Par Moon of Alabama – Le 23 février 2019
Le Washington Post écrit :
« Samedi, l’attention s’est immédiatement concentrée sur le plus grand théâtre d’opérations d’aide à Cucuta, en Colombie, où un grand concert de charité, organisé par le milliardaire britannique Richard Branson, venait d’attirer une foule de plus de 200 000 personnes, vendredi. »
200 000 personnes !
Hmm …
200 000 personnes ?
200.000 personnes ?
Dan Cohen était dans l’espace VIP devant la scène :
Dan Cohen @dancohen3000 - 3:50 utc - 23 février 2019 #Les organisateurs de Venezuela AidLive affirment que 317 000 personnes ont assisté à l'événement d'aujourd'hui. Le chiffre réel n'est qu'une infime fraction de ce chiffre. Voici une photo que j'ai prise de la foule à 11h du matin. J'estime qu'il n'y en a pas plus de 10 000. Et encore, c’est généreux.
10 000 personnes ?
Vérifions sur une carte :
La scène a été construite en haut à droite sur les deux chaussées avec sa façade vers le sud-ouest. Il y avait de la place pour quelques centaines de VIP et de journalistes juste devant. Le champ où le public a été tenu à l’écart se trouve entre la limite nord-sud des arbres à droite et le fossé nord-sud avec les deux arbres individuels. Selon l’échelle de Google Map, la lisière nord du champ a une largeur d’environ 125 mètres. La foule se tenait à l’extrémité nord du champ sur une profondeur d’environ 50 mètres. La densité de la foule statique était faible à moyenne avec environ 2 à 3 personnes par mètre carré.
125m x 50m = 6 250 m2 x 2,5 personnes/m2 = 15 625 personnes
On peut généreusement en compter un ou deux mille pour les gens qui se trouvent à l’arrière de l’espace public. Au total, il peut y avoir au concert jusqu’à 18 000 personnes, mais certainement pas plus de 20 000.
Le spectacle organisé par l’oligarque britannique devait attirer 250 000 personnes. Moins de 8% de la foule attendue est venue. Branson a prétendu que le concert rapporterait 100 millions de dollars, mais il n’a pas expliqué par quelle magie cela pouvait se produire. L’idée n’a pas réussi à attirer de célébrités connues dans le monde entier. C’est probablement grâce à Roger Waters qui s’est élevé contre cette fausse aide « humanitaire ».
La scène située loin de l’espace public était déraisonnable. Le concert n’a attiré que quelques gens du coin qui n’avaient rien de mieux à faire. Tout ça a été un échec total.
Le chiffre du Washington Post de « 200 000 personnes » est évidemment un mensonge scandaleux. Mais le journal a milité tout au long de ces 20 dernières années pour un changement de régime au Venezuela. Il voit maintenant une chance d’y parvenir. Il ne veut absolument que les faits s’y opposent.
Venezuela : Abrams s’assure que les vols d’aide humanitaire sont « strictement conformes aux règles » Source
Département d’État des États-Unis, 21 février 2019
Le Représentant spécial pour le Venezuela, Elliott Abrams, se rend à Miami et à Cucuta (Colombie)
« Elliott Abrams se rendra à la base aérienne de Homestead, en Floride, et à Cucuta, en Colombie, les 21 et 22 février, pour appuyer l'acheminement de l'aide humanitaire à certaines des personnes les plus vulnérables du Venezuela en réponse à la demande du président intérimaire Guaido. Le représentant spécial Abrams dirigera une délégation du gouvernement des États-Unis pour accompagner les fournitures humanitaires qui seront transportées de Floride en Colombie par avion militaire. Pendant son séjour en Colombie, M. Abrams rencontrera le président colombien, M. Duque, ainsi que des délégations en visite d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud. »
New York Times, 17 août 1987
Abrams nie avoir commis des actes répréhensibles en expédiant des armes au Contras
« Le secrétaire d'État adjoint, Elliott Abrams, a défendu le fait d’autoriser l'envoi d'armes à bord d'un avion d'aide humanitaire à destination des rebelles nicaraguayens, affirmant que l'opération était 'strictement conforme aux règles'. M. Abrams a pris la parole samedi lors d'une conférence de presse en réponse aux déclarations de Robert Duemling, ancien chef du bureau d'aide humanitaire du département d'État au Nicaragua, qui a déclaré qu'il avait commandé à deux reprises, à la demande de M. Abrams, des avions pour transporter des armes pour les contras, à bord d’avions humanitaires début 1986. »
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone.