Par Andrew Korybko – Le 4 avril 2016 – Oriental Review
La recrudescence de violence sans précédent le long de la ligne de contact entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan au Haut-Karabagh a soulevé l’inquiétude générale qu’un conflit plus large puisse être en train de prendre forme, certains analystes le voyant comme une manifestation de la politique turque de déstabilisation de la Russie au cours des deux derniers mois.
Aussi séduisante que cela puisse être de croire que l’Azerbaïdjan se comporte comme une marionnette de l’Occident, une telle explication n’est qu’une description superficielle de ce qui se passe et néglige de prendre en compte le récent changement de politique étrangère de Bakou au cours de l’année écoulée. Cela ne veut pas nécessairement dire non plus que l’Arménie, une alliée de la Russie dans l’OTSC [Organisation du traité de sécurité collective], est à blâmer pour les dernières violations du cessez-le-feu, mais montre plutôt en quoi cette série d’événements déstabilisateurs est en fait beaucoup plus complexe que ce que l’on pourrait en penser au premier abord, même si la conclusion générale que les États-Unis en tirent un avantage stratégique intrinsèque est clairement indiscutable.
Au lieu de commencer cette étude un siècle en arrière et de ressasser les interprétations historiques du duel dans lequel les deux parties sont prises au Haut-Karabagh, l’article commence à ce jour et part de l’état de fait existant sur le terrain après le cessez le feu de 1994, quand le territoire contesté a de facto été administré comme un État autonome non reconnu, avec un fort soutien arménien dans tous les secteurs. N’y voyez aucune tentative pour défendre un côté ou dénigrer l’autre, mais plutôt une tentative de comprendre objectivement la situation telle qu’elle est, et de prévoir ses développements.
Pour accomplir cette tâche, il est essentiel que l’analyse commence par une vue d’ensemble des derniers mouvements politiques de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan dans l’année précédant ces derniers affrontements. Ensuite, il est nécessaire qu’une analyse soit donnée sur les limites de l’engagement de l’OTSC russe envers l’Arménie, ce qui contribue ainsi à mettre les actions diplomatiques de la Russie dans la perspective appropriée. Par la suite, la partie II de l’article sensibilisera sur le stratagème inverse de Brzezinski de déstabilisation périphérique en bordure de zone post-soviétique et comment la récente flambée de violence est probablement partie intégrante de ce plan calculé. Enfin, la série en deux parties se termine en suggérant que l’Arménie et l’Azerbaïdjan remplacent le format de résolution des conflits dépassé du Groupe de Minsk de l’OSCE, par un système analogue avec leurs nouveaux partenaires dans le cadre de l’OCS.
Pas à quoi l’on pouvait s’attendre
Au cours de la dernière année, les trajectoires politiques de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan n’ont pas suivi le parcours que les commentateurs s’attendaient à les voir suivre. Avant de commencer cette section, il est nécessaire de la faire précéder de l’avertissement que l’auteur ne se réfère pas au citoyen arménien ou azéri moyen dans l’analyse qui suit, mais utilise plutôt les noms de leurs pays respectifs de façon interchangeable avec leurs gouvernements, de sorte qu’Arménie se réfère au monde politique d’Erevan tandis qu’Azerbaïdjan se rapporte à son homologue de Bakou. Cette remarque est nécessaire afin d’éviter une mauvaise compréhension par le lecteur, car le sujet est très chargé émotionnellement et peut provoquer une forte réaction, en particulier chez les membres des deux groupes ethniques en cause.
Arménie:
Les stéréotypes géopolitiques dominants concernant l’Arménie et l’Azerbaïdjan ne sont pas aussi exacts que ce que l’on pourrait penser, et aucun des deux pays n’y adhère avec la force à laquelle on pourrait s’attendre. Il est vrai que l’Arménie est un allié fidèle et loyal de l’OTSC russe, qui y maintient une présence de 5000 soldats, une poignée de jets et d’hélicoptères, un bouclier de défense aérienne en cours d’installation, et peut-être même bientôt des missiles Iskander. L’Arménie a cependant quand même cherché à diversifier progressivement sa ligne de politique étrangère, en tentant de parvenir à un accord d’association avec l’UE en dépit de son adhésion formelle à l’Union eurasienne.
Cela n’a pas encore produit de résultats, mais l’intention résolue qu’Erevan a clairement manifestée en mai 2015, soulève des questions préoccupantes sur la force avec laquelle son élite a pu être cooptée par les influences occidentales. L’auteur était si inquiet par cette éventualité, qu’il a publié une analyse très controversée, ce mois ci, expliquant les divers stratagèmes par lesquels l’Occident a cherché à courtiser l’Arménie, y compris en versant des larmes de crocodile pour les victimes du génocide au cours de la commémoration du souvenir de son centième anniversaire.
Avec un modèle établi qui a été clairement démontré par le cas ukrainien, plus un pays stratégiquement positionné flirte avec l’Occident, plus il sera vulnérable à une future tentative de révolution de couleur. Il n’est donc pas surprenant, avec le recul, que la déstabilisation d’Erevan ait commencé exactement un mois après que le Président arménien a été vu publiquement avec tant de ses partenaires occidentaux. Cette poussée anti-gouvernementale était une proto-manifestation de ce que l’auteur décrit dans un document comme des technologies de Révolution de couleur 1.5 qui cherchent à utiliser la société civile et la lutte anti-corruption comme éléments déclencheurs expérimentaux pour tester le déclenchement de mouvements de changement de régime à grande échelle. L’objectif final géopolitique de tout cela, que l’auteur a décrit dans son document déjà cité Electric Erevan, était d’obtenir que des nationalistes arméniens tels que Nikol Pashinyan accèdent au pouvoir, afin qu’ils puissent provoquer une guerre de continuation dans le Haut-Karabagh, pour finalement y entraîner la Russie. Ils n’ont heureusement pas réussi leur coup, et le président arménien actuel, Serge Sarkissian, a souligné à plusieurs reprises que l’Arménie ne veut pas voir une escalade des conflits dans le territoire contesté.
Curieusement, en dépit de la tentative de modification de régime que l’Occident a essayé de concevoir contre l’Arménie, Sarkissian déclarait encore, au début de 2016, que «la coopération et le développement des relations avec l’UE demeurent une priorité pour la politique étrangère de l’Arménie» et a «exprimé sa gratitude à l’Union européenne pour son aide à mener des réformes en Arménie». En outre, le service d’action extérieure de l’UE indique que les deux parties ont officiellement relancé un processus de négociation, le 7 décembre, dans le but de parvenir à un «nouvel accord (qui) remplacera l’actuel accord de partenariat et de coopération UE-Arménie».
Un analyste de l’UE a fait remarquer, en mars de cette année, qu’il ne croit évidemment pas que cet accord sera identique à celui que l’UE avait proposé à l’Arménie avant son accession à l’Union eurasienne, mais, bien sûr, cela ne veut pas dire qu’il ne partage pas de nombreuses similitudes avec l’accord précédent, et risque d’avoir des implications géopolitiques pour l’alliance économique entre Erevan et Moscou. Il faut souligner à ce stade que si l’État arménien est toujours étroitement lié à la Russie sur le plan politico-militaire et fait officiellement partie de l’Union eurasienne, il n’en prend pas moins des mesures économiques fortes en direction de l’Union européenne et de la communauté occidentale. Ceci soulevant l’inquiétante perspective que ses politiques schizophrènes puissent un jour engendrer une crise de loyauté, où Erevan serait forcé de choisir entre Moscou et Bruxelles, comme Kiev a été artificiellement obligé de le faire (et peut-être avec des conséquences de terrorisme urbain similaires pour cause de mauvais choix).
Azerbaïdjan:
De l’autre côté, alors que l’Arménie a repoussé le stéréotype classique en se rapprochant de l’Occident, l’Azerbaïdjan a fait le chemin inverse en se rapprochant de la Russie. Les relations de Bakou avec Washington, Bruxelles, Ankara, et même Tel Aviv (à qui il fournit 40% de son énergie à travers le pipeline BTC) sont bien documentées 1, de même que sa fonction géostratégique comme source d’énergie non russe de l’UE (en particulier dans le contexte du projet Corridor Sud), il ne sera donc pas nécessaire de rappeler des faits bien connus et établis dans cette analyse. Au contraire, il sera plutôt intéressant de focaliser sur la façon dont les liens entre l’Azerbaïdjan et l’Occident se sont considérablement distendus au cours de l’année écoulée. Encore plus fascinant est le fait que tout cela était inutile et n’avait presque rien à voir avec l’initiative de Bakou.
Ce qui s’est passé est que Bruxelles a lancé une campagne de soft power contre Bakou en alléguant que ce dernier avait violé les droits de l’homme et les principes démocratiques, ce qui a abouti à ce que l’Azerbaïdjan annonce, en septembre 2015, l’annulation de la visite prévue d’une délégation de la Commission européenne et «la révision de [ses] liens avec l’Union européenne, où l’anti-azérisme et l’islamophobie sont des tendances fortes». Pour un pays considéré comme étant sous la botte de l’Occident, c’est tout le contraire d’une réaction inféodée et cela respire la défiance vis-à-vis de l’Ouest. Plus tôt cette année, en février 2015, le magazine en ligne Quartz a soudain eu peur que «l’Azerbaïdjan ne se transforme en une mini-Russie», en raison du renforcement de sa sécurité intérieure dans le traitement des menaces asymétriques.
Alors que la résistance de l’Azerbaïdjan a certainement ses limites pragmatiques, en raison des profondes relations stratégiques et énergétiques établies avec l’Occident au cours des deux dernières décennies, il est parlant de le voir réprimander publiquement l’Ouest de cette façon et cela suggère que les problèmes entre l’Azerbaïdjan et l’Occident sont plus profonds qu’une simple dispute. Une partie de la raison de l’aversion occidentale envers le gouvernement azerbaïdjanais, a été la récente et pragmatique émulation de la législation russe, qui vise à réduire l’efficacité des ONG contrôlées par les services de renseignement occidentaux dans la fomentation de révolutions colorées. Ayant perdu son influence sur le pays par l’intermédiaire de l’approche déstabilisatrice post-moderne allant de la population vers le gouvernement, il est très plausible que les États-Unis et leurs alliés décident de trouver un moyen de susciter des affrontements dans le Haut-Karabagh comme moyen de retrouver leur pouvoir sur leur capricieux allié de la mer Caspienne.
Profitant de cette récente mésentente entre l’Azerbaïdjan et l’Occident, Moscou a été en mesure de se positionner avec plus de confiance en tant que partenaire fiable, digne de confiance, non discriminatoire, qui n’ira jamais interférer avec les processus nationaux de Bakou ou conditionner une coopération bilatérale sur les choix de politique intérieure de son homologue. Outre l’influence que la Russie a eue sur la législation azerbaïdjanaise concernant les ONG, les deux parties ont également accru leur coopération militaro-technique, qui a totalisé 4 milliards de dollars en 2013. En 2015, l’Institut Stockholm International Peace Research a indiqué que les dépenses en armement de l’Azerbaïdjan pour la période de 2011-2014 ont augmenté de 249%, avec 85% de ses approvisionnements en provenance de Russie.
Parallèlement à cela, il a également affirmé que les exportations d’armes russes vers l’Europe pour 2011-2015 ont augmenté de 264%, principalement en raison de livraisons à l’Azerbaïdjan. Il est évident que la Russie ne considère pas l’Azerbaïdjan comme un État fantoche occidental irrécupérable, mais applique plutôt une stratégie d’équilibre militaire habile et calculée entre lui et l’Arménie. Bien que ce soit non confirmé par des sources officielles, le chef du département de recherches politiques du Caucase Institute, Sergey Minasian, basé à Erevan, a déclaré qu’en 2009, la Russie fournissait sa base de Gyumri en Arménie, par transit aérien via l’Azerbaïdjan, après que la Géorgie a interdit le survol de son territoire en conséquence de la guerre de 2008. Si c’est vrai, alors cela montre que les relations stratégiques russo-azéries sont à leur niveau le plus haut de l’histoire post-indépendance, et que Bakou a totalement confiance dans le fait que Moscou ne fera rien pour perturber l’équilibre militaire dans le Caucase du Sud, ce qui infirme la peur paranoïaque que certains observateurs azéris ont exprimée à propos de la Russie conspirant avec l’Arménie pour mener une nouvelle guerre dans le Haut-Karabagh.
Calculs stratégique et limites de l’OTSC.
Russie et Arménie:
Tout ce qui a été écrit ci-dessus peut probablement être reçu comme un choc pour l’observateur occasionnel des affaires internationales, car cela va à l’encontre de la logique présumée, mais c’est seulement pour montrer à quel point les stéréotypes géopolitiques dominants sur l’Arménie et l’Azerbaïdjan peuvent être inexacts et ne pas refléter réellement l’état actuel de la situation. Le dénominateur commun entre les deux États rivaux est l’évolution de leur relation avec la Russie, qui, comme on vient de le décrire, semble se déplacer progressivement dans des directions opposées. Encore une fois, l’auteur n’a pas l’intention de donner l’impression que cela reflète le sentiment populaire dans les deux pays ou celui de ses expatriés et communautés de la diaspora, en particulier l’Arménie et ses ressortissants ethniques affiliés, car l’attitude générale à l’intérieur du pays (en dépit du très médiatisé échec de la tentative de révolution de couleur) et pour la plupart de ses compatriotes à l’extérieur de celui-ci, pourrait en général être décrite comme favorable à la Russie. Cela rend les avancées pro-occidentales d’Erevan d’autant plus déroutantes, mais cela veut surtout dire que la réponse à ce paradoxe réside plus dans la vision (et les incitations monétaires possibles) de la direction du pays, que dans la volonté de son peuple. Pourtant, la situation n’est pas critique et n’a pas encore approché le point où les relations bilatérales pragmatiques et fiables sont en danger.
Russie et Azerbaïdjan:
Cela étant dit, pour de nombreux observateurs conventionnels, une étroite coopération militaire de la Russie avec l’Azerbaïdjan pourrait sembler tout aussi surprenante que le mouvement pro-occidental de l’Arménie, mais cela peut aussi être expliqué par un calcul stratégique, quoique d’une nature beaucoup plus pragmatique et compréhensible. La Russie aspire à jouer le rôle d’une force charnière d’équilibre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Et, à vrai dire, à la consternation de nombreux Arméniens, la Russie a approuvé les résolutions du Conseil de sécurité affirmant l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan le long de ses frontières internationalement reconnues, en particulier la plus récente, la 62/243 de 2008, qui «réaffirme le respect et le soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la République d’Azerbaïdjan au sein de ses frontières internationalement reconnues» et «exige le retrait immédiat, complet et inconditionnel de toutes les forces arméniennes de tous les territoires occupés de la République d’Azerbaïdjan».
Cohérence géopolitique:
Cela ne signifie pas que la Russie est en train de trahir l’Arménie, comme certains experts nationalistes le prétendent, mais qu’elle maintient ce qui a été sa position constante depuis le début du conflit, et respecte le principe directeur international déclaré de soutenir l’intégrité territoriale. La clé de cette compréhension est que la conception de l’intégrité territoriale est un guide, pas toujours irréversible, un principe de la politique étrangère russe. Et l’opération russe d’imposition de la paix en Géorgie, en 2008, qui a conduit à l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, et la réunification, en 2014, avec la Crimée, prouvent que des circonstances particulières peuvent entraîner un changement de cette politique de longue date sur une base de cas par cas. Cela peut être interprété comme signifiant que Moscou, à ce stade (de qualification opérationnelle), ne supporte pas l’indépendance de la République autoproclamée du Haut-Karabagh. Mais, pour être honnête, Erevan non plus, bien que l’État arménien ait tout récemment réitéré sa position antérieure qu’il pourrait reconnaître cette région peuplée d’Arméniens comme un pays autonome si les hostilités actuelles avec l’Azerbaïdjan augmentaient. Par conséquent, la principale condition qui pourrait pousser l’Arménie à reconnaître le Haut-Karabagh comme un État indépendant, et peut-être faire pression sur la Russie pour le suivre, serait l’escalade prolongée du conflit autour de la ligne de contact.
L’unification énigmatique
Même si certains observateurs internationaux peuvent penser qu’une telle démarche serait historiquement juste et attendue depuis longtemps, la Russie a probablement une approche beaucoup plus prudente face à des mesures unilatérales que l’Arménie pourrait prendre pour reconnaître l’indépendance du Haut-Karabagh. Pour répéter ce qui a été précédemment souligné à propos de l’approche politique de la Russie face à ce conflit, cela ne constituerait pas une trahison de l’Arménie, mais serait une évaluation pragmatique et sobre de l’environnement mondial géostratégique, et le fait probable qu’un tel mouvement pourrait instantanément coincer la Russie dans une guerre sans intérêt pour elle. À l’heure actuelle, la Russie a un engagement de défense mutuel avec l’Arménie, qui la rend responsable de la protection de son allié en cas d’agression contre elle, mais cet accord ne prend en compte que le territoire que la Russie reconnaît internationalement, excluant ainsi toutes les forces arméniennes et les détenteurs de passeports du Haut-Karabagh.
Si l’Arménie reconnaît le Haut-Karabagh comme un État indépendant, cela lancerait probablement un processus qui progressera rapidement vers une unification des deux entités arméniennes, ce qui placerait alors la Russie dans la position très inconfortable d’avoir à examiner si elle reconnaîtra une telle initiative unilatérale de son allié et devra étendre son parapluie de défense mutuelle sur ce qui serait alors le nouveau territoire arménien reconnu. D’une part, Moscou ne voudrait pas être perçu comme trahissant son traditionnel allié arménien et engendrant une haine inébranlable dans l’avenir, de l’autre, il pourrait avoir certaines réserves quant à être directement impliqué dans le conflit militaire et perdre à jamais les percées positives engagées avec Bakou.
Les relations russo-azerbaïdjanaises, si elles continuent à être pragmatiquement gérées le long de la même trajectoire constructive, pourraient conduire à Moscou à acquérir une position stratégique sur un important fournisseur d’énergie de la Turquie, de l’UE et d’Israël, lui donnant ainsi une chance de premier plan d’exercer une influence indirecte à leur égard grâce à ses liens avec Bakou. Dans tous les cas, le ministère russe des Affaires étrangères préférerait ne pas être placé dans une telle position, dans un jeu à somme nulle où il serait forcé de choisir entre honorer l’unification unilatérale de son allié arménien avec le Haut-Karabagh en abandonnant sa position potentielle trans-régionale stratégique d’influence en Azerbaïdjan, ou la poursuite de son plan d’acquérir une grande influence trans-régionale via l’Azerbaïdjan, au détriment de son allié reconnu, et risquer de perdre sa longue présence militaire ultra-stratégique dans ce pays du Sud Caucase.
Le problème du Haut-Karabagh est donc un dilemme de proportions géostratégiques de grande envergure pour la Russie, qui fait tout ce qu’elle peut pour rester neutre entre les deux parties, afin de compenser ce scénario tout à fait déstabilisant et ne pas être forcée de choisir un désastreux engagement à somme nulle dans ce qui sera discuté dans la partie II comme étant probablement un dilemme politico-militaire provoqué de l’extérieur par les États-Unis. En outre, l’Arménie et l’Azerbaïdjan veulent conserver le soutien russe et ne veulent pas risquer de le perdre, ce qui explique aussi pourquoi l’Azerbaïdjan se restreint encore militairement contre les forces arméniennes du Haut-Karabagh et pourquoi l’Arménie n’a pas reconnu unilatéralement le Haut-Karabagh ni fait d’effort pour s’unir politiquement avec elle. En conclusion, on peut supposer que le seul acteur qui veut forcer la Russie à ce faux choix sont les États-Unis, qui profite toujours de chaque déstabilisation frappant la périphérie de Moscou et quand son adversaire eurasien est coincé dans un dilemme géopolitique important.
Andrew Korybko
Traduit par Wayan, relu par Diane pour le Saker Francophone.
Liens :
La deuxième partie de l’article
Erdogan s’en va-t-en guerre ou l’histoire d’une raclée mémorable au Karabagh
par (son site) via ombre43.over-blog.com
- Il est à noter que les récentes découvertes gazières israéliennes en Méditerranée ont peut être réduit l’intérêt du BTC et donc de l’Azerbaïdjan pour l’Occident en général, NdT ↩
Ping : GEOPOLITIQUE 5 | Pearltrees
Ping : ARMÉNIE | Pearltrees
Ping : AZERBAÏDJAN | Pearltrees
Ping : CES FOUS QUI NOUS GOUVERNENT AVRIL 2016 - 1 | Pearltrees
Ping : OTAN 4 | Pearltrees
Ping : Les "BASSES BESOGNES" de L'OCCIDENT, USA, UE, OTAN... ONU - 2 | Pearltrees
Ping : UE - [CARE (Confédération Américaines des Régions d'Europe)] 8 | Pearltrees
Ping : Les OEUVRES des USA 4 | Pearltrees
Ping : Les USA ou SAM le POULPE 5 | Pearltrees
Ping : Today,s Thought
Ping : Les tensions azéri-arméniennes. Un nouveau front dans la guerre hybride ? (2/2) – Le Saker Francophone
Ping : Les tensions azéri-arméniennes (1/2) | Arrêt sur Info
Ping : Les tensions azéri-arméniennes (1/2) | Arrêt sur Info
Ping : Les tensions azéri-arméniennes (1/2) | Arrêt sur Info
Ping : Les tensions azéri-arméniennes (1/2) | Arrêt sur Info
Ping : Les tensions azéri-arméniennes. Un nouveau front dans la guerre hybride ? (2/2) | Arrêt sur Info
Ping : Les tensions azéri-arméniennes. Un nouveau front dans la guerre hybride ? (2/2) | Arrêt sur Info