Le terrorisme comme outil de l’État profond: La politique intérieure [5/5]


Par Franck Pengam − Mai 2016

cliquez pour agrandirNous allons terminer notre analyse en commençant par réfuter les arguments plaidés par la doxa censée lutter contre le terrorisme. Dans un second temps, nous allons établir les conséquences conscientes et inconscientes que pose le problème de l’ennemi intérieur terroriste et pour finir nous proposerons des pistes pour des solutions alternatives.

Les faux arguments

Toutes les mesures adoptées en réponse au terrorisme ne diminueront pas le
phénomène : leurs inefficacités ont globalement été démontrées. Les chiffres de février 2016 sur l’état d’urgence en France ont été donnés en introduction d’un nouveau texte sécuritaire : 3289 perquisitions administratives, 571 procédures judiciaires, 650 armes saisies, assignation de 407 personnes, etc. Ces perquisitions ont permis d’établir 5 procédures de terrorisme et 23 procédures d’apologie ou provocation au terrorisme. Si on a compté 3006 perquisitions administratives entre le 14 novembre 2015 et la fin de l’année 2015 (soit un mois et demi), elles n’ont plus été que 538 depuis le 1er janvier 2016, jusqu’à la mi-mars 2016 (en deux mois et demi). Sept d’entre elles ont permis de découvrir des infractions à caractère terroriste depuis le début de l’année. Le nombre d’assignations à résidence est également en grosse diminution : même si 68 personnes sont encore concernées par cette mesure qui oblige à pointer quotidiennement au commissariat, on est loin des 400 assignés juste après les derniers attentats. Selon Bernard Cazeneuve, en 5 mois d’état d’urgence, 13 projets d’attentats ont été déjoués. Quant à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), elle a confirmé récemment que le blocage des sites est inefficace pour lutter contre le terrorisme. Depuis mars 2015, 1439 demandes de retrait de contenus sont parvenues à la CNIL, dont 1286 pour des sites à caractère terroriste. Elle se positionne en faveur du chiffrement des données et contre le backdoor, mais son avis est purement consultatif et non contraignant. Après avoir vigoureusement défendu la loi relative au renseignement du 24 juillet 2015, Bernard Cazeneuve a finalement avoué l’inutilité de cette loi de collecte de masse des données dans la lutte contre le terrorisme 1.

Aux États-Unis, de 2006 à 2009, les mesures d’enquête furtive autorisées par le Patriot Act ont visé 1618 affaires de drogue, 122 affaires de fraude, et… 15 affaires liées au terrorisme. Le FBI a quant à lui annoncé en mai 2015 qu’aucune affaire sérieuse de terrorisme n’avait été résolue grâce à la section 215 du Patriot Act, une des plus controversées, qui permet la collecte en masse des données privées. Même inefficacité pour le système PRISM, qui permettait à la NSA de suivre et collecter massivement les données en ligne des utilisateurs : de 2011 à 2013, sur 227 condamnations pour terrorisme PRISM en a permis… une seule (0,4%). Une vraie boutade. Un autre exemple de programme de collecte de données et de traitement par algorithme de la NSA utilisé pour identifier et traquer des terroristes supposés a potentiellement tué 15 000 personnes par erreur au Pakistan. Et vu qu’ils ont de l’humour à l’agence, ils ont appelé leur algorithme Skynet. Si ces mesures sont si inefficaces, pourquoi insister autant pour étendre ces phénomènes aujourd’hui ? Tout simplement parce que la légalisation et l’extension incontrôlée de la surveillance de masse extrajudiciaire sont avant tout favorables aux intérêts politico-économiques de l’État profond, tandis qu’elles sont totalement inefficaces pour empêcher des attentats, selon la NSA et le FBI eux-mêmes.

Le cryptage, le darknet et finalement Internet sont érigés en grands méchants loups par les gouvernements, alors que leurs arguments ne tiennent pas la route. Par exemple, dans les derniers attentats à Paris et à Bruxelles, c’est exactement le contraire qu’il s’est passé : nous avons assisté à des opérations low-tech avec des cartes SIM prépayées, des téléphones jetables, des rencontres en face à face, etc. Même chose pour les explosifs : ils ont utilisé du TATP (peroxyde d’acétone) et autres produits artisanaux, parce que l’ensemble des ingrédients est en vente libre et que n’importe qui peut les fabriquer. Les terroristes de Paris ont planifié leurs attaques avec des moyens de communication censés être déjà surveillés et n’ont pris aucune précaution particulière. Point de chiffrage, d’e-mail crypté et compagnie ici : ces  problématiques sont donc un enfumage total qu’il s’agit de désamorcer. La NSA a tout de même eu le culot d’estimer que sans le cryptage, les attentats du 13 novembre 2015 à Paris «n’auraient pas eu lieu».

Durant les dernières années de réformes du milieu du renseignement en France, le domaine qui a été le plus affaibli est celui du renseignement économique et financier, notamment durant la présidence de Nicolas Sarkozy. En effet, ce secteur clé ne touche pas uniquement le financement du terrorisme, mais également l’évasion fiscale, le financement politique illégal, la corruption, etc. Autant dire qu’il peut poser de sérieux problèmes à certaines élites politico-économiques comme, au hasard, Nicolas Sarkozy et ses financements frauduleux. Malgré les dires de l’actuel ministre des Finances Michel Sapin sur le fait que «le renseignement financier a déjà contribué à déjouer plusieurs attentats», les commanditaires des sommes colossales finançant le terrorisme sont tout de même assez peu mis en avant. L’agence de Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins, rattachée au ministère des Finances, a néanmoins fortement accentué ses activités après les attentats de Charlie Hebdo et a réalisé 10 556 enquêtes en 2015. Quant aux résultats concrets sur les financements du terrorisme, il faudra repasser. Une résolution (n° 2799, déposée le 22 mai 2015) du député Jean-Frédéric Poisson (Parti chrétien-démocrate) et plusieurs de ses collègues, proposait de créer une commission d’enquête relative à la participation de fonds français au financement de l’État islamique. Elle a été rejetée par l’Assemblée nationale le 3 décembre 2015, dans un quasi-silence médiatique et moins d’un mois après les derniers attentats.

C’est également en plafonnant à 1000 euros le montant des achats en liquide et in fine en supprimant le cash, que l’État et le secteur privé pourront avoir pleinement le contrôle de nos données bancaires. Le processus a commencé avec la récente décision de supprimer le billet de 500€. Selon Michel Sapin, «il faut limiter la part des transactions anonymes dans l’économie, qui peuvent correspondre à des actions de fraude, de blanchiment voire de financement du
terrorisme ». En fait, l’argent liquide est un problème, car il permet l’économie informelle non taxable, estimée à 20% du PIB dans certains pays européens. Mais les honnêtes gens tirent également des avantages de l’argent liquide : par l’épargne matérielle et par des transactions peu traçables, rapides et surtout gratuites (pas de commission à l’achat). Ce problème conséquent, tant pour le secteur privé que public, peut être également résolu au nom de la lutte contre le terrorisme et d’un soi-disant bienfait économique avec une politique monétaire de taux d’intérêt négatifs. Dans tous les cas, il s’agit de contrôler nos portefeuilles en nous enlevant la propriété de l’argent que nous recevons en échange de notre travail. Cette disparition programmée du cash est déjà accompagnée par l’apparition de cartes munies de puces RFID permettant une géolocalisation permanente de l’individu. L’affaire des Panama Papers peut également se comprendre dans ce cadre d’analyse. De nombreux analystes ont clairement soupçonné une volonté sous-jacente d’abolir l’argent liquide pour un contrôle centralisé anglo-saxon des flux financiers mondiaux. En effet, les récentes attaques contre les paradis fiscaux (sauf le Delaware ou la City) auraient pour objectif le déplacement des capitaux vers des paradis fiscaux sous contrôle anglo-saxon. Les États-Unis, qui font semblant de s’agiter pour régler la question de la transparence des institutions financières, sont aujourd’hui la meilleure destination du monde pour échapper à la fiscalité, selon Bloomberg (2016).

Le terrorisme étatique spectaculaire islamiste, entretenu par les milieux impérialistes anglo-saxons 2, amène à la concentration des pouvoirs, dans une période de saturation globale des marchés et de crises socio-économiques. Nous pouvons maintenant légitimement penser que les récentes mesures contre-terroristes que nous avons décrites ont une finalité tout autre.

Les conséquences idéologiques du terrorisme

En plus des conséquences matérielles délétères, les séries d’événements profonds créent un climat anxiogène inévitablement perceptible dans la société. Le terrorisme spectaculaire est notamment utilisé, par le biais des médias, comme un outil de sidération psychologique instrumentalisant la perception infraliminaire. Ce phénomène, bien étudié par les sociologues étasuniens dans les années 1940, entraîne un court-circuit du cognitif par l’émotion. En d’autres termes, une perception visuelle (un acte terroriste ou ses résultats par exemple) peut au niveau préconscient avoir une influence sur nos opinions, décisions et conduites ultérieures, sans que nous le percevions. L’impact médiatique d’un attentat dramatique, suivi d’images traumatisantes en continu, nous perturbe profondément et modifie en conséquence nos perceptions, jugements et estimations. Ces conséquences sont également appelées le «phénomène de la mort en direct».

En analysant la presse, nous pouvons identifier plusieurs phases de réaction de la population face à des attentats. Dans l’ordre temporel : il y a d’abord une phase initiale de choc, puis une réaction positive d’empathie, de solidarité, de mobilisation et pour finir une phase négative d’incertitude, d’inquiétude, d’insécurité, de manque de consensus et de critiques 3. Les théoriciens de l’ingénierie sociale et de la fabrique du consentement (Edward Bernays, Walter Lippmann, etc.) ont stipulé dès le XXe siècle qu’il fallait établir une médiation entre le public et l’événement, pour orienter et contrôler l’opinion publique. Comme son nom l’indique, le média accomplira ce rôle ; c’est pour cela que, même déficitaire sur le plan comptable, il est contrôlé par des millionnaires (actionnaires), par de grands groupes de communication (publicitaires) et par l’État (subventions). Pourquoi le secteur privé notamment, motivé par le profit, investit-il à perte dans ce secteur ? Tout simplement pour faire sa propre médiation, qui devient de plus en plus inefficace avec Internet et c’est tant mieux.

Tout totalitarisme se caractérise par un dévoiement du langage (Georges Orwell, 1949). Le terrorisme spectaculaire étatique, relayé par les médias, a sa novlangue et sa matrice communicationnelle déformant le réel. Le nihilisme qui découle de ses actions justifie toutes les atteintes aux libertés, sacrifiées à un nouvel idéal de sécurité. En 2009, dans le cadre de l’affaire Tarnac, le compétent François Hollande disait à l’époque que le gouvernement invente carrément des terroristes pour justifier la surveillance généralisée (surtout des dissidents politiques, de l’extrême droite à l’extrême gauche) et diluer l’échec socio-économique. Aujourd’hui, dans cette même conception, toute opposition idéologique et politique à la doxa étatico-privée, est qualifiée ou assimilée à l’extrémisme, puis finalement au terrorisme par abus de langage. Pour illustrer ce propos, nous avons vu récemment et non sans amusement que l’écologie n’était finalement que l’arbre cachant la forêt du redoutable intégrisme vert (encore un fascisme vert !) qu’il s’agit de combattre, car il remettrait trop en question la place de l’économie dans nos sociétés.

Le concept de guerre contre le terrorisme a été promu lors de la Conférence de Jérusalem sur le terrorisme international organisée par l’actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou en 1979. Georges H. Bush s’y exprima pour soutenir la guerre contre la terreur. Cette pseudo guerre menée sur le plan intérieur efface la distinction classique entre guerre et paix. L’ennemi furtif menace de manière continue l’ordre intérieur et la vie de la population. La peur constante suppose un conditionnement médiatique des populations, afin de les sensibiliser à ces nouveaux risques. Alors que les agents de police journalistiques du PAF matraquent à tue-tête le «pas d’amalgame» incantatoire, ils désignent implicitement et gonflent la menace représentée par les populations extra-européennes. Et nous le voyons dans la réalité : le stresse ambiant que nous constatons dans l’espace public ou les transports et les témoignages, révèlent que de nombreuses personnes ont peur des Arabes, des barbus, etc. Le phénomène terroriste n’a fait qu’accentuer drastiquement une fracture déjà existante. En effet, d’un point de vue ethnique, les sous-fifres opérationnels du terrorisme spectaculaire étatique sont quasiment tous arabes (quelques noirs et blancs à la marge), tous fraîchement convertis à l’islam wahhabo-takfiriste. Et qui sont les cibles ? De façon indiscriminée, c’est une population civile à majorité européenne blanche et chrétienne (d’origine, de culture, de religion) et de façon clairement discriminée des civils et des lieux assimilés au judaïsme et au sionisme : le World Trade Center de Larry Silverstein, l’école juive de Toulouse (Merah), le Musée juif de Bruxelles (Nemmouche), l’Hyper Casher de Vincennes (Coulibaly) ou encore la salle du Bataclan (avant le changement de propriétaire)… Tous les ingrédients pour générer la tension ethnico-religieuse et la fracture entre le monde dit judéo-chrétien et le monde musulman sont là.

Ces réactions de méfiance, de peur puis d’hostilité envers les Arabo-musulmans sont des phénomènes à la fois logiques et instrumentalisés. Le concept d’ennemi intérieur fait de la population civile nationale le milieu de prolifération de la menace et l’enjeu même du contrôle. Pour le pouvoir, cela a ses avantages d’avoir un ennemi intérieur permanent, qui peut frapper n’importe où, n’importe quand. En effet, les dernières mobilisations générales contre les attentats ont eu un franc succès, à l’instar de la menace rouge durant la Guerre froide. La peur ou les colères instrumentalisées paralysent la réflexion et recourent à l’émotif, pour nous précipiter dans l’union sacrée contre la menace anti-démocratique, en bafouant au passage toute présomption d’innocence. Le philosophe et historien Michel Foucault avait déjà souligné que, lorsque le mot sécurité apparaît pour la première fois en France dans le discours politique des gouvernements physiocrates avant la Révolution française, «il ne s’agissait pas de prévenir les catastrophes et les famines, mais de les laisser advenir pour pouvoir ensuite les gouverner et les orienter dans une direction qu’on estimait profitable».

Dans la nouvelle perspective sécuritaire, l’ennemi doit être également suffisamment vague, pour que quasiment n’importe qui, à l’intérieur et à l’extérieur, puisse être identifié en tant que tel. Une définition parfaitement
flexible, que l’on peut utiliser à toutes les sauces dans divers objectifs : maintien d’un état de peur généralisé, dépolitisation des citoyens, renoncement à toute certitude du droit, légitimation de l’intervention armée à l’étranger (jamais dans les pays à la source du terrorisme wahhabo-takfiriste), etc. Dans Surveiller et punir (1975), Michel Foucault avait décrit la société disciplinaire comme principalement axée sur le contrôle social. La peur doit rester intérieure pour garantir un niveau de tension élevé sans pour autant provoquer de réaction ; les apparences d’une relative normalité doivent être préservées.

En résumé, nous constatons donc que la stratégie de la tension est couplée avec une stratégie du choc (Naomi Klein, 2007), permettant les réformes sécuritaires (modification de Constitution) et économiques (ultralibérales), le tout amenant à une stratégie du choc des civilisations. Si le terrorisme spectaculaire entre dans le cadre de cette stratégie de choc des civilisations, le lecteur ne m’en voudra pas de développer rapidement les fondements de cette thèse pour en saisir la substance. Le terme a été inventé par l’éminent historien néoconservateur britannique Bernard Lewis (1957), qui a aujourd’hui la double nationalité étasunienne et israélienne. Son postulat part du principe que le conflit entre l’islam et la chrétienté est irrémédiable et voué ontologiquement à s’affronter jusqu’à la fin de l’Histoire. Ses travaux seront prolongés en 1996 par son élève Samuel Huntington, qui découpe le monde par aires civilisationnelles (en l’assimilant à la culture et au système religieux). La diversité des cultures est présentée comme une source de divergences provoquant les grands conflits géopolitiques de l’histoire du monde. Implicitement donc, seule une uniformisation des cultures de l’humanité amènerait à la paix mondiale. Cette idéologie se nomme aussi le mondialisme, qui serait la solution pour remédier à ce problème inhérent au choc de civilisation. Il faut remarquer que la théorie de Bernard Lewis trouve ses fondements dans un messianisme d’origine biblique (et plus précisément kabbalistique).

Risquons une perspective eschatologique : le coup d’envoi officiel du terrorisme spectaculaire étatique, un certain 11 septembre 2001, a peut-être concrétisé, dans un de ces derniers stades, ce choc entre Occident et Orient, entre Edom et Ismaël, pour qu’ils s’autodétruisent mutuellement (Zohar, parachat Vaéra, p. 32A) 4. Plus matériellement, le chaos constructif (détruire pour reconstruire) plaidé par le néoconservateur Michael Ledeen et repris par l’ancienne Secrétaire d’État des États-Unis, Condoleezza Rice, doit permettre de remodeler les frontières du Grand Moyen-Orient sur des critères ethniques et confessionnels, au nom de la dictature de la démocratie libérale (Francis Fukuyama, 1992), ce qui renforcera de facto la suprématie d’un tiers : Israël. C’est une thèse parmi d’autres, en tout cas si l’intention était de créer le chaos au Moyen-Orient et de générer la tension en Occident pour que ces deux mondes s’entrechoquent, le projet est bien avancé.

Conclusion – Pour endiguer le terrorisme

Pendant que le leurre terroriste focalise les attentions, le monde entier voit son niveau de vie général baisser à cause du mondialisme financier ultralibéral, qui transfère la richesse mondiale à un nombre toujours plus restreint d’individus, composant l’État profond mondial. Face à ces faits inédits, il faut décaler l’analyse socio-économique et les colères légitimes qui en découlent, pour plutôt mettre en avant le choc des civilisations créé de toutes pièces par des guerres fallacieuses, des politiques de masses migratoires légales et illégales contrôlées et bien évidemment un terrorisme souvent lié à des stratégies, des financements et des cellules de services de renseignements étatiques. Le Premier ministre Manuel Valls a proposé lundi 9 mai 2016 son ridicule Plan d’action contre le terrorisme et la radicalisation djihadiste. Pour le peuple et les élites conscients, nous proposons des solutions de fond, qu’il ne pourra jamais aborder.

Sur le plan idéologique :

  • Promotion d’une identité et d’une culture française et civilisationnelle fortes.
  • Remise en question du libre-échange tous azimuts et éloge de la frontière : cette dernière serait la défense la plus efficace contre la mondialisation ultralibérale qui amène tous les éléments du terrorisme wahhabo-takfiriste (immigration, capitaux, idéologie).
  • Diaboliser le wahhabisme et ses soutiens divers, en le comprenant et en expliquant les instrumentalisations du phénomène terroriste par le pouvoir.
  • Refuser la société de surveillance généralisée et la centralisation de toutes les données individuelles biométrique au niveau national, européen et mondial, accomplies au nom de notre sécurité.
  • Refuser la guerre civile ethnico-religieuse préfabriquée, en réfutant la thèse du choc des civilisations et en refusant l’idéologie mondialiste comme solution à ce problème.
  • Endiguer l’inculture (enseignée dès l’école du matin jusqu’au film du soir) par le goût de l’apprentissage et par la connaissance de l’Histoire longue.
  • Contrer la religion par la religion. L’échec patent de la religion laïque et de l’islam de France devrait nous pousser à nous demander si la promotion d’une religion catholique traditionnelle ne serait pas la conception dominante la plus cohérente à adopter pour tout Français en quête de spiritualité. En effet, elle est la seule idéologie transcendante historiquement rattachée à la France, pouvant enrayer le phénomène wahhabo-takfiriste, en même temps que la crise de sens.
  • Dans tous les cas, ce dernier point doit être obligatoirement couplé avec la promotion d’idéologies constructives et valorisantes d’autodétermination socio-économique (économie solidaire, entrepreneuriat, etc.).

Sur le plan matériel :

  • Sanctionner les élites politiques issues du bipartisme LR-PS, qui ont soutenu
    directement et indirectement le terrorisme wahhabo-takfiriste depuis les années 1980, au minimum en ne votant plus pour eux (voir en ne votant plus du tout) et au mieux en votant pour ceux soutenant un maximum d’idées précédemment énoncées.
  • Interdire la confrérie des Frères musulmans, mère actuelle du terrorisme contemporain.
  • Pousser nos dirigeants à adopter des sanctions/pressions économiques sur les pays qui continuent à soutenir le terrorisme wahhabo-takfiriste. Qu’ils commencent par arrêter eux-mêmes.
  • Rétablir des frontières pour contrôler les flux humains, marchands et financiers.
    Contrôler l’activité bancaire (séparation des activités, shadow banking, effet de levier, etc.) permettrait de contenir les montages financiers complexes, de Wall Street à la City en passant par le Koweït, qui permettent de cacher les sources de financement de diverses organisations criminelles.
  • Arrêter l’immigration. À quoi sert-elle si c’est pour que des immigrés allogènes
    rejoignent l’armée de réserve française du Capital ? Cela amène inévitablement à une augmentation de la tension de la majorité perdante, endogène et exogène, précarisée et instrumentalisée pour se frictionner, au lieu de sanctionner les élites responsables de la situation. Contenons aussi le phénomène, pour éviter de déstructurer et détruire les identités de tout le monde dans une macédoine mondialiste, amenant les conséquences dramatiques que nous connaissons. Rappelons que le Centre international de contre-terrorisme à La Haye, indique qu’environ 30 % des personnes qui quittent l’Europe pour recevoir une formation au combat en Syrie ou en Irak, retournent dans leur pays d’origine.
  • Arrêter de s’aligner sur les politiques étrangères interventionnistes israélienne,
    américaine, saoudienne et qatarie au Moyen-Orient ; cela évitera les rancœurs logiques qui en découlent. C’est d’ailleurs la seule solution pour traiter la cause du phénomène migratoire. Rappel : 10 000 enfants de migrants sont portés disparus en moins de deux ans selon le service de presse d’Europol. En soutenant les interventions en Irak, en Libye et en Syrie, c’est le dumping social, le crime organisé, l’esclavage, le trafic du sexe et d’êtres humains liés au phénomène migratoire, que nous soutenons.
  • Orienter la jeunesse et le peuple en colère vers la construction de l’alternative socio-économique à travers l’association, l’entrepreneuriat, la coopérative, etc.

Nous finirons cette étude avec Guy Debord, qui nous expliquait déjà en 1988, dans ses Commentaires sur la Société du Spectacle, que :

Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L’histoire du terrorisme est écrite par l’État, elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et démocratique.

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Franck Pengam

  1. Pierre-Alain Clément, Naissance et ascension d’une idéologie révolutionnaire : 32 ans d’islam politique violent, Diplomatie n° 77, novembre-décembre 2015, p. 41.
  2. Chérif Amir, Histoire Secrète des Frères musulmans, Ellipses, 2015.
  3. Ludovic François et Romain Zerbib (dir.) Influentia, la référence des stratégies d’influence, Lavauzelle, 2015, p100 et 104.
  4. Youssef Hindi, Occident & Islam, Sources et genèse messianiques du sionisme, de l’Europe médiévale au choc des civilisations, Sigest, 2015, p58.
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