Soupe narrative


Par James Howard Kunstler – Le 25 juin 2021 – Source kunstler.com

Overseas ballot requests set record, but will votes reach U.S. shores?

L’une des principales prémisses de mon livre de 2005, « The Long Emergency », était que le gouvernement au plus haut niveau deviendrait de plus en plus inefficace et impuissant à mesure que le mélodrame de l’effondrement national se déroulerait. Ce n’est donc pas sans ironie que les élites politiques en perdition ont choisi la figure pathétique de « Joe Biden » pour diriger symboliquement un gouvernement en perdition. Ils ont choisi l’incarnation même de l’effondrement pour inaugurer l’effondrement, et c’est pourquoi « Joe Biden » semble n’être rien de plus qu’un huissier, quelqu’un dont le seul devoir, disons lors d’un enterrement, est de montrer aux participants les plus importants leur place devant le sinistre cercueil.

Personne ne croit qu’il est responsable de l’exécutif, ni même qu’il est responsable de lui-même, alors qu’il se traîne raide jusqu’à l’estrade, les yeux tout fendus, pour faire la seule chose que ses mentors lui ont appris à faire : lire un téléprompteur. Les dirigeants européens ont certainement été déconcertés par sa récente apparition parmi eux, comme si les États-Unis avaient envoyé un fantôme du XXe siècle révolu pour effrayer nos alliés et leur faire prendre conscience de l’importance de l’auto-préservation – message : la grande puissance qui vous a sauvés lors des deux guerres mondiales est partie, et vous êtes seuls maintenant.

L’effondrement est universel, cependant, et se joue à l’échelle mondiale dans différentes saveurs de la culture et de l’économie, mais il est bien engagé, pour l’Europe aussi, et finalement même pour la Chine. C’est l’effondrement de la modernité et du cheval techno-industriel qu’elle a enfourché. Les narcissistes politiques extrêmes du moment, enivrés de fantasmes messianiques, voudraient vendre au détail un « Grand Reset » dans un effort désespéré pour empêcher la modernité de devenir le demain d’hier. Mais cela ne semble se résumer qu’à un désir obsessionnel-compulsif de bousculer tout le monde et de rassembler les populations dans des corrals contrôlables qui, selon certains, ne sont que le prélude à un Auschwitz mondial pas si lointain. « Vous ne posséderez rien et vous serez heureux » est à peu près aussi rassurant que « le travail vous rendra libre ».

Les États-Unis, dont l’éthique est plus anarchique, ne peuvent offrir que des justifications risibles pour leurs échecs sur le chemin désordonné de la faillite et de l’effondrement. Naturellement, les responsables sont terrifiés par toute contestation de leurs règles peu convaincantes. L’audit des élections en cours en Arizona les pousse à bout. La dernière manœuvre désespérée est la décision du système judiciaire de l’État de New York de suspendre la licence d’avocat de Rudy Giuliani, comme une sorte d’avertissement à toute personne qui tenterait de mettre en doute la rectitude inébranlable des récentes élections.

Le comité de doléances des avocats de la cour de New York déclare :

… Il existe des preuves irréfutables que le défendeur [Giuliani] a communiqué des déclarations manifestement fausses et trompeuses aux tribunaux, aux législateurs et au grand public en sa qualité d’avocat de l’ancien président Donald J. Trump et de la campagne Trump, en rapport avec la tentative ratée de réélection de Trump en 2020. Ces fausses déclarations ont été faites pour soutenir de manière inappropriée le récit du défendeur selon lequel, en raison d’une fraude électorale généralisée, la victoire à l’élection présidentielle de 2020 a été volée à son client.

Remarquez l’affirmation que la contestation du vote est nécessairement proscrite, et que tout argument en ce sens est au service d’un faux  » récit « , nécessairement irrecevable. Depuis quand est-il contraire aux règles d’avoir un point de vue ? Surtout un point de vue juridique sur des questions juridiques, dans les tribunaux et dans l’arène publique ? Il se trouve qu’un certain nombre de tribunaux d’État ont rejeté les affaires portées par M. Giuliani, sans prendre la peine d’examiner les preuves, en particulier les déclarations sous serment que M. Giuliani a présentées et qui détaillent les irrégularités du scrutin. Les tribunaux n’ont pas voulu les entendre. Si cela est une preuve de quelque chose, ce n’est peut-être que de la corruption des tribunaux de l’État. Quelqu’un a-t-il remarqué que le comité de réclamation fabrique son propre récit, très probablement faux ?

En fait, il existe un examen juridique du scrutin de 2020 actuellement en cours en Arizona, sur ordre du Sénat de l’État de l’Arizona, comme il se doit puisque, selon la constitution américaine, les élections sont une prérogative des législatures des cinquante États. Ce n’est pas « un récit ». C’est aussi officiel que possible, et ils ont tout à fait le droit de le faire, et il y a une bonne chance que cela révèle à la fois la fraude des bulletins de vote et la fraude des machines à voter. Je suppose que tout cela semble « sans fondement » si vous refusez de regarder. De plus, cette semaine, un juge de Géorgie a approuvé un processus visant à desceller environ 145 000 bulletins de vote par correspondance dans le comté de Fulton (la région métropolitaine d’Atlanta) afin de les inspecter pour détecter toute fraude. Cette décision découle d’un procès intenté contre le comté qui allègue la preuve de bulletins frauduleux et d’un comptage incorrect. « Joe Biden » a remporté l’État par seulement 12 000 voix.

D’autres États, notamment la Pennsylvanie, prennent des mesures en vue de leurs propres audits du vote de 2020, et ce par les voies législatives appropriées. La « preuve irréfutable » d’une élection juste et honnête est la fraude en question. Il n’y a que des affirmations selon lesquelles ce serait une erreur de la rechercher, et il est difficile d’imaginer un argument plus faible. Donc, le politburo derrière « Joe Biden » a peur. L’action du tribunal de New York contre M. Giuliani n’est qu’un acte de désespoir politique visant à mettre hors d’état de nuire un adversaire juridique. Cette action, ainsi que la menace du procureur général Merrick Garland d’interrompre l’audit de l’Arizona pour des raisons spécieuses de « droits civils », ne sont que des tentatives de distraction pour un régime qui commence à comprendre qu’il tourne en rond.

À mesure que « Joe Biden » disparaîtra de la scène, le pays devra s’attaquer aux vrais problèmes auxquels il est confronté, non pas aux zélotes du racisme, de la misogynie et de la suprématie blanche, mais à la manière de faire face à la diminution de l’approvisionnement énergétique et à la baisse du niveau de vie, et à la manière de rester civilisé. Nous faisons un bon travail de destruction des institutions qui rendent la civilisation possible, en particulier le droit et les tribunaux.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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