Note du Saker Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé de cette revue de presse, ou son lien.
Par Wayan – Le 17 juillet 2023 – Le Saker Francophone
Le sommet de l’OTAN à Vilnius
L’événement géopolitique de la semaine fut le sommet de l’OTAN qui s’est tenu durant deux jours en Lituanie, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière russe. Commençons donc par le communiqué officiel [en français] de l’OTAN, publié dès le premier jour. Un long texte de 90 paragraphes d’un style très bureaucratique dont nous reprendrons ici les éléments marquants :
« …Nous nous réjouissons à la perspective d’avoir, à l’occasion de ce sommet, des échanges fructueux avec les chefs d’État et de gouvernement de l’Australie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de la République de Corée… »
C’est la deuxième année que des représentants de pays de la zone Pacifique sont invités au sommet de l’OTAN, confirmant ainsi que l’OTAN est en train de devenir le bras armé de tout le « bloc occidental » et non plus seulement de « l’union transatlantique ». Evidemment, la Chine voit cela d’un mauvais œil, comme nous le verrons plus loin.
« La Russie porte l’entière responsabilité de la guerre d’agression, illégale et injustifiable, qu’elle mène contre l’Ukraine, guerre qui ne fait suite à aucune provocation et nuit gravement à la sécurité euro-atlantique et internationale, et pour laquelle elle devra pleinement répondre de ses actes. Nous continuons de condamner avec la plus grande fermeté le fait que la Russie viole, de manière flagrante, le droit international, la Charte des Nations Unies ainsi que les engagements qu’elle a pris et les principes auxquels elle a souscrit dans le cadre de l’OSCE. Nous ne reconnaissons pas et ne reconnaîtrons jamais les annexions, illégales et illégitimes, auxquelles la Russie a procédé, y compris celle de la Crimée. »
S’enfermant dans le narratif mensonger [nous démontrerons plus loin ce qualificatif de mensonger] disant que l’attaque russe contre l’Ukraine « ne fait suite à aucune provocation », ce chapitre conclut que « nous ne reconnaissons pas l’annexion de la Crimée ».
La base militaire de Sébastopol, en Crimée, qui fut construite dans les années 1770, a toujours été russe, elle est d’une importance stratégique capitale pour la Russie car c’est son seul port militaire en eau chaude. Il est donc impensable pour le gouvernement russe, quel qu’il soit, de l’abandonner et qu’elle tombe sous contrôle de l’OTAN. Et, bien sûr, cette dernière le sait très bien. Donc, une telle déclaration ne fera que mener la relation Russie-OTAN, dans une impasse complète et pousser la Russie à l’extrême dans cette guerre qu’elle estime comme vitale à sa survie. Que cette estimation soit exagérée ou pas, une telle déclaration par l’OTAN ne fait que lui confirmer cette impression. On peut être sûr que la Russie ne cèdera la Crimée que si elle est vaincue. Et pourtant l’OTAN insiste lourdement sur ce sujet, comme pour bloquer tout négociation de paix possible.
« Nous soulignons que la paix ne saurait être établie sans un retrait total et inconditionnel de la Russie. Nous avons demandé instamment à la Russie de s’engager de manière constructive dans des négociations sincères avec l’Ukraine, mais elle ne s’est à aucun moment montrée sincèrement prête à travailler à une paix juste et durable. »
« Nous soutenons pleinement l’Ukraine dans son droit de choisir ses propres arrangements de sécurité. L’avenir de l’Ukraine est dans l’OTAN. Nous réaffirmons l’engagement que nous avons pris en 2008 au sommet de Bucarest, à savoir que l’Ukraine deviendrait membre de l’OTAN, et aujourd’hui, nous reconnaissons que le pays a déjà suffisamment avancé sur la voie de l’intégration euro-atlantique pleine et entière pour qu’un plan d’action pour l’adhésion ne soit plus une nécessité. »
Nous avons vu dans nos précédentes revues de presse, et nous le reverrons ici plus loin, que l’une des lignes blanches de la Russie était l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, qu’elle considère aussi comme un danger pour sa sécurité nationale. Là encore ce paragraphe empêche tout négociation future autour d’une garantie de sécurité commune entre l’Europe et la Russie :
« Nous soutenons pleinement l’Ukraine dans son droit de choisir ses propres arrangements de sécurité. L’avenir de l’Ukraine est dans l’OTAN. Nous réaffirmons l’engagement que nous avons pris en 2008 au sommet de Bucarest, à savoir que l’Ukraine deviendrait membre de l’OTAN, et aujourd’hui, nous reconnaissons que le pays a déjà suffisamment avancé sur la voie de l’intégration euro-atlantique pleine et entière pour qu’un plan d’action pour l’adhésion ne soit plus une nécessité. ».
Il faut préciser ici que ce n’est pas « l’Ukraine » qui veut rentrer dans l’OTAN, c’est le gouvernement Zelensky qui a pourtant été élu sur des promesse de paix avec la Russie, promesses aussitôt oubliées dès son élection.
« Conformément à la Charte de partenariat spécifique de 1997 entre l’OTAN et l’Ukraine et à la déclaration de 2009 venant en complément de cette charte, les Alliés continueront d’aider l’Ukraine à progresser sur la voie de l’interopérabilité ainsi que dans les réformes supplémentaires requises sur le plan démocratique et dans le secteur de la sécurité, et de suivre l’avancement de ces travaux. Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN évalueront régulièrement les progrès accomplis dans le cadre du programme national annuel adapté. L’Alliance aidera l’Ukraine à mettre en œuvre ces réformes et à avancer sur le chemin de sa future adhésion. Nous serons en mesure d’adresser à l’Ukraine une invitation à rejoindre l’Alliance lorsque les Alliés l’auront décidé et que les conditions seront réunies. »
C’est cette simple phrase, mise en caractère gras, qui provoquera la grosse déception de Zelenski qui envisageait une rapide adhésion à l’OTAN afin que l’article 5 de la charte de l’OTAN [si un pays est attaqué tous les autres viennent à sa défense] puisse la sauver d’une inévitable défaite face à la Russie. Mais non, l’OTAN ne veut pas entrer en guerre directe contre la Russie. Par procuration, oui, directe, non. Nous verrons plus bas que l’une des conditions qui doit être réunie, dictée par Biden, est la fin de la guerre contre la Russie.
Puis le communiqué passe à la Chine :
« La République populaire de Chine (RPC) affiche des ambitions et mène des politiques coercitives qui sont contraires à nos intérêts, à notre sécurité et à nos valeurs. Elle recourt à une large panoplie d’outils politiques, économiques et militaires pour renforcer sa présence dans le monde et projeter sa puissance. Parallèlement, elle entretient le flou quant à sa stratégie, à ses intentions et au renforcement de son dispositif militaire. Ses opérations hybrides ou cyber malveillantes, sa rhétorique hostile et ses activités de désinformation prennent les Alliés pour cible et portent atteinte à la sécurité de l’Alliance. La RPC cherche à exercer une mainmise sur des secteurs technologiques et industriels clés, des infrastructures d’importance critique et des matériaux et chaînes d’approvisionnement stratégiques. Elle utilise le levier économique pour créer des dépendances stratégiques et accroître son influence. Elle s’emploie à saper l’ordre international fondé sur des règles, notamment pour ce qui concerne les domaines spatial, cyber et maritime. »
C’est là que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord devient l’Organisation du Traité du Monde Entier. L’OTAN devient ainsi le représentant militaire d’un bloc occidental, nommés Alliés ou Alliance dans ce communiqué, qui doit défendre « nos intérêts, notre sécurité et nos valeurs », et parle au nom de ce « nous », entraînant ainsi la France et l’Allemagne dans ce « nous » qui considère la Chine comme « portant atteinte à la sécurité de l’Alliance », alors que ces deux pays et bien d’autres, en tant qu’Etat souverains indépendants, ne voient pas la Chine ainsi et désireraient plutôt conserver de bonnes relations avec elle. Ce chapitre confirme ainsi que la Chine, ainsi que l’alliance informelle Chine/Russie, est bien dans la ligne de mire des « alliés ».
« Le renforcement du partenariat stratégique entre la RPC et la Russie, ainsi que leurs tentatives, se conjuguant entre elles, qui visent à déstabiliser l’ordre international fondé sur des règles, vont à l’encontre de nos valeurs et de nos intérêts. »
Evidemment, tout cela passe par une augmentation des dépenses militaires.
« Nous affirmons que, dans bien des cas, il faudra consacrer plus de 2 % du PIB aux dépenses de défense pour parvenir à remédier aux insuffisances actuelles et à satisfaire les besoins que fait apparaître, dans tous les domaines, la montée de la contestation de l’ordre de sécurité. »
https://www.nato.int/cps/en/natohq/official_texts_217320.htm?selectedLocale=fr
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Après la théorie passons maintenant à la pratique, le sommet de Vilnius, qui s’est tenu sous le thème de « la forte unité de l’OTAN face à la menace russe ».
Chaque membre a voulu arriver à ce sommet avec un petit cadeau surprise. Le plus gros cadeau fut celui d’Erdogan annonçant qu’il ne bloquait plus l’entrée de la Suède dans l’OTAN.
« « Je suis heureux d’annoncer que le président Erdogan a accepté de transmettre le protocole d’adhésion de la Suède » au Parlement turc « dès que possible et de travailler avec l’assemblée pour garantir une ratification », a déclaré le responsable à l’issue d’une rencontre avec le dirigeant turc et le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, à la veille d’un sommet de l’Otan à Vilnius.
« Nous faisons un grand pas vers la ratification formelle de l’adhésion de la Suède à l’Otan. C’est un bon jour pour la Suède », a déclaré Ulf Kristersson, se disant « très heureux » de l’accord annoncé par le secrétaire général de l’Otan.
« Finaliser l’adhésion de la Suède à l’Otan est une étape historique qui bénéficie à la sécurité de tous les alliés de l’Otan en cette période critique. Elle nous rend tous plus forts et plus en sécurité », a salué Jens Stoltenberg lors d’une conférence de presse. »
Comme toujours en politique, le cadeau n’était pas totalement désintéressé :
« Le président turc Recep Tayyip Erdogan a posé une nouvelle condition à l’entrée de la Suède dans l’Otan : que les 27 ouvrent « la voie à l’adhésion de la Turquie à l’UE ». Une rencontre est prévue avec le Premier ministre suédois à Vilnius pour d’ultimes tractations. Olaf Scholz a estimé que les deux sujets n’étaient pas « liés ». »
Mais il n’y a pas que l’UE dans les conditions d’Erdogan :
« L’administration du président américain Joe Biden a accepté de poursuivre la vente controversée d’avions de combat F-16 à la Turquie, quelques heures seulement après qu’Ankara a cessé de faire obstruction à l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a confirmé la décision mardi, en déclarant que M. Biden travaillerait avec le Congrès pour finaliser le contrat d’armement.
« Il n’a posé aucune réserve ou condition », a déclaré M. Sullivan à la presse lors du sommet de l’OTAN à Vilnius, en Lituanie. « Il a l’intention de procéder à ce transfert en consultation avec le Congrès. »
https://www.rt.com/news/579572-white-house-approves-f16-sale-to-turkey/
Mais comme avec tous les politiciens, entre les promesses et leur réalisation un large fossé se creuse. Deux jours plus tard, questionné par un journaliste Erdogan tempérait :
« Le parlement turc ratifiera l’adhésion de la Suède à l’OTAN « dès que possible » mais pas avant le mois d’octobre au mieux, a indiqué ce mercredi le président Recep Tayyip Erdogan. « Il y a un congé parlementaire de deux mois (et) il y a beaucoup d’accords internationaux à examiner, beaucoup de propositions législatives qui doivent être discutées par ordre d’importance », a souligné le chef de l’État turc, répondant à une question de journaliste sur l’éventualité du mois d’octobre. « Mais nous avons l’intention d’en finir aussitôt que possible », a-t-il assuré en marge du sommet de l’Alliance atlantique à Vilnius. »
https://www.france24.com/fr/europe/20230711-adhésion-de-la-suède-à-l-otan-qu-a-obtenu-erdogan
Du côté de la Suède aussi :
« La plus haute juridiction suédoise a bloqué, le 13 juillet, deux extraditions réclamées par Ankara. La décision de la Cour suprême tombe seulement trois jours après l’annonce par le président Recep Tayyip Erdogan de son accord pour que le Parlement turc ratifie l’adhésion suédoise. »
https://francais.rt.com/international/106298-justice-suedoise-bloque-deux-extraditions-ankara
On peut déduire de ces quelques articles que, si d’ici octobre, l’UE n’a pas fait de gros efforts envers la Turquie, le parlement turc pourrait bien trainer les pieds pour cette ratification.
La position extrêmement stratégique de la Turquie, grand pays aux portes de l’Europe, contrôlant l’accès à la mer Noire donne à son président un pouvoir de négociation que beaucoup d’autres n’ont pas, autant vis-à-vis de l’Occident que de la Russie. Il en use si adroitement que la Turquie est le seul pays de l’OTAN avec lequel la Russie garde un bon rapport. Il n’oublie pas non plus qu’il a pu, grâce aux informations des services de renseignements russes, déjouer la tentative de coup d’Etat militaire de 2016, montée avec l’aide de la CIA.
Les autres cadeaux furent surtout des cadeaux de consolation à Zelenski qui fut tant déçu par le peu d’enthousiasme de l’OTAN à venir à sa rescousse :
« Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi 11 juillet, au premier jour du sommet de l’Otan, que la France allait livrer des missiles longue portée Scalp à l’Ukraine. Après Londres, Paris à son tour cède des armements sensibles qui vont doter les forces ukrainiennes d’une capacité de frappe de profondeur. »
Il faut noter que ces missiles permettront à l’Ukraine de frapper la Crimée ou le territoire russe.
« Berlin va livrer pour près de 700 millions d’euros d’armes supplémentaires à l’Ukraine. C’est ce qu’on a appris de sources gouvernementales allemandes, mardi, au premier jour du sommet de l’Otan, à Vilnius. Deuxième contributeur en matière d’aide militaire pour l’Ukraine après les USA, l’Allemagne avait déjà annoncé le 13 mai dernier, à la veille d’une visite du président Volodymyr Zelensky, des livraisons d’armes pour 2,7 milliards d’euros. »
Mais ces onéreux cadeaux n’ont pas réussi à adoucir la terrible déception de Zelenski face à cette nouvelle :
« En route pour Vilnius, Zelensky a déclaré qu’il avait « reçu des signaux indiquant que certaines formulations étaient discutées sans l’Ukraine », notant que « les formulations concernent l’invitation à devenir membre de l’OTAN, et non l’adhésion de l’Ukraine ».
« Il est sans précédent et absurde qu’un calendrier ne soit fixé ni pour l’invitation ni pour l’adhésion de l’Ukraine. Dans le même temps, des termes vagues concernant des ‘conditions’ sont ajoutés même pour l’invitation de l’Ukraine », a tweeté le président.
L’Ukraine a déposé une demande d’adhésion accélérée à l’OTAN en septembre 2022, soit six mois après le début de l’invasion russe.
Tout en reconnaissant que le pays ne peut pas entrer dans l’alliance avant la fin de la guerre, Kiev a demandé à plusieurs reprises une invitation ou un « signal clair » sur l’adhésion de la part des alliés lors du sommet de Vilnius. »
« Le président ukrainien est arrivé à Vilnius, la capitale lituanienne, pour y participer au sommet de l’Otan, consacré notamment à la volonté de Kiev de rejoindre l’Alliance.
« Il a atterri », a indiqué son porte-parole Serguiï Nykyforov. Plus tôt dans la journée, Volodymyr Zelensky a dénoncé « l’indécision » et « la faiblesse » de l’Otan, dont les hésitations sur l’adhésion de l’Ukraine encouragent, selon lui, la « terreur » russe contre son pays. »
Une de ces fameuses « vagues conditions » a été énoncée par Stoltenberg lors d’une conférence de presse, par inadvertance ? :
« Enfin, la tâche la plus urgente, et tous les Alliés sont d’accord sur ce point, est que nous resterons aux côtés de l’Ukraine. Nous lui apporterons notre soutien aussi longtemps qu’il le faudra. Car si l’Ukraine ne gagne pas cette guerre, la question de l’adhésion ne pourra plus être discutée. C’est la raison pour laquelle les Alliés se mobilisent et fournissent des dons, un soutien militaire, d’une manière sans précédent. »
https://www.nato.int/cps/en/natohq/opinions_216939.htm
Une des raisons pour laquelle l’OTAN ne veut pas de confrontation directe avec la Russie a été avoué, par inadvertance cette fois c’est sûr, par Biden :
« Le président Biden a accordé une récente interview dans laquelle il a déclaré que les États-Unis manquaient de munitions d’artillerie de 155 mm, ce qui a suscité l’indignation et des questions de compétence de la part des conservateurs sur les médias sociaux.
Au cours de cette interview, diffusée dimanche matin, M. Biden a défendu l’envoi par son administration d’armes à sous-munitions à l’Ukraine dans le cadre d’une « période de transition » jusqu’à ce que d’autres munitions soient produites.
« Il s’agit d’une guerre liée aux munitions. Ils sont à court de munitions et nous en manquons », a déclaré M. Biden à Fareed Zakaria, de CNN. « Ce que j’ai finalement fait, c’est suivre la recommandation du ministère de la Défense, non pas de manière permanente, mais pour permettre cette période de transition pendant que nous obtenons plus d’armes 155, ces obus, pour les Ukrainiens. »
Les réactions sur les réseaux sociaux sont allées de la confusion à l’indignation, les experts et les experts conservateurs se demandant pourquoi M. Biden annonçait la pénurie de munitions aux États-Unis au cours d’une interview télévisée nationale qui serait vue par des adversaires.
« J’aime bien quand le président des États-Unis va sur CNN pour dire à tout le monde que nous manquons de munitions », a fait remarquer l’analyste politique Logan Dobson.
« Joe Biden diffuse au monde entier que les États-Unis manquent d’obus de 155 mm », a tweeté le communicateur conservateur Steve Guest. « Un abruti. Joe Biden ne se soucie-t-il pas que nos adversaires chinois l’écoutent ? ».»
Pour un pays ayant le plus gros budget militaire au monde, ce rapide manque de munitions est assez curieux.
Mais il n’y a pas que les Etats Unis qui sont à cours de munitions :
« Les stocks d’armes britanniques sont « dangereusement bas ».
La Grande-Bretagne doit remplacer de toute urgence les munitions qui ont été épuisées par l’Ukraine, avertit l’ancien chef de l’OTAN, Lord Robertson, de Port Ellen »
https://www.thetimes.co.uk/article/uk-weapons-stocks-dangerously-low-3zhhgs7zr
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Pour que Zelenski avale plus facilement la pilule, le gouvernement lituanien lui avait organisé une petite sauterie :
« Mardi soir, Zelensky a prononcé un discours sur la place Lukiskes à Vilnius – à quelques kilomètres du sommet – où il a été présenté à une foule immense par le président lituanien Gitanas Nauseda.
S’exprimant devant des milliers de personnes sur une scène ornée du bleu et du jaune du drapeau ukrainien – sous une immense pancarte indiquant « #UkraineNATO33 » – Zelensky a déclaré qu’il participait au sommet pour obtenir « l’assurance totale » des membres de l’OTAN de la décision que l’Ukraine « mérite », alors qu’il continue à faire pression sur l’alliance pour qu’elle fournisse des éclaircissements sur la date à laquelle son pays pourra rejoindre ses rangs.
« L’OTAN assurera la sécurité de l’Ukraine. L’Ukraine rendra l’OTAN plus forte », a-t-il déclaré.
La Lituanie a été le premier pays à quitter l’Union soviétique en mars 1990. De nombreux Lituaniens conservent une haine viscérale à l’égard des Russes et ont accueilli Zelensky comme une rockstar. »
https://edition.cnn.com/2023/07/11/europe/nato-communique-zelensky-speech-vilnius-intl/index.html
La grande déception de Zelenski fut mal prise par certains et montre que derrière la façade de soutien, la fatigue s’installe :
« Le ministre britannique de la défense, Ben Wallace, a déclaré mercredi qu’il avait averti l’Ukraine que ses alliés internationaux n’étaient pas « Amazon » et que Kiev devait montrer sa gratitude pour les dons d’armes afin de persuader les politiciens occidentaux de donner davantage.
Wallace a prévenu que l’Ukraine devait persuader les législateurs américains et les « politiciens sceptiques d’autres pays que cela en valait la peine » et que « que cela nous plaise ou non, les gens veulent voir de la gratitude ».
Wallace s’exprimait en marge du sommet de l’OTAN en Lituanie, en réponse à une question d’un journaliste sur les plaintes du président ukrainien Volodymyr Zelenskiy selon lesquelles Kiev n’avait pas reçu de calendrier pour rejoindre l’alliance.
Wallace a rappelé qu’il s’était rendu l’année dernière en Ukraine, où on lui avait présenté une liste d’armes à acheter.
« Vous savez, nous ne sommes pas Amazon », a-t-il déclaré, faisant référence au géant américain de la technologie et de la vente au détail. « Je leur ai dit cela l’année dernière, lorsque j’ai fait 11 heures de route pour recevoir une liste. »
« Jake Sullivan, le conseiller américain à la sécurité nationale, a affirmé que « le peuple américain mérite un certain degré de gratitude », en réponse à une question tranchante d’un activiste ukrainien qui demandait si Joe Biden refusait l’adhésion à l’OTAN parce qu’il avait « peur que la Russie perde, peur que l’Ukraine gagne ». »
Le deuxième jour, pour calmer la déception ukrainienne, les pays du G7 ont pris un engagement :
« Au deuxième jour du sommet de l’Otan dans la capitale lituanienne Vilnius et près de 18 mois après le début de l’invasion russe, les membres du G7 (États-Unis, Royaume-Uni, France, Canada, Allemagne, Italie, Japon) ont présenté un plan pour la sécurité de l’Ukraine. Il s’agit de l’aider à faire face à l’offensive russe actuelle et de dissuader la Russie de toute « future attaque armée » contre son voisin…
« L’avenir de l’Ukraine est dans l’Otan », a assuré le président américain Joe Biden. Mais, en attendant, « nous allons aider (les Ukrainiens) à bâtir de fortes capacités défensives sur terre, sur mer et dans les airs », a-t-il dit, avant de louer le courage de ce pays, un exemple « pour le monde entier ».
La déclaration du G7 constitue un cadre en vue de la conclusion ultérieure d’accords bilatéraux entre ses États membres et Kiev détaillant les armes qu’ils fourniront. Huit autres pays se sont joints à cette initiative : l’Espagne, les Pays-Bas, le Portugal, l’Islande, la Norvège, le Danemark, la Pologne et la République tchèque.
« Nous devons nous assurer que, quand la guerre se terminera, il y ait des mécanismes crédibles en place pour la sécurité de l’Ukraine afin que l’histoire ne se répète pas », a aussi fait valoir le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, avant la première réunion du « Conseil Ukraine-Otan » avec Volodymyr Zelensky. « Aujourd’hui, nous nous rencontrons en tant qu’égaux et j’attends avec impatience le jour où nous nous rencontrerons en tant qu’alliés », a poursuivi le Norvégien, qui vient d’être reconduit pour un an à la tête de cette organisation…
Les États-Unis, qui sont la première puissance militaire, s’inquiètent d’être entraînés dans un possible conflit nucléaire avec la Russie. Volodymyr Zelensky a eu des entretiens bilatéraux avec plusieurs dirigeants, dont Joe Biden, qui plaide pour un modèle similaire à celui conclu avec Israël, en vertu duquel Washington s’est engagé à fournir une aide militaire substantielle dans la durée. »
La carotte et le bâton furent donc suffisant pour que Zelenski s’efforce de sourire :
« « Le résultat du sommet des dirigeants à Vilnius est un succès très attendu et significatif pour l’Ukraine. Je suis reconnaissant à tous les dirigeants de tous les pays de l’OTAN pour leur soutien très concret et sans précédent« , a déclaré M. Zelenskiy, aux côtés de M. Biden, de Rishi Sunak et d’autres dirigeants du G7.
Interrogé plus tard sur les commentaires de Wallace, le président ukrainien a répondu : « Je pense que nous avons toujours été très proches de l’OTAN : « Il a demandé à son ministre de la défense, Oleksii Reznikov, qui se trouvait dans l’assistance, de téléphoner d’urgence à son homologue britannique pour le remercier à nouveau de son soutien. »
« « Une chose que Zelenskiy comprend maintenant, c’est que le fait qu’il soit ou non dans l’OTAN n’a pas d’importance, tant qu’il a les nouveaux engagements qui ont été pris lors du sommet, a déclaré M. Biden à la presse. « Il ne se préoccupe pas de cela maintenant.
Malgré la bonne volonté affichée, les responsables américains ont lutté en privé avec leurs homologues à Vilnius pour parvenir à un consensus sur l’orientation de la guerre, sur la manière d’y mettre un terme et sur les garanties à donner à l’Ukraine quant à son avenir au sein de l’alliance militaire atlantique, selon quatre diplomates de l’OTAN ayant participé à ces conversations. »
En final de ce sommet dont l’Ukraine attendait un sauvetage face à l’échec de sa contre-offensive, elle reste seule face la Russie avec comme seule perspective en vue « que cette guerre finisse avant toute intégration dans le bloc occidental ».
N’ayant pas les moyens de la gagner militairement, il ne lui reste plus qu’à trouver un accord de paix avec la Russie. Evidemment c’est la Russie, le vainqueur, qui déterminera les conditions de la paix. Des conditions qu’elle a déjà énoncées : 1. La Crimée et les territoires sécessionnistes restent dans son giron 2. Pas d’intégration dans l’OTAN, l’Ukraine doit rester neutre. Conditions que Zelenski ne pourra pas accepter car les nationalistes ukrainiens qui forment son entourage ne l’accepteront pas.
La situation est donc gelée. Mais apparemment, l’OTAN compte profiter de cette situation gelée pour armer l’Ukraine jusqu’aux dents est en faire une place forte aux portes de la Russie. C’est la comparaison avec Israël qu’a faite Biden. Israël place forte occidentale en région arabe, Ukraine place forte aux portes de la Russie. Chose que la Russie ne laissera jamais faire. La balle est donc maintenant dans son camp. Et sa réaction risque d’être violente, violence que les médias qualifieront bien sûr de « non provoquée ».
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Mais, comme on l’a vu dans le communiqué officiel, la Russie n’est pas la seule inquiétude qui anime l’OTAN, la Chine aussi qui « affiche des ambitions et mène des politiques coercitives qui sont contraires à nos intérêts, à notre sécurité et à nos valeurs ». D’où l’invitation pour la deuxième année consécutive de pays de la zone asiatique faisant partis du bloc occidental, l’Australie, la Nouvelle Zélande, le Japon et la Corée du sud, venant renforcer une autre organisation, totalement anglo-saxonne cette fois, l’AUKUS (Australie, United Kingdom, United States) dont l’objectif est aussi de contrer la Chine.
Evidemment cette agressivité militaire ne plait pas à la Chine qui va l’exprimer médiatiquement :
« Le jour même où la Lituanie a annoncé sa stratégie indo-pacifique, le Royaume-Uni et la Pologne ont signé la déclaration conjointe du partenariat stratégique 2030, qui s’immisce également dans la question de Taïwan. Divers signes indiquent que les pays membres de l’OTAN coordonnent davantage leurs positions sur la question de Taïwan, tentant de former un modèle d’encerclement contre la Chine dans l’opinion publique internationale. Nous devons observer de près le type de consensus qui se dégagera du sommet de Vilnius sur les questions liées à la Chine et les plans spécifiques qui seront élaborés. »
https://www.globaltimes.cn/page/202307/1293954.shtml
« Au sommet de Vilnius, nous avons vu l’OTAN devenir plus ambitieuse et plus agressive. Puisque l’OTAN se montre arrogante, nous devons l’avertir sévèrement sur deux points : Premièrement, l’OTAN doit réfréner sa propre impulsion d’expansion au lieu d’y céder, se positionner correctement et ne jamais dépasser les limites ; deuxièmement, l’OTAN doit respecter les préoccupations légitimes en matière de sécurité et les intérêts des principaux pays de la région, au lieu de les offenser et de les provoquer. Dans le cas contraire, les conséquences seront désastreuses. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine est une leçon. Si l’OTAN ne se retient pas et aggrave même ses actions, des conséquences plus graves s’ensuivront.
Pour dire les choses plus directement, l’OTAN doit rapidement retirer la main noire qu’elle a étendue sur la région Asie-Pacifique, et elle ne doit même pas songer à y placer la moitié de son corps à l’avenir. À l’exception de certains pays comme le Japon, qui agissent pour de sombres motifs égoïstes au lieu de considérer les intérêts généraux de l’Asie, la majorité des pays d’Asie non seulement n’accueillent pas favorablement l’OTAN, mais la considèrent comme un terrible monstre qu’il faut éviter à tout prix. En effet, l’OTAN ne fait qu’apporter à l’Asie des risques de sécurité, des menaces de guerre et des problèmes de développement.
L’ancien premier ministre australien Paul Keating a récemment publié une déclaration critiquant sans réserve l’OTAN et son secrétaire général Jens Stoltenberg. Il a mis le doigt sur le problème en déclarant : « Les Européens se battent entre eux depuis près de 300 ans, et nous ont donné deux guerres mondiales au cours des cent dernières années. Exporter ce poison malveillant vers l’Asie reviendrait à ce que l’Asie accueille la peste sur son sol ». Il a également qualifié Stoltenberg, qui exagère la menace chinoise, d' »imbécile suprême » qui « se comporte davantage comme un agent américain que comme un leader et un porte-parole de la sécurité européenne ».
Keating est un homme politique visionnaire et perspicace. Nous sommes tout à fait d’accord avec sa déclaration. Personne n’a critiqué l’OTAN avec autant de précision et d’acuité que Keating. Ses propos reflètent un consensus parmi les pays asiatiques. L’alliance militaire transatlantique, qui n’a cessé de s’étendre et de perturber la situation sécuritaire en Europe depuis la guerre froide, étend désormais son emprise sur la région Asie-Pacifique. Ses arrière-pensées sont bien connues de la communauté internationale. En incitant à la division et à la haine, en créant des affrontements entre groupes et en provoquant le chaos en Europe, ils cherchent maintenant à perturber la paix dans la région Asie-Pacifique. Avec la majorité des pays de la région Asie-Pacifique, nous nous y opposons fermement. »
https://www.globaltimes.cn/page/202307/1294186.shtml
Quant à la réaction de la première concernée par ce sommet de l’OTAN, la Russie, elle fut peu émotionnelle mais directe :
« Les États-Unis et leurs alliés s’en prennent à la Russie et à la Chine en raison de leurs relations étroites, a déclaré le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en citant le communiqué final du sommet de l’OTAN qui s’est tenu cette semaine en Lituanie.
Le document de l’OTAN indique que « l’approfondissement du partenariat stratégique entre [la Chine] et la Russie et leurs tentatives, qui se renforcent mutuellement, de saper l’ordre international fondé sur des règles vont à l’encontre de nos valeurs et de nos intérêts ».
Jeudi, lors d’un voyage en Indonésie, Lavrov a déclaré : « Apparemment, nous ne sommes même plus autorisés à avoir des relations [avec la Chine], ou du moins c’est ce qu’ils souhaitent ». Le diplomate a fait remarquer que les États-Unis avaient pourtant auparavant qualifiées la Russie et la Chine de « rivales ».
La déclaration de l’OTAN justifie en outre les efforts de la Russie pour s’opposer aux « formes modernes de colonialisme » et prôner des relations internationales fondées sur le respect, a insisté Lavrov.
« Les membres de l’OTAN ne sont manifestement pas préparés à cette approche. La folie des grandeurs s’exprime dans toutes les actions des dirigeants de l’OTAN, ainsi que dans celles des États membres, pour parler franchement. Tout le monde le voit bien », a déclaré le ministre russe.
Lavrov a accusé l’Occident de tenter de préserver son hégémonie et de la faire passer pour un « ordre fondé sur des règles », mais a prédit que la multipolarité finirait par l’emporter.
Il a également affirmé que l’appétit de l’OTAN pour étendre son influence à l’échelle mondiale entraînait une déstabilisation en dehors de la région de l’Atlantique Nord. « Ils ont déjà prévu de construire l’infrastructure militaire de l’OTAN dans la région [Asie-Pacifique], y compris dans les pays qui ont été invités au sommet de Vilnius… Je veux dire l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, la Corée du Sud », a déclaré le ministre.
Canberra a violé son propre engagement à maintenir le Pacifique exempt d’armes nucléaires en acceptant d’accueillir des « éléments d’infrastructure » liés aux armes nucléaires dans le cadre de l’accord AUKUS, a fait valoir Lavrov. Tokyo et Séoul « ont fait savoir qu’ils ne s’opposeraient pas à l’installation d’armes nucléaires américaines ou à l’obtention de certaines de leurs propres armes », a-t-il ajouté. »
https://www.rt.com/russia/579637-lavrov-nato-delusions-grandeur/
« « L’Occident collectif dirigé par les États-Unis n’est pas disposé à accepter la formation d’un monde multipolaire et entend défendre son hégémonie par tous les moyens disponibles, y compris militaires », a déclaré le ministère [Lavrov] dans un communiqué.
Ce que l’Occident appelle « l’ordre fondé sur des règles » n’est rien d’autre qu’une « licence qu’ils se sont octroyée pour violer le droit international » et n’a rien à voir avec l’ONU, que l’OTAN invoque pourtant fréquemment, selon Moscou.
« Les résultats de l’OTAN sont bien connus : instabilité croissante, destruction de pays, terrorisme rampant, crimes de guerre commis en toute impunité, sang civil, y compris d’enfants, et flux incessant de réfugiés », a déclaré le ministère russe des affaires étrangères.
Le bloc est maintenant déterminé à « OTANiser » l’Ukraine, à traiter le pays comme une ressource non indispensable dans une guerre hybride contre la Russie, à fournir à Kiev des armes à longue portée afin de prolonger le conflit aussi longtemps que possible, a ajouté le ministère. Pendant ce temps, le complexe militaro-industriel américain « se frotte joyeusement les mains » à la perspective de vendre à ses alliés européens des armes de remplacement détruites en Ukraine, à des prix exorbitants.
Le ministère a déclaré que l’alliance occidentale s’efforçait de « piéger » la Géorgie, la Bosnie-Herzégovine et la Moldavie, qu’elle cherchait à transformer l’Arctique en « zone de confrontation » et à s’étendre au-delà de l’Atlantique Nord au Moyen-Orient, à l’Afrique du Nord et à l’Asie-Pacifique, dans la perspective d’une « OTAN mondiale ».
« Washington et ses alliés tentent d’imposer leurs propres règles et de drainer les ressources selon leurs schémas néocoloniaux éprouvés », a déclaré le ministère russe des affaires étrangères.
Le ministère a déclaré que la Russie répondrait aux menaces « de manière opportune et appropriée, en utilisant tous les moyens et toutes les méthodes à notre disposition », conclut le communiqué. »
https://www.rt.com/russia/579623-moscow-responds-nato-summit/
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Pour ceux qui veulent des détails sur l’historique de l’OTAN et les raisons de son expansion vers les frontières de la Russie, RFI vous en propose un :
« La question de la domination des États-Unis sur les autres pays de l’Otan se pose dès la signature du traité de l’Atlantique Nord. À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, vainqueurs et vaincus ont besoin des Américains pour éloigner tout risque de nouveau conflit mondial. À la fin de la Guerre froide, les pays membres de l’Otan décident de préserver l’Alliance, appuyés en cela par les États-Unis qui souhaitent rester une puissance européenne. Les anciens pays du Pacte de Varsovie (alliance militaire groupant les pays d’Europe de l’Est avec l’URSS) vivent toujours dans la crainte de Moscou. Entre 1999 et 2009, douze pays, anciens alliés de l’Union soviétique, entrent dans l’Otan. Petit à petit, les Américains vont utiliser l’Otan pour accroître leur influence dans le monde. Dans son livre Le Grand Échiquier paru en 1997, Zbigniew Brzezinski, l’ancien conseiller diplomatique du président américain Jimmy Carter, souligne l’utilisation qui est faite de l’Otan par les Américains et leurs arrière-pensées : « Les États-Unis s’emploient à détacher de l’empire russe ce qu’on dénomme aujourd’hui à Moscou « l’étranger proche », c’est-à-dire les États qui autour de la Fédération de Russie constituaient l’Union soviétique. ».
https://www.rfi.fr/fr/connaissances/20220523-l-otan-en-dix-questions
Le site Dedefensa a publié un mémo, datant de 2008, écrit par William Burns, actuel dirigeant de la CIA et ambassadeur en Russie à l’époque de la rédaction du mémo. Dans son rapport, dont je vous conseille fortement la lecture, Burns prévient déjà que la politique d’expansion de l’OTAN créé de sérieux questionnements en Russie et qu’elle est dangereuse car pourrait finir par provoquer une intervention russe :
« Les aspirations de l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN ne touchent pas seulement un nerf à vif en Russie, elles suscitent de vives inquiétudes quant aux conséquences pour la stabilité de la région. Non seulement la Russie perçoit un encerclement et des efforts visant à saper l’influence de la Russie dans la région, mais elle craint également des conséquences imprévisibles et incontrôlées qui pourraient affecter gravement les intérêts de la Russie en matière de sécurité. Les experts nous disent que la Russie est particulièrement préoccupée par les fortes divisions en Ukraine sur l’adhésion à l’OTAN, avec une grande partie de la communauté ethnique russe opposée à l’adhésion à l’OTAN. Cela pourrait conduire à une scission majeure, accompagnée de violences ou, au pire, d’une guerre civile. Dans cette éventualité, la Russie devrait décider d’intervenir ou non, une démarche à laquelle elle ne veut pas être confrontée. »
https://www.dedefensa.org/article/souvenirs-ukrainiens-2008-du-directeur-de-la-cia
Il faut donc garder à l’esprit que la sempiternelle assertion faite par les gouvernements et médias occidentaux et répétée dans le communiqué de l’OTAN ci-dessus disant « La Russie porte l’entière responsabilité de la guerre d’agression, illégale et injustifiable, qu’elle mène contre l’Ukraine, guerre qui ne fait suite à aucune provocation et nuit gravement à la sécurité euro-atlantique et internationale » est un mensonge qui permet de diaboliser la Russie auprès des populations occidentales pour que celles-ci pensent qu’une paix honnête avec un tel pays n’est pas possible. Une excellente propagande de guerre, du point de vue des marchands d’armements.
On notera au passage que ce sont les Etats Unis, et pas l’Europe, qui ont poussé les nationalistes ukrainiens à lancer le coup d’Etat du Maidan, avec Victoria Nuland, chargé d’affaires européennes d’Obama à l’époque, en guise de catalyseur [article en anglais, utilisez DeepL pour traduire]. C’est ce coup d’Etat qui a déclenché la guerre civile déjà envisagé dans la dernière phrase de l’extrait ci-dessus, écrit 6 ans avant le Maidan. Les Etats Unis ont donc sciemment poussé la Russie à « faire une démarche à laquelle elle ne voulait pas être confrontée ». C’est pourquoi elle a mis 8 ans, après le coup d’Etat du Maidan, avant d’intervenir en Ukraine, espérant pendant ces 8 ans que les accords de Minsk pourraient lui éviter cela. Hélas, d’après les aveux même de Merkel, puis de Hollande et Porochenko, les accords de Minsk n’était qu’une autre entourloupe.
En bref, il est donc important pour les populations occidentales de savoir et de reconnaitre que cette guerre hybride Occident/Russie est basée sur une totale manipulation des faits et de leurs récits médiatiques. Il est important de prendre conscience de la propagande de guerre auxquelles sont soumis les populations occidentales. Seule une telle prise de conscience pourrait éviter un désastre militaire total.
L’autre problème de cette propagande de guerre est qu’elle empêche toute négociation de paix, car elle obligerait à un retour aux réalités du terrain. Alastair Crooke, ancien diplomate anglais au Moyen Orient qui connait bien ce sujet, nous explique en quoi une négociation Russie-Ukraine-Etats Unis serait difficile. Le titre annonce la couleur, « le cauchemar du négociateur » :
« Cela semble si simple – commencer à parler. Mais du point de vue d’un éventuel médiateur américain, la tâche est tout autre.
Le public occidental n’a pas été conditionné à s’attendre à la possibilité de voir émerger une Russie plus forte. Au contraire, il a enduré des “experts” occidentaux qui se sont moqués de l’armée russe, ont dénigré les dirigeants russes en les qualifiant d’incompétents et ont vu défiler sur leurs écrans de télévision les “horreurs” de l’“invasion” russe.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’un environnement extrêmement défavorable pour tout interlocuteur qui voudrait s’y “aventurer”. Kissinger (il y a un an à Davos) a été “grillé” lorsqu’il a timidement suggéré que l’Ukraine devrait peut-être céder des territoires à la Russie. »
https://lesakerfrancophone.fr/le-cauchemar-du-negociateur
Et si les négociations de paix sont bloquées cela arrange bien ceux qui profite de cette guerre pour se faire beaucoup d’argent. Lisez ce discours d’un journaliste étasunien fait devant le Conseil de sécurité des Nations Unis pour bien comprendre ce point :
« Comme un soldat ukrainien s’en est plaint ce mois-ci à Vice News, nous ne savons pas quels sont les “plans de Zelensky, mais cela ressemble à l’extermination de sa propre population – la population prête au combat et en âge de travailler. C’est tout“.
En effet, les cimetières militaires en Ukraine s’étendent presque aussi rapidement que les McMansions de Virginie du Nord et les propriétés en bord de mer des cadres de Lockheed Martin, Raytheon et autres entrepreneurs du Beltway qui bénéficient du deuxième plus haut niveau de dépenses militaires depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ce sont les vrais gagnants de la guerre par procuration en Ukraine. Pas les Ukrainiens ou les Américains moyens. Ni les Russes, ni même les Européens de l’Ouest.
Les gagnants sont des gens comme le secrétaire d’État Tony Blinken, qui a passé son temps entre les administrations Obama et Biden à lancer une société de conseil appelée WestExec advisors, qui a obtenu des contrats gouvernementaux lucratifs pour des sociétés de renseignement et l’industrie de l’armement. Parmi les anciens partenaires de Blinken au sein de WestExec advisors, on trouve la directrice du renseignement national Avril Haines, le directeur adjoint de la CIA David Cohen, l’ancienne attachée de presse de la Maison Blanche Jen Psaki et près d’une douzaine de membres actuels et anciens de l’équipe de sécurité nationale de Biden. »
Le Monde Occidental
Pour ceux qui doutent de la mainmise, non expressément formulée mais bien présente, des Etats Unis sur les autres pays occidentaux [d’où l’expression d’Empire] voici quelques indices supplémentaires tirés de l’actu de la semaine :
« Fiona Scott Morton, une économiste américaine qui était un haut fonctionnaire antitrust sous le mandat de l’ancien président Barack Obama, a été nommée économiste en chef de la concurrence à la Commission européenne, a annoncé l’organe exécutif de l’UE mardi.
Mme Scott Morton, âgée de 56 ans, prendra ses fonctions le 1er septembre, lorsque l’actuel économiste en chef, Pierre Regibeau, partira à la retraite. Scott Morton sera à la fois le premier ressortissant américain et la première femme nommée à ce poste.
Elle jouera un rôle clé dans les enquêtes menées par l’autorité européenne de la concurrence sur Alphabet (GOOGL.O) Google, Apple (AAPL.O), Meta Platforms (META.O) et Microsoft (MSFT.O), ainsi que sur des fusions très médiatisées telles que l’acquisition d’iRobot (IRBT.O) par Amazon (AMZN.O) et l’accord Figma d’Adobe (ADBE.O).
Sa nomination à l’unité d’élite antitrust de la Commission européenne a suscité des critiques avant même d’être annoncée.
En mai, Balanced Economy Project, Corporate Europe Observatory, European Digital SME Alliance, Irish Council for Civil Liberties, LobbyControl et Open Markets Institute (Europe), dans une lettre commune, ont fait part de leurs inquiétudes à Margrethe Vestager, chef de l’unité antitrust de l’UE.
