Par Moon of Alabama – Le 4 novembre 2021
Le Russiagate revient une nouvelle fois hanter ses auteurs.
Le New York Times relate :
Les autorités fédérales ont arrêté jeudi un analyste qui, en 2016, avait rassemblé des indices sur les liens possibles entre Donald J. Trump et la Russie pour ce qui s’est avéré être une recherche financée par l’opposition démocrate, selon des personnes familières avec l’affaire.
L’arrestation de l’analyste, Igor Danchenko, s’inscrit dans le cadre de l’enquête de l’avocat spécial menée par John H. Durham, qui a été nommé par l’administration Trump pour examiner si cette enquête n’était pas entachée d’actes répréhensibles, ont précisé les personnes.
M. Danchenko était le principal enquêteur dans le dénommé dossier Steele qui s’est avéré être un recueil de rumeurs et d’affirmations non prouvées suggérant que M. Trump et sa campagne de 2016 étaient compromis par des responsables des services de renseignement russes et conspiraient avec eux dans le cadre d’une opération secrète menée par Moscou pour l’aider à battre Hillary Clinton.
Les personnes familières avec l’affaire ont parlé sous couvert d’anonymat parce que l’acte d’accusation de M. Danchenko n’avait pas encore été descellé. Un porte-parole de M. Durham n’a pas répondu à une demande de commentaire.
L’acte d’accusation a maintenant été révélé et c’est une véritable bombe.
Danchenko a fait plusieurs déclarations sur Trump et la Russie, révélant que ses seules sources n’étaient pas des contacts russes, mais le responsable des relations publiques Chuck Dolan, avec qui il avait également travaillé sur un autre projet. Outre son travail de relations publiques chez Kglobal, Chuck Dolan est également un agent du parti démocrate qui entretient des relations étroites avec les Clinton :
Le président Bill Clinton a nommé Chuck pour deux mandats de quatre ans en tant que vice-président de la Commission consultative des États-Unis sur la diplomatie publique. Cette commission de sept membres est un panel bipartisan établi par le Congrès pour conseiller le président, le secrétaire d’État et le sous-secrétaire d’État à la diplomatie publique et aux affaires publiques sur les activités de presse et d’information des missions américaines à l’étranger, ainsi que sur les opérations internationales de radio et de télévision du gouvernement.
Pendant le processus d’investiture du parti démocrate en 2008, Chuck a été conseiller de la campagne présidentielle de la sénatrice Hillary Clinton dans l’Iowa et le New Hampshire. Il a également été conseiller principal en communication pour la campagne présidentielle du sénateur John Kerry en 2004. Il a été président de la campagne Clinton-Gore en Virginie en 1992 et 1996, et membre du comité présidentiel du président Clinton. Avant cela, il était directeur exécutif de la Democratic Governors’ Association, où il a soutenu l’élection et la réélection de gouverneurs démocrates dans les cinquante États.
Avant de rejoindre kglobal, Chuck était vice-président senior chez Ketchum, l’une des plus grandes sociétés de relations publiques au monde. Il a également travaillé en tant que vice-président senior au sein de la société de relations gouvernementales Cassidy and Associates, où il a coordonné des projets conjoints d’affaires publiques pour des universités impliquant la Chambre et le Sénat des États-Unis, ainsi que la Maison Blanche et des agences fédérales.
Dolan a également eu de nombreux contacts avec des responsables russes, notamment avec le service de presse du Kremlin.
Pour récapituler :
La campagne Clinton de 2016 a payé le cabinet d’avocats Perkins Coie pour essayer de salir Donald Trump. Un avocat de Perkins Coie a engagé Fusion GPS, une société de « recherche » louche dirigée par un ancien journaliste du Wall Street Journal. Fusion GPS a engagé la société d’espionnage privée britannique Orbis pour trouver (ou inventer) les ragots sur Trump dont elle avait besoin. L' »ancien » espion britannique du MI6, Christopher Steele, travaillant pour Orbis, a été chargé d’élaborer un dossier sur Trump. Steele a engagé Igor Danchenko, un Russe vivant aux États-Unis, pour trouver des histoires liées au Russiagate. Le problème de Danchenko était qu’il n’avait aucune source. Mais il a également travaillé pour Chuck Dolan, qui s’efforçait d’organiser une conférence commerciale à Moscou et de rencontrer des personnes liées au Kremlin.
(Fiona Hill, un témoin ultérieur lors de la mise en accusation de Trump, avait présenté Danchenko à Dolan).
Dolan, un agent de Clinton, a fourni à Danchenko plusieurs histoires que Danchenko a ensuite dramatisées et envoyées à Steele. Steele a retoqué ces histoires et les a intégrées dans son « dossier ». Ce dossier a ensuite été colporté par Fusion GPS et Steele aux médias et au FBI. Certaines des histoires que Dolan a transmises à Danchenko étaient simplement tirées de rapports médiatiques.
En octobre 2016, le FBI a utilisé le dossier Steele pour obtenir une demande de mise sur écoute afin de surveiller la campagne de Trump. Il a continué à utiliser le dossier Steele pour renouveler sa demande d’espionnage, alors même qu’il savait déjà que le dossier n’était rien d’autre que qu’un amas de bêtises.
Un exemple cité dans l’acte d’accusation de Danchenko est que Chuck Dolan a parlé avec un gérant d’hôtel à Moscou où sa conférence commerciale devait avoir lieu. Le directeur de l’hôtel a dit à Dolan que Trump avait déjà dormi dans sa suite présidentielle. Dolan a ensuite raconté cela à Danchenko. Danchenko en parle ensuite à Steele. Soit Dolan, soit Danchenko, soit Steele ajoute des prostituées et une « histoire de pisse » à l’histoire de « Trump dans un hôtel russe ». Steele rédige cette histoire et l’envoie à Fusion GPS d’où elle est colportée dans tout Washington DC.
Le FBI savait déjà tout cela à la mi-2017 quand il a parlé à Danchenko. Mais Danchenko a nié avoir obtenu ces histoires de Chuck Dolan et a insisté sur le fait qu’il avait des sources russes originales.
Danchenko a menti au FBI sur plusieurs points et à plusieurs occasions. C’est la raison pour laquelle il est maintenant mis en examen.
Mais la plus grande révélation est que la source de Danchenko, si l’on en croit l’acte d’accusation, est un responsable des relations publiques qui se trouve être un grand fan de Clinton.
Cependant, là n’est peut-être pas toute l’histoire. L’agent du parti démocrate et bon ami des Clinton savait que Danchenko travaillait également pour Christopher Steele, que la campagne Clinton a payé indirectement pour rédiger un dossier pour salir Trump.
Il n’est pas nécessaire de faire preuve de beaucoup de fantaisie pour supposer que Chuck Dolan était impliqué dans tout le complot de la campagne Clinton visant à inventer de sales rumeurs sur Trump et la Russie et qu’il a intentionnellement fourni des informations vagues ou inventées sur Trump et la Russie à Danchenko pour les intégrer au dossier Steele et, de là, aux médias.
Hillary était-elle au courant ?
L’inculpation de Danchenko disculpe une autre figure de l’affaire du Russiagate. Sergei Millian est un ancien président de la Chambre de commerce russo-américaine qui avait été associé à Donald Trump. Danchenko avait affirmé que Millian avait été l’une de ses sources pour plusieurs « rapports » contenus dans le dossier Steele. L’acte d’accusation indique clairement qu’il s’agit d’un mensonge. Millian, qui a été très critiqué dans toute l’affaire du Russiagate, est aujourd’hui totalement disculpé.
Toute cette histoire donne une nouvelle fois une mauvaise image du FBI. L’extrait de transcription ci-dessus montre clairement que le FBI savait dès la mi-2017 que Danchenko mentait sur ses sources et que le dossier était une pure absurdité. Mais le FBI s’est retenu de le dire parce que sa direction était anti-Trump. Il a fallu quatre ans et deux enquêtes spéciales pour que cela soit révélé. Le FBI, l’avocat spécial Mueller ou même l’actuel avocat spécial Durham auraient pu révéler tout cela bien plus tôt.
Mais cela aurait disculpé non seulement Sergei Millian, mais aussi Donald Trump.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone