Note du Saker Francophone Nous vous proposons un texte, en fait un témoignage, écrit par une algérienne, exilée, qui a vécu son enfance en Algérie avant de devoir en partir au cours de la guerre civile des années 90. Nous avons suggéré l'écriture de ce texte à l'auteur, après un échange autour des vidéos d'un autre Algérien, Aldo Sterone, qui commente l'actualité, l'histoire de son pays et sa vision des religions sur YouTube. Le cadre implicite de cet échange est de comprendre comment la situation a pu basculer en Algérie, quel parallèle peut-on faire avec la France de 2015 ? Y-a-t-il lieu d'en faire un d'ailleurs ? Et que pensent les musulmans modérés, que tout le monde prétend faire parler sans que jamais on ne les entende ?
J’ai visionné quelques vidéos sur YouTube d’un homme [Aldo Sterone, NdT] qui parle de l’Islam, de ses différents courants qui s’affrontent et qui expliqueraient ses excès. Je n’adhère pas vraiment, je crois qu’il se trompe de débat. Il donne pas mal d’exemples vécus qui lui sont arrivés. Je lis aussi pas mal d’articles publiés sur votre blog [lesakerfrancophone.net, NdT], et j’ai envie d’écrire parce qu’il me faut dire les choses telles qu’elles se sont passées pour moi, alors voici quelques exemples au sujet de l’Algérie de la fin des années 70, puis ensuite après 1988.
J’étais jeune (7-8 ans ?), il était tard, nous allions récupérer papa à l’aéroport, la voiture tombe en panne en pleine campagne, la nuit tombe. Soudain on voit un homme sortir d’un champ, on crève de trouille, une femme seule et deux enfants de moins de dix ans. Tu vois le genre. « Madame, tu as un problème ? Il ne faut pas rester seule, on ne sait jamais, ça peut être dangereux ». Ce paysan, ne trouvant pas ce qui n’allait pas dans la voiture, en a appelé un autre, et tous les deux se sont affairés jusqu’à ce qu’ils trouvent l’origine de la panne (le starter que maman n’avait pas enlevé).
A cette époque, les rues étaient encore décorées pour Noël, on trouvait des bûches de Noël dans les pâtisseries et du sanglier sur les marchés, on pouvait aller à la messe à l’église si on le voulait, on accueillait les mendiants chez nous – c’était un coutume nationale, le gouvernement ne faisant rien pour eux – et on leur donnait à manger, des habits, tout ce dont on n’avait pas besoin, en fait, et qui pouvait leur servir, les bonnes sœurs enseignaient encore à l’école (la nationalisation a eu lien en 79), les enfants étaient tous parfaitement bilingues. Je n’ai jamais fait le ramadan, je ne m’en suis jamais cachée, et je n’ai jamais été molestée à cause de ça, sûrement parce que dans mon quartier, les gens savaient que maman était française et que la tradition se transmet par la femme. Je n’ai jamais fait de provocation non plus, du style manger ou fumer dans la rue pendant le ramadan. Ça c’est l’Islam et sa tolérance, sans nier certaines de ses «rigidités ».
En octobre 1988, pendant ma première année de fac et les années suivantes, la ville est à feu et à sang, les magasins sont pillés, les voitures incendiées, des rafles, des tortures et des viols collectifs à n’en plus finir dignes de la guerre d’indépendance, une étudiante qui se voile cette année-là, me dit « quand on vit en Algérie, on doit être musulman, un étranger doit se convertir ». En revanche, beaucoup de femmes ont pris volontairement le voile pour ne pas être ciblées, pas par conviction. L’Algérie entière se barricade comme elle peut. On met des barreaux aux fenêtres, on installe des portes blindées, on oublie les pauvres et les Palestiniens réfugiés dans les tentes. On n’ouvre la porte à personne à moins d’avoir reçu un coup de fil nous informant de l’arrivée de quelqu’un, on ne se déplace plus à pied, toujours en voiture, on ne sort jamais à la même heure si on peut, on n’emprunte jamais le même trajet. La poste était à 300 m de chez moi, je n’étais plus autorisée à y aller sans mon père, armé, en voiture. On tue les intellectuels, artistes, médecins, ingénieurs, avocats, étrangers….. tout ce qui à leurs yeux, représente le savoir donc la liberté, et bien entendu, ma famille était la cible idéale. Une copine algérienne juive fait le ramadan (pour ne pas avoir de problèmes). On assiste à une horde de réfugiés algériens, qui fuient les campagnes et les montagnes, pour s’installer à Alger, dans des bidonvilles, parce que les villes sont devenues plus sûres que l’arrière-pays. Eux qui produisaient grâce aux terres qu’ils avaient, sombrent dans la misère. Mais comment peut-on en arriver à se qualifier de « réfugié » dans son propre pays, dites-moi ? Je me fais traiter de tous les noms et frapper avec un bâton par un garçon de mon âge, parce que je porte un bermuda qui montre mes genoux. Ça, c’est l’islamisme.
Si l’on considère qu’il n’y a pas eu d’ingérence étrangère infiltrée dans le pays pour le déstabiliser, comment peut-on si rapidement basculer dans l’horreur ? Comment un pays jeune, riche, dont le quart de la population a moins de 25 ans dans les années 90, et qui représente a priori une main d’œuvre formidable, peut-il basculer dans l’horreur ? 20% de la population active en 1990 est au chômage. Ce taux va grimper à 30% dix ans plus tard. Beaucoup de ces jeunes avec lesquels j’ai grandi, étaient « sans avenir », le pays était riche oui, mais pas la population. Les « hittistes », ceux qui soutiennent les murs 1, étaient dans la rue, toute la journée, déscolarisés, désœuvrés, livrés à eux-mêmes et bien sûr, pauvres. Il n’y avait pas de travail pour eux. L’école était gratuite, l’université aussi, tous les étudiants, sans exception, recevaient une bourse, alors que faisaient-ils dans la rue ?
Ils faisaient du marché noir, du « trabendo » pour aider leurs familles, qui rapportait davantage que les bourses universitaires. Il y avait une crise du logement terrible et les prix des locations flambaient avec des salaires trop bas pour permettre aux familles de se loger, de vivre tout simplement. Elles devaient se nourrir pour la plupart de lait et de pain. Le dilemme de beaucoup même s’ils travaillaient : se loger ou se nourrir…. Le SMNG (Salaire Minimum National Garanti) était de 2 500 dinars en 1991. Il sera régulièrement augmenté, mais trop bas pour permettre aux familles de survivre. Les biens de première nécessité étaient jusqu’alors subventionnés par l’État, donc accessibles (farines, pain, lait..).
Les fruits et légumes, quant-à eux étaient hors de prix, à 30 ou 40 Da le kg au minimum, la viande à plus de 100 Da le kg, le poisson à plus de 200 Da le kg. Il n’existait pas d’indemnités de chômage. Une caisse d’assurance chômage sera créée en 1994. Les prix des aliments de base flambaient, alors que les salaires, régulièrement augmentés, restaient néanmoins toujours à la traîne et démocratisaient la misère. Jusque dans les années 90, le FLN est le seul parti autorisé, puis l’Algérie s’ouvre à la démocratie, et le FIS (Front Islamique du Salut) apparaît et attire cette jeunesse désillusionnée, laissée pour compte, en promettant, promettant et manipulant….. « La religion est l’opium du peuple ».
L’homme de la vidéo semble dire que la France va être envahie par l’Islam qui causera sa perte. Non. Ce qui cause la perte de la France ET de l’Europe, ce sont les décennies de politique extérieure désastreuse des psychopathes qui nous gouvernent, et de stigmatisation et mépris des minorités, notamment de la minorité musulmane en France. Pour être honnête, je suis très étonnée, que ce que j’appelle « l’effet boomerang » ait mis autant de temps à se manifester. Ce n’est que le début d’une longue et douloureuse dissolution de l’Europe programmée, à mon sens, par l’impérialisme américano-sioniste. Pour reprendre les termes de notre dirigeant, oui « nous sommes en guerre », déjà perdue, mais pas contre les Musulmans. Peux-tu honnêtement affirmer sans mentir qu’au cours du 20ème siècle, un pays musulman a déclaré la guerre à l’Ouest ? Il faut arrêter la paranoïa, on se trompe de cible. Il y a environ 1.8 milliards de musulmans sur Terre, s’ils étaient les barbares qu’on veut nous faire croire qu’ils sont, nous serions déjà exterminés.
Pour en revenir à la guerre, nous l’avons déjà perdue, oui, contre les USA, parce qu’on est dirigé par des collabos. Un des facteurs aggravants, bien entendu, est la horde de réfugiés, traumatisés, de Syriens et d’Irakiens venus de Turquie qui afflue sur le continent. Mais si on ne voulait pas ces réfugiés, il ne fallait pas les chasser de chez eux en créant, finançant, armant les islamistes, en bombardant les populations, en diabolisant, tuant les dirigeants légitimes de ces pays qui voulaient s’affranchir du joug de l’impérialisme, en s’immisçant dans leurs affaires internes. Et maintenant qu’ils sont sur le continent, on les diabolise et leur dit qu’on ne veut pas d’eux, qu’ils sont sales et qu’ils puent, on les frappe. Ça donnerait envie à n’importe quel pacifiste de devenir violent, non ?
Rien n’arrive par hasard en politique, et je pense que c’était prévu, même planifié, le pillage des ressources et le chaos au Moyen-Orient, la destruction de l’identité européenne, du tissu social, après l’avoir détruit économiquement par les privatisations, par l’afflux de gens désespérés, de confession différente donc moins facilement intégrables à court terme, sans compter, le handicap de la langue et les traumatismes psychologiques qui sont là, à vie. Mais pourquoi tant vouloir « assimiler » ? Les autres cultures n’ont-elles vraiment rien de bon à nous apporter ?
Nous sommes victimes de l’impérialisme yankee. Nos dirigeants, que je qualifie de « collabos » (au sens fort qu’il a pris durant la Seconde guerre mondiale ) ont capitulé depuis longtemps, face à l’envahisseur. Il faut sans doute aussi se demander comment 30 000 mercenaires, 50 000 peut-être, en étant généreux, c’est-à-dire à peine la taille d’une ville moyenne, qui se revendiquent musulmans, peuvent-ils allègrement créer autant de misère et de chaos face aux milliards investis dans la défense et les services secrets des pays du Monde faussement appelé Libre, et des pays membres de l’Otan ? Comment tous ces pays, soi-disant démocratiques et garants des valeurs de la République, de la liberté des hommes, ne peuvent-ils pas venir à bout d’une poignée de mercenaires drogués ? De qui se moque-t-on ? Ou nos pays hyper militarisés sont plus nuls que nuls, et tout le monde sait que c’est faux, ou, hypothèse bien plus probable, ils sont à l’origine de la création de cette monstruosité pour voler le pétrole en Irak, Afghanistan, Libye, Syrie, Yemen, et bien sûr en Palestine.
Et bientôt, je parie que le Monde Libre va décider qu’il doit libérer le peuple iranien de la dictature, l’Iran étant désormais le seul pays luttant contre l’impérialisme américano-sioniste, pour y apporter un peu de démocratie, n’est-ce pas ? … tout en couchant avec l’Arabie Saoudite, emblème de la tolérance…… Soit !… Par la même occasion, notre gouvernement en profite sournoisement pour réduire encore davantage nos libertés, instaurer un état policier sous couvert de nous protéger de tous ces barbares prêts à voler nos richesses et à violer nos femmes. Benjamin Franklin n’a-t-il pas dit qu’un peuple prêt à sacrifier un peu de sa liberté contre un peu de sécurité, ne mérite ni l’un ni l’autre, et finit par perdre les deux ?
Dans quinze jours, [aux élections régionales] nous allons nous précipiter dans les bureaux de vote pour appeler Marine Le Pen à la rescousse, sans comprendre que, quel que soit le parti pour lequel nous voterons, notre futur est déjà scellé si nous ne réagissons pas, ceux qui vivent encore dans l’illusion qui consiste à croire qu’en votant à droite, à gauche ou aux extrêmes, les choses vont s’améliorer pour le peuple, n’ont rien compris. Les pantins qu’on voit à la télé et qui prétendent vouloir notre bien pour des raisons qui m’échappent, ne doivent le privilège d’être public et si hauts placés, que parce qu’ils mangent dans la main du pouvoir détenu par les corporations et les banques.
Quand les gens comprendront enfin, qu’il n’y a jamais eu de « guerres humanitaires » et qu’il n’y en aura jamais, nous avancerons vers le chemin de la paix mondiale. On ne construit pas la paix avec des armes. C’est impossible et cette phrase est tout simplement absurde. Les guerres se font pour le fric, toujours pour le fric. Et la religion est bien entendu une excuse pour s’attirer l’approbation du peuple lobotomisé.
Pour en revenir au débat sur les religions, c’est un faux débat, un débat qui n’a pas lieu d’être parce qu’il ne résoudra jamais rien. Le vrai débat selon moi : les religions monothéistes, méritent-elles la place qu’on veut bien leur octroyer dans notre civilisation ? Ce que je trouve aberrant (et diaboliquement habile), c’est la place prépondérante qu’elles ont réussi à prendre dans la vie des gens. Manipulation et contrôle. Comment peut-on adorer quelque chose que l’on n’a jamais vu, jamais entendu, jamais senti, jamais touché ? Comment peut-on tuer au nom de cette entité invisible (à même de nous éclairer, nous juger et qui nous dicte notre conduite…) et soyons honnête, très certainement inexistante ? Comment peut-on préjuger que « sa » religion doit éclairer les bons sauvages et justifie tous les extrêmes, toutes les atrocités commises au cours des siècles, des millénaires ?
Je suis loin d’être une spécialiste en théologie, n’ayant que survolé les trois bouquins principaux, pour essayer de me faire une idée et j’en ai conclu une chose qui peut expliquer les maux de notre civilisation. La religion place l’homme (la race humaine), au dessus de la nature, alors qu’elle n’en est qu’un des nombreux – mais sans doute pas indispensable – constituants qu’elle considère comme inférieure. Donc elle l’exploite, la viole et la détruit, alors que c’est cette même nature qui nous nourrit, et qu’on ne peut pas faire sans elle. On ne sait pas faire sans elle, c’est simple, on ne sait pas. S’il me fallait croire en quelque chose, je me rapprocherais plus des païens, qui croyaient que les éléments étaient sacrés. La terre, l’eau, le sol, la matière vivante, animale et végétale sont sacrés, parce que sans eux, nous ne sommes rien, nous ne pouvons tout simplement pas vivre. Mais l’homme se comporte comme un chien enragé qui ne reconnaît plus la main qui le nourrit, et l’attaque jusqu’à sa destruction. En ce sens, je suis d’accord avec Aldo, on globalise une société dégénérée et destructrice pour amasser toujours plus de fric, et il faut croire qu’on le mérite, tant par notre étalage de barbarie que par notre aveuglement obstiné à ne pas vouloir reconnaître que les psychopathes au pouvoir nous mènent à la misère et à l’extinction. Je ne vois pas grande différence entre les actions de Daech et celles de notre gouvernement. Daech attaque des innocents, la France riposte illégalement en lançant des bombes et en tuant des innocents. Je ne vois non plus aucune différence entre les atrocités commises par le régime sioniste raciste qui crée illégalement un état juif et celui de Daech qui veut la création d’un état islamique. Mais bon !
On est comme des rats en cage qui n’ont pas conscience de l’être et se croient libres de leur présent et de leur avenir. On est en prison et le drame, c’est qu’il n’y a nulle part où fuir cette fois. J’ai fui l’Algérie, puis j’ai aussi fui la France. Fuir où maintenant? En antarctique? Au fin fond de l’Amazonie ? Pas possible, on la détruit pour en faire des terres agricoles et extraire du pétrole alors qu’elle nous donne l’air que l’on respire. Dans le Sahara ? Pas possible, on va y extraire du gaz de shit [Sic, Ndlr] et en profiter pour polluer les nappes phréatiques pour les rendre impropres à la consommation. Dans l’Antarctique ? Pas possible on va y faire des forages, aussi. Qu’est ce qu’il nous reste ? Prendre les armes et bombarder les psychopathes de la COP21 ? Inutile, ils ne tirent pas les ficelles. Ce sont les corporations et les banques qui le font et qu’il nous faut attaquer, pacifiquement, avec notre boycott. Retirer nos économies de la banque, payer cash, solder nos crédits si possible, produire quelque chose, cultiver des légumes sur son balcon, dans son jardin, échanger les graines avec ses voisins et amis, penser aux impôts qui n’engraissent que les hommes du gouvernement et financent davantage de guerres, boycotter les marques pour n’acheter qu’au petit producteur local, boycotter les grands magasins pour privilégier l’artisanat. Cet engagement implique de se priver de certaines choses, et il n’y a que très peu de choses qui sont vitales : eau-nourriture-toit-couve
Mais j’y pense, appeler au boycott, dans notre société qui vénère la liberté d’expression et la liberté de pensée, est désormais interdit. Pourquoi est-ce interdit ? Souvenons-nous de l’Afrique du Sud, c’est grâce au boycott qu’un mouvement a émergé, comme en Inde, et la naissance des USA…. Le boycott est interdit parce qu’il fonctionne. En appelant au boycott, devient-on « un terroriste de la parole, terroriste par la pensée » ? Sans doute une des évolutions du concept de Liberté. Tout peut être dit, sous réserve qu’il brosse le poil de la dictature fasciste en faction. Il n’y plus de « Charlie » qui tienne, Charlie, c’était avant…. du reste, cette belle marche du mois de janvier, au cours de laquelle ont défilé les plus grands terroristes du monde moderne, m’a fait froid dans le dos. C’est bizarre finalement, il y a des mots comme Démocratie, République, Liberté, Égalité, Fraternité, dont le sens a évolué et j’avoue ne plus bien comprendre ce qu’ils signifient à présent.
Enfin voilà, comment faire comprendre à l’homme qu’il s’autodétruit, détruit les ressources indispensables à notre survie, tout en préparant à cause de son apathie, son indifférence et sa profonde lâcheté, un cauchemar vivant à nos bébés, à nos enfants et à nos petits-enfants qui n’auront que le droit d’obéir, travailler (avec de la chance) pour un salaire de misère, se nourrir de produits toxiques qu’on appelle « nourriture », de nanoparticules d’aluminium, de sulfites, et d’autres ingrédients chimiques aux noms impossibles à prononcer …. boire de l’eau du robinet, impropre à la consommation, qui contient aussi du fluor, respirer de l’air pollué par les chemtrails, qui les rendront malades, et payer des sommes monstrueuses pour des traitements qui tuent ? Oui, un vrai cauchemar vivant pour nos enfants, que je refuse d’accepter en tant que mère. Et toi, qui est aussi un père, une mère, l’acceptes-tu ?
Meriem
- Qui restent des heures entières à ne rien faire, adossés au mur ↩