Le totalitarisme culturel de l’ère post-moderne a fait l’impossible – il a changé la nature même de l’homme.
Par Alexander Maistrovoy – Le 29 janvier 2016 – Source WorldTribune.com
Dans ma correspondance concernant les événements à Cologne, un éditeur d’un journal russe m’a posé une question naturelle, mais décourageante : «Où étaient les hommes allemands ?», me demanda-t-il, perplexe.
En effet, pour nous qui avons grandi en Russie soviétique, il serait inconcevable que certains jeunes gens ivres puissent publiquement se moquer des filles et les harceler le soir de la Saint-Sylvestre dans le centre de Moscou ou de Saint-Pétersbourg. S’ils avaient osé le faire, ils n’auraient pu survivre jusqu’au matin, ils seraient devenus martyrs et auraient obtenu leurs 72 vierges dans un univers complètement différent.
Les agressions de masse à Cologne n’ont pas été initialement rapportées par les médias.
Les codes d’éthique, incorporés en nous au niveau génétique, exigeraient que nous intervenions au nom des femmes. En particulier, dans une situation où les hommes adultes normaux sont plus nombreux que les violeurs et les violeurs eux-mêmes ne sont pas des terroristes, des cyborgs ou des extra-terrestres, mais de simples punks des rues.
Comme on l’a vu, en Allemagne, en Suède, en Autriche, ces codes ont été irrémédiablement violés. Un grand nombre d’hommes forts et sains, après avoir entendu les filles crier et pleurer, et après avoir vu les crimes commis, n’ont rien fait pour sauver les victimes. Dans de rares cas, les filles ont été défendues par des migrants de pays d’Europe de l’Est ou du tiers monde.
Mais ceci n’est que la première d’une longue série de questions simples. Nous aurions pu nous attendre à ce que les femmes, ayant appris le lendemain les sévices infligés aux jeunes filles, soient furieuses. Parce qu’il existe un instinct inhérent à toute femme normale de sauver un enfant ou de protéger une jeune fille d’un abus, de viol ou de harcèlement.
Encore une fois, les codes génétiques n’ont pas fonctionné.
Nous avons entendu les femmes blâmer les victimes et défendre des violeurs. Nous avons entendu Henriette Reker, la maire de Cologne, affirmer qu’«il y a toujours la possibilité de garder une certaine distance de plus de la longueur d’un bras»; Claudia Roth du Parti Vert, a accusé une «mob organisée» sur Internet «d’appeler à une chasse aux populations non blanches». Nous avons découvert des dizaines de femmes journalistes qui ont caché la vérité parce que les violeurs étaient des réfugiés. Les féministes? Nous n’avons pas entendu leur voix. Comme nous n’avons pas entendu leur voix en Suède, en Norvège et en Angleterre, où des milliers de jeunes filles ont depuis longtemps été transformées en viande blanche.
Au lieu de quoi, tout ce que nous entendons est un marmonnement subtil, comme celui de l’experte Irmgard Kopetzky, qui affirme que «la violence sexuelle est un problème pour les gens de toutes les origines ethniques» : «Les chiffres montrent que la majorité des personnes effectuant des agressions sexuelles en Allemagne n’est pas issue de l’immigration», selon elle.
Andrea den Boer, de l’Université de Kent, voit les racines du problème en ce que «la modification du rapport des sexes de la population des jeunes adultes semble aussi anormale, avec environ 114 garçons de cet âge pour 100 filles» (sic). Vraiment?
En Chine, en Arménie, en Azerbaïdjan, il y a aussi beaucoup plus de garçons que de filles. Quelqu’un a-t-il entendu parler de quelque chose de semblable se passant à Pékin, Erevan ou Bakou? Pourquoi, pendant les révolutions en Roumanie, en Ukraine, en Géorgie et en Moldavie, n’y a-t-il pas eu de cas de viols de filles au cours de manifestations, comme c’est arrivé sur la place Tahrir ?
Plus on ouvre la boîte de Pandore, plus des questions se posent. Qu’en est-il des politiciens ? Est-ce que l’un d’entre eux, à gauche ou à droite, a dit la façon dont ils l’ont vu ? Non.
«Le harcèlement sexuel n’est pas automatiquement lié à la migration et à l’immigration», a déclaré le Premier ministre suédois Stefan Löfven à Davos. Sûr ! Selon le rapport du Conseil national suédois pour la prévention du crime (BRA) publié 20 ans auparavant, en 1996, les taux de condamnation pour viol les plus élevés ont concerné les personnes nées en Afrique du Nord et en Irak. Ces hommes ont été reconnus coupables de viol à un taux correspondant à 17,5 fois celui existant en Suède pour les natifs.
Nous parlons d’une situation banale, typique pour le monde musulman patriarcal – pour les Irakiens, les Afghans ou des Somaliens – où une femme non musulmane n’est rien de plus qu’un objet sexuel, une proie facile et naturelle, une pute.
Les femmes coptes en Égypte sont constamment victimes de harcèlement simplement parce qu’elles sont chrétiennes. La guerre civile au Liban a eu lieu principalement à cause des viols massifs de femmes chrétiennes par des Palestiniens. Et combien de plus pour les femmes européennes habituées à leur code vestimentaire libre et non protégées par des familles.
Si jamais les réfugiés avaient osé faire la même chose chez eux – en Algérie, en Irak, en Afghanistan et en Somalie – avec des filles musulmanes, ils auraient été enterrés vivants. Il existe des lois strictes et oppressives de la vengeance du clan et personne n’ose harceler une femme d’un autre clan ou tribu, au risque de subir un inévitable et cruel châtiment. Les femmes européennes ne bénéficient d’aucune protection de leur famille ou même de l’État, ce dernier prenant le parti de l’auteur du crime. Voilà pourquoi elles sont condamnées.
Pourquoi les politiciens occidentaux sont-ils paralysés par la peur? Pourquoi seuls les dirigeants de l’Europe de l’Est osent-ils dire la vérité, comme Miloš Zeman et Bohuslav Sobotka, le Président et le Premier ministre de la République tchèque, le Premier ministre slovaque Robert Fico, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán? La question ne porte pas sur l’idéologie de droite ou de gauche. Zeman, Sobotka et Fico sont socialistes. La question est celle d’une perception saine et normale du monde, fondée sur les valeurs européennes authentiques.
Pourquoi sont-ils les seuls dirigeants à donner une réponse à la fois courageuse et adéquate à la réalité de cette situation? Ces petits pays, coincés entre des boulets d’anciens grands empires, ayant survécu au despotisme soviétique, connaissent maintenant la valeur de la liberté et de la dignité. Ils ont été vaccinés contre les idéologies universalistes. Pourtant, il est curieux que la République tchèque et la Slovaquie soient les seuls pays qui acceptent des réfugiés authentiques faisant face à un terrible destin – les chrétiens et les Yézidis d’Irak – mais pas les jeunes hommes adultes et agressifs se dirigeant vers l’Europe en vue d’une vie facile et de viande blanche.
Qu’est-il arrivé au monde, quand les hommes, les femmes, les hommes politiques et les élites trahissent leurs filles et leurs enfants afin de plaire aux nouveaux arrivants avec leurs bas instincts et un culte du pouvoir masculin ?
La réponse est triste : la culture du postmodernisme a réussi à faire ce qui n’a pas pu être atteint même par la machine de propagande communiste. Elle a dégradé l’instinct d’auto-préservation, de réactions naturelles incorporées chez l’homme sur le plan génétique, la capacité de ressentir de la compassion et de protéger une victime – une femme, une fille, un enfant. Une idéologie abstraite a supprimé l’esprit et les sens.
J’ai quitté l’URSS comme ennemi du totalitarisme soviétique. Maintenant je me rends compte que le totalitarisme culturel de la rectitude politique s’avère être beaucoup plus toxique.
Le régime soviétique dictait des règles dures et une censure établie. Cependant les gens sont restés des êtres humains normaux. Ils riaient des autorités, faisaient des blagues à propos de Brejnev, tournaient des films satiriques en dépit de la censure et ont appris à lire les journaux entre les lignes. Ceci décrit principalement l’intelligentsia.
Le totalitarisme culturel a fait beaucoup mieux. Il a formé une auto-censure implacable, transformé les gens en zombies stériles et exterminé le sens de base de la responsabilité et de la dignité. Il a changé la nature même de l’homme, et a été en effet une expérience unique sur son propre peuple.
… Il y a un petit animal carnivore en Sibérie, une hermine. Il chasse les lapins et les lièvres, qui sont nettement plus lourds, rapides et forts que lui. Il ne glisse pas, ne se tient pas en embuscade et n’attrape pas sa proie en fuite. Il exécute face à elle une danse hypnotique de la mort – avec des tortillements, sauts et cabrioles acrobatiques. L’hermine éblouit la proie et, se rapprochant progressivement, la saisit à la gorge. Le lapin meurt de choc. Pourquoi la proie permet-elle à l’hermine de l’éblouir et de la tuer sans résister? Les biologistes sont incapables de résoudre l’énigme de la danse hypnotique de l’hermine.
Par leurs sauts périlleux et leurs acrobaties, les élites occidentales ont condamné leur propre peuple au même sort que le malheureux lapin. La danse hypnotique de la mort gagne du terrain…
Alexander Maistrovoy
Alexander Maistrovoy est l’auteur de Agony of Hercules or a Farewell to Democracy (Notes of a Stranger), publié récemment par Xlibris, disponible sur Amazon et Barnes & Noble.
Traduit par Claude, vérifié par Ludovic, relu par Diane pour le Saker francophone
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