Par Paul Schmutz Schaller −Mai 2019 − Source PaulsPoliticalBlog
Dans un texte publié le 21 octobre 2015, j’avais décrit quelques critiques à l’égard de la pensée occidentale actuelle : le manque de modestie ; le manque d’ambition ; la peur de la confrontation ; le manque de respect envers soi-même. J’aimerais ajouter un point. Il s’agit de l’incapacité complète de reconnaître qu’on est une société faible.
Au niveau individuel, ces dernières décennies, on a passablement discuté la nécessité de se confronter avec ses propres faiblesses. Se voir soi-même comme indestructible n’est pas une attitude saine et solide. Que l’orgueil précède la chute est une vérité ancienne.
Au niveau de la société, cette même discussion est totalement absente. Dans la politique, dans les médias, mais aussi dans les discussions entre les gens « ordinaire », on n’arrête pas de constater la conviction profonde que la Suisse et les autres sociétés occidentales sont de loin supérieures aux autres sociétés. C’est une attitude irrationnelle et maladive. Probablement, elle sera suivie par une panique collective, au moment où le château de cartes de cette idée de suprématie s’effondra. Au moment, où les réalités vont devenir trop importantes pour être ignorées.
Ces jours à Beijing, la « Conférence sur le dialogue des civilisations asiatiques » a eu lieu. Dans son discours, le président chinois Xi a souligné quatre points : faire preuve de respect mutuel et traiter à égalité chaque civilisation ; apprécier la beauté de toutes les civilisations ; adhérer à l’ouverture, à l’inclusivité et à l’apprentissage mutuel ; évoluer avec son temps.
Dans les pourparlers commerciaux entre la Chine et les États-Unis, le côté chinois insiste pour qu’ils soient basés sur l’égalité. D’autre part, les États-Unis – et les médias occidentaux en général – ne voient ces pourparlers que sous un angle de domination et de soumission.
À l’instar de la Chine, l’Iran reste détendu et confiant face à l’attitude agressive des États-Unis. Répondant aux menaces de ces derniers, Khamenei disait : « Cette confrontation n’est pas militaire car il n’est pas établi qu’une guerre sera déclenchée. Personne ne cherche la guerre, ni nous, ni eux. Ils savent bien qu’ils n’auraient aucun intérêt à déclencher une guerre. Cette confrontation est celle des volontés, et notre volonté est la plus forte parce que nous nous soumettons au décret de Dieu, ce qui renforce d’ailleurs notre volonté. … Regardez bien comme les ennemis se trompent dans leur évaluation de la situation. Leur président dit : il y a une manifestation tous les vendredis à Téhéran contre l’ordre du pouvoir. Alors que premièrement, il ne s’agit pas de vendredis, mais de samedis ; et deuxièmement, c’est à Paris et pas à Téhéran. »
Je considère qu’aujourd’hui, des sociétés comme la chinoise et l’iranienne sont plus saines, plus rationnelles et plus solides que les sociétés occidentales.
Paul Schmutz Schaller
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