Par Wayan – Le 25 septembre 2023 – Le Saker Francophone
Attaques hybrides contre la Russie
Au moment même où la Russie est en train de prendre la main dans le conflit en Ukraine, des points chauds commencent à s’enflammer dans le Caucase et au proche Orient, une zone sensible pour la Russie.
Premier point chaud. Un regain de tension dans la guerre Arménie-Azerbaidjan. Un ancien front de guerre hybride en train de se rallumer.
Deuxième point chaud. Le retour des manifestations anti gouvernementales et des attaques terroristes en Syrie.
Troisième point chaud. En Géorgie ou menaces de coup d’Etat et propagande anti-russe se font entendre.
Observons de plus près ces points chauds :
« L’Azerbaïdjan affirme avoir lancé une opération militaire dans la région séparatiste du Haut-Karabakh. Le territoire est reconnu internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan, mais de vastes zones sont contrôlées par les Arméniens de souche depuis trois décennies.
L’Azerbaïdjan et l’Arménie se sont livrés une guerre sanglante pour le territoire à la fin des années 1980 et au début des années 1990, et cela a été le déclencheur de nouvelles violences dans les années qui ont suivi. La dernière escalade majeure du conflit a eu lieu en 2020, lorsque des milliers de personnes auraient été tuées au cours de six semaines de combats acharnés.
Un cessez-le-feu et le déploiement de soldats de maintien de la paix russes ont alors mis un terme aux combats, mais les tensions s’étaient intensifiées depuis des mois avant la dernière opération militaire.
Les craintes de nouvelles violences sont apparues lorsque l’Azerbaïdjan a mis en place un blocus efficace d’une route vitale vers l’enclave en décembre 2022.
Le corridor de Lachin est la seule route qui relie la République d’Arménie aux quelque 120 000 Arméniens de souche du Haut-Karabakh.
Il s’agit d’une artère clé pour l’approvisionnement, et les habitants du Haut-Karabakh ont signalé de graves pénuries de produits alimentaires de base et de médicaments ces derniers mois.
L’Azerbaïdjan a accusé l’Arménie d’utiliser la route pour acheminer des fournitures militaires, ce que l’Arménie a démenti.
Les observateurs ont signalé un renforcement des troupes azerbaïdjanaises pendant le blocus, ce qui a été démenti à Bakou.
Le maintien de ces liaisons de transport ouvertes, en particulier le couloir de Latchine, reposait largement sur la présence de soldats de maintien de la paix russes déployés dans la région depuis 2020.
Et l’attention et les ressources militaires de Moscou ont été détournées par son invasion de l’Ukraine. Le Premier ministre arménien a déclaré récemment que la Russie « quittait spontanément la région ». »
https://www.bbc.com/news/world-europe-66852070
On a donc une zone où un cessez-le-feu qui a été établi par la Russie et garanti par la présence de soldats russes est en train de voler en éclat.
Or cela se passe, comme par hasard, pendant des exercices militaires conjoints avec les Etats-Unis :
« L’Arménie a lancé lundi [11 septembre] un exercice militaire conjoint avec les États-Unis, une décision qui a provoqué la colère du principal allié de la nation du Caucase, la Russie.
Les jeux de guerre « Eagle Partner » se dérouleront jusqu’au 20 septembre et impliqueront 175 Arméniens et 85 soldats. Ils reflètent les efforts du Premier ministre arménien Nikol Pashinyan pour forger des liens plus étroits avec les États-Unis et d’autres alliés occidentaux dans un contexte de tensions latentes avec l’Azerbaïdjan voisin.
Le ministère arménien de la Défense a déclaré que les exercices visent à accroître l’interopérabilité des unités participant aux missions internationales de maintien de la paix et à échanger des compétences tactiques.
Moscou a réagi avec consternation. Vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur arménien pour qu’il dépose une protestation formelle contre les exercices et autres mesures prises par l’Arménie, qu’il a qualifiés d’« hostiles ».
La Russie est le principal partenaire économique et allié de l’Arménie depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. L’Arménie, enclavée, abrite une base militaire russe et fait partie de l’alliance de sécurité des ex-pays soviétiques dirigée par Moscou, l’Organisation du Traité de sécurité collective.
Mais Pashinyan est devenu de plus en plus critique à l’égard du rôle de Moscou, soulignant son échec à contribuer à la levée du blocus du Haut-Karabakh, une région séparatiste de l’Azerbaïdjan à population arménienne et arguant que l’Arménie doit se tourner vers l’Occident pour l’aider à assurer sa sécurité. »
Cette épine semble douloureuse pour la Russie :
« Le ministère russe des affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur d’Arménie à Moscou vendredi pour protester vigoureusement contre les récentes actions du gouvernement d’Erevan à l’encontre de son allié conventionnel, notamment l’organisation d’exercices militaires conjoints avec les États-Unis et l’envoi de l’épouse du premier ministre en Ukraine.
« Les dirigeants arméniens ont pris une série de mesures inamicales ces derniers jours, notamment le lancement du processus de ratification du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, le voyage de l’épouse du premier ministre, Anna Hakobyan, à Kiev pour apporter une aide humanitaire au régime nazi, et l’organisation d’exercices militaires sur le territoire arménien avec la participation des États-Unis », a déclaré le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.
L’ambassadeur Vagharshak Harutyunyan a été convoqué au ministère pour recevoir une note de protestation concernant ces actions, ainsi que les déclarations « offensantes » du président du parlement arménien Alan Simonyan à l’encontre du ministère et de sa porte-parole Maria Zakharova.
Moscou a également fait part de ses préoccupations concernant les arrestations, le 7 septembre, du journaliste de Sputnik Armenia Ashot Gevorkian et du blogueur Mikhail Badalyan. Les deux hommes ont été arrêtés dans une province frontalière de l’Azerbaïdjan, soupçonnés de trafic d’armes, un jour après que Mikhail Badalyan eut critiqué le gouvernement arménien dans une émission de radio. »
https://www.rt.com/russia/582604-moscow-armenia-protest-unfriendly/
Mais pour l’Iran aussi, autre pays dans la ligne de mire des Etats-Unis :
« Des comptes de médias sociaux favorables à la vision du monde de l’Iran ont spéculé à l’envie que la République islamique pourrait intervenir militairement contre l’Azerbaïdjan en soutien à l’Arménie si un nouveau conflit éclatait. Ces bruits de sabre se sont heureusement calmés après que le ministre des affaires étrangères, Abdollahian, se soit entretenu lundi avec son homologue azerbaïdjanais et ait reçu de lui l’assurance que Bakou n’envisageait pas d’attaquer l’Arménie. Deux jours plus tard, il s’est entretenu avec le plus haut diplomate arménien et lui a fait part de son mécontentement à l’égard des exercices conjoints de ce pays avec les États-Unis.
Les chances que l’Iran soit entraîné dans un nouveau conflit à propos du Karabakh ont donc diminué, et cela ne pouvait pas mieux tomber puisque les relations russo-arméniennes continuent de se dégrader. Erevan a confirmé qu’elle ratifierait le Statut de Rome, ce qui obligera légalement les autorités à arrêter le président Poutine s’il se rend sur place, bien que l’Arménie reste nominalement membre de l’OTSC dirigée par la Russie. Pashinyan a ensuite lâché deux bombes dans une interview accordée à Politico et publiée mercredi.
La plupart des titres des médias internationaux se sont concentrés sur son affirmation selon laquelle l’Arménie ne considère plus la Russie comme un garant fiable de sa sécurité, mais ce qu’il a dit sur la façon dont “l’UE et les États-Unis nous soutiennent également en ce qui concerne l’agenda des réformes démocratiques” était tout aussi important. Ces déclarations laissent présager un divorce imminent entre ces deux alliés officiels, puisque l’Arménie s’éloigne ouvertement de la Russie pour se tourner vers l’Occident en matière de sécurité et de gouvernance.
Il n’est donc pas surprenant que la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, ait déclaré lors d’une conférence de presse tenue le jour même de la publication de l’interview que “de plus en plus de questions se posent” au sujet des dernières mesures prises par l’Arménie. Elle répondait spécifiquement aux projets de ratification du Statut de Rome par l’Arménie, mais a ajouté qu’”il ne s’agit pas simplement d’un geste isolé qui, comme la partie arménienne l’a clairement compris, soulèverait des questions de notre part, mais d’une série de gestes liés entre eux“.
Le lendemain, le président de la commission des affaires internationales de la Douma d’État, Leonid Slutsky, déclarait :
“Aujourd’hui, Washington est prêt à “aider” Erevan, rêvant apparemment de créer un nouveau point chaud anti-russe dans le Caucase du Sud. Mais tous ses plans visant à affaiblir la Russie s’effondrent sous nos yeux. Voilà ce qu’il faut retenir ! Le “parrainage” de l’autre côté de l’océan n’a profité à aucun pays dans le monde, n’apportant que misère et chagrin, sang et destruction. Et c’est exactement ce à quoi conduisent le “partenariat” et l’”aide au développement” à l’américaine”.
Ces mots forts montrent à quel point la Russie est contrariée par le virage pro-occidental de l’Arménie. »
Le 19 septembre, au jour de clôture des exercices conjoints USA-Arménie, l’Azerbaïdjan répondait aux provocations :
« L’attaque semble de grande ampleur, et ne semble pas ressembler en tant que telle à une opération antiterroriste, selon le correspondant de RFI dans la région, Régis Genté. Elle est pourtant bien nommée ainsi.
L’armée azerbaïdjanaise a déclaré en soirée avoir pris plus de 60 positions de combat des forces séparatistes arméniennes. Elles « sont désormais sous le contrôle de nos forces armées », a confié un porte-parole du ministère de la Défense, Anar Eyvazov, en conférence de presse.
Les combats continuaient en soirée sur la ligne de front, relate notre correspondante à Erevan, Taline Oundjian. Des rafales d’armes légères ont été entendues dans la capitale de la région sécessionniste du Haut-Karabakh, mais aussi de l’artillerie lourde.
« Les forces armées azerbaïdjanaises recourent à des tirs d’artillerie et de roquettes, à des drones d’attaque, à l’aviation de combat », a dénoncé l’armée séparatiste sur le réseau social X. »
Et, pour encore plus énerver l’ancien allié russe, un ambassadeur arménien appelle les Occidentaux à l’aide :
« Selon nos informations, Bakou envisage une ouverture à sens unique du corridor de Lachin afin de repousser les Arméniens du Haut-Karabakh hors du territoire sans possibilité de retour. Il s’agit d’une politique classique de nettoyage ethnique : d’abord, ils tirent, tuent, capturent les gens sans cesse, les affament pendant longtemps, puis ouvrent la voie à la sortie uniquement pour que les gens contraints par ces conditions inhumaines quittent le Haut-Karabakh sans possibilité de revenir. Cela doit être stoppé par une intervention internationale. Mettez fin au blocus du corridor de Lachin », a ajouté Marukyan, s’adressant au président américain Joe Biden, au secrétaire d’État américain Antony Blinken, au président français Emmanuel Macron, à la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, au président du Conseil européen Charles Michel et au haut représentant de l’UE des Affaires étrangères et de la politique de sécurité Josep Borrell. »
Appel auquel Blinken s’est empressé de répondre :
« Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé à « une cessation immédiate des hostilités » de la part de l’Azerbaïdjan contre la province du Haut-Karabakh, peuplée d’Arméniens. L’opération azerbaïdjanaise a été condamnée par l’Union européenne, les États-Unis et la Russie.
« Les actions militaires inacceptables de l’Azerbaïdjan risquent d’aggraver la situation humanitaire dans le Haut-Karabakh », a déclaré Blinken dans un communiqué publié mardi sur X (anciennement Twitter). « Nous appelons à une cessation immédiate des hostilités et à un dialogue direct. »
https://www.rt.com/news/583243-blinken-warns-azerbaijan-armenia/
Voilà donc la première épine dans le pied russe, la plus douloureuse pour l’instant.
Épine qui sera vite enlevée car dès le lendemain :
« Les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh ont annoncé déposer les armes, ce mercredi 20 septembre, dans le cadre d’un cessez-le-feu avec l’armée azerbaïdjanaise. Ils négocieront dès jeudi la réintégration de cette région disputée à l’Azerbaïdjan, selon un accord trouvé après une médiation des forces russes de maintien de la paix. La supériorité militaire de l’armée azerbaïdjanaise a fait la différence. »
Ces malheureuses initiatives semblent maintenant se retourner contre son instigateur :
« Des milliers de manifestants se sont rassemblés mercredi dans la capitale arménienne pour dénoncer l’incapacité du gouvernement arménien à soutenir les séparatistes arméniens au Karabkh, après que la région séparatiste ait été contrainte à une capitulation humiliante par l’Azerbaïdjan.
Les manifestants se sont rassemblés sur la place de la République, au cœur d’Erevan. Beaucoup ont exigé la démission du Premier ministre arménien Nikol Pashinyan, qui a présidé à la défaite face à l’Azerbaïdjan lors de la guerre de 2020, et maintenant à l’effondrement final des autorités arméniennes du Karabakh.»
***
Observons maintenant la Syrie.
Cela fait un moment que des articles à charge contre le gouvernement syrien sont publiés dans les médias, indiquant ainsi la pression médiatique qui précédent généralement des pressions beaucoup plus matérielles :
Puis des affrontements ont commencé entre les Kurdes et les arabes dans la zone encore sous contrôle des Etats-Unis, par kurdes interposés :
« Pour la 8e journée consécutive, les combats font rage dans l’est de la Syrie entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les Kurdes et les tribus arabes. Vingt personnes ont été tuées ce mardi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, portant à 90 le nombre de morts dans ces combats entre alliés.
Les combats se concentrent autour de la localité de Zeiban, sur la rive gauche de l’Euphrate, fief du chef tribal Ibrahim al-Hafl, considéré par les Forces démocratiques syriennes comme l’instigateur de la rébellion des tribus arabes. Et ils sont très intenses. La chaîne panarabe al-Mayadeen, proche de Damas, indique que les FDS ont violemment bombardé Zeibane à l’aide de drones armés et d’obus de mortier.
Même si elles disposent d’une puissance de feu de loin supérieure à celle des combattants tribaux, les forces dominées par les kurdes avancent lentement. Les tribus arabes, qui ont décrété une mobilisation générale, opposent une forte résistance. »
Là encore, toujours par hasard, une délégation étasunienne venait mettre son grain de sel dans une plaie encore ouverte :
« Le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé vendredi 8 septembre la récente entrée « non autorisée » d’une délégation américaine dirigée par le secrétaire d’Etat adjoint Ethan Goldrich dans le nord-est de son territoire.
Dans un communiqué rédigé en termes fermes, le ministère a déclaré que le gouvernement syrien « condamne catégoriquement » cette visite qu’il a qualifiée de « violation flagrante » de la souveraineté du pays ainsi que du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies concernant la Syrie.
Il a rejeté les déclarations de la délégation américaine selon lesquelles sa visite visait à résoudre les problèmes rencontrés par les habitants de la province syrienne de Deir Ezzor, dans l’est du pays, et à lutter contre les ingérences étrangères, qualifiant ces déclarations de « mensonge flagrant ».