Ils soulignent les conflits d’intérêts possibles et les opinions de Scott Morton sur la lutte contre les concentrations excessives de pouvoir économique. »
Autre version des faits par un journal européen spécialisé dans l’électronique se présentant ainsi « L’alliance européenne DIGITAL SME Alliance est le plus grand réseau de petites et moyennes entreprises (PME) du secteur des TIC en Europe, représentant plus de 45 000 PME numériques dans l’ensemble de l’UE. » :
« En outre, le professeur Scott Morton a été critiqué pour avoir publié des opinions sans révéler ses liens avec des entreprises du secteur des grandes technologies. Scott Morton a par exemple publié un article dans le Washington Post, intitulé « Why Breaking Up Big Tech Probably Won’t Work », dans lequel elle n’a pas révélé son travail de consultante. Cela pose des problèmes de transparence et de manque d’objectivité si elle est nommée économiste en chef de la concurrence.
DIGITAL SME souligne également que le professeur Scott Morton a défendu la doctrine de la « norme de bien-être du consommateur », qui donne la priorité à la baisse des prix pour les consommateurs et ignore les effets structurels de la concentration du pouvoir de marché pour les petites entreprises. Cela va à l’encontre de la nouvelle approche de la Commission visant à créer de nouveaux outils et de nouvelles approches et à lutter contre la concentration du pouvoir économique, comme cela est reflété dans la loi sur les marchés numériques.
En résumé, nous demandons instamment à la Commission européenne de ne pas nommer le professeur Scott Morton au poste d’économiste en chef de la concurrence. Sa nomination entraîne d’importants conflits d’intérêts au cœur des efforts de l’UE en matière de concurrence, tandis que ses opinions pourraient conduire à des désaccords entre les autorités réglementaires et à l’incertitude pour les parties prenantes et les petites entreprises. »
La Commission européenne est restée sourde à ces mises en garde et a donc appointé une étasunienne ayant des liens avérés avec les GAFAM pour réguler l’activité des GAFAM en Europe. On se demande comment un tel loup a pu entrer dans la bergerie sans une pression énorme sur la Commission, qui a évidemment cédé.
Selon cet article de Politico, seule la France a réagi à cette nomination :
« Jeudi, pas moins de trois ministres français ont exprimé leur inquiétude quant à la décision de la commissaire Margrethe Vestager de nommer Fiona Scott Morton, une ancienne économiste antitrust du ministère américain de la Justice, au poste d’économiste en chef de la Commission. La ministre de l’Europe, Catherine Colonna, a mené la charge en tweetant son « étonnement » face à cette nomination et en exhortant la Commission à « reconsidérer sa décision », comme le rapportent mes collègues Giovanna Faggionato et Aoife White.
Le ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot, s’est emporté, déclarant que la nomination « soulevait des questions légitimes », tandis que Laurence Boone, secrétaire d’État chargée des affaires européennes, a déclaré à Playbook qu’elle avait appelé Mme Vestager plus tôt dans la journée de jeudi pour lui faire part de son point de vue. « Nous sommes surpris et préoccupés par cette décision », a-t-elle écrit. « Nous allons entamer un dialogue avec la Commission pour nous assurer que ce type de décision est conforme à nos ambitions européennes…
Contexte : Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi Paris est en colère. La France est le principal moteur du concept d' »autonomie stratégique », ou d’une plus grande indépendance vis-à-vis des rivaux commerciaux (y compris les États-Unis), ainsi que le principal partisan d’une approche plus descendante de la politique industrielle dans l’ensemble de l’Union. L’idée qu’un économiste américain puisse influencer la manière dont l’UE examine les géants de la technologie et définit sa politique industrielle ne pouvait que provoquer un déclic…
Un splendide isolement : Pour l’instant du moins, les autres puissances de l’UE restent muettes quant à cette nomination. Un diplomate allemand s’est refusé à tout commentaire. Deux autres diplomates de l’UE ont exprimé leur « surprise », comme l’ont fait des fonctionnaires de la Commission à mes collègues en début de semaine. Mais seuls les Français s’expriment. »
https://www.politico.eu/newsletter/brussels-playbook/french-fury-grows-over-eu-antitrust-pick/
Voyons maintenant un autre indice. L’activité extrajudiciaire étasunienne en Europe :
« Le département du Trésor a imposé mardi des sanctions à un haut responsable de la sécurité serbe pour ses « actes de corruption et de déstabilisation » qui ont conduit au soutien et à l’assistance des « activités malveillantes » de la Russie.
Le département a déclaré dans un communiqué qu’Aleksandar Vulin, directeur de l’agence de renseignement de la Serbie, « a utilisé ses fonctions publiques pour soutenir la Russie, en facilitant les activités malveillantes de la Russie qui dégradent la sécurité et la stabilité des Balkans occidentaux et en fournissant à la Russie une plate-forme pour renforcer son influence dans la région ».
Vulin est devenu le nouveau chef des services d’espionnage de l’État des Balkans en décembre, après avoir été ministre de l’intérieur et de la défense. En tant que ministre de l’intérieur, M. Vulin s’est rendu à Moscou en août, après avoir refusé de se joindre à l’Occident pour sanctionner la Russie. »
https://www.politico.com/news/2023/07/11/treasury-sanctions-serbia-spy-chief-00105637
Autre version des faits par un journal serbe :
« Commentant les sanctions américaines imposées au chef de l’Agence serbe d’information sur la sécurité (BIA), Aleksandar Vulin, le président Aleksandar Vucic a déclaré qu’il n’était pas sanctionné pour des activités criminelles mais pour ses liens étroits avec la Russie.
« Je n’ai pas remarqué que de la cocaïne avait été trouvée dans le bureau de M. Vulin, mais à la Maison Blanche », a déclaré M. Vucic, faisant référence aux informations publiées la semaine dernière selon lesquelles de la cocaïne avait été trouvée dans l’aile ouest du siège de la présidence américaine.
« Les sanctions n’ont pas été imposées à Vulin pour des raisons criminelles, mais en raison de ses relations avec la Fédération de Russie », a ajouté Vucic, annonçant qu’il en parlerait plus en détail. »
On voit ici clairement que les Etats Unis s’arroge le droit d’imposer des sanctions, pour des « allégations de corruption » sans preuves ni jugements, à un haut fonctionnaire d’un pays européen pour ses idées qui ne satisfont pas les Etats Unis. Mais le plus embarrassant est l’absence de réaction de l’Union européenne pour cet acte qui défie pourtant une des lois internationales de base, la présomption d’innocence tant qu’il n’y a pas eu condamnation judiciaire.
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La remarque précédente du président serbe disant « Je n’ai pas remarqué que de la cocaïne avait été trouvée dans le bureau de M. Vulin, mais à la Maison Blanche » » fait référence à un fait divers assez significatif de la semaine précédente :
« Les services secrets ont trouvé de la cocaïne à la Maison Blanche, selon des sources de l’AP »
https://apnews.com/article/white-house-suspicious-substance-cocaine-bd7a792357a85453cf55b6c955ff1b4f
Après une semaine d’enquête :
« La conclusion d’une enquête de 11 jours des services secrets, qui n’a pas permis de déterminer quel membre du personnel de la Maison Blanche ou quel visiteur avait laissé de la cocaïne dans l’aile ouest, ressemble à un blanchiment, ont déclaré jeudi d’anciens enquêteurs fédéraux au quotidien The Post.
« Il s’agit d’une dissimulation. Comment peuvent-ils dire qu’ils n’ont aucune piste ? », a déclaré un ancien agent. « Il s’agit d’une zone restreinte et ils ont un registre, il n’est pas nécessaire d’être Columbo pour savoir qui était là.
« Supposons qu’il s’agisse d’anthrax ou d’une bombe », s’emporte la même personne. « Auraient-ils la même réponse ? »
« Nous sommes en présence d’un conte de fées », a déclaré un autre ancien agent fédéral. « Ils ont identifié des centaines de personnes qui se trouvaient au Capitole le 6 janvier après une enquête approfondie, mais ils ne savent pas qui a laissé quelque chose dans une pièce de 8 x 10 à la Maison-Blanche.
Le Secret Service a conclu son enquête jeudi sans identifier de suspect, citant « un manque de preuves physiques » après que les tests médico-légaux du FBI n’aient pas donné d’empreintes digitales et pas assez de preuves ADN. »
https://nypost.com/2023/07/13/former-federal-investigators-cry-foul-on-wh-cocaine-this-is-a-coverup/
Tout cela alors que le Congrès est en train d’enquêter sur le fait que le FBI cache la vie dissolue et corrompue du fils de Biden, un cocaïnomane notoire.
Cela a évidemment attiré les sarcasmes de la Chine qui vient d’être accusée par le gouvernement Biden de faciliter la prolifération des drogues aux Etats Unis, comme nous l’avons vu la semaine précédente :
« La présence de drogues à la Maison Blanche illustre parfaitement l’incapacité des États-Unis, pays infesté de drogues, à gérer efficacement les substances illégales. Outre l’embarras qu’il suscite, le sourire mystérieux de Biden [au moment où un journaliste lui pose une question à ce sujet] prouve probablement qu’il est résigné face à l’épidémie de drogue qui sévit dans son pays. Avec des substances illégales infiltrées à la Maison Blanche et des présidents américains qui donnent l’exemple en tant que consommateurs de drogue, on peut se demander si les États-Unis parviendront un jour à éradiquer véritablement la crise de la drogue.
Dans un contexte d’intensification des tensions bipartites aux États-Unis, la cocaïne de la Maison Blanche a naturellement suscité un débat animé entre les deux partis dans la sphère de l’opinion publique américaine. Cependant, plutôt que de se pencher sur les causes sous-jacentes, la discussion tend à se focaliser sur le blâme de la partie adverse. Lorsqu’il s’agit de questions liées à la drogue, certains hommes politiques américains ont tendance à désigner d’autres pays comme boucs émissaires, détournant ainsi l’attention nationale des lacunes de leur propre pays en matière de contrôle des drogues en créant une « menace extérieure » artificielle. »
https://www.globaltimes.cn/page/202307/1293881.shtml
La Relation Inde-UE
Cette semaine le président indien Modi est en France pour lier des relations fructueuses entre les deux pays :
« L’Inde a donné son accord de principe, jeudi 13 juillet, pour l’achat à la France de 26 avions de chasse Rafale, en version Marine pour porte-avions, et de trois sous-marins Scorpène, à l’occasion d’un déplacement du Premier ministre indien à Paris, invité d’honneur de la fête nationale du 14-Juillet.
Le Conseil d’acquisition de la défense indien a approuvé ces propositions d’achat, a déclaré le ministère indien de la Défense dans un communiqué, précisant que le prix et d’autres conditions devaient encore être négociés avec le gouvernement français.
« Je me réjouis de pouvoir renforcer la coopération entre l’Inde et la France au cours de cette visite », a tweeté le Premier ministre Narendra Modi après avoir été accueilli sur tapis rouge à sa descente d’avion à la mi-journée par son homologue française Élisabeth Borne. Le chef de gouvernement doit prendre la parole jeudi soir devant la communauté indienne de France et assistera vendredi au défilé militaire, auquel participera un fort contingent indien, dont trois Rafale. »
Au même moment, au parlement européen :
« Le Parlement de Strasbourg, en France, a appelé les autorités indiennes à mettre en place des mesures pour mettre fin à la violence ethnique et religieuse et pour « protéger toutes les minorités religieuses »…
« Le Parlement réitère son appel à l’intégration des droits de l’homme dans tous les domaines du partenariat entre l’UE et l’Inde, y compris dans le commerce », indique le communiqué de presse.
« Les députés plaident également pour le renforcement du dialogue UE-Inde sur les droits de l’homme et encouragent l’UE et ses États membres à soulever systématiquement et publiquement les préoccupations en matière de droits de l’homme, notamment sur la liberté d’expression, la religion et le rétrécissement de l’espace de la société civile, avec la partie indienne au plus haut niveau », a ajouté le communiqué de presse. »
« L’Inde a qualifié une résolution adoptée par le Parlement européen sur la situation à Manipur de reflet de sa « mentalité coloniale ».
Le porte-parole du ministère des affaires extérieures, Arindam Bagchi, a déclaré qu’une telle ingérence dans les affaires intérieures de l’Inde était « inacceptable ». « Une telle ingérence dans les affaires intérieures de l’Inde est inacceptable et reflète une mentalité coloniale », a ajouté M. Bagchi.
Le porte-parole a déclaré que les autorités indiennes à tous les niveaux, y compris le pouvoir judiciaire, étaient conscientes de la situation au Manipur et prenaient des mesures pour maintenir la paix et l’harmonie, ainsi que l’ordre public.
« Le Parlement européen serait bien avisé d’utiliser son temps de manière plus productive sur ses questions internes », a-t-il déclaré en répondant aux questions des médias sur la résolution. »
https://www.theweek.in/wire-updates/national/2023/07/13/del104-mea-eu-manipur.html
On remarquera que le ministre des affaires étrangères indien s’est abstenu de toute allusion aux violences qui émaillent régulièrement les manifestations en France.
Plutôt que de juger il serait peut-être plus productif de comprendre. Cet article explique ce qui se passe dans cette région de l’Inde
https://theshillongtimes.com/2023/07/11/understanding-the-current-ethnic-violence-in-manipur/
« La récente vague de violence ethnique au Manipur a éclaté à la suite d’une directive de la Haute Cour du Manipur demandant au gouvernement de l’État d’envisager d’accorder le statut de tribu répertoriée (ST) à la communauté Meitei.
Cette reconnaissance offrirait des garanties constitutionnelles et élargirait l’accès de la communauté Meitei à divers avantages, notamment à des sièges gouvernementaux réservés.
Les pétitionnaires ont fait valoir que cette communauté avait déjà bénéficié du statut de ST avant la fusion du Manipur avec l’Union indienne et qu’elle demandait donc le rétablissement de ce statut.
Les Kukis et les Nagas se sont fortement opposés à la demande des Meitei.
Le 4 mai, face à l’escalade de la violence, le pouvoir central a invoqué l’article 355 de la Constitution, qui l’habilite à prendre les mesures nécessaires pour protéger l’État contre les agressions extérieures ou les troubles intérieurs.
Les affrontements ethniques actuels au Manipur opposent deux communautés ethniques qui cherchent à établir leur suprématie sur l’autre. »
https://theshillongtimes.com/2023/07/11/understanding-the-current-ethnic-violence-in-manipur/
A lundi prochain.
Ping : Satanisme rouge sang en occident. La météo comme outil génocidaire. « Zelensky et le Pentagone incompétent et rouillé reconnaissent que la contre-offensive a dû être « suspendue » au milieu des pertes » ; même le NYT rec
Ping : Débilité climatique : Jenny raconte une anecdote tordante (profitez, c’est le seule héroïne que nous ayons qui affronte les cons dans les cafés)… C’est encore plus facile avec le climat qu’avec le virus ou avec le vaccin ou av