Par James Howard Kunstler – Le 4 octobre 2019 – Source kunstler.com
Parfois, si vous ouvrez une porte assez grande et que vous vous tenez sur le pas de la porte, elle va se refermer et vous fouetter le cul – c’est là qu’Adam Schiff (D-CA), le Représentant et si maladroit roi des bourdes, se retrouve en fin d’une semaine fatigante de dissimulation dans le dossier du WhistleGate [Scandale du lanceur d’alertes, NdT]. Depuis longtemps déjà, sa partenaire réticente dans la dernière manœuvre de destitution, la Présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, doit se sentir un peu prise au piège alors que chaque fil conducteur de l’histoire mène à une autre tromperie exposée par Schiff, l’inspecteur Clouseau des politiques de destitution.
Peut-être que la lecture d’une version alternative de la réalité de la transcription téléphonique de l’échange Trump-Zelensky n’était pas une si bonne idée après tout, puisqu’il a lu dans le dossier la preuve de sa propre mauvaise foi. Ce qui était en cause, bien sûr, ce sont les paroles du président, et en substituant quelque chose d’autre que cela, et en l’inscrivant au procès-verbal, le représentant Schiff a établi une preuve prima facie pour le rejet de sa propre cause contre Trump. De toute façon, ça sent la malfaisance.
Et puis il y a le prétendu « lanceur d’alertes ». L’identité de cette figure obscure ne peut pas être cachée indéfiniment. Il peut même ne pas exister et, s’il existe, la classification comme lanceur d’alertes peut ne pas s’appliquer aux mesures prises par lui, ou elle, et ses gestionnaires. Il/elle a été officiellement décrit(e) comme un agent de la CIA détaché(e) à la Maison-Blanche pendant un certain temps pendant les années Obama, qui a pu être réintégré(e) à la Maison-Blanche sous prétexte d’une expertise particulière, disons des affaires ukrainiennes. Cela suggère son origine en tant qu’outil de John Brennan. C’est-à-dire que l’ancien chef de la CIA attend maintenant nerveusement le règlement juridique de ses intrigues dans l’affaire du RussiaGate. Le WhistleGate est peut-être le dernier stratagème désespéré de Brennan pour écarter les poursuites, une porte [Gate] trop loin.
Pour quoi faire ? Pourquoi ne pas utiliser la CIA pour espionner des citoyens américains sur le sol américain, ce qui est expressément interdit par la loi, et ça serait une très mauvaise nouvelle si le type qui dirigeait tout le business l’avait autorisé, et pas juste un chef de section d’un bureau de gestion des barbouzes. Le FBI peut le faire et lancer des mandats, mais pas la CIA. Ce qui est peut-être plus troublant, c’est de savoir qui a autorisé Brennan à faire cela. Le nom de Barack Obama vous dit quelque chose ? Il s’est tellement perdu de vue ces derniers mois qu’il est devenu aussi obscur que James Knox Polk dans la mémoire du public. Beaucoup pourraient avoir oublié qu’il a joué un rôle dans le RussiaGate.
La première victime du WhistleGate est le candidat Démocrate en tête du parti Démocrate à la présidentielle de 2020, Joe Biden, qui pourrait maintenant passer sa retraite à faire des acrobaties confuses et chaotiques devant les tribunaux fédéraux pour trafic d’influence en relation avec son fils, R. Hunter Biden. Je soupçonne que les Démocrates sont heureux de se débarrasser de l’oncle Joe, qui avait du mal à s’exprimer avec en permanence « une ânerie au bord des lèvres ». Aujourd’hui, ils sont coincés avec des candidats qui se consacrent à l’ouverture des frontières, à la gratuité des soins de santé pour les sauteurs de frontières et à des expériences politiques totalement folles empruntées au livre de jeu d’Herbert Marcuse. Bonne chance avec ça.
D’ailleurs, que se passerait-il s’il s’avérait qu’il n’y a pas de lanceur d’alerte, que ce n’était qu’une fiction, une invention de l’Inspection générale du renseignement pour Adam Schiff, ses avocats et divers autres joueurs sur le banc du Deep State ? Cela peut paraître étrange, mais il est quand même le député de Hollywood. On le saura bien assez tôt. Entre-temps, il semble que le lanceur d’alerte présumé et son responsable en chef, l’inspecteur général de la communauté du renseignement (ICIG) Michael Atkinson, n’ont pas respecté les procédures appropriées pour signaler la plainte par la voie hiérarchique, sans parler de l’accumulation de documents incomplets qui attestent de la plainte. Rappelez-vous qui est Michael Atkinson : l’ancien conseiller juridique de John P. Carlin, qui était procureur général adjoint pour la sécurité nationale pendant les premiers mois de l’opération RussiaGate à l’été 2016, et avant ce chef de cabinet, … attendez… oui … Robert Mueller, quand il était directeur du FBI. Commencez-vous à remarquer une bande de hauts fonctionnaires qui se bousculent pour se couvrir les fesses les uns les autres ?
Intéressants jours à venir alors que cette vague féconde de malversations s’infiltre dans les sinistres semaines d’octobre, qui culmineront avec Halloween. Ce sont les semaines où le rapport de l’inspecteur général du Ministère de la Justice sur les manigances des tribunaux de la FISA sera déposé. C’est aussi le mois de la date limite absolue du Brexit. Cette boule de poils dans Old Blighty peut sembler insouciante ici, mais elle contient suffisamment de puissance explosive pour déstabiliser le système bancaire européen et, avec lui, celui des États-Unis, ce qui mènerait à une action plutôt effrayante sur les marchés obligataires et boursiers au moment précis de l’année où des accidents comme celui-ci surviennent.
Et puis, plus profond dans les entrailles de la terre, comme Hadès et Thanatos, se dressent les figures funéraires de Barr et Durham, dont le silence même, ces nombreux mois, doit donner des vapeurs à cette clique de monstres souterrains qui ont préparé le coup pour renverser le président, et bâclé le travail.
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par jj pour le Saker Francophone