C’est à Israël et à ses alliés qu’il incombe de mettre fin au génocide, et non à leurs victimes


Par Caitlin Johnstone – Le 16 octobre 2025 – Source Blog de l’auteur

Il n’est jamais légitime de refuser d’aider des civils affamés. Cela n’a jamais été légitime, à aucun moment.

C’est l’un des aspects agaçants du débat sur l’affirmation ridicule d’Israël disant que le Hamas accumule les cadavres des otages afin d’atteindre un objectif quelconque, ce qui justifierait de réduire l’aide à Gaza à titre de punition : la conversation passe sous silence le fait qu’il n’a jamais été légitime pour Israël de refuser l’aide humanitaire à Gaza. Débattre de la question de savoir si Israël a raison ou tort de refuser l’aide dans ces circonstances spécifiques revient à supposer tacitement qu’il pourrait être juste de refuser l’aide dans certaines circonstances.

Écouter les justifications d’Israël pour expliquer pourquoi il doit infliger des abus monstrueux aux Palestiniens revient à supposer qu’il existe des circonstances dans lesquelles ces abus monstrueux pourraient être acceptables. Or, ce n’est tout simplement pas le cas.

Il n’a jamais été légitime de priver intentionnellement des civils de l’aide humanitaire dont ils ont besoin pour survivre. Il faut leur venir en aide.

Il n’a jamais été légitime de tirer sur des non-combattants parce que vous avez décidé qu’ils avaient franchi une sorte de ligne pour pénétrer dans une zone interdite. Il n’a jamais été légitime de tirer sur des non-combattants.

Il n’a jamais été légitime de commettre un génocide. Israël doit simplement mettre fin au génocide.

La responsabilité de mettre fin à un génocide incombe à la partie qui le commet. Ce n’est pas aux victimes du génocide qu’il incombe d’y mettre fin en remplissant certaines conditions. Cela devrait aller de soi.

Il est révoltant de voir tout le monde se laisser entraîner dans ces débats pour savoir si Israël doit ou non reprendre le génocide parce que le Hamas a refusé de désarmer, parce qu’il n’a pas rendu les corps des otages, parce que telle ou telle exigence de cessez-le-feu n’a pas été satisfaite, ou pour d’autres raisons encore. Israël n’a jamais eu besoin de commettre un génocide. Il doit cesser de commettre un génocide.

Le monde ne devrait pas se plier en quatre pour s’assurer que l’État qui commet un génocide soit satisfait des conditions dans lesquelles le génocide prend fin. Le monde devrait punir sévèrement l’État qui commet un génocide jusqu’à ce qu’il cesse. Ce serait la véritable paix. Ce à quoi nous assistons actuellement n’est qu’une mauvaise blague.

Et bien sûr, cette véritable paix ne voit pas le jour parce que les puissants États occidentaux qui ont soutenu le génocide pendant tout ce temps s’en accommodent parfaitement. Leurs industries d’armement tirent profit du génocide. Les dirigeants de leur empire jouissent de la domination d’une région géostratégique cruciale. Ils dorment comme des bébés la nuit, car ils ne considèrent pas les victimes du génocide comme des êtres humains.

Nous nous retrouvons donc à faire cette danse ridicule où nous disons : « D’accord, peut-être que le génocide pourrait cesser si les victimes du génocide acceptaient les conditions X, Y et Z et ne faisaient pas trop d’histoires au sujet du fait d’être tuées en moins grand nombre chaque jour. »

C’est de la folie. C’est la chose la plus folle que l’on puisse imaginer. Nous vivons dans un véritable asile de fous.

Caitlin Johnstone

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

   Envoyer l'article en PDF