Par Dmitry Orlov – Le 13 aout 2023 – Source Club Orlov
Je soutiens depuis longtemps que les États-Unis ne sont pas une démocratie et que peu importe qui est président ; les États-Unis finissent de toute façon dans les mêmes toilettes dorées. Plus récemment, j’ai soulevé la question de savoir s’il y aurait même un événement digne d’être appelé « élection nationale » aux États-Unis en 2024, étant donné que l’issue de la dernière élection dépendait des résultats frauduleux et falsifiés de manière flagrante dans un seul État (la Géorgie, dans ce cas) représentant un pourcentage infiniment petit du vote populaire. Le regretté et grand Vladimir Jirinovski, leader intrépide du Parti libéral-démocrate de Russie, qui a eu la prescience de bien des choses, avait déclaré, avec sa grandiloquence caractéristique, qu’il n’y aurait pas d’élections nationales en 2024 aux États-Unis parce qu’il n’y aurait plus d’États-Unis.
Comme pour la plupart des prédictions, le moment peut s’avérer assez inexact, mais la tendance à la décadence, à la dégénérescence et à la dissolution du pays est indubitable. Pourtant, malgré la puanteur envahissante de la corruption et de la tromperie, je pense que certains éléments du cirque des élections nationales américaines devraient être sauvés et immortalisés sous la forme d’une comédie. Le sous-genre approprié est, selon moi, la Commedia dell’Arte, dans laquelle un groupe fixe de personnages, bien connus du public, improvisent sur la base d’un cadre thématique fixe, tandis que le public les hue et les acclame. Ces sketches improvisés peuvent être présentés dans des foires de comté, des festivals de caravanes et des attractions routières dans tous les anciens États-Unis, afin d’entretenir le souvenir de la grande et regrettée Amérique dans l’esprit des gens.
Voici donc la Commedia dell’Arte intitulée « Élection présidentielle américaine ».
LE DÉCOR
La comédie est jouée dans le BUREAU ORAL, rebaptisé ainsi en l’honneur de l’ancien président Clinton et de sa compagne Monica Lewinsky. Il est composé d’un bureau de direction, de canapés, d’une table basse, de drapeaux, de tableaux, de statuettes et de divers autres éléments de bric-à-brac et de souvenirs américains.
DRAMATIS PERSONÆ
HUNTER : le président en exercice. Afin que le public soit informé de son statut, il fait toujours une entrée remarquée en compagnie des PROSTITUÉES UKRAINIENNES MINEURES qui entrent fièrement sur scène, forment un chœur et, en marchant sur place, chantent :
Vive le chef !
Nous avons choisi pour la nation !
Vive le chef !
Nous le saluons tous !
Vive le chef !
Nous nous engageons à coopérer
En accomplissant fièrement
D’un grand et noble appel !
HUNTER salue le public, s’assoit derrière le pupitre présidentiel et se prélasse dans le BUREAU ORAL en sous-vêtements, les pieds sur le pupitre présidentiel, en buvant de l’alcool et en fumant du crack. Ses propos sont aléatoires et incohérents, les seules phrases intelligibles étant « Où est l’argent ? » et « Donnez-moi mon argent ! », adressées à personne en particulier. Ses pitreries consistent à se lever, à faire des pirouettes et à tomber, les SECRET SERVICE se précipitant à son secours et l’aidant à regagner son siège ; à tituber sur la scène, ivre mort, avec un sourire lascif, tout en tripotant et en feignant d’avoir des relations sexuelles avec les PROSTITUÉES UKRAINIENNES MINEURES et, de temps en temps, en état d’agitation ou de malaise, se précipiter sur la scène, hébété, en criant « Des araignées partout ! Tu ne les vois pas ? » ou en appelant plaintivement sa maman (« Maman ! Pourquoi tu ne m’aimes pas ? ») avec l’une ou l’autre des PROSTITUÉES UKRAINIENNES MINEURES se précipitant à ses côtés pour le réconforter. Les variations sont infinies.
