistrées. Selon la constitution allemande, il n’y a pas d’obligation d’enregistrement pour les associations religieuses. Mais on estime que l’Union turco-islamique pour les affaires religieuses (DITIB) gère environ neuf cents mosquées dans le pays, y compris la mosquée centrale de Cologne que Erdogan est venu inaugurer plus tôt cette année.
Si Erdogan soutient effectivement les Frères musulmans, de nombreux cercles allemands s’en inquiètent. Le rôle actuel de l’Arabie saoudite dans le financement des mosquées et des prédicateurs de haine en Europe est lié à la Ligue mondiale musulmane financée par les Saoudiens. Il reste à voir si le roi saoudien actuel et MBS sont sincères lorsqu’ils affirment vouloir mettre un frein au financement de l’idéologie salafiste radicale dans le monde. À voir.
En ce qui concerne le scénario pour les États membres de l’UE, si nous regardons la récente réunion de l’ONU à Marrakech sur les migrations pour voir qui est derrière, nous trouvons un groupe mondialiste déterminé à détruire les États-nations par tous les moyens. Difficile à croire, mais regardez les citations de gens comme Peter Sutherland, maintenant décédé.
SF : L’empire mondial, renforcé au Moyen-Orient par les États-Unis, Israël et l’Arabie Saoudite, s’effondre-t-il ? Et la partie la plus faible du système financier est-elle centrée autour de Wall Street ou de la City de Londres ?
WE : Je reformulerais la question si vous me le permettez. La structure géopolitique qui a émergé à Washington et à Wall Street, surtout depuis l’assassinat de JFK par la CIA, s’effondre-t-elle ? Je fais référence en détail, dans mon livre, aux moudjahidines afghans de la CIA et à Oussama ben Laden, qui a toujours été un homme des services de renseignements saoudiens et de la CIA.
Suivez la carrière du prince Turki al-Faisal al Saud qui a dirigé les services de renseignements saoudiens jusqu’à sa démission surprise quelques jours avant le 11 septembre 2001 pour devenir ambassadeur du Royaume Saoudien à Londres, puis à Washington. Dans les années 1980, il a dirigé la carrière de Ben Laden à la demande de la CIA. Ou encore celle du prince Al-Waleed bin Talal, qui possède un gros morceau de Citibank à Wall Street, de News Corporation, le réseau de Murdoch ou de la 21st Century Fox d’Hollywood et de Facebook. Il faisait partie des personnes arrêtées par MBS en novembre 2017 pour blanchiment d’argent, corruption et extorsion. Il est rapporté aux États-Unis qu’al-Waleed a été l’un des principaux « contributeurs » pour les membres du Congrès américain ou d’hommes politiques tels que Obama. Je suis de plus en plus d’avis que cette cabale post-1945 ou post-1963 est en crise profonde. Si les enquêtes en cours sur la Fondation Clinton pour des activités présumées criminelles et peut-être traîtresses alors qu’Hillary Clinton était secrétaire d’État aboutissent à de véritables condamnations, cela aura un impact dévastateur sur ce réseau mondial. Ce groupe contrôle Wall Street, la Fed et la City de Londres. Reste à voir jusqu’à quel point il est faible.
SF : Après avoir lu ou écrit tant de livres, tant d’articles, quelle est votre opinion sur l’Islam ? Une religion mal comprise ? Un outil politique pour conquérir le monde ? Une réaction saine au mouvement de colonisation des élites occidentales ?
WE : Je pense qu’il y a eu un changement visible majeur dans certaines parties du monde musulman, en particulier dans les années 1980 et 1990, avec l’émergence d’un mouvement d’islam politique et radical. Cela revient à ce que je décris dans le livre comme le « mariage infernal » négocié par la CIA, pour amener les Frères musulmans en Arabie Saoudite afin de créer une propagation politique mondiale de cette idéologie enveloppée dans une robe wahhabite. Aujourd’hui, cette opération menace la paix dans de nombreuses régions du monde. Il est important de comprendre le rôle de la CIA en particulier, des figures clés comme Graham E Fuller, dans ce vaste projet. Ils étaient derrière Hillary Clinton et le « printemps arabe » de la CIA de l’époque Obama.
Les liens entre la Secrétaire d’État Clinton, Obama, Huma Abedin et les Frères musulmans ont été largement documentés. Une telle radicalisation fanatique crée sa propre dynamique. Les Frères musulmans, depuis leur création en Égypte dans les années 1920, ont toujours été un mouvement politique se cachant derrière une façade religieuse. Ça n’a jamais été sain. Pendant la guerre, l’un de ses personnages clés, le Grand Mufti de Jérusalem travailla avec Himmler pour tenter d’exterminer autant de Juifs que possible, parfois même plus que ce que Himmler voulait. Si vous pensez « franc-maçon » en pensant Frères musulmans, beaucoup de choses s’éclairent à mes yeux.
SF : Vous savez avec ce livre et le travail de votre traducteur que votre analyse est bien connue par le mouvement anti-système dans le monde francophone. Que pensez-vous de ce monde « français » ? Et aussi sur le récent mouvement « Gilet Jaune » ?
WE : Je suis ce mouvement du plus près possible, étant donné que les médias allemands grand public occultent la plupart des aspects des protestations du mouvement des Gilets Jaunes. Ce que j’entends des manifestants français, c’est qu’il ne s’agit plus maintenant de taxes sur l’essence. Cela se transforme en une protestation majeure contre des décennies de pillage systématique de l’économie française, de la prétendue mondialisation, de la prise de contrôle des banques françaises, de la corruption politique hors de contrôle. Le banquier Macron n’a aucun contact avec sa nation. C’est ce que je ressens. Si c’est vrai, c’est la plus grande peur de ces cercles d’élite, une population qui pense, qui est éveillée. Je vois des preuves de sales tours, des agents provocateurs qui essaient de qualifier les manifestants de violents, mais cela ne semble pas fonctionner.
SF : Selon votre page Wikipedia, vous vivez en Allemagne…. Vous avez une position intéressante pour analyser les deux sociétés, allemande et américaine. Que pensez-vous d’elles ?
WE : Essentiellement la même maladie, la financiarisation et la mondialisation des deux pays créent la même polarisation entre le 1 % supérieur et le reste. La classe moyenne est en train d’être détruite, la pauvreté s’accroît, les villes font faillite, car des entreprises comme Amazon ou Walmart détruisent les économies locales. La qualité des aliments est détruite par les OGM et les herbicides comme le glyphosate. La plupart des gens ont l’impression que les choses empirent, mais ne voient pas encore pourquoi. La raison pour laquelle Trump est devenu président est qu’il était le seul homme politique en Amérique à parler de cela dans un langage avec lequel le peuple pouvait être d’accord. Reste à voir s’il tiendra ses promesses. S’il le fait, il obtiendra un second mandat.
SF : Y a-t-il un « écho » dans les médias grand public du mouvement français des « Gilets Jaunes » dans leurs médias ?
WE : Si par écho, vous voulez dire un reportage honnête ? Non. Les médias grand public cherchent désespérément à occulter la dimension réelle des protestations du mouvement « Gilet Jaune ».
SF : Aussi du point de vue démographique, moins de WASPs aux USA et moins d’Allemands en Allemagne, que pensez-vous de ces deux destins de la « vieille » population ?
WE : C’est un thème complexe. La plupart des pays industrialisés ainsi que la Chine et d’autres pays traversent une crise démographique et un déficit de nouvelles naissances. La cause est complexe, mais il est clair que l’inquiétude économique de la population au fil des ans va jouer un rôle important.
SF : Merci
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