Par Wayan – Le 7 août 2023 – Le Saker Francophone
Le Bloc occidental
Nous allons observer dans ce chapitre un autre signe montrant un bloc occidental se refermant sur lui-même avec « l’Establishment de Washington » comme centre directeur.
Le projet chinois des « Nouvelles routes de la soie » est un projet d’infrastructure à l’échelle mondiale, reliant la Chine au reste du monde par des lignes ferroviaires et maritimes. Il fut lancé par le gouvernement chinois en 2013.
En mars 2019, au cours d’un voyage de Xi Jinping à Rome, l’Italie signait un protocole d’accord pour que le port de Gènes devienne un des ports d’entrée des Nouvelles Routes de la soie pour le continent ouest européen :
« L’accord, qui a pris la forme d’un protocole d’accord, encourage la coopération bilatérale dans six domaines différents : (1) dialogue politique ; (2) transport, logistique et infrastructure ; (3) commerce et investissement sans entrave ; (4) coopération financière ; (5) connectivité entre les peuples et (6) coopération pour un développement vert [2].
Bien qu’elle ne soit pas juridiquement contraignante (aucun projet spécifique n’a été identifié), la signature du protocole d’accord a constitué un événement profondément symbolique dans l’histoire récente de la politique étrangère italienne. L’adhésion de l’Italie à la BRI [Belt and Road Initiative, nom anglais donné au projet chinois] a suscité l’inquiétude en Europe et aux États-Unis et a également été contestée par les partis d’opposition italiens de l’époque, qui craignaient qu’une telle démarche ne remette en cause les cadres d’alliance traditionnels de l’Italie. »
https://www.iai.it/en/pubblicazioni/italy-changes-track-belt-and-road-realignment-washington
Depuis, dans le contexte d’une méfiance croissante envers la Chine, la validité d’un tel projet était débattue :
« Depuis la signature du protocole d’accord en 2019, les relations sino-italiennes ont connu d’importants changements. Chacun des quatre gouvernements italiens qui se sont succédé depuis lors a eu une approche distincte à l’égard de la Chine. Le mémorandum a vu le jour sous le premier gouvernement du Premier ministre de l’époque, Giuseppe Conte, formé par le Mouvement 5 étoiles et la Ligue, qui visait à approfondir les liens avec Pékin en entrant dans un cadre facilitant potentiellement les exportations italiennes vers la Chine. Outre le protocole d’accord, 28 autres accords avaient été signés dans divers secteurs, englobant également des questions telles que les infrastructures critiques, alors que les États-Unis et d’autres partenaires de l’UE, comme l’Allemagne, exprimaient de vives inquiétudes.
Si la poursuite automatique du protocole d’accord peut dissuader la Chine de réagir, elle gaspille le capital politique investi pour rassurer les alliés américains. Inversement, la sortie de l’initiative compliquerait encore davantage les relations italo-chinoises, puisqu’il faudrait trouver un autre accord avec Pékin.
Au cours du deuxième gouvernement Conte, qui a vu l’inclusion du Parti démocrate à la place de la Ligue de Matteo Salvini, l’enthousiasme des principaux partis politiques italiens à l’égard de la Chine a rapidement décliné. Cette tendance a été renforcée par le gouvernement successif dirigé par Mario Draghi, qui a mentionné la Chine dans son premier discours au Parlement uniquement pour exprimer son inquiétude face aux tensions croissantes en Asie. Le cabinet Draghi a agi de manière décisive, en opposant son veto à plusieurs rachats d’entreprises par des sociétés chinoises en Italie. L’affaire Alpi Aviation en est un exemple notable, l’administration Draghi ayant annulé la vente d’une société de drones militaires à des investisseurs chinois, qui avait eu lieu sous le premier gouvernement Conte. »
Cette semaine, Meloni a rendu visite à Biden :
« Le président américain Joe Biden et le Premier ministre italien Giorgia Meloni se sont rencontrés à la Maison Blanche jeudi, s’engageant à approfondir les liens économiques et à renforcer la coopération face aux défis posés par la Chine, tout en évitant de parler de leurs divergences sur les droits des LGBTQ.
Mme Meloni et sa coalition de droite ont adopté des positions sur l’avortement et les droits des LGBTQ qui s’opposent fortement à celles de M. Biden, un démocrate qui a profité des résultats des élections italiennes de l’année dernière pour mettre en garde ses collègues libéraux contre les dangers qui pèsent sur les démocraties du monde entier.
Jeudi, M. Biden a souhaité la bienvenue à Mme Meloni et a déclaré qu’ils étaient « devenus amis ». Mme Meloni a ensuite déclaré à la presse que ni lui ni les législateurs américains qu’elle avait rencontrés n’avaient abordé la question des droits LGBTQ. « Personne ne m’a demandé quoi que ce soit à ce sujet », a-t-elle déclaré.
Elle a indiqué que les deux dirigeants avaient discuté de la participation de l’Italie à l’initiative chinoise « Belt and Road Initiative » (BRI), mais que l’approche de Washington n’était pas de dicter la politique de l’Italie à l’égard de la Chine.
« Nos relations sont solides », a déclaré Mme Meloni au début de la réunion avec M. Biden dans le bureau ovale. « Elles traversent les gouvernements et restent solides, quelle que soit leur couleur politique. Nous savons qui sont nos amis dans les moments difficiles. »
Rome et Washington ont tous deux souligné que ce voyage était l’occasion de réaffirmer un partenariat solide entre les deux pays, notamment en ce qui concerne les milliards de dollars d’aide militaire et autre que l’Occident a fournis à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie depuis 2022.
Washington espère que l’alliance de l’Occident contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie contribuera à dissuader la Chine de modifier le statu quo à Taïwan, qui est gouvernée démocratiquement et que la Chine revendique comme son propre territoire, et dans l’ensemble du Pacifique.
Les deux dirigeants ont mis l’accent sur les domaines de coopération et d’unité dans une déclaration commune publiée à l’issue de la réunion, promettant de continuer à soutenir l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra et de renforcer le dialogue sur les « opportunités et les défis posés par la République populaire de Chine ».
Meloni devra décider dans les mois à venir du maintien de l’adhésion de l’Italie au plan d’infrastructure Belt and Road (BRI) de Pékin, un programme que Washington s’efforce de contrer.
Joe Biden a déclaré que l’Italie et les États-Unis ne feraient qu’accroître leurs échanges commerciaux mutuels. « Nous parlons de l’approfondissement de notre connexion économique qui a alimenté plus de 100 milliards de dollars d’échanges l’année dernière », a déclaré M. Biden lors de la réunion à la Maison-Blanche. « À mon avis, il n’y a aucune raison pour que cela n’augmente pas. »
https://www.reuters.com/world/china-tops-agenda-biden-welcomes-italys-meloni-washington-2023-07-27/
On remarquera au passage les phrases « dissuader la Chine de modifier le statu quo à Taïwan » et « la Chine revendique comme son propre territoire » qui sont ces petites phrases de propagande glissées insidieusement dans un article et répétées à longueur d’articles, alors qu’elles sont mensongères, pour en faire une vérité auprès du public.
La Chine ne cherche pas à modifier le statu quo sur Taiwan, qui est chinoise depuis des siècles, comme nous l’avions vu dans une précédente revue de presse. Ce sont les Etats Unis qui cherchent à modifier le statu quo en armant Taiwan et en traitant l’ile comme si elle était indépendante alors que, officiellement, ils reconnaissent qu’elle est chinoise. C’est la One China Policy signé en 1972. Cette inversion médiatique manipulatoire est un exemple typique de propagande insidieuse répandue par les médias grand public.
Revenons à l’Italie. Le lendemain du retour de Meloni à la maison, c’est par la voix de son ministre de la défense qu’elle a donné les conclusions de son entretien avec Biden :
« « La décision de rejoindre la [nouvelle] route de la soie a été un acte improvisé et atroce » qui a augmenté les exportations chinoises vers l’Italie sans avoir le même effet sur les exportations italiennes vers la Chine, a déclaré M. Crosetto au journal italien Corriere della Sera.
Il a déclaré que l’Italie devait à présent trouver un moyen de sortir de l’accord sans nuire aux relations avec Pékin.
Crosetto a affirmé que l’initiative n’avait guère contribué à stimuler les exportations italiennes, la Chine étant la seule gagnante.
« La question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment se retirer (de la BRI) sans nuire aux relations [avec Pékin]. Car s’il est vrai que la Chine est un concurrent, elle est aussi un partenaire », a déclaré M. Crosetto.
Étant donné que Pékin s’affirme de plus en plus sur la scène internationale, l’Italie devrait réfléchir à la manière de se retirer « sans provoquer de désastres », a-t-il ajouté. »
https://www.bbc.com/news/world-europe-66354362
Vérifions si la remarque disant « l’initiative n’avait guère contribué à stimuler les exportations italiennes, la Chine étant la seule gagnante » est vraie ou un simple argument non documenté venant d’un ministre de la défense.
Voyons d’abord les datas et observations du site web Economic complexity ranking :
« En 2021, la Chine a exporté pour 45,6 milliards de dollars vers l’Italie. Les principaux produits exportés par la Chine vers l’Italie sont le matériel de radiodiffusion (3,31 milliards de dollars), les ordinateurs (1,76 milliard de dollars) et les malles et valises (908 millions de dollars). Au cours des 26 dernières années, les exportations de la Chine vers l’Italie ont augmenté à un taux annualisé de 10 %, passant de 3,78 milliards de dollars en 1995 à 45,6 milliards de dollars en 2021.
En 2021, l’Italie a exporté 19,1 milliards de dollars vers la Chine. Les principaux produits exportés par l’Italie vers la Chine sont les médicaments emballés (1,01 milliard de dollars), les voitures (887 millions de dollars) et les coffres et valises (728 millions de dollars). Au cours des 26 dernières années, les exportations de l’Italie vers la Chine ont augmenté à un taux annualisé de 7,56%, passant de 2,88 milliards de dollars en 1995 à 19,1 milliards de dollars en 2021. »
On observe donc un léger avantage (2,5%) pour la Chine qui s’explique par le bond économique d’un pays qui, en 1995, n’en était encore qu’au début de son essor et par la différence de taille entre un pays de 60 millions d’habitant et de 1,5 milliards. Mais l’Italie tire bien un avantage économique de son commerce avec la Chine. D’ailleurs le même Crosetto le confirme plus loin dans l’article en disant « l’Italie devrait réfléchir à la manière de se retirer « sans provoquer de désastres » ».
Puis cette étude italienne :
« En 2019, le gouvernement Conte a signé le premier mémorandum sur la Route de la soie avec la Chine. Comme indiqué, l’Italie a été le seul pays de l’UE et du G7 à rejoindre le projet de développement chinois : avons-nous tiré des avantages de ce mémorandum ? La réponse se trouve dans les données. La Chine a beaucoup investi en Italie au cours des 15 dernières années. En observant le suivi constant des IDE, c’est-à-dire des investissements directs étrangers, on peut en effet constater que le Dragon chinois a évolué à contre-courant par rapport au reste du monde, surtout à partir de 2019. Depuis 2004, le flux d’IDE chinois vers notre pays a connu une croissance plus régulière et plus constante que dans le reste du monde.
Comme le montre le graphique ci-dessous, le flux net d’investissements vers l’Italie, au niveau mondial, a été très faible (voire négatif à certains moments), tandis que le Dragon a représenté une constante pour notre pays. Une tendance qui a été scellée par la signature du Mémorandum de la Route de la Soie entre l’Italie et la Chine en 2019 et qui a continué à porter ses fruits jusqu’à aujourd’hui. En effet, les données montrent que pour cette année, l’Italie a reçu des investissements directs pour une valeur de 70 milliards d’euros de la part de la Chine et 20 milliards d’euros, en moyenne, de la part d’autres pays européens : une différence non négligeable. »
https://www.vogon.today/startmag/how-are-trade-relations-between-italy-and-china-going/2023/06/03/
On voit donc que l’excuse du déséquilibre dans les relations économiques ne tient pas la route face aux données factuelles. Les vraies raisons sont d’ordre politique. L’Europe est l’une des plus grandes zones d’exportation des produits chinois. « Découpler » cette zone du commerce chinois serait une perte dramatique pour l’économie chinoise et il est fort possible que, ayant réussi à le faire entre la Russie et l’Europe, les Etats-Unis cherchent à renouveler cet exploit avec la Chine, pour porter une blessure décisive à « l’adversaire chinois ».
En plus d’être des « cousins transatlantiques » ayant les mêmes peurs profondes du « péril jaune », les Etats Unis ont un moyen de pression plus expéditif sur l’Europe, sous-entendu en fin d’article relatant la visite de Meloni à Biden disant « Joe Biden a déclaré que l’Italie et les États-Unis ne feraient qu’accroître leurs échanges commerciaux mutuels. « Nous parlons de l’approfondissement de notre connexion économique qui a alimenté plus de 100 milliards de dollars d’échanges l’année dernière », a déclaré M. Biden lors de la réunion à la Maison-Blanche. « À mon avis, il n’y a aucune raison pour que cela n’augmente pas. » Mais il y en aurait-il pour que cela baisse ? :
« Les exportations de l’Union européenne vers la Chine se sont élevées à 239,7 milliards de dollars américains en 2022, selon la base de données COMTRADE des Nations Unies sur le commerce international.
Les exportations de l’Union européenne vers les États-Unis se sont élevées à 527,49 milliards de dollars américains en 2022, selon la base de données COMTRADE des Nations Unies sur le commerce international »
Si l’Europe est acculée à faire un choix entre les Etats-Unis et la Chine, la réponse est évidente. La France se souvient encore de la facilité avec laquelle le commerce des vins et fromages français a été entravé aux Etats-Unis à cause d’un simple différent au sujet de la première guerre d’Irak.
Les Etats-Unis auraient moins à perdre car qui, en Europe, peut se passer de Microsoft, Apple, Hollywood, tout l’Entertainment américain dans laquelle baigne une jeunesse européenne totalement américanisée, sans parler du gaz de schiste étasunien, maintenant que le gaz russe a disparu…
Bref, les Etats-Unis ont décidé que l’initiative logistique des Nouvelles Route de la soie n’atteindraient pas l’Europe et le recul de Meloni, qui s’est donné quand même jusqu’en fin d’année pour y réfléchir, débat parlementaire oblige, montre que leur décision sera appliquée. Une fois encore les Etats-Unis ont montré que la capitale politique du bloc occidental était bien Washington.
Quant à la Chine, elle reste pragmatique face à cette petite déconvenue :
« Maintenir l’ambiguïté sur la question est l’approche de l’Italie pour maximiser sa marge de manœuvre alors que le pays est mis sous pression par l’intensification de la géopolitique, a déclaré Zhao, notant que le ministre de la défense répond à la pression américaine alors que le gouvernement italien évalue encore les coûts et les gains.
Les détracteurs de la BRI ont déclaré qu’elle n’apportait pas d’avantages substantiels à l’Italie, mais le fait est que le volume des échanges bilatéraux entre la Chine et l’Italie a atteint à plusieurs reprises de nouveaux sommets au cours des quatre dernières années.
Les données officielles montrent qu’au cours des cinq premiers mois de 2023, les exportations italiennes vers la Chine ont augmenté de 58 %, ce qui, selon les analystes chinois, témoigne de la résilience et du potentiel du commerce bilatéral.
Les exportations vers la Chine ont augmenté davantage que celles de nos concurrents français et allemands au cours de la période qui a suivi la signature du protocole d’accord sur la BRI, et le potentiel de projets d’investissement conjoints en Asie et en Afrique, maintenant que nous sommes sortis de trois années de COVID, est évident, a déclaré Michele Geraci, ancien sous-secrétaire d’État au ministère italien du Développement économique, au Global Times. »
https://www.globaltimes.cn/page/202307/1295382.shtml
Le coup d’Etat au Niger
Encore un coup d’Etat en Afrique, cette fois au Niger. Coup d’Etat qui agite beaucoup d’autres pays africains qui sont habituellement moins réactifs aux coups d’Etats de leurs voisins. Là aussi les choses changent.
C’est la Communauté des pays Ouest Africains (Cédéao) qui mène la barque en menaçant carrément d’une intervention militaire :
« Il reste trois jours avant la fin de l’ultimatum – le dimanche 6 août – lancé par la Cédéao à la junte qui a renversé le président Mohamed Bazoum au Niger. En plus des sanctions décidées le 30 juillet, l’organisation dit ne pas exclure une intervention militaire s’il n’y a pas de retour à l’ordre constitutionnel. Les chefs d’état-major des armées des États membres sont réunis à Abuja, au Nigeria, pour évoquer les différents scénarios possibles. »
Mais d’autres pays voisins prennent la défense du Niger :
« Après le soutien exprimé par le Mali et le Burkina Faso, le Niger peut compter sur le soutien de la Guinée, un autre pays avec à sa tête une junte militaire dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya. »
L’Algérie :
« Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères juge l’implication militaire envisagée par la Cédéao comme une option « malheureuse ». Sans jamais citer l’organisation ouest-africaine, la diplomatie « met en garde et appelle à la prudence et à la retenue face aux intentions d’interventions militaires étrangères (…), qui ne sont que des facteurs de complication et d’aggravation de la crise actuelle ».
Le gouvernement algérien estime que « le retour à l’ordre constitutionnel doit impérativement s’accomplir par des moyens pacifiques », afin d’éviter au Niger et à l’ensemble de la région « un surcroit d’insécurité et d’instabilité ».
Le Tchad aussi :
« Le Tchad, importante puissance militaire africaine et pays voisin du Niger, a indiqué qu’il ne participerait à aucune intervention. « Le Tchad n’interviendra jamais militairement. Nous avons toujours prôné le dialogue. Le Tchad est un facilitateur », a déclaré, vendredi 4 août, Daoud Yaya Brahim, le ministre des Armées du Tchad, pays qui n’est pas membre de la Cédéao. »
Une fois les émotions calmées, il y a eu tentative de dialogue :
« Une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est arrivée jeudi 3 août dans la soirée à Niamey. Dépêchée par le président nigérian Bola Tinubu, président en exercice de l’organisation sous-régionale, elle comprend notamment l’ancien président du Nigeria, Abdulsalami Abubakar, et un leader traditionnel et religieux de premier plan, le sultan de Sokoto au Nigeria, Muhammad Sa’ad Abubakar III. Leur objectif : obtenir par le dialogue le retour à l’ordre constitutionnel. »
Tentative non aboutie. Alors la menace se précise :
« Après trois jours de travaux à Abuja, les chefs d’état-major de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont défini les contours d’une « éventuelle intervention militaire » contre les putschistes qui contrôlent le pouvoir au Niger depuis plus d’une semaine. Ils ont achevé leurs travaux ce vendredi 4 août dans l’après-midi dans la capitale fédérale du Nigeria. La planification est terminée et la force qui va être engagée va disposer d’un mandat robuste. »
« « Tous les éléments d’une éventuelle intervention ont été élaborés lors de cette réunion, y compris les ressources nécessaires, mais aussi la manière et le moment où nous allons déployer la force », a déclaré à la presse le commissaire chargé des Affaires politiques et de la Sécurité de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, Abdel-Fatau Musah, le 4 août. « Les chefs d’état-major de la défense et leur équipe ont travaillé 24 heures sur 24 (depuis le 2 août) pour élaborer un concept d’opération en vue d’une éventuelle intervention militaire dans la République du Niger afin de rétablir l’ordre constitutionnel et d’assurer la libération du président détenu », a-t-il ajouté. La fin de l’ultimatum prévue le 6 août Cependant « la Cédéao ne va pas dire aux putschistes quand et où nous allons frapper », a-t-il précisé, ajoutant que c’est une « décision opérationnelle qui sera prise par les chefs d’État » du bloc. »
Avec la France derrière qui soutient une telle attaque militaire :
« La France, par la voix de la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a affirmé, samedi, qu’elle appuyait « avec fermeté et détermination » les efforts de la Cédéao pour faire échouer la tentative de putsch au Niger. Une déclaration qui intervient à la veille de la fin d’un ultimatum du bloc ouest-africain, qui se dit prêt à intervenir militairement. »
Mais dans ces pays mêmes, des voix contre la guerre se font entendre :
« Bola Tinubu avait écrit aux sénateurs pour leur demander d’approuver les résolutions de la Cédéao. Mais les élus n’ont pas donné un blanc-seing au chef de l’État. Bien au contraire. Après plusieurs heures de réunion, la Chambre a finalement demandé à Bola Tinubu de renforcer les options diplomatiques et politiques pour résoudre la crise au Niger.
Déjà vendredi soir, les sénateurs du Nord, eux, s’étaient inquiétés des répercussions d’une opération militaire. Les deux pays partagent 1 500 km de frontière et les élus de la région avaient souligné les liens culturels, religieux, linguistiques entre les deux côtés. Ils avaient donc alerté contre « un recours à la force avant d’avoir épuisé toutes les voies diplomatiques », ajoutant qu’une opération aurait « des implications au Nigeria » avec une possible déstabilisation de régions très pauvres déjà sous pression des groupes armés.
Enfin, la pression politique s’est encore accentuée sur Bola Tinubu avec les propos fermes de la CUPP. Samedi matin, la plus importante coalition d’opposition a dénoncé un projet militaire « non seulement inutile, mais irresponsable ». « Le Nigeria ne peut pas se permettre de gaspiller ses ressources qui s’amenuisent et les vies précieuses de nos soldats. Un nouveau front pourrait plonger l’économie fragile dans une crise encore plus profonde », avaient déclaré les opposants. »
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20230805-nigeria-le-sénat-frileux-sur-une-opération-armée-au-niger
Nous verrons la semaine prochaine quelle tournure prendra cette affaire.
En attendant, les analyses diffèrent. Une des raisons annoncées publiquement par Tiani, le général nigérien putchiste, est que le gouvernement Bazoum, soutenu par l’Occident, ne combattait pas sérieusement les djihadistes. Ce n’est pas le premier pays où cette remarque est faite. Au Mali aussi, il y a quelques mois.
Une analyse proposée par France 24 propose la version médiatique officielle. :
« L’ambassadeur du Niger à Washington, Kiari Liman-Tinguiri, redoute que si le Niger « s’effondre », les jihadistes « contrôlent l’Afrique de la côte à la Méditerranée ». Partagez-vous cette inquiétude ?
Wassim Nasr : C’est un peu exagéré. Néanmoins, si le Niger entre dans une phase de chaos, il est évident que cela profitera aux groupes jihadistes. Et encore faut-il savoir ce que nous entendons par « chaos ». Une certitude : si la junte se maintient, la politique qui a été menée par le précédent gouvernement sous Mohamed Bazoum prendra fin.
Épaulé sur le terrain par les forces françaises et américaines, multipliant les achats de drones, le président a combattu militairement les terroristes.
Multidimensionnelle, la bataille qu’il menait contre les groupes jihadistes obéissait à un triptyque : « négocier, développer, faire la guerre ».
Le régime de Mohamed Bazoum était ainsi parvenu à mener des négociations établies avec al-Qaïda.
Il menait parallèlement une politique de « démobilisation jihadiste »: les autorités nigériennes « prélevaient » des jihadistes, puis les réintégraient dans les forces de sécurité locales, comme à Diffa ou Tillabéri. Niamey s’était engagé aussi dans une politique de développement, notamment face au problème agraire.
Tous ces éléments réunis ont permis qu’il y ait beaucoup moins d’attaques jihadistes et de morts, en comparaison avec le Burkina Faso ou le Mali. Si cette politique multidimensionnelle prend fin, il est certain que la situation sécuritaire va se dégrader. »
Celles d’Andrew Korybko prennent du recul et proposent une version alternative :
« L’analyse précédente explique plus en détail la dynamique militaro-stratégique qui émerge rapidement, mais on peut la résumer en disant qu’elle prépare le terrain pour ce qui pourrait bientôt devenir le prochain champ de bataille par procuration de l’Afrique de l’Ouest se prépare à une guerre régionale alors qu’elle se divise en deux blocs clairement définis sur la question de savoir s’il faut envahir ou défendre le Niger, qui a connu la semaine dernière un coup d’État militaire patriotique susceptible de changer la donne nouvelle guerre froide.
L’OTAN soutient une invasion de la CEDEAO menée par le Nigeria pour réinstaller le dirigeant évincé du Niger, tandis que la Russie soutient le Burkina Faso et le Mali, qui ont fusionné de facto en une fédération et ont annoncé conjointement que toute attaque contre ce pays voisin serait considérée comme une déclaration de guerre contre eux deux. Ces deux pays coopèrent de manière trilatérale avec la Guinée, qui est également sous un régime militaire comme eux et qui vient de soutenir politiquement la junte nigérienne, mais il n’est pas certain qu’elle la défende militairement.
Le président intérimaire du Tchad, puissance militaire régionale, s’est rendu à Niamey pour tenter de négocier un compromis susceptible d’éviter la guerre, mais il semble qu’il n’ait pas réussi, bien que son pays ne se soit pas encore engagé à soutenir l’une ou l’autre partie de ce conflit qui pourrait éclater. Cela place le Tchad dans une position de faiseur de roi, puisque sa décision d’intervenir ou non, et à quel moment, pourrait grandement déterminer l’issue du conflit.
Dans ce contexte, l’agence de presse internationale russe TASS, financée par l’État, a confirmé mardi que le chef d’état-major algérien était arrivé à Moscou la veille pour rencontrer le ministre de la défense de son pays hôte. Ils ont également ajouté que le président s’était rendu à Saint-Pétersbourg en juin pour assister au Forum économique international, au cours duquel il avait rencontré le président Poutine pour conclure un partenariat stratégique renforcé accord de, tandis que le premier ministre s’y était rendu la semaine dernière pour le Sommet de l’Afrique. »
« Peu de gens dans le monde ont entendu parler du Niger avant le coup d’État militaire de la semaine dernière dans ce pays enclavé d’Afrique de l’Ouest, et encore moins auraient pu le situer sur une carte. Pourtant, les médias dominants (MSM) veulent maintenant faire croire à tout le monde que le Niger est soudainement devenu un épicentre mondial du terrorisme. Ce récit n’est rien d’autre qu’une guerre de l’information visant à effrayer le public pour qu’il soutienne l’invasion de ce pays par la CEDEAO, soutenue par l’OTAN et dirigée par le Nigeria, qui devrait débuter dans le courant du mois. »
Un analyste africain explique que la France devrait prendre les leçons de tels événements pour remettre en question sa politique africaine :
« Je pense tout d’abord qu’il faut arrêter de faire croire que les effets de la colonisation ont cessé de produire des résultats. Ce n’est pas parce que le président français n’était pas né à cette époque que les effets de la domination politique et économique ne se prolongent pas dans le présent. L’histoire n’est pas faite d’une succession de périodes « étanches » qui n’ont rien à voir les unes avec les autres.
La France doit tenir un langage de clarté et reconnaître qu’elle a des intérêts stratégiques dans la région. Ceux-ci ont certes diminué au fil du temps mais cela ne change rien au fait que les populations s’estiment lésées par des accords formels et informels et considèrent que ceux-ci doivent être revus. À cet égard, le Niger est un cas emblématique. C’est un pays dont les populations sont majoritairement pauvres, ont peu accès à l’électricité hors des grandes villes, alors qu’il participe depuis des décennies à l’approvisionnement en uranium des centrales françaises. Il ne suffit pas d’observer que cet approvisionnement est beaucoup moins stratégique aujourd’hui que par le passé pour balayer du revers de la main toute mention de cette relation longtemps inégalitaire.
Sur le plan militaire, l’argument souvent avancé par la France qu’elle est là uniquement pour aider les pays de la région est lui aussi très largement rejeté. Elle a maintenu depuis les indépendances des bases permanentes dans plusieurs de ses anciennes colonies. Cette présence s’inscrit dans une stratégie d’influence politique, économique et participe de la place de la France dans le monde. Il n’y a rien de mal à défendre ses intérêts, toutes les puissances grandes et moyennes le font, mais il faut le reconnaître et il faut discuter, négocier pour trouver éventuellement des accords mutuellement bénéfiques. Ou se retirer lorsque cela est demandé.
À cela s’ajoutent des petites phrases et commentaires perçus comme condescendants, sur la démographie en Afrique par exemple, qui donnent l’impression que les autorités politiques françaises estiment pouvoir s’affranchir de toute délicatesse diplomatique lorsqu’il s’agit des pays africains.
En même temps, il faut bien reconnaitre que la France est aujourd’hui une cible facile, qu’elle n’est pas non plus responsable de tous les maux. Consacrer beaucoup de temps et d’énergie dans les récriminations à son égard est contre-productif. La France a sa place comme d’autres partenaires tels que la Chine, les États-Unis, l’Inde ou la Russie. L’Afrique de l’Ouest doit tourner le dos aux querelles idéologiques et se recentrer sur les chantiers internes prioritaires que sont l’éducation, l’économie et le renforcement de nos institutions. Car c’est en consolidant nos propres bases que nous parviendrons à mieux défendre nos intérêts à long terme dans un monde où les rapports de forces restent déterminants. »
En attendant ce sont les peuples qui vont souffrir à cause des habituelles sanctions économiques, sans parler de la guerre qui leur pend au nez :
« Le Nigeria a coupé son approvisionnement en électricité au Niger, a appris mercredi l’AFP de source proche de la direction de la Société nigérienne d’électricité (Nigelec), en ligne avec les sanctions décidées par les voisins ouest-africains du Niger déstabilisé par un putsch.
« Le Nigeria a déconnecté depuis hier (mardi) la ligne haute tension qui transporte l’électricité au Niger », a déclaré cette source. Un agent de la Nigelec a de son côté indiqué que la capitale, Niamey, était « alimentée grâce à la production locale ».
Dimanche, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dirigée par le président nigérian Bola Tinubu, a décidé de sanctions contre les putschistes qui ont renversé le président élu Mohamed Bazoum il y a une semaine.
En plus d’un ultimatum d’une semaine pour rétablir l’ordre constitutionnel et la suspension des transactions financières avec le Niger, la CEDEAO a décrété le gel de « toutes les transactions de service, incluant les transactions énergétiques ». De nombreux quartiers de la ville de Niamey sont en temps normal soumis à des coupures d’électricité et la décision du Nigeria va aggraver cette situation. »
https://fr.africanews.com/2023/08/02/le-nigeria-prive-le-niger-de-son-electricite//
L’Ukraine
Les médias occidentaux continuent de publier des articles complètement illusoires pour faire croire au public, tant ukrainien qu’occidental, que l’Ukraine peut encore s’en sortir entière. Les références se limitent à « selon certaines sources », non précisées mais qui doivent très probablement être ukrainiennes. Cet article de l’express britannique en est un exemple :
« Les commandos ukrainiens s’entraînent au Royaume-Uni en vue de l’invasion de la Crimée
L’opération comprendra des frappes aériennes, terrestres et maritimes, les commandos ukrainiens utilisant la technologie pour affaiblir et paralyser les troupes russes.
Les troupes britanniques entraînent une brigade commando ukrainienne d’élite afin de paralyser les forces russes et de reprendre la Crimée avant Noël, selon certaines sources.
Plus de 2 000 soldats sont arrivés dans un endroit isolé du Dartmoor pour participer à des exercices spécialisés.
Selon certaines sources, ils formeront la pointe de la lance en cas d’invasion, tandis que deux autres forces mèneront des attaques simultanées.
Samedi soir, le chef des services de renseignement ukrainiens, Kyrylo Budanov, a confirmé que des forces entreraient « bientôt » en Crimée. »
https://www.express.co.uk/news/uk/1796679/ukraine-soldiers-training-uk-russia-war-crimea
Ou celui-ci du journal ukrainien EuroMaidanPress, publié la semaine dernière :
« L’Ukraine entamera des discussions avec les États-Unis sur un accord bilatéral de garanties de sécurité dès la semaine prochaine, a déclaré le chef du cabinet du président, Andrii Yermak.
« Ces garanties resteront en vigueur jusqu’à ce que l’Ukraine devienne membre de l’OTAN, ce qui constitue la garantie de sécurité la plus fiable », explique-t-il. « Alors que la guerre se poursuit dans notre pays et que nous ne pouvons pas adhérer à l’OTAN, notre État doit chercher des garanties fiables pour assurer la sécurité pendant cette période de transition. » »
Du coté étasunien, encore aucune annonce de discussions. Par contre Biden va demander au Congrès de l’autoriser à puiser dans le fonds d’aide à l’Ukraine pour armer Taiwan :
« Joe Biden va demander au Congrès de financer les armes pour Taïwan par le biais du budget de l’Ukraine »
https://www.ft.com/content/9807f021-a7db-4357-8ea2-ed05cbf4ba05
Cet article du New York Times dont le titre parle d’une « lueur de succès pour l’Ukraine » alors que le corps d’article montre une débâcle militaire :
« Le soldat a perdu un ami de 22 ans, Stas, dans le bombardement de la veille, a-t-il dit, ajoutant qu’en un peu plus d’un mois, son bataillon avait eu tellement de morts et de blessés qu’il ne restait plus que 10 hommes sur la ligne de front.
Auparavant, ce bataillon comptait entre 400 et 500 hommes. »
https://lesakerfrancophone.fr/les-soldats-ukrainiens-parlent-de-lourdes-pertes-pour-peu-de-gains
Et finalement une certaine lassitude occidentale face aux « exigences de l’Ukraine » :
« La source a indiqué que Washington avait également été contrarié par d’autres épisodes de la guerre au cours desquels l’Ukraine avait apparemment ignoré ses conseils, ce qui rend l’épisode de l’OTAN encore plus frustrant pour la Maison Blanche.
« Les États-Unis conseillent vivement à l’Ukraine de ne pas faire certaines choses, mais Kiev les fait quand même, en balayant d’un revers de main les préoccupations américaines ou en n’y répondant pas. Et ils s’adressent aux Etats-Unis, à Washington ou à l’administration Biden, en se plaignant de ne pas être impliqués dans les discussions de l’OTAN », a déclaré la source de CNBC.
