Mars 2025 – Source Nicolas Bonnal
La France des cafés du commerce et de la presse intello est contente, fêtant son retour du refoulé. Elle peut se remettre à haïr les ricains la bave aux lèvres, presque autant que les russes. Et une fois qu’on aura aisément mis la pâtée aux russes avec les mille milliards de mémère Ursula, on ira foutre leur branlée aux Yankees, au Groenland ou ailleurs.
J’avais cité la lettre d’Himmler à de Gaulle lui intimant l’ordre de se rapprocher de l’Allemagne pour éviter d’être liquidé par les soviets ou par les américains. La construction européenne basée sur le couple franco-allemand part surtout de là. Aujourd’hui l’Europe est à nouveau en guerre contre la Russie et elle est déchaînée contre les USA. La brutalité et la facilité avec laquelle notre minable classe politique et notre presse bien-aimée se sont retournées contre les USA ont quelque chose de presque comique. Comme l’homme qui tire plus vite que son ombre, l’Europe-divine-bureaucratie a dégainé plus vite que son ombre contre l’Amérique, et renforcé sa guerre contre sa population (carbone, migration-invasion, vaccin, digital, etc.) et si possible contre la Russie, Russie qu’elle hait encore plus depuis que la Moscovie est épargnée par Trump. On en revient à l’atmosphère des années 1942-45 quand l’Europe (continent autoproclamé finalement, comme si ce mot voulait toujours dire quelque chose, relisez la lettre de Lord Chandos…) livre un combat hitlérien à mort contre les méchants russes et les vulgaires-matérialistes américains.
Philippe Roger dans son livre sur l’anti-américanisme m’a aidé à me clarifier dans mon propre anti-américanisme (on l’est tous, à quelques degré que ce soit) et à voir surtout le vide ontologique et philosophique qui se cache derrière. Car qu’espérait-on mettre à la place ? Le fascisme ? Le socialisme national-européen (on y revient) ? Le nouveau catholicisme médiéval ? Après tout si ceux qui détestent les russes et les américains à ce point avaient eu des c…, ils n’avaient qu’à se battre à côté des SS et contre les huns et contre les autres. Mais non : ils se sont fait envahir, et puis ils râlent contre leurs nouveaux envahisseurs.
Ce n’est pas qu’il faille l’être trop non plus, pro-américain. Le livre de Roger péchait par son approche haineusement anti-antiaméricaine et par son caractère systématique-messianique qui tel Macron ou Sarkozy lui fait rejeter tout ce qui n’est pas américain – et ce alors que les grands esprits américains (voyez mes textes) ont été le premiers à cogner contre leur modèle. D’un autre côté on sait tous que c’est du Grand Large comme dit l’autre que vient souvent la liberté et l’inspiration, surtout du reste pour les gens de droite. Mieux vaut une droite libertarienne et individualiste que pas de droite du tout. Taper sur l’Amérique alors que l’Europe est un continent zombi et démographiquement condamné, livrable à la démagogie populiste-pseudo-nationaliste, n’a plus de sens.
Certains diront que c’est à cause de Trump, ce qui n’est pas vrai ; car il faut reconnaitre que l’anti-américanisme, surtout le plus gauchiste, le plus anti-raciste, le plus anti-militariste a chez nous la vie dure. Il est une marque de vulgarité et de conformisme intellectuel. Sa nullité est d’ailleurs telle à cet anti-américanisme que quand il a été retourné sous les années Obama-Biden il s’est montré encore pire. Le philo-américanisme des élites miteuses post-gaullistes (ah, Villepin…) ou néo-socialistes, euro-mondialistes et féministes-antiracistes-anti-pétrole etc. a été marqué par une soumission sans égale. Et là que Trump avec sa bouffonnerie et sa maladresse présumées déçoit un peu ses fans, on en revient à un anti-américanisme minable, de façade, du type Glucksmann. Cette amibe insultait les français il y a un an, se sentant mieux disait-il à NY que dans un village du Poitou. Et là il réclame la statue de la Liberté (sûr qu’ils vont la lui donner !).
J’avais remarqué un déchainement de l’anti-américanisme sous le fils Bush parce que ce dernier, en plus de sa guerre contre l’Irak, exaspérait les libéraux et les gauchistes en occident. Et l’Amérique redevenait ce pays qu’on doit détester parce qu’il est, rappelle Philippe Roger, à la fois raciste (ah, le KKK…) et multiracial. Et me souviens de salons de livre où je trainais mes bottes de jeune écrivain déjà blasé : et je découvrais un anti-américanisme rabique, moi qui en étais resté à Bernanos, Céline et Evola. Une haine totale, hallucinée, venue de la Gauche et de ses guillotines et qui marquait d’ailleurs une haine du blanc digne de celle de l’administration Biden.
La catastrophe comme on sait est venue après Bush (qui respectait les russes, comme presque toutes les administrations républicaines – voyez Nixon, Reagan, Bush donc ou Trump) alors que nos Démocrates, proches voyous de nos socialos européens toujours au pouvoir, ne désirent qu’une extermination nucléaire pour appâter leur parterre télé et satisfaire leur fantaisie humanitaire.
Et comme tous nos couillons de la télé veulent livrer bataille aux russes et aux américains, on terminera en rappelant ces lignes de Plaute dans son immortel Soldat fanfaron.
PYRGOPOLINICE, à ses esclaves. Rendez mon bouclier plus brillant que les rayons du soleil par un beau jour, afin que dans l’occasion, sur le champ de bataille, son éclat éblouisse les regards de l’ennemi. Je veux consoler cette bonne rapière, qu’elle ne gémisse plus, qu’elle ne perde pas courage, voilà trop longtemps que je la porte oisive à mon côté ; la malheureuse, elle est impatiente de faire un hachis de nos ennemis.
J’oubliais ; comme on citait Himmler… :
A moi-même, Himmler fait parvenir officieusement un mémoire qui laisse apparaître la ruse sous la détresse. “C’est entendu ! Vous avez gagné”, reconnaît le document. “Quand on sait d’où vous êtes parti, on doit, général de Gaulle, vous tirer très bas son chapeau… Mais maintenant, qu’allez-vous faire ? Vous en remettre aux Anglo-Saxons ? Ils vous traiteront en satellite et vous feront perdre l’honneur. Vous associer aux Soviets ? Ils soumettront la France à leur loi et vous liquideront vous-mêmes… En vérité, le seul chemin qui puisse mener votre peuple à la grandeur et à l’indépendance, c’est celui de l’entente avec l’Allemagne vaincue. Proclamez-le tout de suite !
Ce qui est marrant aussi finalement, pour ceux qui n’ont que le mot gaullisme à la bouche, c’est de voir les conséquences calamiteuses qu’aura prochainement cette force de frappe nucléaire que le monde entier nous envie (comme la sécu) : tous aux abris. Le pion actuel de l’Elysée était hautement prévisible tout de même. Et au pays de Pyrgopolinice (le soldat fanfaron de Plaute donc) il ne fallait pas trop jouer avec les allumettes.
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Sources
- https://www.amazon.fr/puissance-apocalyptique-Essais-folie-am%C3%A9ricaine/dp/B0CVDFV4TN/ref=sr_1_1
- https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Soldat_fanfaron_(trad._Sommer)
- https://www.dedefensa.org/article/les-origines-nazies-du-couple-franco-allemand