Le fantôme dans la machine


Par James Howard Kunstler – Le 7 septembre 2020 – Source Clusterfuck Nation

Quand le rasoir d'Ockham est à double tranchant

Le mystère persistant de l’élection de 2020 est de savoir comment il se fait que le Parti Démocrate, désireux de reprendre le pouvoir avec tant de zèle, s’est donné du mal pour désigner un candidat plus faible que le fantôme de Millard Fillmore. Si l’on se réfère au Rasoir d’Ockham, on pourrait en conclure que Joe Biden était tout simplement le meilleur d’entre eux – un argument irréfutable en faveur de l’extinction nécessaire du parti.

Le coup d’envoi de la Fête du travail marque le début de la haute saison de campagne et Old White Joe est sorti de sa tanière sous un rocher quelque part pour éblouir un public de six ou huit journalistes sympathiques posés en formation de « distanciation sociale », tandis que les troupes de choc Antifa et BLM du parti adoucissent les électeurs, dans le reste du pays, avec des émeutes, des incendies criminels et des pillages pour gagner des voix. Il y a là une recette pour le succès politique !

Il faut se demander comment la clique des acteurs de l’État profond de Washington DC, qui sont derrière ce fiasco, a pu élaborer un plan aussi stupidement inepte… mais voilà ! Apparemment, ils élaborent maintenant d’autres plans pour faire entrer Old Joe à la Maison Blanche, en force, avec une « révolution colorée » – c’est-à-dire une fausse révolte populaire orchestrée comme dans l’opération du Maidan de changement de régime de l’Ukraine en 2014. En fait, comme le rapporte Revolver News, la même équipe de démolition composée de fonctionnaires du Département d’État américain, d’espions, d’insurgés sous contrat et d’intrigants d’ONG sponsorisés par George Soros est derrière le « Projet d’intégrité de la transition » US 2020 visant à lancer un coup d’État post-électoral américain contre M. Trump, quelle que soit la manière dont se dérouleront les élections.

Le plan a été diffusé sur Internet ce week-end. Tout le monde sait exactement à quoi s’attendre maintenant : une victoire électorale de M. Trump le 3 novembre, suivie d’une marée de votes post-électoraux par correspondance pour Old Joe… une longue bataille, interminable et sûrement peu concluante, pour essayer de valider des millions de cachets et de signatures… et une série de manigances gérées par l’organisation Lawfare dans les législatures des États pour changer les listes électorales des collèges. Et toutes les objections de M. Trump et de son parti seront qualifiées de trahison fasciste soutenue par Poutine.

Cela aura-t-il pour conséquence que M. Biden se glissera dans le bureau ovale ? Non, cela provoquera une quasi guerre civile qui durera des années et qui achèvera certainement les institutions de la république fédérale ainsi que ce qui restera de l’économie américaine. Est-ce vraiment ce que vous voulez tous, Nancy Pelosi, Hillary & Bill Clinton, Barack Obama, Adam Schiff, Bill Kristol, David Frum, Dean Baquet, et cinq cents autres dégénérés politiques séditieux ?

L’une des pièces maîtresses de l’opération est la manifestation de 50 jours prévue à partir du milieu du mois sur la place Lafayette, en face de la Maison Blanche. On est censé s’attendre au spectacle habituel à la Hieronymus Bosch avec les Antifa / BLM : feux d’artifice, porte-voix, lasers, bouteilles d’eau volantes, danses de transsexuels, statues renversées, clôtures brisées. Cette foule enragée et ses « alliés » du Parti Démocrate tentent depuis six mois de produire une récolte de martyrs de style Kent State aux mains de la police pour horrifier la conscience de la nation… mais jusqu’à présent, pas de chance.

Au lieu de cela, ils doivent se contenter d’une succession de voyous drogués qui résistent violemment à leur arrestation et se font tirer dessus ou tuer dans le processus. Le dernier en date, un certain Daniel Prude de Rochester, New York, est en fait un cas de rattrapage de mars dernier, une sorte de joueur sorti du banc pour « la Résistance », mis dans le jeu pour contrer la mauvaise publicité du meurtre du 3 septembre à Portland, Oregon, d’Aaron Danielson par le « 100 % Antifa » Michael Forest Reinoehl.

Dans l’affaire à Rochester, la police a d’abord été contactée par le frère de la victime après que M. Prude ait « agi de façon erratique », notamment en plongeant tête première dans une volée d’escaliers. Après une évaluation dans un hôpital de Rochester, M. Prude est rentré chez lui, a encore paniqué et a enlevé ses vêtements dans la rue. La police est revenue sur les lieux. Lors de son arrestation, M. Prude s’est exclamé : « Donnez-moi ce pistolet » et a craché sur les policiers. Comme l’épidémie de Covid-19 avait commencé des semaines plus tôt, les policiers ont mis une cagoule à M. Prude pour éviter les projections de fluides corporels et l’ont maîtrisé physiquement. Au cours de ce processus, il est devenu inconscient et huit jours plus tard, il a été déclaré mort. Bien entendu, sa mort a été déclarée « homicide », avec « délire agité et intoxication aiguë par la phencyclidine », ou PCP (alias « poussière d’ange »), répertoriés comme « facteur contributif ». Aujourd’hui, des mois plus tard, les forces des BLM et des Antifa sont mobilisées et procèdent à une émeute, détruisant une autre ville gouvernée par le Parti Démocrate.

Voici donc une stratégie électorale très intelligente : semer autant de destruction que possible dans les villes qu’ils contrôlent afin que les électeurs rejettent naturellement la faute sur l’autre parti, dirigé par son candidat, le méchant président Trump. Est-il possible que ce plan ne fonctionne pas ? Que les électeurs tirent peut-être des conclusions différentes – comme s’ils devenaient conscients de l’agitation séditieuse qui leur est faite, et peut-être en ont-ils un peu marre ?

La prochaine « manifestation » de Lafayette Square sera intéressante. Le gouvernement américain a transféré la gestion de Washington DC à un conseil municipal et à un maire en vertu de la loi sur l’autonomie du district de Columbia de 1973. Les États-Unis conservent certaines prérogatives pour la sauvegarde des bâtiments, monuments et autres installations fédérales. Le maire de Washington DC, Muriel Bowser, a fait preuve d’un manque d’initiative pour contrôler la violence de la foule lors des émeutes de juin. Laissera-t-elle cela se reproduire pendant la période électorale ?

Jusqu’à présent cette année, M. Trump a permis au Parti Démocrate de se déshonorer en soutenant plus ou moins explicitement les foules et les émeutes dans tout le pays. A Washington, ils le mettront au défi de franchir cette ligne, en espérant peut-être que les agents fédéraux de maintien de la paix interviendront et produiront enfin cette récolte de martyrs utiles que la « Résistance » attend. Personnellement, je ne pense pas que les électeurs soient susceptibles de blâmer le président pour avoir pris des mesures contre une nouvelle anarchie violente dans la capitale du pays. Vous souvenez-vous de ces mots du serment d’entrée en fonction, par hasard : préserver, protéger et défendre ? Pendant ce temps, Old White Joe sera là, à faire autant pour son pays que le fantôme de Millard Fillmore.

Too much magic : L'Amérique désenchantéeJames Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan pour le Saker Francophone

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