En fin de compte, l’alliance de l’OTAN a soutenu fermement Kiev et a souligné son unité, tout en gardant les yeux fixés sur l’objectif principal : veiller à ce que la Russie ne « gagne » pas la guerre contre son voisin et ne s’enhardisse pas à attaquer d’autres républiques de l’ex-Union soviétique. Toutefois, cet épisode a mis en évidence la nécessité pour l’Ukraine de maintenir un équilibre délicat entre les exigences et les pressions qu’elle exerce sur ses alliés et l’appréciation des perspectives, des priorités et des considérations politiques de ses partenaires. »
« Dans une interview le 31 juillet à la télévision publique TVP, un conseiller présidentiel polonais, Marcin Przydacz, a déclaré que Varsovie donnait la priorité à « la défense des intérêts des agriculteurs polonais » en demandant la prolongation des restrictions sur les importations de céréales ukrainiennes. « L’Ukraine a reçu beaucoup de soutien de la Pologne, il serait bien qu’elle commence à être reconnaissante du rôle que la Pologne a joué pour l’Ukraine dans les derniers mois et années », a ajouté Marcin Przydacz. Kiev a réagi en convoquant le 1er août à son ministère des Affaires étrangères l’ambassadeur de Pologne. « Les déclarations sur la prétendue ingratitude des Ukrainiens pour l’aide reçue de la République de Pologne ne reflètent pas la réalité et sont donc inacceptables », indique un communiqué ukrainien. »
« La plupart des Américains s’opposent à ce que le Congrès autorise un financement supplémentaire pour soutenir l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, selon un nouveau sondage CNN réalisé par SSRS, alors que le public est divisé sur la question de savoir si les États-Unis ont déjà fait assez pour aider l’Ukraine…
Bien qu’aucun sondage ne soit totalement fiable, ils montrent dans l’ensemble que l’opinion générale s’éloigne du soutien à la guerre.
Cela permet d’espérer que toute prolongation inutile de la guerre, que certains cercles néoconservateurs semblent souhaiter, se heurtera à une forte opposition. »
https://lesakerfrancophone.fr/trois-sondages-sur-le-soutien-a-la-guerre-en-ukraine
Mais pour que l’Ukraine ne se sente pas totalement abandonnée et s’habitue à de futures négociations de paix, l’Arabie Saoudite a hébergé, à la demande de Zelensky, des « pourparlers sur la paix en Ukraine » auxquelles la Russie n’a pas été invitée à participer. Autant dire que ces « pourparlers » portent bien leur nom et n’ont aucune chance d’aboutir à quoi que ce soit si ce n’est donner un peu de baume au cœur à Zelenski. D’autant plus que ces discussions auront comme point de base les conditions de Zelenski :
« Des hauts fonctionnaires d’une quarantaine de pays, dont les États-Unis, la Chine, l’Afrique du Sud et l’Inde, participent aux discussions dans la ville de Jeddah, sur la côte de la mer Rouge.
L’Ukraine et ses alliés espèrent que cette conférence de deux jours aboutira à un accord sur les principes clés d’une fin pacifique du conflit qui dure depuis 17 mois et qu’elle ralliera les pays non occidentaux qui sont restés neutres jusqu’à présent en raison des liens étroits qu’ils entretiennent avec Moscou.
Avant le sommet, des collaborateurs du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy ont déclaré que les délégués examineraient son plan de paix en dix points, qui prévoit le retrait de la Russie du territoire ukrainien et le retour de la Crimée sous le contrôle de Kiev. »
https://www.dw.com/en/saudi-hosted-talks-on-ukraine-war-start-in-jeddah/a-66448925
Evidemment, la Russie n’est pas d’accord :
« Les pays occidentaux invitent d’autres pays à envisager la « formule de paix Zelensky » à des fins cosmétiques, a déclaré le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Ce plan exige toutefois que Moscou ferme les yeux sur la persécution de l’ethnie russe par Kiev, a-t-il ajouté.
Le plus haut diplomate russe a réitéré le scepticisme de son gouvernement à l’égard du plan de paix de Vladimir Zelensky, dans un commentaire écrit vendredi. Il a souligné que le conflit ne pouvait être résolu sans que Kiev respecte les droits des minorités ethniques, en particulier des Russes ethniques, dont la culture et la langue sont attaquées dans l’Ukraine moderne.
Les États-Unis et leurs alliés « mettent tout en œuvre pour imposer la « formule Zelensky » aux pays du Sud », a écrit M. Lavrov.
Les nations qui représentent cette partie de l’humanité veulent véritablement aller au fond des causes de la crise, a-t-il ajouté. Le sommet Russie-Afrique qui s’est tenu le mois dernier à Saint-Pétersbourg a été la dernière occasion pour Moscou de comprendre leur attitude, a déclaré M. Lavrov.
Personne à Washington, Londres, Paris ou Bruxelles ne murmurerait un mot sur la position que le régime de Kiev a déclarée haut et fort à de nombreuses reprises : « Nous prendrons la Crimée » : ‘nous prendrons la Crimée, le Donbass et le reste de nos terres’ et ‘détruirons tout ce qui est russe là-bas' », a-t-il ajouté. »
https://www.rt.com/russia/580827-lavrov-zelensky-peace-plan/
Mais certaines voix étasuniennes non plus ne sont pas d’accord avec un plan de paix élaboré par d’autres qu’eux-mêmes :
« Aucun de ces trois acteurs – la Chine, l’UA ou l’Arabie saoudite – n’est un partenaire fiable dans un effort de paix. La Chine affirme qu’elle est une partie neutre parce qu’elle ne s’est jamais jointe aux sanctions occidentales contre la Russie et qu’elle n’a jamais fourni publiquement d’aide militaire à l’une ou l’autre nation. Pourtant, depuis le début de la guerre, les médias chinois et les déclarations officielles ont été très hostiles à l’OTAN et ont accepté sans critique les récits russes. Pékin dépeint Kiev comme une victime naïve de la manipulation occidentale…
Plus problématique que les inclinaisons des médiateurs potentiels est le simple fait que le peuple ukrainien ne souhaite pas que cette guerre se termine par un règlement négocié. Selon un sondage réalisé début février, 97 % des Ukrainiens pensent qu’ils vaincront la Russie, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky a insisté sur le fait que tout règlement devait inclure « le retrait des troupes russes de l’ensemble de notre territoire indépendant », y compris la Crimée. Les Ukrainiens comprennent que l’intégrité territoriale est la base de la souveraineté de l’État. Sacrifier toute terre ukrainienne dans le cadre d’un règlement serait une victoire russe éclatante. Pourtant, les responsables américains ont fait pression sur M. Zelensky pour qu’il se déclare ouvert à la négociation, arguant du fait qu’un refus avantagerait la Russie sur le plan diplomatique. Ils font l’amalgame entre la négociation et la fin de la guerre. »
Il est intéressant de constater que les mêmes analystes étasuniens qui disent que « l’intégrité territoriale est la base de la souveraineté d’un Etat » oublient complètement cet argument quand il s’agit de l’ile chinoise de Taiwan. Ce qui montre bien que la politique étasunienne vis-à-vis de Taiwan est tout simplement d’obtenir « une victoire éclatante » face à la Chine. Mais en ont-ils vraiment les moyens ?
L’affaire Trump
Le troisième procès menaçant Trump, le plus grave, a débuté cette semaine :
« L’acte d’accusation de 45 pages prétend que M. Trump a orchestré une vaste conspiration destinée à le maintenir au pouvoir après sa défaite face au président Joe Biden.
Il l’accuse d’avoir sciemment répandu des « mensonges omniprésents et déstabilisants » au sujet de fraudes électorales qui ont menacé l’élection présidentielle et, par conséquent, la démocratie américaine…
Les quatre chefs d’accusation sont les suivants : conspiration en vue de frauder les États-Unis, conspiration en vue d’entraver une procédure officielle, obstruction à une procédure officielle et conspiration contre les droits.
Certains experts juridiques estiment qu’il sera difficile de prouver que les actions de Trump constituent des délits, et qu’une défense potentielle pourrait être que ce qu’il a dit et fait était protégé par le droit à la liberté d’expression du premier amendement de la Constitution américaine. »
https://www.bbc.com/news/world-us-canada-64034782
Mais pour être sûr de ne pas le rater :
« La juge fédérale chargée de l’affaire de fraude électorale contre l’ancien président Donald Trump s’est distinguée comme l’une des plus sévères à l’égard des émeutiers qui ont pris d’assaut le Capitole des États-Unis lors d’une attaque alimentée par les affirmations sans fondement de M. Trump sur le vol de l’élection. Elle s’est également prononcée contre lui par le passé. »
Il faut aller vers les médias non grands publics pour savoir ce qu’est la réaction de Trump, les autres la censurent :
« Le bureau de campagne de Trump a publié une déclaration qualifiant le troisième acte d’accusation de l’ancien président de « rien de plus que le dernier chapitre corrompu » dans ce que le bureau de campagne qualifie de « chasse aux sorcières » à motivation politique.
Dans une longue déclaration publiée lors de la publication de l’acte d’accusation mardi, le bureau de campagne de Trump s’est plaint du timing, demandant pourquoi il avait fallu deux ans et demi aux procureurs pour porter de telles accusations, en plein milieu de la campagne et pendant que les Républicains intensifient leurs enquêtes sur le président Joe Biden. « La réponse est, l’ingérence électorale! » dit le communiqué.
Le bureau de campagne a déclaré que « le président Trump a toujours suivi la loi et la Constitution, suivant les conseils de nombreux avocats très accomplis ». »
Evidemment, Trump a plaidé non coupable lors de sa première apparition au procès :
Et malgré cela CNN, un des médias ayant le plus diabolisé Trump, lance cet avertissement :
« Trump est non seulement dans une position historiquement forte pour un candidat non sortant de remporter l’investiture républicaine, mais il est également en meilleure position pour remporter l’élection générale qu’à n’importe quel moment du cycle 2020 et presque à n’importe quel moment du cycle 2016.
Dans l’ère moderne, personne dans la position actuelle de Trump dans les sondages n’a perdu une primaire présidentielle ouverte qui ne comprenait pas de candidat sortant. Il recueille plus de 50 % des suffrages dans les sondages des primaires nationales, soit plus que tous ses concurrents réunis.
Aujourd’hui, le plus proche concurrent de Trump à la primaire, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, est tombé sous la barre des 20 % au niveau national. Aucun autre candidat n’atteint ou ne dépasse les 10 %. La marge entre Trump et le reste des candidats est donc de plus de 30 points en moyenne. »
https://edition.cnn.com/2023/07/30/politics/trump-second-term-president-election-2024/index.html
Comme nous le disions la semaine dernière, faire de Trump une victime de la persécution politique de l’Establishment de Washington ne fera que le rendre plus populaire. Trump l’a bien compris mais il semble que ses ennemis n’arrivent pas à le comprendre. Que feront-ils alors que sa cote de popularité continue d’augmenter ?
D’autant plus que, comme MoA nous le rappelle, l’affaire Biden continue de s’envenimer :
« Devon Archer, l’associé de Hunter Biden, a déclaré lors de témoignages et d’interviews que Joe Biden était très impliqué dans le recrutement d’entreprises étrangères par l’équipe de trafic d’influence Biden/Archer. Joe Biden était appelé à participer aux conférences que l’équipe Biden/Archer tenait avec ses clients. Il était branché sur haut-parleur pour impressionner les participants. Joe Biden a également participé à des dîners avec Biden/Archer et leurs partenaires commerciaux. Joe Biden était la marque utilisée pour décrocher de gros contrats. Quelle était sa part dans ces affaires ?
Le fait que le ministère de la Justice de Biden ait fait de son mieux pour couvrir le clan Biden ne fait qu’ajouter à la mauvaise image de Biden. »
https://lesakerfrancophone.fr/etats-unis-2024-deux-affaires-juridiques-et-un-gagnant
La relation USA-Chine
Malgré les derniers discours apaisants de Blinken et Yellen aux dirigeants chinois, les Etats Unis continuent de franchir allègrement les lignes blanches chinoises :
« L’approbation récente par Washington d’un programme d’aide militaire de 345 millions de dollars en faveur de Taipei ne sert qu’à transformer l’île en « dépôt de munitions », a déclaré la Chine samedi. Pékin considère Taïwan comme faisant partie de son territoire souverain.
« Quel que soit le montant de l’argent des contribuables que les forces séparatistes taïwanaises dépensent, quel que soit le nombre d’armes américaines, cela n’ébranlera pas notre détermination à résoudre le problème de Taïwan », a déclaré Chen Binhua, porte-parole du bureau des affaires taïwanaises de Pékin, dans un communiqué. « Ni ébranler notre ferme volonté de réaliser la réunification de notre patrie ».
Chen a ajouté que la poursuite de l’assistance militaire de Washington « transforme Taïwan en poudrière et en dépôt de munitions, aggravant la menace de guerre dans le détroit de Taïwan ».
La riposte de Pékin intervient après que les États-Unis ont donné leur feu vert à un programme d’aide de 345 millions de dollars destiné à renforcer les stocks militaires de Taïwan. La Maison Blanche a déclaré vendredi que ce programme comprendrait une formation à la défense et à l’éducation pour le peuple taïwanais.
Il comprendra également des systèmes de missiles sol-air MANPADS et d’autres armes destinées à renforcer les capacités militaires de Taïwan, a rapporté samedi l’Associated Press, citant une source anonyme.
Contrairement à certains programmes d’aide militaire antérieurs, le dernier en date s’inscrit dans le cadre d’une autorisation présidentielle approuvée par le Congrès américain l’année dernière, ce qui signifie que les armes seront fournies directement à partir des stocks américains afin d’accélérer l’arrivée de l’équipement. »
https://www.rt.com/news/580568-china-taiwan-us-military-aid/
Et la Chine de réitérer ses avertissements :
« En d’autres termes, certains hommes politiques américains encouragent la légalisation de la vente d’armes offensives à l’île de Taïwan. Si cette loi est approuvée, signée et finalement mise en œuvre, il s’agira d’une violation flagrante de la loi américaine TRA.
Cette loi, promulguée en 1979, exige que les États-Unis ne fournissent que des armes défensives à l’île de Taïwan. Cependant, Washington a depuis longtemps franchi cette limite en vendant des avions de chasse F-16 et F-16V, ainsi que divers missiles à l’île.
Avant la nouvelle loi, les États-Unis devaient prouver que les ventes d’armes étaient destinées à la défense. Avec la nouvelle loi, Washington n’a plus besoin de trouver d’excuses. Si elle est adoptée, la nouvelle loi permettra une ouverture pour la vente d’armes américaines sans scrupules à Taïwan, a déclaré Xin Qiang, directeur adjoint du centre d’études américaines de l’université de Fudan, au Global Times.
Le même jour, les États-Unis ont annoncé un programme d’aide militaire de 345 millions de dollars pour l’île de Taïwan. C’est la première fois que les États-Unis transfèrent des armes à l’île en vertu de la Presidential Drawdown Authority, qui leur permet de prélever des équipements directement sur leurs stocks existants et de les fournir à d’autres. Song Zhongping, expert militaire chinois et commentateur de télévision, a déclaré au Global Times que cette décision ouvrait la voie à la fourniture rapide d’armes et d’équipements aux autorités taïwanaises à l’avenir.
Washington espère désormais dissuader l’armée chinoise en renforçant les armes offensives sur l’île de Taïwan. Les États-Unis cherchent depuis longtemps à transformer l’île en porc-épic. Toutefois, quels que soient les efforts déployés par Washington, la puissance militaire de la Chine continentale et celle de l’île de Taïwan ne seront jamais au même niveau. Toute tentative visant à modifier l’équilibre des forces de part et d’autre du détroit de Taïwan est vouée à l’échec.
Même si les États-Unis équipent l’île de toutes sortes d’armes, la rendant pleine d’épines, un porc-épic est encore loin de pouvoir rivaliser avec un éléphant, a déclaré au Global Times le colonel Zhou Bo (retraité), expert du Centre pour la sécurité et la stratégie internationales de l’université de Tsinghua.
Lorsque les États-Unis jouent la carte de Taïwan, ils envoient également un mauvais signal aux sécessionnistes indépendantistes de Taïwan : les États-Unis les soutiennent pleinement dans leur quête de sécessionnisme, les utilisant publiquement comme un pion stratégique américain contre la Chine.
Si les sécessionnistes indépendantistes, sous l’instigation des États-Unis, prennent des mesures imprudentes et remettent en cause la ligne rouge du principe d’une seule Chine, ne laissant à la Chine continentale d’autre choix que de recourir à la force pour la réunification, le résultat final ne sera que la transformation de Taïwan en une terre brûlée. Les États-Unis ne défendront pas Taïwan. Ils fourniront tout au plus davantage d’armes et de munitions pour prolonger la survie de Taïwan, obligeant l’île à se battre jusqu’à la dernière goutte de son propre peuple. Dans la stratégie américaine, l’île de Taïwan est destinée à devenir une chair à canon, un sacrifice, tandis que les États-Unis ne feront que calculer le bénéfice qu’ils peuvent tirer du sacrifice de Taïwan, ont déclaré des experts. »
https://www.globaltimes.cn/page/202307/1295411.shtml
Inflation
En Europe et aux Etats-Unis, on discute beaucoup des causes de l’inflation mais celle dont nous allons parler ici est largement ignorée : la cupidité des grandes entreprises qui en profitent pour augmenter leurs marges bénéficiaires. En France le prix de l’essence en est un parfait exemple. Quand les prix du pétrole sur le marché mondial baissent, comme c’est le cas actuellement, les prix à la pompe restent les mêmes, la différence rentrant dans l’escarcelle des compagnies pétrolières.
C’est un rapport d’Oxfam International qui soulève le lièvre :
« 722 des plus grandes entreprises mondiales ont engrangé ensemble plus de 1 000 milliards de dollars de bénéfices exceptionnels chaque année au cours des deux dernières années, dans un contexte de flambée des prix et des taux d’intérêt, alors que des milliards de personnes doivent réduire leurs dépenses ou souffrir de la faim.
L’analyse par Oxfam et ActionAid du classement « Global 2000 » de Forbes montre qu’ils ont réalisé 1,09 billion de dollars de bénéfices exceptionnels en 2021 et 1,1 billion de dollars en 2022, soit un bond de 89 % des bénéfices totaux par rapport à la moyenne des bénéfices totaux de 2017-2020. Pour cette analyse, les bénéfices exceptionnels sont définis comme ceux qui dépassent de plus de 10 % les bénéfices moyens de 2017-2020.
45 entreprises du secteur de l’énergie ont réalisé en moyenne 237 milliards de dollars de bénéfices exceptionnels par an en 2021 et 2022. Les gouvernements auraient pu augmenter de 31 % les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables s’ils avaient taxé à 90 % les bénéfices exceptionnels que les producteurs de pétrole et de gaz ont versés à leurs riches actionnaires l’année dernière. On compte aujourd’hui 96 milliardaires de l’énergie, dont la fortune cumulée s’élève à près de 432 milliards de dollars (50 milliards de plus qu’en avril de l’année dernière).
Les entreprises du secteur de l’alimentation et des boissons, les banques, les grandes sociétés pharmaceutiques et les principaux détaillants ont également profité de la crise du coût de la vie qui a vu plus d’un quart de milliard de personnes dans 58 pays touchés par une insécurité alimentaire aiguë en 2022.
L’extrême richesse et l’extrême pauvreté ont augmenté simultanément pour la première fois en 25 ans. »
Guterres lui-même s’en émeut :
« Lors de sa visite en Inde en 2022, M. Guterres a lancé l’une de ses critiques les plus virulentes du système mondialiste.
« Le système financier international est moralement en faillite. Il a été conçu par les riches pour servir les intérêts des riches. Il est temps de le changer », a-t-il déclaré à Mumbai. »
Mais certains intellectuels occidentaux aussi dénoncent ce phénomène :
« En décembre 2021, Isabella Weber, professeur adjoint d’économie à l’université du Massachusetts Amherst, plaidait dans une tribune publiée dans The Guardian en faveur d’un “contrôle stratégique des prix” semblable à celui mis en place par le gouvernement américain pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle a imputé la spirale inflationniste aux “grandes entreprises qui ont le pouvoir sur le marché” et qui “ont profité des problèmes d’approvisionnement pour augmenter les prix et engranger des bénéfices exceptionnels“. »
https://lesakerfrancophone.fr/la-veritable-raison-de-la-flambee-de-linflation-est-enfin-reconnue
Evidemment rien ne changera avant l’inévitable écroulement économique vers lequel nous pousse un tel déséquilibre du tissu économique mondial. Trop de puissants intérêts financiers sont en jeu.
L’économie est aussi un système, basé sur l’argent et le commerce, et comme tout système il a besoin d’un certain équilibre pour se perpétuer, tout déséquilibre entrainant des périodes chaotiques avant un retour à l’équilibre. Le néolibéralisme drainant l’argent vers les mêmes poches ne peut donc que mener la société qui prône cette idéologie vers une période chaotique, dont on sent déjà les prémisses. Nous les observerons au long de nos revues de presse.
La manipulation des conscienes
Voici un article qui explique que les services de renseignements étasuniens infiltrent les médias pour façonner l’opinion publique occidentale :
« La CIA infiltre les plus grands réseaux sociaux et organes de presse
Ses agents occupent des postes souvent élevés, révèle l’enquête d’un journaliste. Leur mission : appliquer la censure et limiter le débat public. »
https://www.covidhub.ch/cia-infiltre-reseaux-sociaux-organes-presse/
Note du Saker Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé de cette revue de presse, ou son lien.