Par Ray Starmann – Le 21 avril 2017 – Source usdefensewatch.com
L’armée américaine qui a remporté l’opération Tempête du Désert ou la Première Guerre du Golfe en 1991 était une armée spectaculaire, une armée industrielle gigantesque, avec des armements de haute technologie et un personnel bien formé, qui, lorsqu’elle a été appelée au front, a remporté la victoire avec la vitesse de Patton et l’élan de Teddy Roosevelt .
Surplombant le vaste carnage sur 12 kilomètres de l’autoroute de la mort au Koweït, destruction causée par l’US Air Force et la Navy, des forces qui ne ressemblent maintenant presque plus à ce quelles étaient alors, un sergent du 7e de cavalerie a remarqué : « L’Amérique en aura certainement pour son argent, avec ces deux-là. »
En 44 jours, la plus grande force militaire réunie par les États-Unis et ses alliés depuis le débarquement en Normandie a détruit la quatrième plus grande armée du monde, dans une guerre aérienne et terrestre fabuleusement exécutée, brillamment dirigée, dans les sables du Moyen-Orient.
Les fantômes du Vietnam ont été vaincus par des hommes qui ont connu les horreurs et les erreurs stratégiques de cette guerre et ont inculqué ces leçons aux gradés qui ont mené cette opération.
Le général Colin Powell et le défunt général Norman Schwarzkopf ont tous deux servi à plusieurs reprises au Vietnam et leurs expériences les ont rendus très sceptiques sur la presse et ses intentions.
Par conséquent, aucun journaliste n’a été intégré avec des unités de combat pendant cette guerre.
Le monde a eu une version édulcorée d’une guerre, comme un jeu vidéo Nintendo ; bien que courte, il y a eu beaucoup des sales éléments des guerres passées, même si cela a semblé n’être rien d’autre qu’une promenade de santé high tech.
Parce qu’il n’y avait pas de journalistes sur le terrain, le monde n’a jamais vu HR McMaster, le conseiller à la sécurité nationale du président, qui était alors capitaine du 2e régiment de cavalerie blindée, luttant contre la division Tawakalna de la Garde républicaine, sur la ligne de front maintenant célèbre appelée la 73 Easting.
Sur le flanc gauche de McMaster, les scouts du 4e Escadron de la 7e Cavalerie luttaient aussi contre la Tawakalna et les fantômes de Little Big Horn, dans un morceau de paysage désertique nommé « Phase Line Bullet« .
Plus tard cette nuit-là, les batteries et les chars de la 1ère Division d’infanterie, la Big Red One, ont frappé la garde à « Objective Norfolk » et, avant la fin de la nuit, se sont trouvés engagés dans des zones proches à se battre avec des gardes fanatiques, dans un endroit que la plupart d’entre eux veulent oublier. Mais ils ne le peuvent pas. Deux jours auparavant, la Big Red One avait passé les heures d’ouverture de la guerre à enterrer les Irakiens vivants dans des tranchées, avec les bulldozers.
Le jour J +3, la 1ère division blindée des États-Unis a martelé la division irakienne Al-Medina de la garde républicaine, à un endroit connu sous le nom de Medina Ridge. La bataille de Medina Ridge fait date comme la plus grande bataille de chars depuis Koursk en 1943.
Sur le flanc gauche du VIIe Corps du lieutenant-général Fred Franks, il s’agissait du XVIIIe Corps aéroporté, qui comprenait la 24e Division d’infanterie mécanisée. La 24e mécanisée était dirigée par le général de division Barry McCaffrey, extrêmement agressif, très compétent et certainement non politiquement correct.
Les deux premiers jours de la guerre terrestre, la 24e mécanisée a traversé le désert irakien, en direction de ses objectifs dans la vallée du Tigre-Euphrate.
Le 26 février 1991, la 24e mécanisée a avancé dans la vallée et a capturé les aérodromes irakiens à Jabbah et Tallil. Sur ces aérodromes, elle a rencontré une résistance des 37e et 49e divisions de l’infanterie irakienne, retranchées, ainsi que de la 6e division mécanisée Nabuchodonosor de la Garde républicaine irakienne. La 24th Task Force Tusker a attaqué des forces irakiennes enterrées le 26 février pour s’emparer de la position 143, en séparant efficacement la ligne de communication de la vallée irakienne de l’Euphrate vers le théâtre d’opération du Koweït et en détruisant les principaux éléments de combat du commandement de l’élite des Forces de la Garde républicaine irakienne, la 26e Brigade commando. Malgré la résistance la plus féroce de la guerre, la 24e Division d’infanterie mécanisée a détruit les formations irakiennes et a capturé les deux aérodromes le lendemain. La 24e s’est déplacée vers l’est avec le VII Corps et a engagé plusieurs divisions de la Garde républicaine irakienne le dernier jour du conflit.
Deux jours après la fin de la guerre du Golfe, le 2 mars 1991, la Division irakienne Hammourabi de la Garde républicaine, qui se retirait vers le nord en convoi sur 8 km, a engagé des éléments de la 24e mécanisée. McCaffrey a ordonné à sa division de détruire les Hammourabi et, à la fin de la journée, la 24e Mech avait anéanti la division, détruisant 187 véhicules blindés, 43 pièces d’artillerie et plus de 400 camions. La bataille de Rumaila Oilfield a été une vitrine classique du type d’agression guerrière que les hauts responsables de l’armée américaine avaient l’habitude de montrer, mais qui, à l’époque du prince parfumé avec des étoiles, a presque disparu. Barry McCaffrey tiendrait environ cinq minutes en service actif aujourd’hui, tout comme Norman Schwarzkopf.
McCaffrey et Schwarzkopf sont le genre de généraux qui gagnent les guerres. Que font les généraux maintenant?
Pourtant, le monde n’a vu aucune de ces batailles en direct, comme ils n’ont vu aucun des marines traverser en trombe le Koweït. Il n’y avait pas de journalistes ; donc pas de vidéos, pas de films, pas de photos ; rien à montrer au monde, sauf quelques images en caméra portable de l’armée irakienne se rendant aux marines à la frontière. Pour le public américain, les Irakiens se sont rendus en masse, alors qu’en réalité la Garde républicaine a coulé avec le navire. Par exemple, la division de 10 000 hommes de Tawakalna a été pratiquement anéantie, y compris le commandant de la division qui est mort dans un barrage d’artillerie dans la nuit du 26 février 1991.
Alors que les présentations en PowerPoint du général Schwarzkopf éclairaient le monde, les soldats et les marines se sont retrouvés dans un enfer de Dante, avec des véhicules brûlés, des soldats irakiens morts, répandus sur des tourelles de chars dans une obscurité artificielle de feux pétrolifères qui étouffaient toute lumière du soleil et les restes d’une vaste armée qui jonchaient le champ de bataille : des fusils, des casques, du matériel divers, des bras et des jambes arrachés par des meutes de chiens sauvages.
La guerre est un enfer… mais le public américain n’en a jamais rien su.
Le jour où l’opération Tempête du Désert a pris fin, la mort de l’armée américaine a commencé.
Le Pentagone, se promenant dans la gloire et s’inclinant devant la pression du public et des féministes fantaisistes comme Patricia Schroeder, a commencé à boire du Kool Aid et depuis, ils ne se sont jamais arrêtés. La guerre est devenue un jeu vidéo, une routine propre et rapide. La guerre moderne était maintenant désinfectée, où les méchants mourraient par paquets sur un kilomètre ou deux et devaient exploser en petits pixels noir et blanc, sur les écrans télé du Pentagone. En fait, la guerre était maintenant si rapide et si facile, que les femmes devraient être autorisées à servir dans les unités de combat et les forces spéciales.
Notre victoire durant l’opération Tempête du Désert est devenue le catalyseur de chaque gauchiste pour hacher l’armée avec un couperet à viande.
Depuis 1991, l’armée américaine s’est lentement désagrégée comme une couture. La reconnaissance du stress, l’homosexualité ouverte, les transgenres en service actif, la formation à la sensibilité, les simulateurs de grossesse pour les hommes, les stations de lactation sur le terrain, les bébés nés sur les navires de guerre américains, les femmes diplômées chez les Rangers, y compris une mère de 37 ans (c’est drôle comme les femmes y ont l’air tellement à l’aise), les femmes dans les NAVY SEALS, les femmes dans les unités d’infanterie de marine et les femmes dans l’artillerie (même si la plupart ne peuvent pas porter un obus de 155 mm) ne sont qu’une partie de la folie qui a eu cours ces 26 dernières années et a provoqué un effet boule de neige vers l’enfer sous l’administration Obama.
Une révolution sociale a englouti l’armée, en commençant par Tailhook et en continuant jusqu’à ce jour. Les soldats ont été virés et les marchands de plumes et les porteurs de drapeau ont été promus. Le pouvoir féminin est entré et la masculinité est sortie. La culture guerrière a été enterrée, pour laisser place à une nouvelle culture, qui ressemble à l’Amérique des entreprises et non à l’armée américaine d’antan.
Non, Général Kennedy, ce n’est pas l’armée de votre père, et c’est un problème, un gros problème.
Et maintenant, le monde est en flammes, avec ISIS soufflant sur l’Europe, avec Poutine montrant ses muscles dans l’Arctique alors qu’il regarde parader ses véhicules blindés sur ski, avec Kim Jong-un en folie avec son coffre à jouets plein d’armes nucléaires et de missiles, et avec l’Iran en train de comprendre que Trump n’est pas Barney Fife, l’armée américaine doit être plus dure et mordante et plus prête à se battre que jamais.
Et nous ne le sommes pas. Et c’est un fait, Jack.
Beaucoup attendent de Mad Dog Mattis qu’il plante un pic à glace au cœur de l’ingénierie sociale de l’armée pour toujours.
Nous attendons encore…
Peut-être que le secrétaire Mattis est tellement occupé à s’occuper des voyous sur la planète, qu’il a oublié que les forces armées qui vont s’attaquer à ces voyous sont toujours handicapées.
Le secrétaire Mattis doit, une fois pour toutes, arrêter les fantaisies féministes de femmes dans les unités de combat. Il y a des milliers d’emplois pour les femmes dans l’armée, où elles peuvent servir de façon honorable et être promues, sans, pour reprendre les propres mots de Mattis, « se préparer à échouer au combat ».
Mattis doit également se débarrasser des princes parfumés et des malfaiteurs qui ont infesté les rangs supérieurs des forces armées. Je préfère avoir un sergent courageux dans une division, plutôt qu’un lâche avec deux étoiles qui s’inquiète davantage de sa retraite et de son travail futur à la télé, que de la mission et des troupes.
L’armée américaine est toujours dirigée par des gens qui croient que faire partie de l’armée n’est rien de plus que de travailler pour Google, sauf que les militaires possèdent des uniformes et des armes. Lorsque vous faites fi des traditions glorieuses de l’armée et que vous combinez cela avec une ingénierie sociale ridicule, vous vous préparez à un échec massif.
Alors que l’armée américaine a interprété les résultats de l’opération Tempête du Désert de manière incorrecte, les enseignements réels de ce conflit sont très clairs. L’armée américaine a bien fonctionné dans un environnement axé sur la mission, non sur le politiquement correct, les droits LGBT, les garderies dans les sous-marins et les Rangers qui allaitent.
Avec nos ennemis qui s’accumulent, le temps joue contre nous pour résoudre les problèmes initialement causés par une victoire, il y a 26 ans, dans une guerre largement oubliée.
Liens
Cet article était sourcé depuis un précédent article de Dmitry Orlov : La vengeance des gentlemen en vert
Traduit par Hervé, vérifié par Julie, relu par nadine pour le Saker Francophone