La faillite nationale en tant que jeu de société


Par Dmitry Orlov – Le 8 janvier 2019 – Source Club Orlov

La plupart des gens sont familiers du jeu de Monopoly. Son but est d’enseigner aux enfants des capitalistes une leçon précieuse sur le capitalisme, à savoir qu’en dirigeant une entreprise, il n’est pas utile de viser un minimum d’accommodement avec ses concurrents ou de s’efforcer d’atteindre un état stable durable. Au lieu de cela, ce que vous devez faire pour survivre (sans parler de gagner), c’est grandir le plus rapidement possible et manger vos concurrents vivants, sinon vous vous ferez dévorer vous-même. Ce n’est pas seulement un jeu ; c’est exactement comme ça que le capitalisme fonctionne réellement, et si cela ne fonctionne pas pour vous (c’est le cas pour la plupart des gens) alors c’est exactement comme ça que le capitalisme ne fonctionne pas.


Ainsi, les Walton ne pouvaient pas se contenter de diriger Walmart comme un simple supermarché ; ils devaient en faire un empire mondial, juste pour survivre. Aujourd’hui, la plupart des gouvernements dans le monde réalisent que ce type de capitalisme débridé est nuisible et cherchent à le réguler. Par exemple, la Russie dispose d’un Service fédéral antimonopole. Le ministère américain de la Justice a une division anti-trust, qui porte bien son nom si sa mission est de détruire la confiance [Jeu de mot avec « trust » = confiance et « trust » = oligopole, NdT] des Américains dans la capacité de leur gouvernement à réglementer les affaires. Il a aussi un site Web qui dit actuellement : « En raison du blocage des dépenses, les sites Web du ministère de la Justice ne seront pas mis à jour régulièrement » [Le « shutdown » des administrations implique que les crédits alloués ne sont plus disponibles par manque de financement, NdT]. C’est peut-être acceptable pour un pays qui cherche à tout monopoliser – la finance internationale et le droit, les marchés publics de la défense et, bien sûr, l’exercice de la « liberté et de la démocratie » et des « valeurs universelles ».

La plupart des gens connaissent également le concept de dette publique. La dette fédérale du gouvernement américain est actuellement égale à … peu importe ; elle augmente beaucoup plus vite que vous ne pouvez imaginer l’écrire. Si vous voulez la regarder monter en temps réel, vous pouvez la consulter ici. Le chiffre exact est inutile : si vous preniez un instantané du montant pour faire un chèque de, par exemple 21 921 420 420 420 945 123,00 $ [pour rembourser la dette], ce ne sera plus la valeur de celle-ci au moment de faire le chèque, et si vous le faites, peu importe qui vous êtes, il sera rejeté. Mais ça n’ira même pas si loin : si vous envoyez ce chèque par la poste au Département du Trésor américain, ils ne pourront pas l’encaisser « en raison du blocage des dépenses… ». Vous voyez le tableau ?

La dette augmente sans cesse, et le rythme auquel elle augmente s’accélère. Le concept d’accélération n’est peut-être pas intuitif pour certains d’entre vous, alors laissez-moi vous expliquer. La dette augmente à une certaine vitesse. L’accélération est l’augmentation de cette vitesse, mesurée, par exemple, en dollars par minute par minute. La calculer est un petit exercice arithmétique amusant. Sous le règne de Barack Obama, la dette a augmenté de 8 600 milliards de dollars, passant de 11 600 milliards de dollars à 20 200 milliards de dollars. Trump prévoit d’y ajouter 4 800 milliards de dollars au cours de ses trois premières années. (Les chiffres pertinents peuvent être consultés ici).

Ainsi, la vélocité d’Obama était de 8 600 milliards de dollars sur 8 ans, soit environ 1 000 milliards de dollars par an ou 2 millions de dollars par minute, alors que celle de Trump est d’environ 1 600 milliards de dollars par an ou un peu plus de 3 millions de dollars par minute. Par conséquent, l’accélération n’est que de quelques cents par minute par minute, mais assurément elle s’additionne ! L’accélération a tendance à vous surprendre. Par exemple, si vous voulez acquérir une appréciation intuitive de l’accélération due à la gravité (9,81 m, ou 32 pieds, par seconde), essayez de sauter d’une chaise tout en gardant vos jambes bien droites. Vous pouvez aussi penser au fait que les satellites qui rentrent dans l’atmosphère terrestre ont tendance à brûler à mesure qu’ils ralentissent en raison de la friction avec l’air.

N’importe quelle personne saine d’esprit peut vous dire que l’augmentation de l’endettement est acceptable à condition que vos revenus augmentent beaucoup plus rapidement, mais si ce n’est pas le cas, alors le résultat final est la faillite. D’où le nom de ce jeu de société : Banqueroute Nationale. Mais je ne sais pas quel devrait être l’objectif du jeu. Faut-il faire faillite le plus rapidement et le plus efficacement possible ou le faire le plus lentement et le plus douloureusement possible ?

Je suis certain que les joueurs qui ne sont pas concernés par notre faillite nationale préféreraient le statu quo, et qu’en outre, ils préféreraient être débarrassés de toute dette souveraine émise par quelqu’un qui va faire faillite, avant que cela n’arrive. La Russie semble avoir déjà résolu ce problème alors que la Chine est loin derrière. De toute façon, je suis une personne très sérieuse qui n’aime pas les blagues et qui n’a pas le temps de jouer, y compris à des jeux de société, alors je vais laisser aux autres le soin de réfléchir à ces questions. Néanmoins, la métaphore du jeu de société semble utile pour discuter de ce sujet.

Un problème avec ce jeu est le problème de l’échelle. Les gens ont du mal à apprécier des nombres aussi grands. Ils savent ce qu’est un dollar, mais qu’est-ce que 1000 milliards ? Ici, la difficulté à comprendre est représentée sous forme de palettes superposées de billets de 100 $.


Cela semble un peu encombrant pour notre jeu de société. Les valeurs raisonnables pour les jetons de notre jeu de la Banqueroute Nationale seraient de 100 milliards de dollars, 500 milliards de dollars et 1 000 milliards de dollars. Nous pourrions utiliser des jetons à 5 000 milliards de dollars et 10 000 milliards de dollars aussi, mais pas plus, parce que je doute que le jeu durerait assez longtemps pour les rendre utiles.

Je propose que pour les besoins de ce jeu, nous introduisions une nouvelle unité pratique appelée le « piffle » [babiole en anglais, NdT] qui est égal à 100 milliards de dollars. 1 000 milliards, c’est 10 piffles, 10 000 milliards, c’est 100 piffles, etc. Alors nos jetons peuvent être de 1, 5, 10, 50 et 100 piffles. Les piffles nous permettent d’exprimer des quantités énormes sans passer par des contorsions arithmétiques. La dette fédérale américaine est actuellement de 220 piffles. Le déficit commercial américain pour 2018 était de 6 piffles alors que le budget de la défense américaine était de 7 piffles. Pour 2019, le déficit budgétaire fédéral (couvert par l’augmentation de la dette) est de 10 piffles et augmente alors que les recettes fiscales ne sont que de 3 piffles et diminuent. Le paiement de l’intérêt sur la dette fédérale est de 3 piffles, mais avec la hausse des taux d’intérêt, il passera à 5 piffles d’ici quelques années.

Parlant de la hausse des taux d’intérêt… juste aujourd’hui, Trump a souhaité que les taux d’intérêt reviennent à 0% à nouveau, comme sous l’ère Obama qui avait ajouté quelques 80 piffles à la valeur de la dette. Mais maintenant, ils oscillent autour de 3 % et il est peu probable qu’ils baissent, peu importe ce que souhaite Trump. Pourquoi ? Eh bien, voilà la raison. Les États-Unis importent beaucoup plus qu’ils n’exportent parce qu’ils n’ont pas les moyens ou la capacité de fabriquer tout ce dont ils ont besoin ; c’est pourquoi il y a 6 piffles de déficit commercial. Lorsque d’autres pays vendent aux États-Unis plus qu’ils n’achètent, ils finissent par détenir beaucoup de piffles, et puisque les États-Unis ont besoin de beaucoup de piffles (rappelez-vous, le déficit budgétaire est de 10 piffles), il est très logique d’emprunter cet argent immédiatement en retour. Il y a quelque temps, il était possible de l’emprunter à 0% d’intérêt parce que les États-Unis étaient assez puissants pour menacer d’une annihilation par les armes ceux qui refusaient de jouer à ce jeu (voir les photos de la Libye et de l’Irak en ruines). Mais les temps ont changé, et à moins que les États-Unis ne soudoient leurs créanciers avec un taux d’intérêt de 3 % ou mieux – personne n’en voudra plus.

Comment les temps ont-ils changé ? Deux effets méritent d’être mentionnés. Premièrement, la menace d’anéantissement militaire ne fonctionne plus. Oui, les États-Unis dépensent toujours une somme stupéfiante et record de 7 piffles pour leur défense, mais rien de tout cela ne fonctionne. Appelez-ça effet de l’argent gratuit. Quand les gens dépensent leur propre argent durement gagné, ils ont tendance à faire attention, mais si c’est l’argent de quelqu’un d’autre qu’ils ont reçu gratuitement sans jamais avoir l’intention de le rembourser, alors ils ont tendance à jeter la prudence par-dessus bord. Ainsi, les dépenses militaires américaines sont devenues de moins en moins efficaces au fil du temps, et ce, de deux façons : les coûts d’approvisionnement ont grimpé en flèche pour des produits qui ne fonctionnent pas ou sont devenus obsolètes.

En termes de coûts d’approvisionnement, la parité d’achat entre les États-Unis et (à titre d’exemple) la Russie semble être d’au moins dix pour un : pour obtenir le même résultat [et pas toujours, NdT], les États-Unis doivent dépenser au moins dix fois plus que la Russie. Ainsi, bien que la Russie dépense bien moins qu’un piffle pour la défense, son armée est beaucoup plus efficace. Pour ce qui est de l’inutilité des produits, le Pentagone ressemble maintenant à une femme qui a un placard rempli de coûteux articles de marque, mais qui n’a absolument rien à se mettre parce que toute sa garde-robe est démodée. Il en est ainsi de l’ensemble des porte-avions, dont aucun ne peut opérer assez près des côtes ennemies pour être d’une quelconque utilité, car ils peuvent être facilement coulés à l’aide de missiles hypersoniques lancés de très loin. Il y a les stocks de missiles de croisière Tomahawk qui ne peuvent pas passer les systèmes de défense anti-aérienne de l’ère soviétique (avec quelques améliorations électroniques et logicielles). Il y a les systèmes de défense anti-aérienne Patriot qui sont inutiles même pour arrêter les missiles SCUD de l’époque soviétique, sans parler des systèmes plus modernes.

À cela s’ajoutent les nouvelles armes hypersoniques de la Russie (et bientôt de la Chine) avec des charges utiles conventionnelles [ou nucléaires, NdT] et de nouveaux systèmes de défense anti-aérienne et spatiale tels que le S-400, qui assurent ce que l’on appelle la « maîtrise de l’escalade ». Supposons que les États-Unis fassent quelque chose d’abominable et que la Russie et/ou la Chine décident de lui donner une leçon. Elles ont maintenant la capacité de pulvériser n’importe quelle cible à l’intérieur des États-Unis sans s’en approcher et sans mettre en danger leurs moyens militaires.

Elles pourraient, par exemple, frapper le réseau électrique américain d’une manière qui nécessiterait plusieurs mois pour le remettre en service. Elles peuvent maintenant intercepter de manière fiable tout ce avec quoi les États-Unis tenteraient de riposter. Bien sûr, les États-Unis peuvent devenir suicidaires – c’est toujours un risque – et lancer une première frappe nucléaire complète, puis attendre d’être complètement anéantis, comme la plupart des autres pays de la planète. Mais ce n’est pas une stratégie militaire, c’est du suicide pur et simple, et les officiers responsables de la stratégie militaire ont tendance à être des pères de famille émotionnellement stables qui ont hâte de jouer avec leurs petits-enfants une fois en retraite.

Alors, pourquoi les États-Unis devraient-ils continuer à dépenser 7 piffles pour leur défense ? La triste réponse est que ce pays fera faillite, qu’il réduise le budget de la défense à zéro ou non. Si le budget de la défense passe à 0, il reste encore 3 piffles de déficit budgétaire, plus ces 6 piffles de déficit commercial qui ne feront qu’augmenter. Mais qu’en est-il de MAGA [Make Ameria Great Again] ? Vous vous posez peut-être la question. Qu’en est-il de la relance de l’industrie manufacturière américaine, du rétablissement des emplois et des exportations pour nous sortir de cette situation ? Après tout, si nous transformons ces 6 piffles de déficit commercial en 6 piffles d’excédent commercial, tout s’arrange et la faillite devient évitable.

Non, désolé, ce n’est pas réaliste. Voyez-vous, pour relancer une économie industrielle, les États-Unis ont besoin de plusieurs choses. Ils ont besoin d’une énergie bon marché, d’une main-d’œuvre bon marché, d’un faible coût pour faire des affaires et des marchés facilement disponibles, tant à l’intérieur qu’à l’exportation. Hors les États-Unis n’ont rien de cela. En termes d’énergie – et le pétrole est de loin la forme d’énergie la plus importante – en 2019, les États-Unis importeront exactement autant de pétrole qu’en 1998, soit environ 8 millions de barils par jour. Oui, l’industrie du schiste bitumineux s’est développée entre-temps, et les États-Unis produisent actuellement 11,5 millions de barils par jour. Mais entre-temps, la consommation américaine de pétrole a aussi beaucoup augmenté, atteignant 20 millions de barils par jour, ce qui représente 20% de la consommation mondiale pour 4,4% de la population mondiale. Stupéfiant !

https://www.consultancy.uk/media/US-Crude-Oil-Production---Consumption-by-Year-20955.jpg

Le déficit pétrolier est donc toujours bien présent. De plus, l’industrie autour des bassins de schiste bitumineux n’a jamais gagné d’argent mais a accumulé plus de 2 piffles de dettes et a dépensé plus d’un piffle de valeur qu’il n’en a gagné. Avec la hausse des taux d’intérêt, il est peu probable que ces industriels soient en mesure d’emprunter suffisamment pour maintenir le même taux de forage effréné, et avec la baisse tendancielle de production de plus d’un 0.5 millions de barils/jour chaque mois avec les puits existants, il ne faudra pas deux ans pour réduire à rien ces 11,5 millions de barils/jour, obligeant les États-Unis à augmenter leurs importations ou à réduire leur consommation.

Mais le prix du pétrole a beaucoup baissé dernièrement, donc il ne devrait pas y avoir de problème de toute façon, n’est-ce pas ? Encore une fois, désolé, non. Le pic pétrolier pour la plupart des pays est passé. Il ne reste plus qu’une poignée de pays capables d’accroître de manière significative leur production pétrolière : Russie, Canada (sables bitumineux pour la plupart), Iran, Irak, Émirats arabes unis, Koweït et Brésil. La Russie a récemment annoncé qu’elle ne prévoyait pas d’augmenter sa production. L’Arabie saoudite est un énorme producteur de pétrole, mais ne semble pas disposer de capacités inutilisées. L’exploitation des sables bitumineux au Canada est une catastrophe environnementale qui fait perdre de l’argent. L’Iran et l’Irak (qu’on appelle « Iranq », puisqu’ils sont tous deux chiites musulmans [Pas complètement pour l’Irak, NdT], qu’ils sont politiquement alignés et qu’ils n’aiment pas trop l’Amérique) ne vont pas vraiment se précipiter à leur secours. Il reste donc les Émirats arabes unis, le Koweït et le Brésil, et si l’on additionne tous ces pays, c’est loin d’être suffisant. Préparez-vous donc à une flambée des prix du pétrole, suivie d’une vague de destruction de la demande, puis d’un effondrement des prix du pétrole, et enfin d’une destruction de l’offre, comme d’habitude, vous voyez.

Passons au facteur travail. Pour rester compétitifs, les États-Unis devront réduire considérablement leur salaire médian. Il doit être inférieur à ce que gagnent les Chinois et les Asiatiques du Sud-Est parce que les États-Unis doivent les surpasser pour récupérer leur part de marché à l’exportation. En l’absence d’autres changements majeurs, les travailleurs américains se rebelleront ou mourront de faim en peu de temps. Les changements comprennent la nationalisation de la médecine et de l’éducation pour réduire leurs coûts d’un facteur d’environ 1000, la conversion au transport en commun et l’interdiction d’utiliser la voiture particulière pour rendre le transport abordable, la construction d’immeubles de grande hauteur juste à côté des usines pour proposer des logements abordables pour les travailleurs, etc. Ça fait beaucoup d’efforts en terme de piffles !

Le coût des affaires est également un autre sujet difficile. Les États-Unis dépensent beaucoup plus pour les tribunaux et les avocats, les assurances et la conformité réglementaire que la plupart des autres pays, et le labyrinthe réglementaire que les entrepreneurs doivent maîtriser pour gérer même une petite entreprise est très coûteux et absolument déroutant. Comment peut-on accorder du crédit à ce système ridicule et corrompu ? Je n’en ai aucune idée. C’est un impondérable. Les Chinois [maoïstes,NdT] appelleraient probablement cela une « révolution culturelle », rassemblant tous les avocats et les bureaucrates, pour en faire des hommes sandwiches affichant « Je suis ce qui ne va pas dans ce pays » et les faire défiler en procession, les frappant avec des bâtons et leur jetant des pierres. Quelque chose comme ça….

Enfin, il y a la question des marchés d’exportation. Qu’est-ce que les États-Unis vont exporter plus efficacement que d’autres pays ne le font déjà ? La Chine surpasse presque tous les autres pays de la planète et n’est pas prés d’abandonner sa place. La Russie exporte des céréales et d’autres produits alimentaires (tous sans OGM, contrairement aux États-Unis), des technologies nucléaires et spatiales, des technologies de défense (qui fonctionnent réellement) et bien d’autres choses. Le Pakistan et l’Inde, ainsi que divers autres pays, exportent des textiles. Le monde est en surproduction. Ce ne sont que les consommateurs en faillite qui manquent. Et si les États-Unis réduisent le taux horaire de la main-d’œuvre pour devenir compétitifs, leur base de consommateurs va se réduire de façon assez spectaculaire.

Donc ça ressemble à une banqueroute, non ? Inutile de faire quoi que ce soit.

Mais que devraient faire les États-Unis en attendant ? Je suggère d’ériger des murs vraiment immenses, juste pour que les générations futures puissent s’émerveiller devant les ruines spectaculaires qu’ils laisseront derrière eux. Celle le long de la frontière sud semble déjà presque prête, mais il devrait y en avoir au moins deux autres. Il doit y avoir un mur le long de la ligne Mason-Dixon, parce qu’étant donné l’état actuel de la politique américaine, il faut un moyen pour empêcher les gens de tenter une relance de la guerre civile (quel terme impropre !) avec de vraies armes et des munitions réelles. Et il faut aussi qu’il y ait un mur le long à la frontière nord, pour empêcher divers groupes de troglodytes armés de s’enfuir au Canada et de le saccager (c’est le moins que nous puissions faire pour nos pacifiques voisins du nord). Combien coûteront ces trois murs ? Ravi que vous me posiez la question ! Il en coûterait environ 0,005 piffles chacun, soit un total de 0,015 piffles, ce qui représente véritablement une babiole. C’était juste mon opinion, mes deux cents (0.0000000000002 piffles). Mais, vous le savez bien, c’est l’idée qui compte.

Oh, et si vous voulez vraiment concevoir ce jeu de société, Banqueroute Nationale, résistez à la tentation de me contacter à ce sujet. Sérieusement, je n’aime pas les jeux, surtout les jeux de société. Je suis une personne très sérieuse qui n’a pas de temps à perdre avec de telles babioles [piffles, NdT].

Les cinq stades de l'effondrementDmitry Orlov

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateur de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Traduit par Hervé, relu par jj pour le Saker Francophone

   Envoyer l'article en PDF