Rien ne sera plus comme avant


Par Batiushka – Le 20 juin 2022 – Source The Saker Blog

L’Europe occidentale et l’Amérique du Nord se trouvent actuellement dans une situation économique désastreuse. Quatre dirigeants européens, d’Allemagne, de France, d’Italie et de Roumanie, viennent de se rendre à Kiev pour implorer Zelensky de recommencer à négocier et de faire des concessions territoriales. Les médias occidentaux n’ont pas beaucoup parlé du quatrième dirigeant roumain/allemand, Klaus Iohannis, et ont montré peu de photos de lui ; peut-être parce que les racistes qui travaillent dans les médias occidentaux méprisent la Roumanie. Ce qu’ils ont tous oublié de mentionner, c’est que la Russie n’a pas besoin de négocier et, vu la façon dont elle est traitée depuis 2014 (en fait, depuis 1991), elle ne va pas faire de concessions.

Les dirigeants européens ont une fois de plus fait la promesse illusoire que l’Ukraine pourrait bientôt devenir candidate à l’adhésion à l’UE (malgré le veto néerlandais), si elle relance les négociations. Cette vieille carotte brandie devant l’âne ukrainien n’est pas pertinente. L’UE compte plus que quatre pays et quatre dirigeants, quelle que soit la promesse que l’Ukraine pourrait devenir membre de l’UE dans 20 ans. Bien avant cela, il n’y aura plus d’Ukraine et probablement plus d’UE. Le lendemain de leur visite, le clown Johnson s’est également rendu à Kiev, mais nous ne savons pas de quoi il a parlé. Vraisemblablement, il voulait simplement montrer que le Royaume-Uni est une “grande puissance” – comme l’UE ?

Il est trop tard. Les négociations sur le Donbass ont échoué pendant huit ans parce que l’Occident les a bloquées. Elles ont à nouveau échoué en mars dernier, au Belarus et à Istanbul, pour la même raison. L’Occident dans son arrogance a cru pouvoir écraser la Russie en utilisant sa chair à canon ukrainienne. C’est ce que révèlent depuis près de quatre mois les rapports des porte-paroles de la propagande d’État comme CNN, la BBC, etc., avec leurs inepties selon lesquelles le président Poutine est mourant et la Russie est à court de carburant et de munitions ! Des vœux pieux tout le temps. À l’origine, la Russie voulait simplement libérer le Donbass. Cependant, l’entêtement de Kiev signifie qu’ils seront maintenant obligés de prendre le contrôle de tout le pays – et peut-être plus, si l’agression de l’extérieur de l’Ukraine continue. Tout cela était tellement inutile…

L’Occident ne peut pas continuer à appliquer ses sanctions suicidaires et illégales contre la Russie, ou plutôt contre lui-même. Le manque de pétrole, de gaz, d’engrais et de matières premières essentielles se fait sentir. L’inflation décolle partout en Occident. Au Royaume-Uni, une vague de grèves menace. Les jours de Johnson, incroyablement impopulaire, sont comptés. Le seul problème pour la Russie est que le rouble ne cesse d’augmenter. Malgré une baisse des taux d’intérêt de 15 % à 8,5 %, le rouble est à nouveau à 56 pour un dollar. Il est clair que de nouvelles réductions des taux d’intérêt russes sont, pardonnez le jeu de mots, dans le pipeline. Entre-temps, les dirigeants africains et asiatiques ont dit à Zelensky d’arrêter de se battre. Ils veulent des céréales.

Bien sûr, il est vrai que de nombreux malheurs de l’Occident ont commencé bien avant cette année, notamment avec les absurdes et totalitaires restrictions “Covid-19” à partir de 2020, qui ont mis en faillite de nombreuses entreprises et l’ont amené à imprimer toujours plus d’argent et à contracter des dettes toujours plus élevées et impayables. L’Occident souhaite désespérément que le conflit en Ukraine prenne fin avant que le froid de l’automne ne s’installe. Sinon, il y aura des révoltes populaires dans les pays occidentaux, avec des scènes de pillage dans les rues.

Les armes occidentales, généralement de troisième ordre, ne font pratiquement aucune différence en Ukraine. La plupart, ainsi que les munitions, sont détruites avant de pouvoir être utilisées. Une grande partie de ce qui a été promis ne peut être utilisée car il faudra des mois pour apprendre aux Ukrainiens à s’en servir. Le taux d’attrition de l’armée de Kiev, jusqu’à 1 000 soldats par jour selon Kuleba, le ministre de l’intérieur de Kiev, est tout simplement insoutenable. Une fois que les fortifications du Donbass, construites par Kiev et l’OTAN au cours des huit dernières années, auront été submergées, la course sera libre vers Odessa, la Transnistrie, Kharkov et Kiev ou tout autre endroit souhaité par la Russie. Cela pourrait se produire bientôt.

Hier, le ministère russe de la Défense a publié des chiffres sur les mercenaires. Le tableau est sombre pour l’Ukraine. Sur les quelque 6 000 mercenaires présents en Ukraine et originaires de 64 pays différents, environ 2 000 ont été tués et 2 000 ont fui. Peut-être pensaient-ils qu’ils allaient se battre dans un pays du tiers-monde, où l’ennemi n’avait que des kalachnikovs et non des missiles hypersoniques de classe mondiale ? Reste à savoir combien de temps les quelque 2 000 autres resteront en vie.

La Pologne a fourni le plus grand nombre de mercenaires, avec 1 831. On peut supposer que, comme pour d’autres pays tels que le Canada (601 mercenaires), les États-Unis (530), la Roumanie (504), l’Allemagne et la France, la majorité d’entre eux sont en fait des Ukrainiens qui vivent hors d’Ukraine depuis quelques années, plutôt que des autochtones. La troisième place pour les mercenaires européens revient au Royaume-Uni avec 422 personnes, dont 102 ont été tuées et 98 ont fui. Selon le général Konashenkov, qui a publié ces chiffres, le nombre de mercenaires qui arrivent a cessé et s’est même inversé. Il est trop dangereux de rester et de se faire tuer en Ukraine.

Il reste donc les deux mercenaires britanniques stupides, non pas tués au combat comme les 102 autres, mais faits prisonniers. Et il reste aussi deux mercenaires américains capturés. On spécule que les Britanniques pourraient plaider pour leur libération en échange de Julian Assange. Cela contrarierait les Américains. D’autre part, les mercenaires britanniques, Eslin et Pinner, ont déjà été condamnés à mort. Si cette condamnation est exécutée, cela va rendre Johnson encore plus impopulaire qu’il ne l’est déjà. C’est peut-être pour cela que Johnson s’est rendu à Kiev, pour plaider.

Ainsi, la première étape ou étape militaire touche à sa fin et devrait se terminer plus tard cet été. Toutefois, ce n’est que le début. La nouvelle Ukraine doit être formée. Ensuite, il y a la démilitarisation et la dénazification du reste de l’Europe de l’Est. Et il y a la guerre économique, déclarée par l’Occident, qui doit être terminée. Le 17 juin, au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, sa ville natale, le président Poutine a déclaré :

Après la guerre froide, les États-Unis se sont déclarés les émissaires de Dieu sur Terre, sans aucune responsabilité, avec seulement des intérêts….. Aujourd’hui, les changements dans l’économie et la politique internationale sont tectoniques et révolutionnaires. Les élites occidentales sont dans un état d’illusion, s’accrochant à l’ombre du passé et niant la réalité changeante… Rien ne sera plus comme avant… L’UE a définitivement perdu sa souveraineté politique. La situation actuelle en Europe conduira à une poussée de radicalisme et, dans un avenir probable, à un changement d’élites.

Voici l’avenir.

Batiushka

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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