Un responsable du renseignement militaire américain réfute les allégations d’« atrocités russes »


Par Moon of Alabama – Le 13 avril 2022

Les soldats russes ont quitté la ville de Bucha en Ukraine le 30 mars. Deux jours plus tard, la Gestapo ukrainienne, le SBU et les hommes du bataillon fasciste Azov sont entrés dans la ville pour trouver et éliminer les « traîtres ». Les 2/3 avril, une vidéo a été publiée montrant des hommes fraîchement tués gisant dans les rues de Bucha. Plusieurs d’entre eux portaient des brassards blancs signalant aux forces russes qu’ils les considéraient comme des amis.

L’« Occident » et les responsables ukrainiens ont immédiatement déclaré que ces morts étaient le résultat d’« atrocités russes ».


J’avais appelé cela une provocation :

L’offensive de propagande de Bucha sur les atrocités « russes » a peut-être bien fonctionné à l’« Ouest », mais il n’y a aucune preuve montrant que la Russie y soit pour quelque chose.

L’ancien ambassadeur indien M.K. Bhadrakumar qualifie cette propagande de mensongère : …

Et c’était bien une infox.

Heureusement, il y a encore des fonctionnaires sains d’esprit à la Defense Intelligence Agency américaine et William Arkin discute avec eux :

Mercredi dernier, le maire de Bucha, Anatolii Fedoruk, a déclaré que 320 personnes avaient été tuées dans cette ville de 37 000 habitants.

 

« C’est laid », déclare à Newsweek un haut fonctionnaire de la Defense Intelligence Agency. « Mais nous oublions que deux adversaires se sont battus pour Bucha pendant 36 jours, et que la ville était occupée, que les convois et les positions russes à l’intérieur de la ville ont été attaqués par les Ukrainiens et vice versa, que les combats au sol étaient intenses, que la ville elle-même a été littéralement l’objet de combats. »

 

« Je n’excuse pas une seconde les crimes de guerre de la Russie, ni n’oublie que la Russie a envahi le pays », déclare le responsable de la DIA. « Mais le nombre de morts réels ne constitue pas un génocide. Si la Russie avait cet objectif ou tuait intentionnellement des civils, nous verrions beaucoup plus de morts, alors qu’ils ne représentent que moins de 0,01 % de la population dans des endroits comme Bucha. »

320 sur 37 000, ne font pas 0,01 %. Mais nous ne savons pas combien de ces morts étaient des soldats russes ou ukrainiens. Certains des morts étaient des « défenseurs civils », c’est-à-dire des civils locaux à qui le gouvernement avait remis des armes pour « combattre les Russes ». Pendant une guerre, un « civil » muni d’une arme fournie par le gouvernement et qui tire sur des soldats ennemis est un combattant, pas un civil.

Le fonctionnaire de la DIA poursuit :

« Les Russes ont-ils été indiscriminés ? Absolument. Mais cela ne devrait pas être trop surprenant. Cela fait partie intégrante du mode de guerre russe, aligner leurs canons d’artillerie et tirer », explique le fonctionnaire de la DIA. « Mais ici en particulier, à Bucha et dans les autres villes alentour, Irpin et Hostomel, il y a eu d’intenses combats au sol qui ont impliqué près de 20 groupes tactiques de bataillons. »

Je doute qu’il y ait vraiment eu des tirs d’artillerie russes « indiscriminés » intentionnels. Les Russes se sont beaucoup retenus et l’ont payé de leur sang.

Il convient également de noter que les fosses communes souvent montrées à Bucha ne sont pas le résultat d’actions récentes mais ont été creusées le 10 mars après de violents combats lorsque des soldats russes ont tenté d’entrer dans la ville :

Maxar Technologies, qui collecte et publie des images satellites de l’Ukraine, a déclaré que les premiers signes d’excavation d’une fosse commune à l’église Saint-André et Pyervozvannoho Toussaint ont été vus le 10 mars.

« Une couverture plus récente, le 31 mars, montre le site de la tombe avec une tranchée d’environ 45 pieds de long dans la section sud-ouest de la zone près de l’église », a déclaré Maxar.

Le responsable de la DIA affirme clairement que les pertes civiles en Ukraine, qui sont assez faibles, sont exagérées et qu’il est faux de les attribuer uniquement à la Russie :

Lundi, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a déclaré avoir enregistré 1 793 morts et 2 439 blessés parmi les civils dans toute l’Ukraine depuis le début de la guerre le 24 février. Les services de renseignement américains estiment que le nombre réel est environ cinq fois plus élevé, comme l’a précédemment rapporté Newsweek.

« C’est mauvais », dit le fonctionnaire de la DIA. « Et je ne veux pas dire que ce n’est pas trop mauvais. Mais je ne peux m’empêcher de souligner qu’au-delà des clameurs, nous ne voyons pas la guerre clairement. Là où il y a eu d’intenses combats au sol et une impasse entre les forces ukrainiennes et russes, la destruction est presque totale. Mais en termes de dommages réels à Kiev ou dans d’autres villes en dehors de la zone de combat, et en ce qui concerne le nombre de victimes civiles dans l’ensemble, les preuves contredisent le récit dominant. »

 

Le fonctionnaire affirme qu’il est dangereux d’attribuer une ou même plusieurs tombes et scènes de désastre civil à la barbarie russe plutôt que de faire preuve de réalisme quant aux déprédations de la guerre.

 

Le fonctionnaire s’inquiète également du fait qu’attribuer les destructions uniquement au comportement russe, plutôt qu’à la guerre elle-même, crée des dangers futurs.

 

« Si nous imputons tous les dégâts à Poutine, comme s’il les avait commandés et qu’ils étaient dus uniquement aux crimes de guerre russes, nous allons quitter l’Ukraine avec une certaine illusion dans la tête que la guerre moderne peut être menée plus proprement, que la guerre en Ukraine est une anomalie uniquement créée par le comportement de la Russie. Cette guerre ne fait que démontrer à quel point toute guerre de cette ampleur serait destructrice. »

Il faut éviter de faire la guerre autant que possible, mais il est également important de mettre fin aux guerres aussi rapidement que possible :

« Il est peut-être sans cœur de demander instamment que nous examinions l’Ukraine avec précision, sans émotion humaine », déclare le responsable de la DIA.

 

« Mais pour ceux qui pensent que des dizaines de milliers de personnes sont mortes et que la Russie tue intentionnellement des civils et poursuit un génocide, je dis que c’est un argument de plus pour trouver une solution diplomatique afin de cesser les combats. Mais rien ne va se passer dans les jours ou les semaines à venir pour changer la réalité du champ de bataille. C’est pourquoi l’arrêt des combats doit être notre priorité absolue. »

Malheureusement, mettre fin à la guerre n’est pas une priorité pour les États-Unis ni pour l’UE. Leurs dirigeants sont ivres de l’idée que l’Ukraine a vaincu la Russie autour de Kiev. Ils semblent croire que l’Ukraine peut vaincre la Russie partout.

Mais la retraite de Kiev a été ordonnée parce que la manœuvre trompeuse vers elle avait atteint son objectif, à savoir maintenir un grand nombre de soldats ukrainiens en place autour de Kiev pendant que l’armée russe ouvrait le corridor terrestre vers la Crimée.

L’Ukraine n’a aucune chance de vaincre l’armée russe, quel que soit le nombre de vieux chars ou d’avions que les États-Unis et les pays de l’UE lui envoient.

L’envoi de plus d’armes ne fait que prolonger la guerre et crée inévitablement plus de victimes militaires et civiles des deux côtés.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

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