Le Hamas palestinien a gagné face à Israël


Par The Saker – Le 25 mai 2021 – Source The Saker’s Blog

Tout comme en 2006, lorsque Ehud Olmert et George Bush ont déclaré que les « invincibles Forces de Défense Israélienne » (FDI) avaient, une fois de plus, remporté une « glorieuse victoire » et que tout le Moyen-Orient a failli mourir de rire en entendant cette affirmation ridicule, aujourd’hui, les machines de propagande américaines et israéliennes ont déclaré une autre « glorieuse » victoire pour l’« État juif d’Israël », la « seule démocratie du Moyen-Orient ». Et, tout comme en 2006, tout le monde dans la région (et dans la zone B) sait que la vérité est que l’entité sioniste a subi une énorme défaite, a été humiliée. Essayons de décortiquer tout cela.

Tout d’abord, quelques chiffres. Les opérations de combat ont duré deux semaines. Tous les autres chiffres concernant les missiles sont contestés. Plutôt que de faire confiance à telle ou telle source, je dirai simplement que le Hamas a tiré plusieurs milliers de missiles sur Israël. Certains, probablement moins de 50 %, ont été réellement interceptés par les défenses aériennes israéliennes, d’autres ont touché le no man’s land, et d’autres encore ont effectivement atterri et causé de nombreuses destructions et au moins 12 morts. Les Israéliens ont effectué des centaines de frappes, d’artillerie et par avion, qui ont causé des destructions massives dans la bande de Gaza et tué environ 250 Palestiniens. Encore une fois, ces chiffres sont des estimations et ne donnent pas une image exacte de la situation. Pour comprendre l’histoire, nous devons oublier ces chiffres et examiner ce que chaque partie espérait et ce que chaque partie a obtenu. Commençons par les Israéliens :

Le tableau de bord israélien

Pour comprendre les objectifs d’Israël dans cette guerre, nous devons d’abord replacer cette dernière dans son contexte, et ce contexte est qu’Israël a été complètement vaincu en Syrie. Pour étayer cette thèse, rappelons-nous les objectifs des sionistes lorsqu’ils ont déclenché cette grande guerre internationale contre la Syrie. Ces objectifs, tels qu’ils sont énumérés dans mon article de juillet 2019 intitulé  » Déconstruire les rumeurs disant que la Russie a cédé face à Israël «  étaient de renverser Assad et de le remplacer par des fous Takfiri (Daesh, al-Qaeda, al-Nusra, ISIS – appelez-les comme vous voulez). Cela permettrait d’atteindre les objectifs suivants :

  1. Abattre un État arabe laïc fort ainsi que sa structure politique, ses forces armées et ses services de sécurité.
  2. Créer le chaos total et l’horreur en Syrie justifiant la création d’une « zone de sécurité » par Israël non seulement dans le Golan mais aussi plus au nord.
  3. Déclencher une guerre civile au Liban en déchaînant les fous Takfiris contre le Hezbollah.
  4. Laisser les Takfiris et le Hezbollah se saigner mutuellement à blanc, puis créer une « zone de sécurité », mais cette fois au Liban.
  5. Empêcher la création d’un axe chiite Iran-Irak-Syrie-Liban.
  6. Diviser la Syrie selon des lignes ethniques et religieuses.
  7. Créer un Kurdistan qui pourrait ensuite être utilisé contre la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran.
  8. Permettre à Israël de devenir le pouvoir incontesté au Moyen-Orient et forcer l’Arabie Saoudite, le Qatar, Oman, le Koweït et tous les autres à s’adresser à Israël pour tout projet de gazoduc ou d’oléoduc.
  9. Isoler progressivement, menacer, subvertir, et finalement attaquer l’Iran avec une large coalition régionale de forces.
  10. Éliminer tous les centres de pouvoir chiites au Moyen-Orient.

Comme nous le savons tous, voici ce qui s’est réellement passé :

  1. L’État syrien a survécu, et ses forces armées et de sécurité sont aujourd’hui bien plus compétentes qu’elles ne l’étaient avant le début de la guerre (vous vous souvenez qu’elles ont ‘presque » perdu la guerre au départ ? Les Syriens ont rebondi tout en prenant des leçons très dures. Selon tous les rapports ils se sont considérablement améliorés, alors qu’aux moments critiques, l’Iran et le Hezbollah devaient littéralement « boucher les trous » dans les lignes de front syriennes et « éteindre les incendies » sur les points chauds locaux. Aujourd’hui, les Syriens font un excellent travail en libérant de grandes parties de leur pays, y compris toutes les villes de Syrie.)
  2. Non seulement la Syrie est plus forte, mais les Iraniens et le Hezbollah sont maintenant installés partout dans le pays, ce qui plonge les Israéliens dans un état de panique et de rage.
  3. Le Liban est solide comme un roc ; même la dernière tentative saoudienne d’enlèvement de Hariri s’est retournée contre eux. (Mise à jour 2021 : malgré l’explosion à Beyrouth, le Hezbollah est toujours aux commandes)
  4. La Syrie restera unie, et le Kurdistan ne se fera pas. Des millions de réfugiés déplacés rentrent chez eux.
  5. Israël et les États-Unis passent pour de parfaits idiots et, pire encore, pour des perdants qui n’ont plus aucune crédibilité.

En voyant leur défaite en Syrie, les sionistes font ce qu’ils ont toujours fait : ils utilisent leur machine de propagande pour énumérer une liste apparemment interminable de frappes victorieuses sur de supposées « cibles iraniennes » en Syrie. Bien que quelques simples d’esprit, des civils sans expérience militaire, croient à ces absurdités, la vérité sur les opérations israéliennes en Syrie est simple : les défenses aériennes syriennes ont réussi à empêcher les Israéliens de frapper des cibles importantes et sensibles, et les Israéliens ont été contraints de déclarer comme des victoires majeures la destruction de granges vides qu’ils présentent comme « la destruction d’importants quartiers généraux de l’IRGC », « prouvant » ainsi à quelques naïfs de la zone A et à eux-mêmes ( !) que les FDI sont toujours aussi « invincibles » qu’elles l’ont « toujours été ». Quant aux Néoconservateurs, ils doublent la mise en déclarant que 1) les défenses aériennes russes sont inutiles 2) que la Russie et Israël travaillent main dans la main et 3) que les Israéliens sont toujours invincibles. Mais si tout cela était vrai, pourquoi Israël n’a-t-il pas réussi à atteindre un seul de ses objectifs ? Et pourquoi les Russes et les Iraniens sont-ils toujours en Syrie, alors que les Russes viennent de terminer la construction d’une deuxième piste à Khmeimim et qu’ils viennent de déployer un groupe de Tu-22M3 sur cette base aérienne, d’où ils peuvent désormais menacer tout navire naviguant en Méditerranée, en mer Rouge, dans le golfe Persique, en mer d’Oman et dans l’océan Indien. Pendant leur « temps libre », ils peuvent aussi larguer des tonnes de bombes et de missiles sur les forces takfiris restantes en Syrie.

Comme je le dis depuis de nombreuses années maintenant, la vérité est que les FDI sont une force de combat médiocre. Pourquoi ? Tout d’abord, ils ont exactement le même problème que les États-Unis (et l’Arabie saoudite, d’ailleurs) : ils s’appuient sur une technologie coûteuse, mais n’ont pas de bons soldats aptes au combat sur le terrain. C’est désormais ainsi que les guerres modernes sont gagnées (voir ici une liste d’idées fausses sur les guerres modernes).

Dans son histoire récente, l’ensemble des forces d’« élite » israéliennes (y compris l’armée de l’air, la marine, l’artillerie et même la brigade Golani) se sont fait botter les fesses par un millier de combattants réguliers du Hezbollah, légèrement armés, en 2006 : n’oubliez pas que les forces d’élite du Hezbollah n’étaient déployées qu’au nord du fleuve Litani pour protéger Beyrouth contre une éventuelle invasion terrestre d’Israël. Au lieu de prendre Beyrouth ou de « désarmer le Hezbollah » (ce qui était l’objectif officiel !), les Israéliens n’ont même pas pu contrôler la petite ville de Bint Jbeil située juste de l’autre côté de la frontière israélienne officielle ! Pas terrible pour une force qui se dit « invincible » !

Les FDI ont une grande expérience pour terroriser les civils palestiniens et exécuter de ce que l’on pourrait appeler un génocide au ralenti du peuple palestinien. Le problème avec Gaza aujourd’hui est le même que celui qu’a révélé l’invasion ratée du Liban en 2006 : tout comme les Libanais en 2006, les Palestiniens de 2021 n’ont plus peur des sionistes. En outre, avec l’aide de l’Iran et d’autres pays, le Hamas de Gaza est aujourd’hui beaucoup, beaucoup mieux armé que par le passé. Certes, certains de ses missiles sont résolument de basse technologie et ne sont pas très efficaces (faible précision, petites ogives, trajectoire simple, portée limitée), mais le Hamas a également montré quelques drones assez décents. Plus important encore, à partir de maintenant, le Hamas n’a plus qu’une seule voie à suivre : monter dans « l’échelle de la qualité » (tout comme les Houthis l’ont fait au Yémen, en commençant par des drones modestes mais en finissant par en obtenir de très performants).

L’autre objectif majeur des Israéliens dans cette guerre était de prouver au monde (et, plus important encore pour les lâches israéliens narcissiques qui se vénèrent eux-mêmes, à eux-mêmes !) que leur réseau de défense aérienne « Dôme de fer » était le « super-dooper le plus performant » du monde (sans aucun doute, grâce au célèbre « génie juif » !). Il apparaît maintenant, qu’au mieux, ce système a intercepté environ 30 à 40 % des missiles du Hamas. La façon dont les Israéliens ont caché cela est de prétendre que leur Dôme de fer fantaisiste n’a même pas essayé d’engager des missiles qui n’étaient pas considérés comme dangereux. Mais à l’ère de l’omniprésence du smartphone, ce genre d’absurdité peut facilement être démenti (notamment en montrant le chaos total dans le ciel israélien ou, aussi, les frappes de missiles sur des objectifs militaires israéliens). Si le système complet de défense aérienne du Dôme de fer fonctionne probablement un peu mieux que le Patriot américain, qui est lui quasi inutile, les défenses aériennes israéliennes sont clairement en retard d’au moins une génération sur les défenses russes, dont les S-300 que les Russes ont vendus à la Syrie (là encore, à l’ère du smartphone omniprésent, ce n’est pas difficile à prouver).

Il est crucial de se rappeler que les missiles du Hamas sont bien inférieurs à ceux des Houthis et des Syriens, et encore plus inférieurs lorsqu’on les compare aux drones et aux missiles du Hezbollah ou de l’Iran ! En d’autres termes, les « invincibles » Forces de Défense Israéliennes ne peuvent même pas faire face à leurs ennemis les plus faibles et les moins sophistiqués (le Hamas et le Jihad islamique palestinien) et le Dôme de fer, dont le coût est grotesque, ne peut pas protéger les sionistes contre toute attaque de missiles déterminée en provenance de la coalition de la Résistance (Palestine, Yémen, Syrie, Hezbollah, Iran et Russie).

Dans son désespoir le plus total, l’entité sioniste a fait ce que les anglo-sionistes font toujours lorsqu’ils ne parviennent pas à vaincre une force militaire : ils vont tourner leur colère contre l’infrastructure civile et assassiner autant de personnes qu’ils peuvent. Ils vont également frapper des cibles hautement symboliques telles que le Centre de presse international de Gaza ou un hôpital du Croissant-Rouge, sous prétexte que le Hamas, qui est le gouvernement local démocratiquement élu, y possède des bureaux. (il s’agit clairement d’un Fuck-you à ceux qui condamnent Israël pour avoir violé le droit international). Pour un être humain normal, cela semble à la fois obscène et ridicule. Mais n’oubliez pas que les Israéliens sont avant tout des narcissiques et qu’ils n’ont aucun moyen d’imaginer comment les êtres humains normaux pensent ou ressentent. Tout ce que ces types peuvent ressentir, c’est le culte de soi et la haine de tous les « autres ».

Nous pourrions dire que dans cette guerre, les Palestiniens ont vaincu à la fois la haute technologie militaire et une haine génocidaire de type véritablement médiéval.

En d’autres termes, loin de montrer à quel point l’entité sioniste est « invincible », cette dernière guerre contre les Palestiniens a démontré au-delà de tout doute raisonnable que les FDI ne peuvent faire face à aucun de leurs ennemis.

Outre les missiles et les bombes, les Israéliens aiment utiliser la terreur, car leur idéologie les a convaincus de deux choses : les Arabes ne comprennent que la force et nous, les Israéliens, sommes invincibles. Mais cela soulève la question de savoir pourquoi les Israéliens n’ont pas osé entrer dans Gaza, même pas symboliquement. Oui, je sais, la doxa officielle de la zone A est que « Biden a appelé Netanyahu et lui a dit d’arrêter ». Comme si « Biden » pouvait donner des ordres aux Israéliens !

La vérité est que, même avec un taux de pertes de 10/1 à l’avantage des FDI et sans blindage ni artillerie, les Palestiniens sont beaucoup plus disposés à s’engager dans des combats de rue que les FDI. Les FDI finiraient-elles par gagner une bataille terrestre contre le Hamas et le Jihad islamique palestinien ? Peut-être, probablement, les avantages objectifs en tout (sauf le courage !) des Israéliens sont si énormes qu’aucune quantité de compétences et de courage ne peut à jamais annuler l’immense supériorité en moyens des Israéliens.

Cependant, comme la plupart des gens en Occident ont tendance à l’oublier, les guerres ne sont que des moyens d’atteindre un objectif politique. Si les FDI décidaient de raser Gaza et de tuer des milliers de Palestiniens au prix de centaines de victimes, ce serait politiquement suicidaire pour le régime sioniste. C’est pourquoi je propose cette conclusion très élémentaire :

Pendant la dernière guerre de Gaza, la dissuasion a fonctionné. Mais uniquement dans le sens où les Palestiniens ont réussi à dissuader les Israéliens de lancer une attaque terrestre contre Gaza.

Il convient également de noter une autre évolution politique cruciale : alors que l’Iran et le Hezbollah ont apporté leur soutien politique total au Hamas+Djihad islamique palestinien, ce dernier n’a demandé aucune aide. En d’autres termes, non seulement les Palestiniens ont vaincu les Israéliens, mais ils l’ont fait absolument seuls, sans l’aide des autres membres de la Résistance.

Encore une fois, les civils de la zone A qui croient qu’Israël remporte d’énormes victoires en Syrie sur une base quasi quotidienne ne comprendront pas, ce qui est normal. Mais vous pouvez être sûrs qu’au moins la plupart des hauts commandants des FDI connaissent le vrai score et pour eux, c’est encore un énorme désastre.

Il y a également un facteur politique à prendre en compte. Bien qu’il y ait eu des actions de résistance coordonnées par les Palestiniens en Israël (proprement dit, tel que défini par l’ONU), c’est la première fois que les Palestiniens de Gaza, ceux des Territoires occupés et ceux d’« Israël » se sont véritablement battus, sinon côte à côte (pas encore !), du moins en même temps et pour une cause commune. C’est une victoire politique majeure pour le Hamas+Djihad islamique palestinien et un problème majeur pour le Fatah et les sionistes. Examinons maintenant le reste du tableau de bord palestinien :

Le tableau de bord palestinien

Commençons par l’évidence : les Palestiniens n’ont pas été vaincus. Cette victoire peut être subdivisée de la manière suivante :

  • Les dirigeants palestiniens ont pour la plupart survécu physiquement, ils existent toujours en tant qu’autorité locale. De nombreux Palestiniens ont été assassinés, mais cela n’a pas affecté les capacités opérationnelles des forces palestiniennes (pas plus que les FDI n’arrivent à affecter les capacités opérationnelles iraniennes en Syrie).
  • La direction palestinienne a également survécu sur le plan politique. La « rue palestinienne » ne lui a pas reproché d’avoir déclenché la guerre, pas plus qu’elle ne lui a reproché la façon dont elle l’a exécutée. Quant au Fatah, il est désormais, de l’avis général, perdu quelque part dans un no man’s land politique qu’il mérite amplement pour son incompétence, sa corruption et sa soumission à Israël et aux États-Unis.
  • D’un point de vue militaire, les frappes de missiles palestiniens n’ont pas été aussi efficaces que les frappes du Hezbollah (et encore moins de l’Iran !), mais elles ont permis de faire d’énormes progrès et nous pouvons être sûrs que les Palestiniens de Gaza rattraperont, tôt ou tard, les Houthis et, plus tard, peut-être même le Hezbollah.
  • Au dire de beaucoup, le Hamas et le Jihad islamique palestinien ont fait des percées politiques majeures sur la scène politique palestinienne en dehors de Gaza. Même en dépit d’un effort de hasbara vraiment immense de la part des Israéliens, l’opinion publique internationale accuse Israël d’être responsable de cette orgie de violence.

Il est intéressant de noter ici que le célèbre journaliste israélien Gideon Levy a écrit un article pour Ha’aretz intitulé « La propagande israélienne ne trompe personne – sauf les Israéliens », qui était également sous-titré « Hasbara » est l’euphémisme israélien pour propagande ; et il y a certaines choses, déclarait le défunt ambassadeur Yohanan Meroz, qui ne sont pas « hasbarables ». L’une d’entre elles est le traitement des Palestiniens par Israël. » Ainsi commence l’article de Levy :

Et la propagande couvrira tout. Nous dirons terrorisme, nous crierons antisémitisme, nous crierons délégitimation, nous citerons l’Holocauste ; nous dirons État juif, gay-friendly, irrigation au goutte-à-goutte, tomates cerises, aide au Népal, prix Nobel pour les Juifs, regardez ce qui se passe en Syrie, la seule démocratie, la plus grande armée. Nous dirons que les Palestiniens prennent des mesures unilatérales, nous proposerons des négociations sur les « frontières des blocs de colonies », nous exigerons la reconnaissance d’un État juif et nous nous plaindrons qu’« il n’y a personne à qui parler ». Nous gémirons que le monde entier est contre nous et veut nous détruire, rien de moins.

Maintenant vient la meilleure partie : Levy l’a écrit ceci le 4 juin 2015 et l’a mis à jour le 10 avril 2018 – des années avant la catastrophe actuelle ! Depuis lors, les choses n’ont fait que se dégrader pour les FDI et les Israéliens en général. Rien que le retour de flamme de la guerre en Syrie est, pour Tsahal, un véritable désastre.

Bien sûr, « Israël » est toujours adoré et servi fidèlement par de nombreuses classes dirigeantes dans le monde (c’est l’une des fonctions de l’Empire, de faire respecter cela), mais cet Israël officiellement encensé est considéré avec dégoût et répulsion par la majeure partie de la planète. D’où l’échec inévitable de l’effort de relations publiques véritablement galactique visant à laver le cerveau des gens ordinaires pour leur faire croire qu’Israël est un pays polyculturel, un « lieu sans peuple pour un peuple sans pays », etc. etc. etc. Cette « ziolâtrie », si vous voulez, était efficace lorsque l’OLP faisait exploser des écoles juives en Europe occidentale, mais aujourd’hui, elle a perdu presque toute sa force, en particulier parmi les personnes qui réfléchissent.

La triste et dégoûtante réalité de l’entité sioniste est en train d’apparaitre, de s’infiltrer sous les murs de propagande de l’Empire, et de susciter lentement mais inévitablement une réaction commune d’indignation et de dégoût total pour ce qui n’est rien d’autre que le dernier pays officiellement raciste de la planète, le seul pays doté d’un camp de concentration à ciel ouvert qu’il entoure de toutes parts, le seul pays qui se moque véritablement, ouvertement et sincèrement du droit international et de la vie des non-Juifs (tout en qualifiant sa propre vie de sacrée, bien sûr !). Il s’agit d’un État qui répète sans cesse le mantra du sang supposé « sacré » des Juifs, tout en commettant un génocide au ralenti (mais bien réel) du peuple palestinien et en menant des attaques terroristes incessantes contre tout pays qui ose défier son ordre. C’est également la raison pour laquelle le « crime des crimes » pour les personnes politiquement correctes et ayant subi un lavage de cerveau réussi est de déclarer qu’Israël n’a pas le droit d’exister. C’est un crime tellement important que je veux conclure en le commettant dès maintenant et en demandant aux autres de se joindre à moi dans ce « crime » !

Israël n’a aucun droit à l’existence, d’abord et avant tout parce que c’est une création artificielle des puissances impérialistes d’Europe occidentale. Ensuite, c’est un pays qui a toujours commis des atrocités et des violations massives des lois et normes internationales. Enfin, Israël est fondé sur une idéologie raciste qui est, à toutes fins utiles, indissociable de l’idéologie nazie hitlérienne (le national-socialisme et le sionisme ont les mêmes racines dans le temps, l’espace et la culture, étant tous deux des produits du laïcisme et du nationalisme européens). Pour ces raisons, Israël, et l’idéologie sioniste qui le soutient, sont à la fois un danger clair et présent pour la paix et la stabilité internationales (pour plus de détails sur le sionisme en tant qu’idéologie et sa toxicité, veuillez voir ici et aussi en français). En outre, le seul moyen possible pour le peuple palestinien de récupérer sa terre et ses droits en vertu du droit international est que le « régime sioniste qui occupe Jérusalem disparaisse de la page du temps » (pour reprendre la phrase souvent mal traduite de l’Ayatollah Komenei).

Soit dit en passant, cette prise de conscience présuppose également une compréhension claire du fait que la soi-disant « solution à deux États » (2SS) est une impossibilité. Oui, je sais, la solution à deux États est actuellement la seule qui soit conforme au droit international, mais ce n’est guère surprenant puisque l’État d’Israël a été créé non seulement avec de nombreux signes extérieurs d’un « État internationalement reconnu », mais aussi avec la complicité honteuse du pays qui a gagné la Seconde Guerre mondiale. Il y a une chose qu’Israël a en commun avec la soi-disant « République du Kosovo » : ils seront les tout premiers à être libérés dès que l’Empire anglo-sioniste s’effondrera de manière visible (bien sûr, il s’est déjà effondré, d’où les nombreux résultats désastreux pour les États-Unis et Israël sur la scène internationale, mais cela est toujours nié officiellement dans la Zone A et, bien sûr, par la propagande anglo-sioniste et ceux qui y prêtent attention.

En vérité, il n’y a qu’une seule véritable « solution » à cette guerre : la solution dite « d’un seul État », ce qui signifie que les habitants de ce pays pourront choisir leurs dirigeants et leur mode de vie selon le vieux principe « une personne, un vote ». Toutes les autres « solutions » ne font que perpétuer le génocide actuel !

Quant aux Juifs qui veulent toujours un État d’Israël ethniquement pur, ils peuvent soit grandir et reprendre pied dans la réalité, soit choisir de coloniser une autre planète. Tant qu’ils ne persécutent pas les formes de vie locales, cela pourrait fonctionner. Mais s’ils le font, tout cela se reproduira, encore et encore.

Conclusion : « Gaza » et le futur de l’entité sioniste

Je voudrais terminer par ce qui me semble être un regard sur l’avenir (ou l’absence d’avenir !) d’Israël. Le site Web Islamic World News Analysis Group (que je recommande vivement !) a récemment publié ce qu’il prétend être une vidéo d’un nouveau drone de combat iranien nommé « Gaza » décrit comme suit :  » Le drone Gaza, capable de transporter 13 bombes et 500 kilogrammes d’équipement, d’une autonomie de 35 heures de vol dans un rayon de 2 000 kilomètres, est capable de mener diverses opérations de combat et de renseignement. Selon les images publiées, il semble que le drone Gaza utilise un mécanisme de lanceur de bombes rotatif sous son fuselage, qui peut transporter jusqu’à 5 bombes. Il s’agit du premier drone iranien à utiliser ce mécanisme. 8 bombes sont également installées sous les ailes et au total ce drone est capable de transporter 13 bombes ». Voici les images de ce nouveau drone. Regardez par vous-même et imaginez à quoi pourrait ressembler le prochain round de campagne de libération de la Palestine.

The Saker

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

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