Personne n’ose parler de récession de peur que les Démocrates ne perdent les élections de mi-mandat


Par Tom Luongo – Le 25 juillet 2022 – Source Gold Goats ‘N Guns

Quand il ne vous reste plus qu’à gérer des récits, gérer des récits devient un travail à plein temps.

Voilà où en est la bande de Davos aujourd’hui, juste avant la prochaine hausse des taux de la Fed et à un peu plus de trois mois des élections américaines de mi-mandat.

Le sujet n’a plus d’importance, tout est géré, manipulé, embobiné ou détourné pour obtenir une définition commode qui sert un aspect de l’agenda de Davos. La semaine dernière, il s’agissait de rendre la Russie responsable des problèmes financiers de l’Occident, les pénuries de nourriture et d’énergie obligeant la BCE à relever ses taux.

Cette semaine, nous allons redéfinir la notion de “récession” et en faire porter la responsabilité à la Réserve fédérale.

La semaine dernière, la secrétaire au Trésor et vice-présidente Janet Yellen a préparé le terrain en usant de sa gravité (*sniff*) pour proclamer qu’elle “ne voit pas de récession” à l’horizon. Maintenant, l’administration O’Biden redéfinit la récession en s’éloignant de la définition technique de deux trimestres consécutifs de croissance négative du PIB.

Si certains soutiennent que deux trimestres consécutifs de baisse du PIB réel constituent une récession, ce n’est ni la définition officielle ni la façon dont les économistes évaluent l’état du cycle économique.

Je pourrais écrire des pages et des pages pour décortiquer les failles de cette seule phrase, mais je ne le ferai pas, car cela donnerait à cette affirmation un crédit bien supérieur à ce qu’elle mérite.

Depuis que Lehman Bros. est tombé en 2008 et que Ben Bernanke *hum* a sauvé le monde en 2009, nous avons évité une récession technique pendant 13 ans. Obama a été réélu sur cette base.

L’argent facile et la politique de taux d’intérêt zéro (ZIRP) ont empêché les États-Unis de connaître ces deux trimestres consécutifs redoutés de croissance négative du PIB. Aujourd’hui, alors que cette situation ne peut plus être évitée, que doit-on nous faire avaler ?

La redéfinition d’une récession en n’importe quel techno-charabia digne d’un épisode de Star Trek et qui sort de la bouche de personnes officielles intelligentes connues sous le nom d’“économistes” .

Il s’agit manifestement d’un outil politique de plus pour séduire les midwits de la classe moyenne qui veulent encore croire que Trump est le diable, que Fauci est le grand prêtre de la science et que les Démocrates ne sont pas communistes, afin qu’ils puissent se sentir intelligents et expliquer pourquoi ils votent pour recevoir davantage de coups jusqu’à ce que leur moral s’améliore.

Cette tactique consistant à “blâmer la Fed” a commencé avec Lizzie Slapaho qui braillait sur le président du FOMC, Jerome Powell, lors de son témoignage au Sénat le mois dernier :

Qu’est-ce qui est pire qu’une inflation élevée et un faible taux de chômage ?” , a demandé la sénatrice Elizabeth Warren alors que le chef de la Fed témoignait devant le Congrès le mois dernier. “C’est une inflation élevée et une récession avec des millions de personnes sans emploi….. J’espère que vous reconsidérerez cela” , a-t-elle ajouté, “avant de précipiter cette économie dans le précipice.”

Comme le souligne Zero Hedge dans l’article ci-dessus, ce sont maintenant ces mêmes experts “économistes” qui sont devenus des experts en politique intérieure, aidant Davos et les Démocrates à construire ce récit.

Ce qui a déjà commencé, c’est une série de titres visant à faire croire que les principaux rivaux des Démocrates, Powell et la Fed, sont à blâmer pour cette “non-récession” et non les politiques de O’Biden et les milliers de milliards de dépenses qu’elles ont déclenchées.

Ces dépenses, auxquelles s’ajoute l’attaque sans précédent de l’Occident contre les chaînes d’approvisionnement en produits de base tels que la nourriture et l’énergie, afin de “priver la Russie de sa machine de guerre” , ont créé une situation où l’inflation est endémique et n’est pas affectée par la politique de taux d’intérêt de la Fed.

Ce qui est hilarant dans tout cela, c’est que, quand on y réfléchit, c’est la Fed qui a atténué certains des pires effets de tout cela en commençant par un resserrement furtif l’année dernière et en poursuivant avec un resserrement réel cette année.

Elle a stérilisé près de 2 000 milliards de dollars dans le cadre de son mécanisme de Reverse Repo. Imaginez ce que serait l’inflation si ces dollars d’hier couraient après des biens moins nombreux aujourd’hui ?

La récession elle-même est un euphémisme. Il a été créé pendant la période de stagflation des années 1970 pour atténuer le choc psychologique de l’échec des théories économiques keynésiennes de l’époque. À l’époque, l’idée d’un chômage élevé et d’une forte inflation n’était pas possible. La courbe de Phillips régnait dans l’esprit des experts.

Et pourtant, nous nous retrouvons avec une inflation à deux chiffres et un chômage effroyable. Au lieu de dire la vérité et de l’appeler par son nom, une dépression inflationniste, nous avons inventé les nouveaux termes de récession et de stagflation, parce que nous sommes tous des cocos keynésiens maintenant.

La dépression a été redéfinie comme une chute de 10 % du PIB, qui, grâce aux dépenses publiques anticycliques et à la politique accommodante de la banque centrale, ne se reproduira jamais, du moins statistiquement.

Et c’est ainsi qu’est né le concept de Management of Perspective Economics (MOPE).

J’ai écrit sur le MOPE dans les premiers jours du vol de l’élection de 2020.

Le {MOPE} est une combinaison de traders et de conseillers en investissement mal formés, d’intérêts corporatifs, de corruption gouvernementale manipulant activement les données et de médias qui saturent les ondes d’inepties patentées de la part d'”experts” qui interprètent ce que tout cela signifie pour nous.

 

Telle est l’architecture du MOPE.

 

Malheureusement, chaque cycle de 4 ans de mensonges et d’impression d’argent se termine invariablement par une répudiation sérieuse et comique de toute la stratégie du MOPE, alors que les marchés s’effondrent et que personne ne peut jamais nous dire pourquoi cela s’est produit.

À l’approche des élections, la stratégie MOPE devient l’arme principale de la MOPP (gestion de la politique des perspectives). Et la stratégie MOPP claire pour les élections de mi-mandat de cette année est “Si vous êtes malheureux, blâmez la Fed” .

Mais, honnêtement, c’est une stratégie perdante. La plupart des gens n’ont aucune idée de ce qu’est la Fed ou de pourquoi augmenter les taux d’intérêt maintenant est mauvais, et ils ne s’en soucient pas. Ils n’ont aucun contrôle sur la Fed, mais ils ont le contrôle de leur vote.

Enfin, en théorie.

Donc, ils s’en prendront au parti au pouvoir parce que c’est ce qu’ils peuvent faire. Et même si vous les convainquez que Powell est à blâmer, ils poseront simplement la question : “Alors pourquoi l’avez-vous reconduit ?” .

C’est la question qui m’est le plus souvent posée lorsque je commence à présenter mon argument selon lequel la Fed et l’administration O’Biden sont à couteaux tirés. La réponse est simple, Biden n’avait pas le choix car il n’avait pas les voix au Sénat.

Et pourquoi pensez-vous que c’est le cas ? Vous connaissez tous ma réponse.

Pour moi, cette partie est réellement vraie. La Fed se bat contre l’administration O’Biden (et Davos), pour assurer aux Démocrates la pire défaite de mi-mandat depuis que Newt Gringrich est devenu un nom connu en 1994.

Ce n’est pas difficile à vendre ici. Parce que les gens ne sont pas aussi stupides que ce que nos médias leur font croire. Ils comprennent le concept de la relation entre une cause et son effet. Biden est entré en fonction alors que l’essence coûtait environ 1,85 $ le gallon. Maintenant, il est redescendu à 4$ après être monté à 5$.

Et Biden devrait être félicité pour avoir empêché l’essence d’atteindre 6$ ? Si la Fed resserre et que cela provoque une récession, ne doit-on pas lui attribuer une partie du mérite de la baisse des prix de l’essence ?

Je sais que la logique est une compétence bien trop élevée de nos jours, mais ce n’est pas si difficile à comprendre.

Le message politique consistant à blâmer la Fed pour la récession ne fonctionnera tout simplement pas. C’est le rêve des personnes qui ont reniflé leurs propres pets dans la chambre d’écho du Beltway un trop long moment.

Ce n’est pas une stratégie, c’est de l’anoxie.

C’est trop compliqué, trop plein d’incohérences et franchement pas adapté aux expériences vécues des gens.

Les Américains sont en colère. Ils savent qu’on leur a menti et qu’on continue à leur mentir. Ce qu’ils veulent plus que tout, c’est que quelqu’un, QUELQU’UN, leur dise la vérité. Si Davos continue à soutenir les Démocrates au lieu de se ranger derrière l’establishment du GOP, alors ils sont en plus mauvaise posture que je ne le pense.

Cette semaine, nous allons recevoir un flot de mauvaises données économiques. L’inflation continue d’augmenter. L’orthodoxie keynésienne exige que la Fed relève les taux jusqu’à ce que l’inflation diminue.

Soit nous sommes keynésiens, soit nous ne le sommes pas, Lizzie, il faut choisir.

La Fed est-elle censée être politisée ou indépendante ?

C’est le paradoxe du MOPP. À un moment donné, vous commencez à vous contredire au point que même les “péquenots des banlieues côtières” peuvent sentir les conneries.

Nous, ici, ça fait un bout de temps que nous nous sommes habitués à cette odeur.

Mais cela n’a pas d’importance. La colère est palpable. Elle ne sera pas apaisée par un déplacement des responsabilités.

Alors, où en sommes-nous aujourd’hui ?

La Fed doit relever les taux d’au moins 75 points de base supplémentaires, à 2,25 %. Après que la BCE a “choqué” les marchés avec 50 points de base la semaine dernière, je ne serai pas surpris si la Fed va jusqu’à 100.

Mais je ne compte pas là-dessus. Powell a toutes les cartes à jouer ici. Il a une autre réunion avant les élections de mi-mandat. Son objectif déclaré est de 4% d’ici la fin de l’année. Il a maintenant beaucoup d’options pour atteindre cet objectif.

Et chaque fois que l’inflation est plus forte que prévu, il a les moyens d’aller plus loin.

On verra qui continuera à brandir les règles et à prétendre vouloir les respecter quand cela arrivera. Les banques zombies d’Europe qui n’ont absolument aucun ami dans le monde en dehors de l’Europe.

Parce que cette fois, contrairement à 2018, Powell a les outils en place – le SOFR, principalement – pour faire tenir ces hausses de taux en découplant le stress des banques américaines de celui de l’Europe.

Un relèvement de 100 (imitant la Banque du Canada qui a envoyé un avertissement sévère à TrueDOH !) renforcerait mon argument selon lequel la Fed relève les taux pour casser la BCE, les banques européennes et les marchés offshore (les eurodollars). Si l’inflation est maîtrisée dans le processus, c’est bien, mais ce n’est pas l’objectif principal.

Davos veut en finir avec les banques commerciales et mettre tout le pouvoir entre les mains des banques centrales, par le biais des CBDC (les monnaies numériques de la banque centrale). La Fed et ceux qu’elle représente ne veulent pas de cela.

Et étant donné le choix entre une récession aux États-Unis tout en réduisant la diplomatie du dollar américain et l’effondrement dans le communisme eurotrash promulgué par le WEF et Davos, je parie sur la Fed pour passer à l’offensive.

Davos essaie de faire parler de récession prématurément en s’attaquant au prix du pétrole. Yellen veut qu’un plafond de prix soit mis en place d’ici la fin de l’année afin de limiter les flux d’argent vers le Trésor russe.

La prochaine étape évidente de Davos est une guerre contre le pétrole pour écraser son opposition et créer une couverture pour l’effondrement du système bancaire européen qui se profile à l’horizon.

Il y a eu une véritable déconnexion entre l’action des prix à terme et l’action sur le marché au comptant. Vendredi, nous avons assisté à un effondrement des prix à terme du Brent après l’annonce par l’Union européenne d’une légère abrogation des sanctions pétrolières et alimentaires à l’encontre de la Russie, ce qui a entraîné une certaine volatilité à la clôture de la semaine et à l’ouverture de la semaine sur des volumes d’échanges faibles.

C’est le meilleur exemple de MOPE que je puisse vous donner ici, manipuler les cours jusqu’à la clôture hebdomadaire sur la base d’un titre qui ne promettait rien et en disait peu.

Ainsi, les marchés essaient de crier “destruction de la demande” dans l’ouragan de la demande croissante de pétrole dans un marché serré qui est maintenant heureux de négocier dans des devises autres que le dollar pour acheter ce pétrole.

Cette stratégie aura autant de succès que celle des Démocrates qui essaient de blâmer la Fed pour la dépression inflationniste qu’ils ont déclenchée avec leurs milliers de milliards de dépenses COVID et leur harcèlement agressif des producteurs de pétrole alors que les gens luttent pour mettre de la nourriture sur la table ou pour payer l’essence pour se rendre au travail.

La dernière fois que j’ai vérifié, crier dans un ouragan était plutôt stupide. Je devrais le savoir, je vis en Floride.

Le jeu agressif de la Fed contre l’Europe produit déjà les résultats escomptés. Après la capitulation de la BCE la semaine dernière, les actifs américains, tant les actions que les obligations, se sont redressés avant la clôture hebdomadaire. L’obligation à 10 ans a baissé de 25 points de base et le Dow Jones a clôturé de manière techniquement significative au-dessus des récents sommets.

Le Dow Jones n’a pas besoin de se redresser ici, il suffit de maintenir le plus récent plancher pour être gagnant alors que les choses commencent à s’effilocher en Europe.

Je ne conteste pas l’idée qu’il n’y a pas de dislocation économique à l’horizon. Elle est là. L’épicentre sera l’Europe, pas les États-Unis. Cela nous protégera, nous et la Fed, des pires retombées. Le seul jeu de Davos maintenant est de créer autant de chaos que possible pour faire tomber tous ceux qui se trouvent sur leur chemin avant que les Démocrates ne soient emportés par l’ouragan dont j’ai parlé.

Les Démocrates sont heureux de mettre le pays à feu et à sang, puisqu’ils sont désormais officiellement des traîtres au pays après 18 mois de vandalisme économique et culturel pur et dur. Ils continuent à nous dire que c’est pour le bien de tous… le leur, pas le vôtre. Et bien que vous soyez toujours libre de vous plaindre en privé…

Quoi que vous fassiez, n’appelez pas ça une récession.

Tom Luongo

Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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1 réflexion sur « Personne n’ose parler de récession de peur que les Démocrates ne perdent les élections de mi-mandat »

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