Le ministère a ensuite affirmé que l’ingérence flagrante de Washington dans les affaires intérieures syriennes, ainsi que son soutien massif apporté à divers groupes terroristes et milices séparatistes, ne faisaient que souligner « le rôle destructeur joué par les Etats-Unis en Syrie ».
Selon un communiqué américain, M. Goldrich et un officier militaire américain ont rencontré le 3 septembre les FDS, les autorités kurdes et les chefs tribaux de Deir Ezzor, dans le nord-est de la Syrie. Des combats ont éclaté entre les milices kurdes et les milices de ces tribus depuis le dimanche 28 aout dans cette province. »
https://french.almanar.com.lb/2690690
« Un convoi appartenant à la coalition dirigée par les États-Unis aurait transféré du matériel militaire, des munitions et du carburant des bases américaines en Irak vers la Syrie voisine.
Citant des sources anonymes, la chaîne d’information libanaise al-Mayadeen a rapporté que le convoi était entré dans l’est de la Syrie par le poste frontière de Faysh Khabur, dans la région semi-autonome du Kurdistan irakien, dans la nuit de lundi à mardi.
Le mois dernier, le Pentagone a envoyé un convoi vers les bases situées dans la province de Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie, en passant par le poste-frontière Al-Waleed entre l’Irak et la Syrie.
Composé d’une cinquantaine de véhicules, le convoi a atteint les bases américaines du champ de gaz naturel de Koniko et du champ pétrolier d’al-Omer le 14 août.
Le Pentagone affirme que le déploiement de ses forces et de ses équipements en Syrie vise à empêcher que les champs pétroliers ne tombent entre les mains des terroristes de Daesh.
Damas, en revanche, maintient que ce déploiement est destiné à piller les ressources naturelles du pays arabe. »
https://www.presstv.ir/Detail/2023/09/12/710686/US-convoy-transfers-military-equipment-Iraq-Syria
On retrouve là encore l’excuse de « la protection contre les terroristes » pour justifier la présence de militaires occidentaux sur un sol étranger.
Tous ces éléments font penser que des tentatives sont lancées pour déstabiliser plus encore la Syrie et mettre en danger Bachar El Assad, qui est toujours sous la protection de la Russie :
« Dans son interview à Redacted, Mme Beeley a déclaré : « Ce que nous voyons essentiellement, c’est une résurgence du récit de 2011 sur les manifestations pacifiques dans le sud, le désir de renverser Bachar al-Assad. Les fonctionnaires de l’ONU appellent à la résolution 2254, qui est en fait un changement de régime et une ingérence politique dans le processus politique en Syrie ». La résolution à laquelle elle fait référence, adoptée en 2015, appelait notamment à la tenue d' »élections libres et équitables » sous la supervision de l’ONU en Syrie dans un délai de 18 mois.
En 2016, j’ai interviewé le Dr Bouthaina Shaaban, conseillère politique et médiatique d’Assad. Lorsqu’elle a souligné que l’Occident attisait le terrorisme en Syrie, au lieu de le combattre, elle a évoqué les résolutions 2254 et 2253 du Conseil de sécurité de l’ONU, moins mentionnées, qui prévoient de mettre fin au terrorisme en Syrie et de poursuivre ceux qui soutiennent, facilitent ou participent au financement direct ou indirect des activités menées par ISIS, Al-Qaïda et les groupes qui leur sont associés.
Shaaban a déclaré : « Vous voulez mettre en œuvre 2254 ? Mettez d’abord en œuvre le 2253, et ensuite il sera très facile de mettre en œuvre le 2254. C’est le double langage de l’Occident : ils s’adressent à leur public en disant qu’ils ont une position contre le terrorisme et qu’ils veulent le combattre, alors qu’en réalité ils facilitent le terrorisme et ne mentionnent même pas une résolution du Conseil de sécurité au titre du 7e chapitre qui a été adoptée 24 heures avant la résolution 2254. » »
https://www.rt.com/news/582765-west-preparing-regime-change-syria/
« Devant une telle scène et vu la possibilité que les États-Unis d’Amérique ravivent le feu en Syrie afin de se redéployer dans la région via des États tampons composés d’éléments tribaux et kurdes, il n’est pas inutile de préciser les alignements des diverses tribus et de certains groupes impliqués dans le projet américano-sioniste visant à diviser la Syrie et l’Irak, puis à établir une large confédération incluant la Jordanie, la province d’Al-Anbar en Irak et Jabal al-Arab en Syrie. D’où la liste des alignements suivants : »
https://reseauinternational.net/syrie-lagression-internationale-est-repartie-comme-en-2011/
Et voilà pour la deuxième épine dans le pied russe.
***
Observons maintenant la troisième :
« Tbilissi a accusé ce 18 septembre un haut responsable ukrainien de préparer un coup d’Etat pour renverser le gouvernement de ce pays du Caucase, au moment où les relations avec Kiev se tendent.
Le service géorgien de sécurité nationale a accusé Guéorgui Lortkipanidzé, chef-adjoint du contre-espionnage militaire ukrainien et ancien vice-ministre géorgien de l’Intérieur, de «comploter» pour «renverser le gouvernement de façon violente» avec la complicité d’un Etat étranger. La sécurité nationale géorgienne a aussi nommé, parmi les complices, des Géorgiens combattant les troupes russes en Ukraine, un ancien garde du corps de l’ex-président incarcéré Mikheïl Saakachvili, qui a par le passé occupé des fonctions officielles en Ukraine.
Certaines de ces personnes « suivent un entraînement près de la frontière entre l’Ukraine et la Pologne », a-t-elle assuré. La tension monte entre Kiev et Tbilissi. En juillet, Kiev avait de son côté convoqué l’ambassadeur géorgien, accusant Tbilissi de « torturer » en prison Mikheïl Saakachvili, également citoyen ukrainien et conseiller du président Volodymyr Zelensky. »
La Géorgie, comme l’Ukraine et la Moldavie, a des régions peuplées majoritairement de Russes qui veulent rejoindre la Russie et ont des tendances sécessionnistes. Ce qui créé des tensions régulières avec ces pays, suivant que leur gouvernement penchera plutôt côté russe ou plutôt coté occidental. L’actuel gouvernement géorgien tient à conserver de bonnes relations avec la Russie. En remettre un qui pencherait plutôt coté occidental ferait l’affaire des Etats-Unis pour planter une troisième épine dans le pied russe. D’où une tentative de coup d’Etat. Peu de chances qu’elle réussisse maintenant qu’elle a été mise à nue.
Ces trois exemples montrent que, parallèlement à la guerre chaude en Ukraine, une guerre hybride est lancée contre la Russie pour attaquer ses arrières et disperser son attention.
Terminons ce chapitre par l’analyse qu’en fait Bhadrakumar :
« La perspective d’une présence occidentale à long terme dans les régions de la Caspienne et de l’Asie centrale, via la mer Noire et le Caucase, constitue un défi majeur pour la diplomatie russe. Le paradoxe est que, si l’Occident n’a pas réussi à vaincre la Russie dans la guerre d’Ukraine, il prend l’ascendant sur l' »étranger proche » de la Russie dans un arc d’encerclement.
Il reste à voir dans quelle mesure la Chine est prête à s’allier à la Russie dans cette contestation géopolitique. Les États-Unis et l’Union européenne choisissent avec tact de ne pas contester directement les intérêts chinois. En fait, la Chine pourrait même avoir besoin du corridor de transport transcaspien proposé par les États-Unis – la route de la soie du Kazakhstan. »
La Russie se démène face à la montée en puissance de l’UE dans le Caucase
La guerre froide USA-Chine/Russie
Cela faisait un moment que la Chine parlait de rétorsion face aux provocations étasuniennes sans que l’on en voit venir une seule. Et bien voilà la première, du moins celle visible au grand public :
« Le ministère chinois des affaires étrangères a annoncé vendredi que la société américaine Lockheed Martin avait participé directement, en tant que principal contractant, aux ventes d’armes américaines à l’île de Taïwan le 24 août, et que la société Northrop Grumman avait participé à de nombreuses reprises aux ventes d’armes américaines à l’île de Taïwan.
Récemment, les États-Unis ont fourni à l’île de Taïwan des armes de pointe sous la forme de ventes d’armes, d’aide militaire et de prêts. En réponse, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré que le gouvernement américain, sans tenir compte de la forte opposition de la Chine, a insisté pour fournir des armes à l’île de Taïwan, ce qui viole gravement le principe d’une seule Chine et les dispositions des trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, et porte gravement atteinte au droit international et aux normes fondamentales des relations internationales. Elle porte gravement atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la Chine en matière de sécurité et s’engage dans la voie erronée et dangereuse de l’armement de l’île, a fait remarquer M. Mao.
Les sanctions imposées par la Chine à ces deux entreprises peuvent ne pas avoir d’impact significatif sur elles en surface ou directement. Toutefois, si l’on se projette dans l’avenir et que l’on considère les entreprises affiliées à ces sociétés, elles auront un impact significatif sur leurs activités en Chine, ont souligné les experts.
La Chine encourage toutes les entreprises américaines et occidentales à faire des affaires en Chine. Toutefois, si une entreprise représente une menace pour la sécurité nationale de la Chine ou crée des problèmes à cet égard, la Chine n’acceptera pas que ces entreprises gagnent de l’argent sur le dos des Chinois tout en imposant des contraintes à la Chine, a déclaré vendredi au Global Times Song Zhongping, commentateur à la télévision et expert de la question taïwanaise. »
https://www.globaltimes.cn/page/202309/1298276.shtml
Au moment où les entreprises d’armement occidentale se rendent compte du mal qu’elles ont à approvisionner l’Ukraine face à la Russie, cela ne va pas aider les choses. Et la Chine en est consciente :
« Un haut responsable militaire de l’OTAN a averti samedi qu’une hausse spectaculaire du prix des munitions signifiait que l’augmentation des dépenses de défense des alliés ne se traduisait pas automatiquement par une plus grande sécurité et a appelé à davantage d’investissements privés dans les entreprises de défense.
« Les prix des équipements et des munitions sont en train de grimper en flèche. Actuellement, nous payons de plus en plus cher pour exactement la même chose », a déclaré l’amiral néerlandais Rob Bauer, président du comité militaire de l’OTAN, à l’issue d’une réunion des chefs d’état-major de la défense de l’Alliance à Oslo.
« Cela signifie que nous ne pouvons pas nous assurer que l’augmentation des dépenses de défense se traduise effectivement par une plus grande sécurité.
L’OTAN fait pression pour que la production de défense augmente afin de répondre à la demande d’armes et d’équipements qui a explosé depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les alliés ne se contentant pas d’approvisionner Kiev à la hâte, mais constituant également leurs propres stocks. »
Il semble que, comme les pétrolières et les alimentaires, les industries de l’armement utilisent aussi l’excuse de l’inflation pour grossir leurs marges. Ce qui doit bien faire sourire la Russie.
Par contre, en Russie, l’inflation n’a pas l’air d’être un problème pour s’armer. Le New York Times lui-même est obligé de le reconnaître :
« La Russie a surmonté les sanctions et augmenté sa production de missiles – NY Times
La production de missiles de Moscou dépasse désormais les niveaux d’avant-guerre, selon des responsables, ce qui rendra l’Ukraine particulièrement vulnérable l’hiver prochain.
En raison des sanctions, les responsables américains estiment que la Russie a été contrainte de ralentir considérablement sa production de missiles et d’autres armes au début de la guerre, en février 2022, pendant au moins six mois. Mais à la fin de l’année 2022, la production militaro-industrielle de Moscou a commencé à reprendre de la vitesse, reconnaissent aujourd’hui des responsables américains qui ont parlé sous le couvert de l’anonymat pour divulguer cette évaluation délicate.
…
Avant la guerre, a déclaré un haut responsable occidental de la défense, la Russie pouvait fabriquer 100 chars par an ; aujourd’hui, elle en produit 200.
Les responsables occidentaux estiment également que la Russie est en passe de fabriquer deux millions d’obus d’artillerie par an, soit le double de la quantité que les services de renseignement occidentaux avaient initialement estimée que la Russie pouvait fabriquer avant la guerre.
Grâce à cette impulsion, la Russie produit désormais plus de munitions que les États-Unis et l’Europe réunis. Kusti Salm, haut fonctionnaire du ministère estonien de la défense, estime que la production actuelle de munitions de la Russie est sept fois supérieure à celle de l’Occident.
Les coûts de production de la Russie sont également bien inférieurs à ceux de l’Occident, en partie parce que Moscou sacrifie la sécurité et la qualité dans ses efforts pour fabriquer des armes à moindre coût, a déclaré M. Salm. Par exemple, la fabrication d’un obus d’artillerie de 155 millimètres coûte à un pays occidental entre 5 000 et 6 000 dollars, alors qu’il en coûte à la Russie environ 600 dollars pour produire un obus d’artillerie comparable de 152 millimètres. »
https://lesakerfrancophone.fr/la-russie-est-en-train-de-gagner-la-course-a-la-guerre-industrielle
« Le groupe russe Rostec a accéléré la production de missiles hypersoniques Kinzhal (Dagger), a révélé le directeur industriel du conglomérat de défense, Bekhan Ozdoev. Il a ajouté que la quantité d’autres types de matériel militaire et de munitions produites a également augmenté de façon spectaculaire.
Mardi, Interfax a cité M. Ozdoev, qui a déclaré que les chiffres concernant certaines munitions avaient été multipliés par dix. Il a noté que « entre autres, la production de missiles pour les systèmes ‘Kinzhal’, ‘Iskander’ et ‘Pantsir’, de bombes aériennes, d’obus d’artillerie et de chars d’assaut est en train d’augmenter ».
Selon M. Ozdoev, les fabricants russes de matériel de défense produisent de plus en plus de chars, de véhicules blindés et de systèmes de fusées à lancement multiple. Le directeur a ajouté qu’il était également prévu d’augmenter la production de drones militaires et que des travaux étaient en cours pour développer des munitions d’artillerie guidées.
En juillet, le directeur général adjoint de Rostec, Vladimir Artyakov, a déclaré que l’entreprise publique était « passée sérieusement à la production en série » de missiles Kinzhal, qui était auparavant limitée par la nécessité « d’achever complètement la recherche et le développement ».
« Ainsi, tout ce que le ministère de la défense nous demande, nous le faisons avec qualité et nous livrons les quantités requises », avait déclaré M. Artyakov à l’époque. »
https://www.rt.com/russia/583207-russia-boosts-hypersonic-missile-production/
Il faut noter que les missiles ‘Kinzhal’, ‘Iskander’ et ‘Pantsir’ sont les fameux missiles hypersoniques impossibles à intercepter par les défenses anti-missiles occidentales.
Alors que le dernier essai de missile hypersonique étasunien s’est, une fois de plus, terminé par un échec :
« Le missile hypersonique ARRW de l’US Air Force « en péril » après l’échec du dernier test
Le secrétaire de l’US Air Force, Frank Kendall, a laissé entendre que le programme d’arme à réponse rapide à lancement aérien (ARRW) AGM-183A était menacé suite à l’échec de son dernier essai.
Kendall a révélé lors d’une audience de la défense plus tôt cette semaine qu’un test de l’arme hypersonique le 13 mars avait échoué.
Il a en outre noté que l’effort ARRW « a eu un peu de mal » dans son programme de tests, ce qui a affecté la décision d’inclure ou non l’initiative dans le budget 2025. »
https://www.thedefensepost.com/2023/03/29/us-hypersonic-missile-failed/
Sans parler des déboires de « l’avion du futur », le F35, qui s’avère une catastrophe sans fin qui dure depuis plus de 10 ans et survit malgré tout, autre signe montrant la terrible inefficacité/corruption qui gangrène le Complexe Militaro Industriel étasunien :
https://www.opex360.com/2010/03/05/les-deboires-du-f35/ Pour commencer, un premier article qui date de 2010
https://www.lesechos.fr/2012/01/avions-de-combat-le-f-35-accumule-les-deboires-369384 celui-ci de 2012
https://www.portail-aviation.com/blog/2018/08/03/f-35-ou-le-paradoxe-de-zenon/ Celui-là de 2018
https://www.dedefensa.org/article/lecture-de-detente-les-merdes-du-f-35 Ce dernier article montre qu’en 2023 « les merdes du F35 » continuent de plus belle sans que cela empêche les « alliés » des Etats Unis de l’acheter au « prix d’ami » de 80 millions de dollars pièce, sans parler des coûts d’entretien qui s’avère faramineux. Mais quand on aime, on ne compte pas…
L’Europe
Alors que les chances de l’Ukraine s’amenuisent face à la Russie, il semble que la Pologne veuille prendre la place de proxy étasunien face à la Russie. Alors, bravade ou paranoïa ?
« Le vice-premier ministre polonais Jarosław Kaczyński a déclaré à un groupe de fabricants d’armes que Varsovie disposera de la force terrestre la plus puissante d’Europe d’ici deux ans grâce à une série d’achats d’armes. Varsovie estime que l’augmentation des dépenses militaires à 3 % du PIB et l’élargissement de son armée à 300 000 personnes rendront l’armée polonaise si puissante qu’elle ne pourra pas être contestée.
Kaczyński a adressé une lettre au salon international de l’industrie de la défense qui se tient en Pologne cette semaine. “Dans deux ans, nous aurons l’armée de terre la plus puissante d’Europe“, a-t-il déclaré. “Le ministre polonais de la défense a souligné que la force de l’armée ne réside pas seulement, et pas principalement, dans sa taille, mais aussi dans son équipement, sa modernité et son innovation.” »
https://lesakerfrancophone.fr/la-pologne-veut-creer-la-plus-grande-armee-deurope-dici-deux-ans
« La sécurité de la Pologne est garantie par plus de 10 000 soldats américains stationnés sur son territoire, a déclaré Mark Brzezinski, ambassadeur de Washington à Varsovie, ajoutant que les efforts conjoints pour soutenir l’Ukraine ont renforcé les liens entre les deux pays.
L’envoyé a fait l’éloge de l’état actuel des relations américano-polonaises dans une interview accordée au journal Rzeczpospolita et publiée vendredi. Son père, feu Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, était connu pour être un faucon anti-russe et un fervent défenseur de l’endiguement antisoviétique.
« Je crois que jamais auparavant dans notre histoire la Pologne et l’Amérique n’ont été aussi liées… Notre cause commune est de soutenir le peuple ukrainien« , a déclaré l’ambassadeur Brzezinski.
Il a révélé que plus de 10 000 soldats américains sont actuellement stationnés en Pologne. « Ce n’est pas une coïncidence. Main dans la main avec les soldats polonais, nous exécutons le mandat du président [américain] Joe Biden : chaque pouce du territoire de l’OTAN – y compris la Pologne, bien sûr – est sûr et protégé », a noté M. Brzezinski, louant la décision de Varsovie de rejoindre le bloc militaire dirigé par les États-Unis en 1997.
Les États-Unis et la Pologne « coopèrent militairement aussi étroitement que des alliés peuvent le faire », Varsovie recevant de son allié des équipements de défense haut de gamme, notamment des chars M1 Abrams, des hélicoptères Apache, des chasseurs F-35 et des lanceurs de missiles HIMARS, a-t-il ajouté. »
https://www.rt.com/news/582594-poland-us-troops-cooperation/
D’autant plus qu’à cause d’une histoire de céréales, la tension monte fortement entre les amies Pologne et Ukraine. Cela a commencé quand l’UE a mis fin, le 15 septembre, à son interdiction sur les céréales ukrainiennes qui inondaient à bas prix le marché européen.
« La Commission européenne a levé les interdictions temporaires sur les céréales ukrainiennes après que Kiev a accepté de renforcer le contrôle sur ses exportations agricoles.
Mais cette mesure n’a pas convaincu la Pologne et la Hongrie, qui ont rapidement annoncé qu’elles imposeraient unilatéralement leurs propres interdictions à l’échelle nationale, un scénario très chaotique que Bruxelles voulait éviter à tout prix.
« Nous prolongerons cette interdiction malgré leur désaccord, malgré le désaccord de la Commission européenne », a déclaré vendredi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki lors d’un rassemblement. « Nous le ferons parce que c’est dans l’intérêt des agriculteurs polonais. »
Peu de temps après, Waldemar Buda, le ministre polonais du Développement économique, a déclaré qu’il avait signé un nouveau « règlement national » pour maintenir l’embargo commercial en place. »
Avec sa finesse diplomatique habituelle, le gouvernement Zelenski réplique en poursuivant ces pays rebelles à l’OMC :
« L’Ukraine a intenté une action en justice contre la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie pour leur interdiction unilatérale des exportations de céréales, qu’elle considère comme une « violation de leurs obligations internationales ».
« Il est fondamentalement important pour nous de prouver que certains États membres ne peuvent pas interdire l’importation de produits ukrainiens. C’est pourquoi nous intentons des poursuites contre eux », a déclaré Ioulia Svyrydenko, première vice-Première ministre ukrainienne, dans un communiqué.
« Dans le même temps, nous espérons que ces pays lèveront leurs restrictions et que nous n’aurons pas à régler l’affaire devant les tribunaux avant longtemps. Nous avons besoin de solidarité avec eux et de protection des intérêts des agriculteurs. »
Svyrydenko a déclaré que les commerçants ukrainiens souffraient déjà de coûts de transport supplémentaires et de difficultés à honorer les contrats étrangers. « Les actions unilatérales des États membres de l’UE dans le domaine commercial sont inacceptables », ajoute le communiqué. »
Prenant elle aussi un ton vindicatif, la Pologne déclare que :
« La Pologne a annoncé mercredi qu’elle cesserait de fournir des armes à l’Ukraine, dans un contexte de différend croissant entre les deux pays concernant l’interdiction temporaire des importations de céréales ukrainiennes.
« Nous ne transférons plus d’armes vers l’Ukraine parce que nous armons désormais la Pologne », a déclaré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki sur les réseaux sociaux.
La Pologne est depuis longtemps l’un des plus fervents soutiens de l’Ukraine depuis l’invasion de son voisin par Moscou, aux côtés de plusieurs pays de l’ancien bloc de l’Est qui craignent d’être les prochains si la guerre expansionniste du président russe Vladimir Poutine réussit.
Aujourd’hui, Kiev et Varsovie sont à couteaux tirés. »
https://edition.cnn.com/2023/09/20/europe/poland-ukraine-weapons-grain-intl-hnk/index.html
Après s’être mis une partie des pays du « Grand Sud » à dos à force d’attirer l’attention sur lui en jouant les victimes, Zelenski commence maintenant à énerver même ceux qui le soutenaient.
Un peu de systémique
Un beau texte de Caitlin Johnstone qui relate l’expérience de tout observateur sociopolitique qui cherche à aller jusqu’au bout des choses :
« Qui sont donc les moteurs de l’empire ? On s’enfonce alors dans d’autres terriers de lapin. Vous découvrez des agences gouvernementales secrètes avec des anciens fonctionnaires qui ne partent pas avec le gouvernement officiel élu sortant, mais qui restent, aidant à faire tourner les rouages de l’empire indépendamment de la personne que les électeurs élisent pour servir de façade de l’opération. Vous découvrez un système de portes tournantes dans lequel les mêmes gestionnaires de l’empire occupent tour à tour des postes au sein du gouvernement officiel élu, travaillant dans des groupes de réflexion, des conseils consultatifs du complexe militaro-industriel et des médias de masse lorsque leur parti n’est pas au pouvoir, puis revenant à leur poste lorsque leur tour est venu. Vous découvrez des ploutocrates qui utilisent leur immense richesse pour influencer la politique gouvernementale par le biais de dons de campagne, de groupes de réflexion influents, du contrôle des médias et du lobbying d’entreprise, qui opèrent souvent avec – et profitent de – un nombre considérable de chevauchements avec les agences gouvernementales. Vous découvrez des organisations et des institutions au sein desquelles les riches et les puissants se rassemblent et se coordonnent pour faire avancer leurs programmes, souvent dans le plus grand secret.
Mais dans toutes ces recherches et découvertes, on ne trouve toujours pas l’homme qui est caché derrière le rideau. Vous vous rendez compte que n’importe laquelle des personnes que vous avez observées pourrait mourir demain et que la machine impériale continuerait à fonctionner de manière ininterrompue. Il pourrait y avoir une révolution violente géante et ces gens pourraient être guillotinés par milliers, et à moins que des changements radicaux ne soient apportés aux systèmes qui les ont fait naître, quelqu’un d’autre prendrait leur place.
C’est ainsi que l’on commence à faire des recherches sur les systèmes. »
https://lesakerfrancophone.fr/dillusions-en-desillusions
Et l’on comprend que la sociopolitique n’est pas qu’une histoire de consciences individuelles dirigeant la conscience collective [d’individus dirigeant le groupe] comme on le croit tous par préjugé mais une histoire de conscience collective qui s’empare de consciences individuelles pour vivre sa destinée de conscience collective, créer et perpétuer son Histoire, voire sa légende.
A lundi prochain.
Note du Saker Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé de cette revue de presse, ou son lien.