KAMALA : la vice-présidente en titre, comme l’indique le ruban de concours de beauté qu’elle porte à l’épaule et qui porte la mention « THE VEEP ». Comme elle est la seule à être suffisamment sobre, on lui confie le FOOTBALL NUCLÉAIRE, qui est un véritable ballon de football orné de symboles de radiation. Elle prononce parfois de petits discours philosophiques mais totalement imbéciles, qu’elle foire inévitablement, puis ricane follement de sa propre erreur, laissant parfois tomber le FOOTBALL NUCLÉAIRE, ce qui provoque un flash aveuglant, un pétard qui explose hors de la scène et la mort momentanée de toutes les personnes présentes sur scène. Ses discours typiques, prononcés avec beaucoup de pathos et de gravité, sont les suivants : « Vous savez, le temps, il avance toujours vers l’arrière, pas vers l’avant… Je veux dire, il se déplace VERS L’AVANT, ouais… Hyuck-hyuck-hyuck ! » ou « Vous savez, l’espace-temps, il n’est PAS continu… Je veux dire, il EST continu, ouais… Hyuck-hyuck-hyuck ! » Elle crie également ce qui semble être des slogans de campagne, comme « Nous devons ouvrir toutes les frontières, maintenant ! » ou « Avortements obligatoires pour tous, maintenant ! » ou « Tout le monde doit changer de sexe, maintenant ! ». De temps en temps, elle s’écrie : « Je suis la première femme présidente… Je veux dire vice-présidente… ouais… Hyuck-hyuck-hyuck ! »
LE FANTÔME DU PÈRE DE HUNTER : il s’agit d’une apparition à l’aspect flétri qui erre sur la scène en essayant de serrer la main d’êtres invisibles, faisant périodiquement des faux pas ou trébuchant et tombant à plat ventre, avant de crier « Je vais bien ! ». Il tente périodiquement de faire un discours, en serrant les poings devant lui et en regardant fixement le public avec un sourire en coin, mais, après un silence gênant, il se frappe la tête et continue à serrer la main d’êtres invisibles. Il est généralement ignoré par tout le monde.
TRUMP : l’éternel candidat à la présidence, un personnage grandiloquent qui se précipite dans le BUREAU ORAL au milieu de chaque représentation, vêtu d’une combinaison de prison orange, retenu inefficacement par les SECRET SERVICE, et qui fait un discours de campagne passionné sur le thème « Making America Great Again » (rendre sa grandeur à l’Amérique). Il tente ensuite d’étrangler HUNTER, qualifiant sa présidence d’illégitime, et est ensuite traîné par les SECRET SERVICE, donnant des coups de pied et criant qu’il faut « assécher le marais » et qu’il les enfermera tous une fois qu’il aura gagné « l’élection de demain », tandis que HUNTER brandit sa pipe à crack en criant « sortez de mon BUREAU ORAL ! ». TRUMP est le seul à reconnaître l’existence du fantôme du père de HUNTER, l’accusant de lui avoir volé l’élection, mais tout ce qu’il obtient en réponse est une tentative ratée de lui serrer la main, parfois suivie d’une chute.
LES PROSTITUÉES UKRAINIENNES MINEURES : il s’agit de deux ou plusieurs filles vêtues de négligés qui se promènent dans le BUREAU ORAL dans des poses lascives, faisant parfois de petits numéros de cabaret et faisant généralement tout ce que HUNTER veut d’elles, comme se frotter contre lui ou s’accroupir sur son visage. Lorsque HUNTER s’évanouit, elles sautent de la scène dans le public, choisissent une victime masculine qui ne se doute de rien et tentent de la tirer sur la scène en criant, avec un faux accent ukrainien : « Tu es le PRRREZIDENT ! »
THE SECRET SERVICE : deux ou plusieurs agents vêtus de costumes noirs et portant des lunettes de soleil sombres, marmonnant dans leurs pouces et regardant autour d’eux d’un air menaçant.
ZELENSKY : un homme à l’allure misérable, vêtu de kaki, qui se précipite sur la scène, se met à genoux devant HUNTER et le supplie en pleurant de lui donner un missile capable d’atteindre Moscou, un porte-avions, un stock d’armes chimiques ou des milliards de dollars en liquide. Alors qu’il est traîné par les services secrets, il s’élance sur le ballon de football nucléaire de KAMALA, qu’il laisse tomber au sol, ce qui le fait exploser comme décrit ci-dessus.
NULAND : une femme mal fagotée aux yeux d’insecte qui se promène sur scène avec un sac étiqueté « POISON » et offre des biscuits à qui en veut. Ceux qui en croquent un commencent à faire le salut hitlérien et à crier « Gloire à l’Ukraine ! » avant d’être pris de convulsions et de tomber raides morts.
OLIGARQUES ÉTRANGERS : un assortiment aléatoire de personnages habillés de façon exotique dont le rôle consiste à entrer dans le BUREAU ORAL pour présenter des salutations fleuries dans des accents exotiques, avec des valises d’argent et des demandes farfelues, telles que « Nous aimerions acheter le Texas » ou « Nous aimerions acheter la Californie », auxquelles HUNTER accède toujours d’un geste dédaigneux de la main.
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Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.
Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone