La tragédie de la Khazarie, troisième partie : les juifs errants


Par Dmitry Orlov – Le 16 mai 2024 – Source Club Orlov

La prise de la forteresse d’Itil par le prince Svyatoslav, V. Kireev

La question “D’où venez-vous ?” est plutôt évidente et il est utile, au cours d’une conversation, de pouvoir y répondre facilement. C’est du moins ce que j’ai constaté au cours de mes nombreux voyages. Heureusement, j’ai une réponse facile : Je viens de St. Leninsburg. Mais ce n’est pas forcément la bonne réponse dans toutes les situations. Par exemple, lorsqu’un plouc pas trop sympathique lève les yeux sur moi et me demande : “Tu n’es pas d’ici, n’est-ce pas, mon gars ?” La bonne réponse est : “Bien sûr que non, je viens de là-bas, du comté de Jackson.” “Tout là-bas, dans le comté de Jackson…”, répond le redneck, étonné : “C’est comment là-bas ?”.

Mis à part les bons vieux garçons de la campagne, lorsqu’on converse poliment avec des personnes érudites et cultivées, il est bien plus utile de pouvoir lâcher un ou deux toponymes célèbres et légendaires pour indiquer que l’on est une personne au patrimoine et à la descendance considérables. Je suis de St. Leninsburg !

Mais d’où viennent les Juifs ?

Analysons un échantillon représentatif : Tony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il a grandi à Yonkers, et sa page Wikipédia affirme que ses ancêtres sont hongrois et polonais, mais il a également déclaré que sa famille venait d’Ukraine, qui faisait partie depuis des temps immémoriaux de l’Empire russe, puis de l’Union soviétique, ce qui fait automatiquement de notre Blinky-pooh un espion russe. Génial ! Wikipédia mentionne également un de ses arrière-grands-pères qui était un écrivain yiddish. Le yiddish étant un dialecte allemand, l’intrigue se corse : des Juifs hongrois, polonais et russes vivent en Russie, parlent un dialecte allemand et l’écrivent en utilisant l’alphabet hébreu. Oh, et Blinky-pooh ne vit plus à Yonkers non plus ; il vit dans une maison en Virginie du Nord. C’est celle devant laquelle campent des manifestants pro-palestiniens.

Vous etes confus ? Ne le soyez pas ! Les Juifs, comme les Tsiganes, sont une ethnie nomade. Ils se déplacent sans cesse. Les Tsiganes (Roms) sont un peu moins confus que les Juifs sur le fait qu’ils ne viennent de nulle part en particulier et n’expriment aucun désir de le cacher. Quand ils ne sont plus les bienvenus dans un endroit donné, on s’attend à ce qu’ils se déplacent. Étant donné qu’ils survivent grâce à diverses activités marginales telles que l’escroquerie, le petit vol, la contrebande, le commerce d’objets volés, la divination, les spectacles de rue et le commerce de ferraille, ils ont tendance à dépasser leur durée de séjour assez rapidement. Ils s’auto-organisent en fonction de quatre paramètres : familia, vitsa, rasa et natsia. La familia est de loin le paramètre le plus important, car les enfants roms n’appartiennent pas à une femme ou à un couple en particulier, mais à la famille dans son ensemble. La vitsa, qui équivaut à peu près au clan, est également importante ; les membres d’une vitsa sont tenus de s’entraider à tout moment. Rasa (race) divise le monde en Tsiganes (Roma) et non-Tsiganes (gadjo) ; il est très important de ne pas être un gadjo. Enfin, natsia est le moins important de tous et représente simplement le dernier pays que la vitsa en question a traversé récemment.

Par rapport aux Juifs, les Tsiganes sont plus directs dans leurs relations avec les gadjos, qu’ils considèrent comme impurs et qu’ils évitent donc en leur refusant tout respect, ce qui rend moralement acceptable et même louable le fait de voler leurs biens, de les arnaquer et de les escroquer de toutes sortes de façons, ce à quoi les Tsiganes excellent. Les Juifs ont souvent des attitudes similaires à l’égard des non-Juifs, qu’ils appellent goyim, au pluriel, ou goy au singulier, mais ils cachent ces attitudes par une hypocrisie et un conformisme extérieurs et affichent une solidarité ethnique derrière laquelle se cache une discrimination à l’égard des goyim.

Note du Saker Francophone

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Dmitry Orlov

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Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.

Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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